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 Examen d'un spécimen endémique [Aindreas]

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MessageSujet: Examen d'un spécimen endémique [Aindreas]   Examen d'un spécimen endémique [Aindreas] Icon_minitimeLun 10 Déc - 5:52

Le petit matin. Une brume enveloppait le domaine de Saint-Barnaby. Le son du vent, contre les arbres, dans les branches, les pas des quelques rares promeneurs qui arpentaient les allées, élèves animés par un souci névrotique d’avoir la toute première place dans le tout premier cours ou fêtards qui se dirigeaient plus ou moins habilement vers leur chambre après une nuit bien arrosée au pub de la ville, les coassements des corbeaux perdus quelque part dans le ciel invisible, tous les bruits étaient absorbés par le brouillard.

Contrairement à son habitude, Cennyd s’était levé tôt. Il avait décidé de changer quelque peu son rythme de vie, pour s’habituer à son nouvel emploi. Si, ordinairement, il vivait plutôt la nuit, dans les longues soirées de surveillance et de filature, et dormait une bonne partie de la matinée, s’étant couché à cinq ou six heures du matin, il avait cru comprendre, en parcourant son emploi du temps, que les horaires scolaires étaient bien différents de ceux des Aurors.

Mais après tout, n’était-ce pas également pour cela qu’il s’était présenté à ce poste ? Pour rassembler, avant que sa jeunesse ne fût entièrement engloutie dans la violence des combats et l’obscurité de la guerre souterraine que les Aurors livraient aux Arts Obscurs, une vie, une vie à lui, personnelle, plus calme, plus solide et moins hasardeuse que celle qu’il avait vécue ces dernières années ? Le pari était difficile, sans doute, mais il espérait qu’il ne fût pas insurmontable.

Il avait donc enfilé sa tenue de sportif et s’était élancé dans la brume matinale pour courir dans le parc de Saint-Barnaby. Quelque authentique que fût son désir de goûter un peu au calme d’une vie normale, il n’était pas prêt à abdiquer entièrement la tension nerveuse, psychologique, physiologique, qui gouvernait son existence — il avait besoin de travailler, de s’exercer, d’étudier et de s’entraîner, de sentir que toutes ses capacités étaient aussi aiguisées qu’elles l’avaient toujours été. Au cas où.

Il avait couru pendant plus d’une heure — le brouillard s’était levé finalement, pour dévoiler les bâtiments, le parc qui s’étendait à leur pied, la forêt toute proche de lui et, non loin, quand on plissait les yeux, la mer qui se jetait contre la plage et dont on entendait enfin distinctement les roulements. Cennyd s’arrêta à l’abri d’un bosquet et, après quelques étirements, sans songer à se ménager ni profiter du spectacle, entreprit d’enchaîner par d’autres exercices.

Depuis son adolescence, le jeune homme avait toujours mis un point d’honneur à entretenir sa condition physique. Cela n’avait d’abord été qu’un souci un peu superficiel, pour être comme les autres garçons, mais, à mesure que son projet professionnel s’était précisé, il y avait eu là une nécessité beaucoup plus fondamentale : celle de la pure et simple survie. Sa carrure n’était jamais devenue impressionnante, à son grand regret du reste : la Nature l’avait voulu ainsi. Mais, sous ses airs d’ange fragile, il se savait et se sentait solide ; bon an mal an, c’était le principal.

Une nouvelle heure plus tard, alors que le soleil avait enfin gravi quelques degrés au-dessus de l’horizon, Cennyd émergeait de sa retraite arborée, passablement essoufflé, mais heureux de sentir son corps éveillé — nerveux — vivant. Les mains dans les poches, le tout nouveau professeur se mit à déambuler lentement dans les allées ; il n’avait pas de cours avant la fin de l’après-midi et il n’était pas pressé de regagner ses appartements.

Des groupes d’élèves commençaient déjà à affluer vers l’établissement, parmi ceux qui résidaient au village. Certains d’entre eux le saluaient machinalement, supposant qu’il s’agissait d’un camarade de classe ou d’un nouveau venu dont ils ne se souvenaient pas encore très bien, mais qu’ils avaient le souci d’accueillir, fût-ce brièvement. Cennyd répondait par de petits signes de tête, tout en promenant un regard d’un bleu curieux sur tous les visages de ceux qui seraient, peut-être, ses futurs élèves — histoire de se faire à cette idée qui lui demeurait malgré tout un peu curieuse.

Au détour d’une allée, son regard fut attiré par un jeune homme qui, peu pressé de se rendre en cours, paraissait méditer sur un banc. C’était une occasion rêvée pour l’ancien Auror de prendre un peu le pouls de l’établissement — c’était qu’il était conscient qu’entre le ressenti des élèves et les discours qu’il avait entendus de la direction, le fossé pouvait être immense. Curieux donc de se frotter un peu à la vie quotidienne de l’endroit, Cennyd s’approcha à grands pas du banc.


