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 Prends-moi la main, ne me laisse pas aller [Instant-RP Julija/Ethan]

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Julija V. Sirvydas
Litriu
Julija V. Sirvydas
PROFIL Gémeaux

Messages : 9
Réputation : 8
Date de naissance : 17/06/1990
Nationalité : Lituanienne

Aspiration : Devenir Langue-de-Plomb

Fiche : Julija V. Sirvydas

RP en cours : Aucun pour l'instant

RP Terminés : Prends-moi la main, ne me laisse pas aller • Instant Ethan
Love is like a melody • Instant Ethan

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RPG
Feuille de personnage
Age: 23
Niveau: 6e année Maestria
Baguette Magique: 26.5 cm, hêtre, coeur d'ambre

MessageSujet: Prends-moi la main, ne me laisse pas aller [Instant-RP Julija/Ethan]   Prends-moi la main, ne me laisse pas aller [Instant-RP Julija/Ethan] Icon_minitimeMer 28 Jan - 21:09

○◦♫◦○

La journée était trop belle pour qu'on la gaspille à s'enfermer à l'intérieur. Elle l'avait senti des rayons chaleureux du soleil alors qu'elle était en train de réviser, confortablement assise sur la chaise de son bureau, dans sa chambre. La blonde lâcha un bref soupir pensif puis, du bout des doigts, fit lentement défiler les pages de son livre, estimant d'un passage du pouce au coin de celles-ci combien il lui en restait à lire. Une dizaine. Une moue perplexe s'installa sur son visage avant qu'elle ne demande tout haut:

"Qu'est-ce que tu en penses, Charles? Crois-tu qu'on se mérite une après-midi de lecture à l'extérieur?"

Le grand chien n'était certes pas le meilleur critique de ces situations-là, il préférait nettement être à l'extérieur. Et sa maîtresse aussi. C'est d'ailleurs lorsque celle-ci senti la lourde tête du bouvier bernois se poser sur ses cuisses qu'elle s'en vit convaincue. Elle savait bien qu'elle risquait d'être plus facilement distraite à l'extérieur, mais ce n'était pas bien grave.

C'est donc livre sous le bras et laisse en main que Julija et Charles firent leur chemin dans l'université. Ils passèrent les grandes portes et, sitôt eût-elle senti la chaleur de l'air et du soleil contre sa peau, la jeune femme soupira d'aise, son éternel sourire s'étirant encore davantage. Le chien guida sa maîtresse sur le terrain jusqu'à s'arrêter au pied d'un arbre. Là, le soleil perçait suffisamment l'épaisseur des feuilles pour lui offrir de la chaleur, mais elle ne risquait pas en subir les rayons trop durs.

Elle s'assied à même le sol, repliant le bord de sa robe légère contre ses cuisses, puis après avoir libéré Charles de sa laisse, elle se remit à la lecture, ses doigts défilant sur la page alors que son visage, naturellement, se tournait délicatement vers les rayons du soleil.

(Tenue ICI)

○◦♫◦○

Ethan est nauséeux aujourd'hui, de mauvaise humeur, ce qui n'arrive que lorsque l'herbe magique le rend malade et rend les émotions alentours très désagréables et plus confuses encore que d'habitude. L'air de sa chambre embaume le joint et lui fait tourner la tête, Remus commence à avoir des soupçons, Ethan n'a rien trouvé de mieux que de s'énerver, de réagir sous un coup de sang. Lennon, son labrador, a désapprouvé, mais il a comme l'habitude. Ce qu'il a trouvé d'intelligent à faire c'est de tirer Ethan par la manche. Ce dernier, conscient que fumer n'est pas la meilleure chose à faire par-dessus, il attrape sa guitare, et se dirige vers le parc.

Certes il fait meilleur et il y a de grandes chances que des gens s'y baladent, mais il se trouve un coin tranquille sur un banc, laissant Lennon vagabonder et courir toute langue sortie vers les pauvres oiseaux qui n'ont rien demandé. Il tourne un peu de l'œil, lâche quelques notes, puis une fois que l'air vient, il se sent mieux dans sa peau et dans sa tête.