— J’peux m’asseoir ?

Sans attendre une réponse, il s’exécuta.

Il jeta un regard bleu du coin de l’œil à son futur interlocuteur.


— T’as pas froid ? Tu vas pas en cours ? T’es en quelle filière ?

Ah, la déformation professionnelle des interrogatoires !
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MessageSujet: Re: Examen d'un spécimen endémique [Aindreas]   Examen d'un spécimen endémique [Aindreas] Icon_minitimeLun 10 Déc - 7:33

Le matin, c'était ce que préférait Aindreas. Il appréciait particulièrement le calme qui y régnait. Même à St-Barnaby, tout paraissait extrêmement calme lorsque le jour venait à peine de se lever. C'était d'ailleurs le seul moment de tranquillité du château, après ça les étudiants se levaient pour aller en cour et emportaient avec eux le matin paisible. Voilà pourquoi le jeune irlandais aimait se lever très tôt, ainsi il pouvait profiter du silence, c'était donc pour lui un avantage de ne pas dormir beaucoup, enfin la majeure partie du temps.

Ce matin-là en se levant, il s'était décidé à aller courir un peu, jusqu'au phare qui se trouvait sur la plage. Aindreas avait beau avoir l'air calme en apparence, il faut dire que sa timidité ne l'aidait pas, il était en réalité un jeune homme plein de vie qui avait besoin de régulièrement se défouler. Rien de mieux que le sport pour ce faire. Sa carrure ne laissait d'ailleurs pas douter qu'il était adepte de sport en tout genre. Il était fier de son corps musclé et tenait à la garder, ça pouvait toujours servir.

Après son petit jogging improvisé, il était retourné dans le parc et avait décidé de se poser sur un banc pour admirer le paysage. C'était l'un des avantages d'étudier à St-Barnaby, la vue. L'Ecosse offrait un cadre magnifique au château et le parc ne dérogeait pas à la règle, même en hiver. La neige n'était pas encore tombée, mais le froid avait tout de même figé les arbres sans feuilles. On pouvait aussi voir le givre recouvrir l'herbe fraîche, la recouvrant d'un léger manteau blanc. O'Brady était encore assis sur son banc lorsque les premiers étudiants vinrent rompre le silence ambiant. N'ayant pas pris la peine de se changer il était encore en t-shirt, alors que la température approchait le zéro. La résistance au froid était l'une de ses particularités, certains diront que c'est parce qu'il a été élevé en Irlande et qu'il faut avouer que là-bas les températures ne sont pas très élevés. De son côté il ne s'était jamais vraiment posé la question, il n'avait jamais eu froid, ou du moins jamais comme ses camarades et il ne s'en était jamais formalisé. Il n'allait tout de même pas se plaindre de ne pas grelotter de froid dès qu'une petite brise se lever.

Il était totalement absorbé dans ses pensées lorsque les étudiants commencèrent à affluer à travers le parc, les cours n'allaient surement pas tarder à commencer. Heureusement pour lui, il n'avait pas cours avant midi, ça lui laissait de la marge. Il observa d'un oeil distrait les personnes qui traversaient le parc. Quelques jeunes femmes lui jetèrent un regard intéressé. Il faut dire que son t-shirt était plutôt près du corps et laissait clairement apparaître la musculature de l'Irlandais. Un peu gêné par cet intérêt il préféra détourner le regard, ne souhaitant pas piquer un phare en public.

Le flux des élèves s'amenuisait peu à peu lorsqu'une personne s'approcha d'Aindy. L'observant arrivé, il put affirmer qu'il ne l'avait jamais vu malgré la touffe de cheveux blond qui lui barrait le visage. L'espace d'un instant il espéra que ce n'était pas vers lui que se dirigeait le blond, mais son espoir fut vite oublié. C'était bien en sa direction qu'il avançait. L'inconnu vint s'asseoir à côté de lui, après lui avoir demandé une permission qu'il n'attendit pas. *Manquait plus que ça* pensa-t-il *A quoi bon demander la permission si ce n'est pas pour l'attendre* alors qu'il s'attendait à ne plus entendre la voix de l'inconnu Aindreas fut assaillit pas un flot de questions. Le brun fut bien tenté de lui lancer un « ça te regarde ? » mais il était bien trop poli pour ça. Alors, il se mordit la lèvre avant de répondre.


« Je...euh vous êtes de la justice magique pour poser ce genre de question ? »

Pour une fois il avait réussi à ne pas bafouiller, c'était un bon début. Il aurait pu simplement répondre aux questions que lui posait le blond mais d'un autre côté il ne le connaissait ni de Merlin ni de Morgane, il n'allait tout de même pas lui dévoiler tout ça comme ça.
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MessageSujet: Re: Examen d'un spécimen endémique [Aindreas]   Examen d'un spécimen endémique [Aindreas] Icon_minitimeLun 10 Déc - 8:40

Bien. A ce point de notre histoire, sans doute est-il utile de préciser que Cennyd n’avait jamais vraiment mené un interrogatoire. Enfin si, une ou deux fois, comme ça, au débotté, quand ses collègues plus spécialisés étaient occupés ailleurs, à traquer il-ne-savait-trop-qui, à décorer l’arbre de Noël du Ministère ou à remplir des formulaires (et c’était de très loin l’hypothèse la plus probable). Ou bien quand il s’était retrouvé seul, dans l’urgence, au fond d’une forêt épaisse, dans la cabane douteuse d’un mage psychopathe. Mais d’habitude, ce n’était vraiment pas son domaine.

Tout cela exigeait une patience et une subtilité qui n’étaient pas nécessairement siennes. Cennyd aimait les questions directes et les réponses directes. Il n’avait pas de temps à perdre à ménager les délires mégalomaniaques d’un nécromant en déshérence pour lui arracher l’adresse de l’immeuble où il avait enterré ses artefacts interdits ou le nom de ses sbires en mal de reconnaissance. De toute façon, il y avait des Aurors Legilimens pour cela, il y avait le Veritaserum, il y avait des gens dont ces entrevues étaient la passion.

Alors interroger de simples passants, d’innocents élèves paisiblement assis sur un banc dans la lumière du matin, c’était encore plus compliqué. Même à l’école, même à l’université, aux Etats-Unis, Cennyd n’avait pas été réputé pour son sens de la diplomatie — sociable, il l’avait été, indubitablement, mais bien plutôt dans le genre turbulent, ouragan de passage, que dans celui des conversations de salons, des politesses et des présentations mondaines. Et depuis l’université, il y avait eu quelques années de battement où son existence avait été pour le moins sauvage.

Alors, très sincèrement, il avait pensé bien faire — enfin, faire les choses à peu près comme il fallait. Il avait souri — de son beau sourire angélique — il l’avait regardé — de son beau regard angélique — mais sans trop d’insistance et il avait fait sonner ses questions de sa voix enthousiaste, scandée par un accent né du curieux mélange de parents irlandais, d’éducation américaine et d’existence cosmopolite. Non, vraiment, il se serait donné un cinq sur vingt pour cette approche — ce n’était pas si mal.

Mais manifestement, son indulgence n’était pas partagée. Il haussa les sourcils en entendant la réponse de son sans doute futur élève (qui, soit dit en passant, avait l’air plus âgé que lui, ce qui n’était pas pour réconforter l’infortuné professeur).


— Eeeuh…

Normalement, c’était à ce moment-là qu’il cassait le bras du suspect pour obtenir une réponse rapide, concise et claire, méthode typique des « opérations spéciales », mais il avait retenu assez de leçons de savoir-vivre pour deviner que ce n’était peut-être pas la bonne approche. Accessoirement, quelques années au service du Bureau des Aurors n’avaient pas suffi pour le transformer en parfait tordu.

— C’est drôle, ta réponse me rappelle celle d’une vieille sorcière italienne qui…

… se méfiait de la police. Hmoui. Les anecdotes du bon vieux temps n’étaient probablement pas recommandées non plus. Le professeur s’interrompit, puis se contenta de répondre à la question (lui, au moins).

— Non, j’suis pas d’la police.

Et techniquement, c’était vrai, puisqu’il avait démissionné. Enfin, on lui avait demandé plus ou moins aimablement de démissionner. Toujours était-il que le résultat s’en trouvait le même : il n’était plus de la police magique et donc, de ce côté-là, il était blanc comme neige. Même pas un mensonge.

Maintenant que ce détail était réglé, il fallait essayer de sauver la conversation du naufrage qui se profilait à l’horizon, après seulement une dizaine de mots. Cennyd ramena une jambe contre lui sur le banc, pour l’entourer de ses bras et poser son menton sur ses genoux, continuant à suivre du regard les groupes d’étudiants, de plus en plus nombreux, qui se pressaient vers l’entrée principale.


— J’demandais comme ça… J’viens d’arriver. C’était pour faire connaissance. Découvrir un peu l’université, les gens, ce genre de choses.