Lennon lui, est vraiment incorrigible, et il finit par repérer qu'il y a un autre chien avec qui s'amuser dans le coin, et il ne se prive pas vraiment, maintenant qu'il s'est trouvé un camarade à poils.


○◦♫◦○

C'est environ deux minutes après qu'ils soient arrivés que Charles s'éloigne de sa maîtresse, aussitôt attiré par la compagnie d'un copain canin. Un mince sourire aux lèvres, la blonde écoute distraitement le bruit du jeu; des petits grognements pas méchants, de courts glapissements de joie, des halètements cadencés, calqués au rythme de leur course.

Mais même à travers toute cette énergie, la Lituanienne se laisse bercer par l'énergie d'une personne qui ne se trouve pas loin. Elle sent dans sa gorge une toute légère boule de colère se former, puis se dissiper lentement. Un sentiment de lassitude la prend ensuite aux épaules avant que peu à peu refasse surface son habituelle sérénité. Elle croit reconnaître cette énergie, elle l'a déjà ressentie avant, mais elle ne pourrait pas en être certaine. Cette odeur masculine et rassurante aux caresses de fumée magique. Et finalement ces notes de musique qui achèvent de la faire sourire.

Non, vraiment, elle n'arriverait à rien avec sa lecture. Mais si cette personne était bien qui elle croyait, elle n'avait trop rien à faire de son livre. Ne voulant toutefois pas s'imposer, la blonde ne tenta ni de l'appeler, ni de s'approcher, se contentant pour l'instant de chantonner discrètement au rythme de la mélodie de la guitare.


○◦♫◦○

Ethan regarde les deux chiens au loin et essaie de se baser sur leur énergie. Les sentiments d'un animal heureux sont tellement plus simples à assimiler, et tellement contagieux. Il sourit, et ses notes s'en voient bien meilleures, mais il n'y a pas que ça.

Il ressent une sorte de sérénité improbable, un étrange mélange de bienveillance, de calme et de plénitude. Ce mélange de bonnes sensations qui lui semblent si familières, lui font rater deux notes, lui brisent le rythme de sa respiration l'espace d'un instant. Il relève la tête et voit bien une personne assise à un arbre, qu'il croit reconnaître. Oui, ses beaux cheveux blonds, l'impression qu'elle lui donne à chaque fois qu'elle passe, comme si elle brisait tout ce qui est négatif autour d'elle. Finalement, c'est plus fort que lui.

Il se lève de son banc et finit par avancer pour la rejoindre sans arriver comme un dégénéré. Il connait sa condition, néanmoins il y a quelque chose de plus, en elle, qui fait qu'il a vraiment envie de la connaître, peut-être même simplement de la regarder et de comprendre.

— Salut... Julija. C'est Ethan. Heum... Le type avec le chien.


○◦♫◦○

La musique s'étouffe. La blonde tend l'oreille, comme curieuse, puis réalise, grâce au bruit de l'herbe et aux pas qu'elle sent légèrement résonner à travers le sol où elle est assise, qu'on s'approche d'elle. De toute façon, ça doit bien faire cinq fois que son doigt repasse sur la même ligne, trop attirée par tout ce qui l'entoure pour réellement se concentrer. Mais pour une raison qu'elle ignore, elle fait semblant de continuer sa lecture même si, à l'œil attentif, on pourrait voir l'ombre d'un sourire se tracer sur ses lèvres.

Elle reconnaît tout de suite sa voix, infiniment douce et chaude à ses oreilles. Cette fois, elle n'essaie même plus de cacher son enthousiasme. Son visage se tourne naturellement vers le jeune homme et s'éclaire d'un sourire sincère et heureux. Elle tend la main vers lui. Pour mesurer sa proximité, pour sentir sa chaleur. On lui excuse d'être tactile et ça l'arrange bien; ça relève de la nécessité et du plaisir à la fois.

"J'en étais certaine! C'était si beau ce que tu jouais, Ethan. Et je suis bien contente de remarquer que nos deux bêtes à poils semblent bien s'entendre."

Elle rit doucement puis demande, le ton doux et clair:

"Tu veux bien t'asseoir près de moi?"


○◦♫◦○

Ethan se rapproche et à voir son air vraiment heureux, il se détend et se met à sourire à son tour. Elle a quelque chose de lumineux, de radieux, qui le fait fondre. C'est un peu cruel, pour lui, vis-à-vis des sentiments qu'il a pour Alexis mais qui ne sortiront jamais au grand jour, mais il n'y peut rien, c'est plus fort que lui. Julija est comme un aimant avec lui. Quand elle tend la main vers lui, il se sent comme un peu bloqué, ne comprenant pas, sur le moment. Ses doigts tremblent, se relèvent, et viennent agripper la main de la blonde.

S'il avait pu sentir ses pupilles se dilater, cela lui aurait fait tourner la tête. Il a l'impression d'être envahi par les émotions de la jeune femme -son empathie est toujours tellement plus forte au toucher-, et par ses propres émotions, celles des autres, tout se mélange dans sa tête mais fait un joli feu d'artifice dans son crâne. Sa timidité semble ressurgir, cependant.

— Oh, euh, oui, sûrement... Je veux dire, oui, je veux bien.

Il s'assoit finalement, sans trop la coller quand même, ses mains devenues moites par l'étrange sensation qu'il a ressenti au bout des doigts.


○◦♫◦○

Elle le sent aussitôt se crisper légèrement sous ses doigts. La blonde inspire profondément lorsqu'elle se sent trembler au fond d'elle. Leurs dons s'entrechoquent, attirés comme des aimants mais lourds de puissance. Ses dents s'accrochent un instant à sa lèvre inférieure, ses paupières se fermant quelques secondes afin qu'une puisse modérer l'affluence de sentiments et d'émotions qui circule presque violemment entre eux. L'étreinte de ses doigts délicats sur ceux d'Ethan reste toutefois la même, douce et chaleureuse, puis finalement elle le sent se calmer à son tour, la timidité du brun lui faisant rosir les joues.

Elle l'accueille à ses côtés d'un sourire presque étincelant, se dégageant d'un petit mouvement de ses hanches pour ne pas le gêner davantage. Elle referme son livre, qu'elle pose à ses côtés, puis rassembler ses jambes nues contre elle, se pressant ainsi un peu plus contre le tronc de l'arbre. Ajustant machinalement le bord de sa robe sur ses genoux, elle lui demande:

"Qu'est-ce que tu jouais, un peu plus tôt? C'était joli..."


○◦♫◦○

Ethan aurait presque envie de reprendre les doigts de Julija, de lui attraper le bras, l'épaule, voir si tout s'amplifie à mesure qu'il grimpe contre sa peau. L'idée le traverse, et il tente de s'en débarrasser parce que ça ne se fait pas trop. Pourtant, soudain, il doute. Ca n'était jamais arrivé avec quelqu'un, ce qu'elle lui fait ressentir. Il a l'impression d'être lui-même, et non pas les autres. Alors c'est ça, être soi ? Totalement, complètement.

Il la regarde se redresser, ramener ses jambes fines et longues contre elle, tenter de placer machinalement sa robe contre ses genoux alors qu'elle glisse. Il regarde ces jambes et vire au rouge le plus total, détournant le regard et saisissant l'ourlet de sa manche comme pour tenter de se calmer. Lorsqu'elle lui demande ce qu'il jouait, une certaine nostalgie l'envahit.

— Ca, heum... C'est un air que me chantait ma mère le soir pour me calmer. Je le rejoue, si tu veux.


○◦♫◦○

La présence du Canadien à ses côtés était toujours d'abord un peu étrange. Car autant elle avait maintenant l'habitude de contrôler l'intensité de son don, tout cela semblait vouloir foutre le camp lorsqu'elle était en sa compagnie. Elle le sentait maladroit avec son empathie et cela se reflétait sur elle. Elle perdait, le temps de quelques secondes, sa légendaire maîtrise de soi et se laissait porter par les émotions que lui envoyait Ethan. Mais elle reprenait toujours sur elle, se calmait d'un souffle profond et étendait sa quiétude sur le brun.