Naturellement, Cennyd évitait de préciser qu’il n’était pas un étudiant de première année perdu sur le campus, mais bien le nouveau professeur de duels, parce qu’il lui paraissait que si son élève refusait de répondre aux questions du premier venu, il se braquerait tout à fait devant un membre du corps enseignant. Et puis, de toute façon, l’infiltration, c’était une seconde nature.

D’une voix un peu navrée — qui était authentique, parce qu’après tout, il n’avait pas eu le dessein d’importuner son interlocuteur, il rajouta :


— J’suis désolé si ça t’embête…

Peut-être devait-il tenter sa chance ailleurs ? Ou publier un sondage pour recueillir l’avis des étudiants sur les cours précédents ? Tout de même, professeur, il n’aurait pas imaginé, mais c’était un métier angoissant.
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MessageSujet: Re: Examen d'un spécimen endémique [Aindreas]   Examen d'un spécimen endémique [Aindreas] Icon_minitimeLun 10 Déc - 11:16

Aindreas n'était pas ce que l'on pouvait appeler un être sociable. On pourrait croire en le voyant que c'est le genre de gars qui aime séduire et être entouré de femmes. Ce n'était pas totalement faux, mais pas totalement vrai non plus. Sa timidité l'empêchait d'aller vers les autres, sa paranoïa aussi. Il avait été élevé à l'écart, dans son Irlande natale. A part ses parents et quelques-uns de leurs amis, Aindreas n'avait jamais vraiment côtoyé d'autre personne. Il était plus à l'aise avec un bouquin qu'avec de vraies personnes. Il avait déjà beaucoup de mal a être naturel avec des gens qu'il connaissait alors quand il ne les connaissait pas du tout c'était très fastidieux. A la limite avec l'aide d'un whisky ou deux il aurait pu être plus détendu mais c'était le matin et il n'allait tout de même pas se mettre à boire aussi tôt juste pour pouvoir discuter.

Il s'était rendu compte que sa réponse n'était pas très aimable et il s'en voulut un peu. Ce n'était pas dans ses habitudes de répondre ainsi, sa mère ne l'avait pas éduqué comme ça. Enfin, ce qui était fait, était fait, il espérait juste ne pas avoir blessé son interlocuteur. Pour une fois qu'on venait lui parlait il fallait qu'il agresse cette personne, c'est qu'il était doué pour les relations avec les autres l'O'Brady.

Pourtant, l'inconnu ne s'enfuyait pas. Il était bien là, parlant d'une vieille italienne pour finalement dire qu'il n'était pas de la police. Tant mieux, mais c'était tout de même bizarre de poser autant de questions comme ça, d'un coup. Enfin Aindreas ne savait pas trop si c'était normal ou non, il n'était très bavard habituellement. Il ne posait donc pas vraiment des tonnes de questions. Le blond enchaîna en disant qu'il était nouveau et qu'il essaye de se familiariser avec l'université. Ouais, pourquoi pas. Il n'était pas vraiment tombé sur la meilleure personne pour lui faire visiter les lieux. Il ne savait pas trop quoi dire en réalité, il aurait eu l'air bête s'il se mettait à s'excuser maintenant.

Aindreas s'attarda un peu sur la personne qui se trouvait à côté de lui, il paraissait vachement jeune avec ses cheveux blonds devant ses yeux bleus. Pourtant, ces dit yeux n'étaient pas si juvénile que le reste de son corps. Il y régnait une certaine expérience. Parce que oui, il n'était peut-être pas bavard l'Irlandais, mais il était observateur et remarqué souvent des choses que les autres ne remarquaient pas.

Il fut sorti de ses pensées par l'inconnu qui s'excusait, il avait l'air tellement angélique, que s'en était suspect. Bon d'accord, il était peut-être parano, mais quand même avec les évènements passé il ne fallait pas baiser sa garde trop vite.

« C’est pas…grave. Je...je ne m’attendais pas à ce qu’on vienne me parler c’est tout. »

Il avait essayé d'avoir l'air décontracté en disant ça mais sa voix l'avait trahis, il avait horreur de bégayer de la sorte. Il avait l'impression d'être un nilgaut incapable d'aligner trois mots. Le nouveau allé le prendre pour un simple d'esprit.

« Pour ré…répondre à tes questions… même un… un peu tard… je… je n’ai pas froid, j’ai jamais froid. Je…je n’ai pas cours et… et je suis en LITRIU… et toi ? »
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MessageSujet: Re: Examen d'un spécimen endémique [Aindreas]   Examen d'un spécimen endémique [Aindreas] Icon_minitimeLun 10 Déc - 11:45

Bien sûr, tout eût été beaucoup plus simple si Cennyd avait consenti à parcourir les dizaines de dossiers que renfermait l’administration de l’université et prendre de la sorte connaissance des divers détails qu’ils contenaient à propos de ses futurs élèves. C’était indubitablement la meilleure manière, pour lui, de s’offrir un panorama exhaustif de ceux qu’il aurait très bientôt en face de lui, de l’autre côté du bureau, en bas de l’estrade.

Seulement, les papiers administratifs et Cennyd, c’était une longue histoire de désamour qui n’était pas prête de s’achever. De ses formulaires d’inscription à l’université magique des Etats-Unis, une dizaine d’années auparavant, aux rapports de missions du Bureau des Aurors il y avait de cela encore quelques semaines, Cennyd avait toujours fait son possible pour louvoyer entre les documents, s’était toujours rendu compte que la chose était parfaitement exclue et finalement résolu à les compléter, en retard.

Non, il préférait de très loin l’enquête sur le terrain, le contact avec les personnes, la découverte de la vie, de la vraie vie, avec la rugosité de sa matière, les aléas des tempéraments et le passage du temps. Sans doute la carrière d’Auror ne relevait-elle pas exactement des missions sociales et de l’accueil du public, mais il y avait rencontré des gens divers, tous plus ou moins excentriques, parfois inquiétants, parfois touchants, et cet aspect méconnu du métier, comme les autres, l’avait charmé.

Il craignait un peu, désormais, de se retrouver face à une masse indivise d’élèves qui, dans leur communauté, les yeux tournés vers lui, lui échapperait toujours. Il voulait les connaître, s’approcher d’eux, comprendre quelles étaient leurs craintes et leurs aspirations, pour pouvoir les aider. Si c’était le début d’une nouvelle vocation qui parlait en lui ou simplement l’inquiétude de mal faire un travail qui ne lui était pas encore familier, il n’aurait su le dire ; tout ce qu’il savait, c’était qu’il avait besoin de se rendre compte par lui-même, plutôt que par des dossiers d’inscription, de ceux dont il allait avoir la responsabilité.

Alors il n’allait pas se laisser décourager par un jeune homme d’une approche un peu difficile. D’ailleurs, il ne s’était que rarement laissé découragé par l’adversité, petite ou grande, au cours de son existence — tant que l’on ne touchait pas de trop près à sa vie personnelle, tout du moins, qui, elle, était un peu sinistrée.

D’ailleurs, son interlocuteur commençait à se débloquer un peu. Bon, il n’avait pas l’air exactement très à l’aise et il n’était pas nécessaire d’avoir l’instinct combiné d’un Auror et d’un Professeur pour se rendre compte que l’étudiant était un peu timide. La timidité, c’était un autre monde, pour Cennyd, mais au moins avait-il toujours fait preuve de patience, dans ces circonstances, quoiqu’il lui arrivât, de temps à autre, de manquer un peu de tact ou de délicatesse.

Il tourna le visage vers Aindreas, délaissant pour un instant son observation de la transhumance estudiantine, pour adresser à son interlocuteur un sourire encourageant — et obtenir enfin la réponse à ses questions.


— Litriu, donc… Sortilèges et Enchantements. C’est bien ça, c’t’intéressant.

Oui, parce qu’il avait quand même pris la peine de lire les plaquettes de l’université, pour savoir à peu près à qui il donnerait des cours et le genre de discours qu’il faudrait tenir, pour s’adapter à ce qui s’appelait, avait-il appris dans des traités de didactique lors de son estivale et expresse formation, l’hétérogénéité de la classe. Donc, non seulement savait-il que les élèves de Litriu se consacraient aux sortilèges et aux enchantements, mais encore était-il certain qu’ils devaient tous suivre ses cours. C’était donc bien un futur étudiant qu’il avait à côté de lui — et sur lequel il ne faudrait peut-être pas compter pour répondre aux questions, en classe, devant tous ses camarades.

Le regard de Cennyd se reporta sur l’allée.


— J’ai pas cours non plus. Pas avant la fin d’après-midi. J’en profite pour visiter un peu, m’adapter, c’genre de trucs. J’avais jamais mis les pieds en Écosse, d’ailleurs.

Cennyd, ou l’art consommé de sélectionner les questions qui l’arrangeaient et de les étendre, pour préserver pendant quelques instants encore son anonymat.

— Et j’ai pas froid non plus. J’viens de courir, et tout. Par là…

D’un geste du menton, il désigna l’orée de la forêt, un peu plus loin.

— J’aime bien faire du sport, au réveil. C’est vivifiant. J’m’attendais à voir plus de personnes, d’ailleurs. J’crois qu’les sorciers sont parfois un peu…

Il chercha pendant quelques secondes le mot approprié puis haussa les épaules.

— J’sais pas. Désincarnés. Quelque chose comme ça. Enfin, c’pas ton cas, de toute évidence.