Et c'est à ce moment-là qu'elle se surprenait à adorer sa compagnie. Ils ne se connaissaient pas encore très bien, mais cela ne la poussait qu'encore plus à vouloir passer du temps avec lui. La jeune femme laissa un soupir d'aise franchir ses lèvres alors qu'elle venait fermer les paupières. Calant doucement sa chevelure blonde contre le tronc, son visage cherchant les rayons du soleil. Aux paroles du jeune homme, la belle sourit franchement puis elle dit, le ton toujours infiniment doux:

"S'il te plait, c'était magnifique."


○◦♫◦○

Ethan récupère sa gratte, la pose sur ses genoux, en caresse les courbes et le bois à la recherche de premières nouvelles notes à reprendre. Il se sent infiniment calme, comme durant son enfance, où il n'avait peur de rien ni de personne. Il avait oublié ce que c'était et n'aurait qu'un mot à la bouche ; Merci.

Il reprend la mélodie, doucement, concentré dans son ouvrage. Les deux, elle et la mélodie, lui donnent vraiment un sentiment de quiétude. Mais il s'interroge, tout de même. La question lui brûle les lèvres. Il a l'impression qu'elle est comme lui, qu'elle possède le même don. Mais il n'y a jamais eu une personne comme lui, jusque-là. En vingt-quatre ans de vie, ce serait une première. Pourtant, il n'ose pas demander, et continue à jouer.


○◦♫◦○

Les doigts fins de la Lituanienne se mettent à tapoter doucement son propre bras alors que les notes commencent à briser l'air. Elle se laisse bercer par la musique, s'imaginant suivre la mélodie de son violoncelle, pouvant presque en entendre le son dans sa tête. Un délicat frisson lui chatouille la nuque et s'étend sur ses clavicules dont la peau se crispe légèrement de chair de poule. La brise, la musique, l'odeur rafraîchissante de la nature et du jeune homme à ses côtés. Elle se sent tellement bien. Elle aurait pu y rester des heures, sans jamais avoir envie d'être ailleurs.

Un souci vient se loger dans sa tête. Comme une question qu’on n’ose pas poser, une peur de se lancer, d'exprimer le fond de notre pensée de peur d'en entendre la vraie réponse. La blonde ouvre lentement les yeux, bien qu'elle n'en voie toujours rien. Qu'une épaisse brume insondable.

"Quelque chose te tracasse", souffle-t-elle presque, de peur de le brusquer

Et le plus naturellement possible, sa main vient se poser sur le genou d'Ethan. Le bout de ses doigts se mouvant, à peine, en une fine caresse.


○◦♫◦○

Ethan laisse la mélodie l'emporter, ainsi que les souvenirs. L'odeur de rose de sa mère et celle de tabac de son père, la tarte aux pommes, l'odeur d'essence de la voiture... Tout ça l'emporte, le ramène au parfum de la jeune femme, au soleil qui lui chauffe les oreilles comme si peu souvent, le tempo qu'elle exprime du bout des doigts. Et lorsqu'elle vient lui dire qu'il est tracassé, il manque une note.

La main qui se pose sur son genou a ensuite le don de lui envoyer une décharge électrique qui remonte jusqu'à sa nuque. Il sent sa douceur, son altruisme, comme si ce geste devait le mettre en confiance. Il n'y a plus de doute.

— Tu... Tu les ressens?


○◦♫◦○

La question du Nihm la fait doucement sourire. Elle avait tout de suite senti que lui était empathe, mais ils n'en avaient jamais formellement discuté. Ce que leurs rencontres avaient dû le rendre confus ou perplexe. Elle ne peut pas s'empêcher de s'en sentir mal; elle se souvient beaucoup trop clairement des mille et une fois que son don lui avait causé problème au début et de penser qu'elle avait pu rendre les choses difficile pour son interlocuteur lui faisait naître un remord dans la poitrine.