Avait-il déduit des soixante-trois secondes éparpillées au cours de la conversation pendant lesquelles il avait plus ou moins regardé son interlocuteur, sans paraître toutefois y prêter beaucoup d’attention.

— C’est bien, la plage ? J’y suis jamais allé, encore.

Parce qu’en soixante-trois secondes, Cennyd, habitude professionnelle obligeait, avait remarqué la tenue de sport, la musculature d’Aindreas, le sable sur ses chaussures et déduit que le jeune homme était allé faire un footing sur la plage, que c’était du reste un sportif régulier si ce n’était même accompli et qu’il se reposait sur le banc, après l’effort, en attendant de retourner dans sa chambre pour prendre une douche.
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MessageSujet: Re: Examen d'un spécimen endémique [Aindreas]   Examen d'un spécimen endémique [Aindreas] Icon_minitimeVen 14 Déc - 20:18

Aindreas s'était tout de même décidé à répondre au blond, il savait très bien qu'il devait faire quelques efforts au niveau de sa sociabilité. Il était venu ici pour ça aussi, pouvoir recommencer une vie à peu près normal et les gens normaux discutaient, c'était l'une de leur fonction première. C'est surtout pour ça qu'il avait décidé de s'ouvrir un peu, même si on pouvait facilement voir que ce n'était pas naturel chez lui. Habituellement il était plutôt du genre très peu bavard, alors ouvrir la bouche comme ça, demandait un effort considérable.

Le jeune homme fit un commentaire sur son choix de section. Intéressant, oui, il n'y avait que là qu'il pouvait continuer à pratiquer les matières qu'il aimait, il n'avait donc pas trop le choix. A l'UMA le système était tout autre, il n'y avait pas de section comme à St-Barnaby, il suffisait de choisir les matières que l'on voulait suivre, ce qui permettait de supprimer les cours qui ne nous servaient pas ou que l'on aimait pas au profit des matières importantes pour nos projets d'avenir ou celle avec lesquelles on avait le plus d'affinités. Ici, il devait faire avec certaines matières qu'il n'aimait pas vraiment, mais ce n'était pas plus mal. Comme le disais parfois son père on ne faisait pas toujours ce que l'on voulait dans la vie. Le blond enchaîna sur le fait que lui non plus n'avait pas cours et qu'il en profitait pour visiter les lieux. Apparemment, il était parti courir lui aussi près de la forêt. Aindreas lui avait préféré la plage, s'était beaucoup plus calme et il aimait sentir le vent de la mer lui caressait les cheveux.


- Un peu mou, je dirais, ils pensent que parce qu'ils ont une baguette ils n'ont plus besoin de faire de sport.

Les mots étaient sortis tout seuls de sa bouche lorsque le blond avait hésité sur comment désigner les sorciers. O'Brady n'était pas l'un de ces sang-pur qui pensent que les moldus n'ont que de mauvaises idées, au contraire. Il ne connaissait pas très bien leur culture, mais il avait tendance à les trouver ingénieux. De plus, il aimait beaucoup leur façon de faire du sport. Le problème des sorciers étaient qu'ils se focalisés trop sur la magie en oubliant qu'ils étaient capables de faire des choses sans. Même leur sports étaient assistés de magie, alors quand on leur parlait d'un moyen de faire du sport sans magie, ils vous riaient souvent au nez. Le père d'Aindreas ne comprenait toujours pas ce que pouvait bien faire son fils à courir tous les matins, c'est aussi pourquoi il n'y avait personne qui courait dans l'enceinte du château.

- Très calme, parfait pour courir, ce n'est pas très loin en plus.

Aindreas ne se formalisa pas du fait que le gars savait qu'il était allé à la plage, ce n'était pas trop compliqué à savoir, suffisait de le regarder. Bon d'accord, il fallait avoir un bon sens de l'observation, mais ce n'était pas impossible, puisque lui aussi était très observateur.

- Mais tu ne m'as pas dis en quoi tu étais, ni qui tu étais en fait.
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MessageSujet: Re: Examen d'un spécimen endémique [Aindreas]   Examen d'un spécimen endémique [Aindreas] Icon_minitimeSam 15 Déc - 3:18

Le jeune professeur hocha la tête en entendant le commentaire de son futur élève sur les sorciers et leurs pratiques sportives. C’était du reste l’une des choses que l’on reprochait parfois aux nouveaux Aurors fraîchement sortis des Universités et dont le sang trop pur ne les avait pas assez mis en contact avec un monde naturel parfois dépourvu des raccourcis de la Magie. Il fallait savoir survivre sans — savoir se faire discret — ou réagir quand on se retrouvait privé de sa baguette. Ces situations, plus fréquentes que les enthousiastes praticiens de duels pouvaient l’imaginer dans leurs jeunes années, exigeaient une condition physique à toute épreuve.

Pour Cennyd, les choses s’étaient toujours présentées différemment. Il avait été élevé dans un monde moldu, dans la douceur et l’éloignement d’un milieu intellectuel sans doute, mais avec la conscience très nette, tout du moins, de la réalité du monde et de la nécessité de se débrouiller parfois normalement. Le sport lui était venu naturellement, jadis, quand dans son adolescence il avait songé, d’abord très superficiellement, à se rendre plus agréable, puis à devenir digne de la carrière qu’il souhaitait embrasser.

Et puis, le Quidditch lui échappait toujours un peu. Il n’était pas mauvais sur un balai, loin de là (et c’était de toute façon l’une des très nombreuses conditions pour devenir Auror), mais il n’avait jamais saisi les subtilités stratégiques de ce sport. Comme la plupart des sorciers, il aimait bien regarder un match ou deux, mais ses tentatives sur le terrain s’étaient soldées, sinon par des échecs, du moins par des performances médiocres, et il s’était rabattu vers des pratiques plus à sa portée — plus simplistes en quelque manière : la course, les pompes, les abdominaux, les tractions, la nage, l’escalade, le combat. Le programme était devenu entièrement pragmatique au fil des années : une pure méthode de survie.

D’un air songeur, le jeune homme détaillait la silhouette des derniers élèves, désormais retardataires, qui se pressaient vers le corps de bâtiments.


— Cela dit, ils n’ont pas l’air tellement encroûtés. Il faut croire que les excursions botaniques, le soin aux créatures magiques, le Quidditch et les duels suffisent à les entretenir.

Ça, pour les entretenir, en duels, il allait les entretenir. La souplesse et la rapidité n’étaient pas qu’une pure question de talent et de réflexes et, de toute façon, en tant que professeur, son rôle n’était pas de miser sur le talent de ses élèves, mais de leur transmettre des connaissances et des compétences qu’ils étaient tous susceptibles d’apprendre, avec une quantité d’efforts différente. Et si son cours avait une solide partie théorique, l’entraînement physique était à la hauteur de ses exigences purement intellectuelles.

Machinalement, alors qu’Aindreas répondait à sa question paysagère, Cennyd tourna le regard dans la direction de la plage. Comme les élèves avaient déserté le parc pour s’assembler dans les salles de cours, le brouhaha des conversations s’était dissipé et l’on pouvait entendre désormais, de temps à autre, le bruit d’une vague décumane qui s’écrasait avec plus de force contre les digues de rochers que la plage jetait naturellement dans l’océan.

D’une voix songeuse, il répondit :


— J’irai faire un tour, alors. Peut-être pour nager, aussi. L’eau ne doit pas être très chaude, mais j’aime bien la mer. Il y a toujours quelque chose de très… shakespearien. Ce qui n’est pas nécessairement rassurant, mais enfin…

Cennyd hésita une seconde à préciser qui était Shakespeare, toujours incertain des parties de la culture moldue qui avait pénétré jusque dans le monde sorcier. Mais enfin, il supposait, peut-être à tort, que tout le monde connaissait Shakespeare. Il doutait que beaucoup de sorciers au sang prétendument pur eussent entendu parler de Wordsworth ou de Sheridan, mais Shakespeare se passait nécessairement de commentaires — du moins dans ces terres civilisées où l’on parlait anglais. Espérait-il.

D’un air un peu distrait, il tourna à nouveau la tête vers son interlocuteur, en l’entendant parler de nouveau :


— Hmm ?

Ils étaient à nouveau seuls dans le parc. De loin, on pouvait apercevoir les salles de classe et les petites formes d’élèves qui s’y découpaient, sagement assises, tandis qu’un adulte arpentait l’estrade avec de grandes gestes ou restait assis derrière son bureau surplombant, selon le style de l’enseignant. Une vague appréhension étreignit Cennyd quand il songea qu’il serait bientôt dans la même situation.

Mais il fallait répondre à la question fatidique. Avec un naturel parfait, il sourit et dit :


— Appelle-moi Cen’. Et j’m’intéresse aux duels, surtout. Et à la défense contre les forces du mal. Ce genre de choses.

Il n’y avait là techniquement aucun mensonge. Bien des gens abrégeaient ainsi son prénom et, de toute évidence, il s’intéressait aux matières qu’il avait citées. Il ne faisait qu’exploiter le fait que son physique le plaçât beaucoup plus en première année de Cognita, enseveli sous les livres et anxieux à l’idée de faire ses preuves qu’avec le grade de professeur et une certaine expérience des choses. C’était l’une des techniques fondamentales de l’infiltration : mentir le moins possible, se contenter d’occulter certaines vérités.