"Je suis désolée, j'aurais peut-être dû te le mentionner lorsque j'ai réalisé que tu l'étais aussi.", dit-elle en laissant sa paume se fondre doucement à la naissance de la cuisse du brun dans un geste doux et compatissant.

Les lèvres se pincent légèrement en une moue navrée.

"J'espère ne pas t'avoir causé trop de souci, je sais que... ça peut être franchement difficile à gérer, tout ça."


○◦♫◦○

Ethan est complètement perdu, perplexe, perdu entre la joie d'enfin trouver quelqu'un de semblable à lui qui sache contrôler tout ça, mais aussi entre la peur de lui redonner les choses difficiles et qu'elle ne serve qu'à canaliser toutes ses mauvaises ondes, car Merlin, ce qu'il peut être pessimiste comme garçon. Il ne va pas nier qu'il apprécie sa présence, mais il ne sait pas quoi penser. Il se contente de regarder son visage et de capter à quel point elle semble désolée alors qu'il n'y a pas lieu d'être. En bon benêt, il vint poser la main sur celle de la jeune femme, le temps de la tapoter trois ou quatre fois, ce qui lui donne l'impression de se prendre comme une gifle par gestes interposés de ce qu'elle a de meilleur à partager. Ou plutôt comme des éclairs.

— Pourquoi tu t'excuses...? Je découvre que je ne suis pas seul au monde, ça devrait me remplir de joie. Je suis juste... toujours contrôlé par les émotions des autres. J'aimerais tellement savoir... Être comme toi.


○◦♫◦○

Les doigts de Julija s'accrochent brièvement à ceux du Canadian lorsque celui-ci vient lui toucher la main. Un instant, elle ressert légèrement cette délicate étreinte, puis la retire, venant enlacer ses genoux contre elle de ses deux bras. C'était étrange. Ces papillons qui lui effleuraient le ventre, la chaste fascination qu'elle avait pour sa chaleur et son odeur. Il l'apaisait, malgré toutes les émotions qui bouillaient en lui, confuses et chaotiques.

"Quand as-tu réalisé que tu étais empathe? Est-ce plutôt récent?", demande-t-elle alors qu'une brise vient caresser ses cheveux.

Elle voulait tellement l'aider. Parce qu'elle avait tant voulu qu'on l'aide. Mais elle avait appris d'elle-même, et de transmettre son peu de savoir à celui qu'elle considérait comme un ami la rendrait absolument heureuse.


○◦♫◦○

Ethan est chamboulé, mais tout ça finit par lui passer. Il a envie de parler tout, de rien, de comment ça s'est passé pour elle, mais elle lui emboîte le pas comme si elle avait lu dans ses pensées.

— Non c'est depuis l'enfance déjà... Enfin je crois. Des souvenirs que j'ai de l'enfance, je l'ai toujours été mais... A la mort de mes parents ça s'est vraiment empiré. Depuis... Plus aucun contrôle.

Il pose sa guitare à côté de lui et soupire, ça lui gâche vraiment la vie. Mais maintenant qu'elle est là, à partager ses soucis, la difficulté, il se sent tellement moins seul.

— Je suis tellement heureux de t'avoir rencontré, si tu savais.


○◦♫◦○

"Oh, Ethan... Je suis désolée, je ne savais pas."

La voix de Julija se teinte d'un sentiment de compassion profond; les traits de son visage s'affaissent presque sous cette peine, ses sourcils se froncent d'un souci sincère et, tout aussi naturellement que la première fois, elle vient trouver sa main de la sienne, effleurant au passage son poignet pour se situer. Elle lui serre la paume du bout des doigts. Mais son sourire lui revient vite, bien que toujours teinté de tristesse, lorsqu'il lui dit être heureux de l'avoir rencontré. Les joues de la blonde rosissent légèrement.

"Je... Moi aussi, Ethan. Et je suis prête à te transmettre tous mes petits astuces que j'ai développés au fil du temps. J'espère sincère que tu... qu'on pourra te rendre la vie la plus facile, tu mérites tellement d'être heureux."