Le regard bleu angélique se posa une nouvelle fois sur Aindreas.


— Et toi, tu t’appelles comment ?

Au moins, quand le cours ouvrirait, il aurait un nom en tête. Ou bien l’angoisse des débuts finirait par avoir raison de lui et il allait s’enfermer dans ses appartements avec le trombinoscope où les photographies des élèves les dépeignaient tous parfaitement mécontents d’être là, et il apprendrait par cœur, pendant des heures, leurs visages et leurs noms, pour avoir l’impression d’arriver à peu près en terrain connu.

Pour l’heure, il se livrait à un autre exercice, qu’il était fort bien placé pour savoir très aléatoire : tenter de deviner au jugé l’âge de l’étudiant. Il n’avait plus grand chose de l’adolescent, c’était certain : un solide jeune homme (dont Cennyd tenta de ne pas trop apprécier la musculature, parce que c’était très probablement contre le règlement), pleinement formé (ceci dit en toute objectivité et sans la moindre concupiscence), qui n’avait pas l’air, timidité mise à part, de sortir tout droit de son école de sorcellerie.


— En tout cas, je suppose que t’es pas en première année. Maestria ? T’es ici depuis longtemps ?
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MessageSujet: Re: Examen d'un spécimen endémique [Aindreas]   Examen d'un spécimen endémique [Aindreas] Icon_minitimeDim 23 Déc - 20:18

Le jeune homme blond appuya sur le fait que les jeunes étudiants n'avait pas l'air si encroutés que ça. Aindreas suivait les dit étudiants des yeux, effectivement quelques uns de ses camarades traversaient le parc pour filer vers le château.

- Ils sont jeunes aussi, ça serait dommage s'ils n'étaient pas capable de courir 20 mètres.

Aindreas hausse les épaules avant de venir se ré-adosser contre le banc, étirant ses jambes, observant le ciel. Le temps était calme et le ciel dégagé. On pouvait entendre les oiseaux chanter et les vagues s’écraser contre la rive un peu plus loin. Le brun fut coupé dans sa contemplation du ciel par la voix de son interlocuteur qui lui expliquait qu'il irait faire un tour à la plage à l’occasion, il parla d'un truc Shakespearien, sans doute parlait-il de Shakespeare. Le jeune homme voyait vaguement de qui il s’agissait pour en avoir entendus parlé une ou deux fois par une amie moldue qu'il côtoyer au collège, mais sans plus. Il n'avait donc pas vraiment idée de pourquoi ce n'était pas rassurant. Voilà pourquoi il ne releva pas, il ne tenait pas à passer pour une cruche. Le blond fini enfin par lui dire son prénom, Cen' ça devait être un diminutif. Il parla de duel et de défense contre les forces du mal. O'Brady l'écouta avec attention.

-J'aime bien les duels, même si ceux qu'on fait en cours sont un peu trop académique à mon goût.

Il est vrai que l'ancienne professeur n'aimait pas trop qu'on prenne des initiatives lors des duels, ce qui donnait des combats un peu trop calme au goût de l'Irlandais. Il espérait bien que le nouveau professeur serait un peu plus cool à ce niveau là, d'après les rumeurs c'était un ancien auror, ce qui pouvait être intéressant. Du moins c'est ce que pensait Aindreas.

- Aindreas O'Brady.

Il avait répondus simplement, il n'allait quand même pas taper une disert sur son prénom. Lorsque Cen' lui demanda en quel année il était, il fut surpris de l'entendre dire qu'il l'imaginait en Maestria. Il devait faire plus vieux que son âge alors. Il fit non de la tête pour répondre aux deux questions de l'autre jeune homme. Aindreas n'avait pas encore atteint le niveau de Maestria, il n'était qu'en dernière année de Cognita.

- Loupé, je suis en 3e année. Non, je suis là depuis trois mois. Et toi, t'es en cognita, non ? Fin je ne sais pas tu n'as pas l'air très vieux mais tes yeux disent le contraire...

C'est vrai que le blond n'avait pas l'air très vieux comparé à ce que ses yeux pouvaient montrer. Aindy savait bien que les yeux pouvaient indiquer beaucoup sur une personne, son père les appelaient les miroirs de l'âme, ce n'était pas pour rien. Il était possible que le garçon au visage angélique cachait quelque chose, mais Aindy n'avait aucun moyen de le savoir.
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MessageSujet: Re: Examen d'un spécimen endémique [Aindreas]   Examen d'un spécimen endémique [Aindreas] Icon_minitime

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Examen d'un spécimen endémique [Aindreas]

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