○◦♫◦○

Le jeune homme la regarde, même si elle ne peut partager son retard. La voit aussi dévouée pour lui alors qu'ils se connaissent à peine le touche énormément. Peu de personnes portent attention à lui en général. Il le type gentil et serviable dont tout le monde pense qu'il n'a aucun soucis alors que c'est le contraire.

- Je... Merci beaucoup. Je suis pas sûr de mériter d'être heureux mais... Merci, vraiment.


○◦♫◦○

La jeune femme balaie la dernière remarque d'Ethan d'un petit mouvement de la main, son visage exprimant quelque chose du genre "Non non, ça suffit, pas de tout ça aujourd'hui". Mais elle ne lui dit pas, espère qu'il la comprendra. Qu'elle n'est ni exaspérée, ni déçue, mais qu'elle ne veut pas qu'il entre dans ce tourbillon négatif qui, elle le sent, a déjà commencé à l'avaler.

Sans un mot de plus pour l'instant, la jeune femme se redresse sur ses genoux et, se guidant du bout de ses doigts qui glissent contre les genoux et les tibias d'Ethan, elle vient se rasseoir, jambes croisées en indien, devant lui. Elle lui offre un sourire puis brise le silence.

"Je pense que ce qui m'a le plus aidé avec mon don d'empathie, c'est de visualiser. Entrer dans une salle pleine de gens, c'est comme entrer dans un court de sport où tout le monde voudra nous... jeter un ballon, tiens! Prends le temps de te concentrer suffisamment pour comprendre qui est la source de chaque émotion dans la pièce. Reste alerte, sans t'en stresser. Et puis si les émotions se jettent sur toi, attrape les, une à une. Une fois que tu "tiens" l'émotion, analyse-la comme étant externe à toi-même, puis laisse la tomber. Ne les laisse pas te frapper au visage, c'est là qu'elles nous font mal."

La jeune femme rit sincèrement puis dit :

"C'est ridicule comme analogie mais pour moi, ça fonctionne."


○◦♫◦○

Ethan la voit venir face à lui, et il demeure un peu crispé. Pourtant il sait qu'il peut avoir confiance, qu'elle veut juste l'aider, même sans le connaître. Il voudrait lui dire tant de choses sur lui, sur ses parents, sur ses problèmes de drogue, la façon dont il n'arrive pas à décrocher, les fois où ça le rend vraiment malade comme un chien, la façon dont il augmente les doses chaque fois, à la façon dont il songe à en venir à se piquer pour que ce soit plus efficace. Elle est tellement gentille, elle semble si douce, que c'en paraît invraisemblable. Comme elle lui explique, cette vision lui semble à la fois ludique et amusante. Il s'imagine les émotions comme des cognards qu'il doit esquiver ou comme des souaffles qu'il doit renvoyer. Oui, ça paraît facile comme ça.

Il sourit presque, puis l'observe. Essaie de ressentir ce qu'elle ressent, directement.

— Est-ce que je peux... Te tenir les mains ?


○◦♫◦○

La question d'Ethan la laisse perplexe, tant par sa nature que par la réaction qu'elle en a. C'est bien quelque chose qu'elle fait aisément et sans plus se poser de questions, prendre les mains de quelqu'un. C'est comme ça qu'elle communique, qu'elle se situe. Son univers en entier est gravé au bout de doigts fins et au creux de sa paume chaleureuse. Mais lorsque c'est lui qui le lui demande, elle sent en elle ses raisons se métamorphoser. Elle sait qu'à l'utilité viendra se joindre un plaisir coupable, qu'un papillon aux ailes de feu viendra prendre son envol dans sa poitrine.

Elle aspire légèrement ses lèvres entre ses dents, sa moue exprimant une hâte mêlée d'inquiétude. C'est bien la première fois que ça lui arrive. Mais elle retrouve vite son sourire puis, doucement, paumes offertes, elle tend les mains vers le Canadien. Elle n'a effleuré ses mains que quelques fois, mais elle sait déjà qu'elles lui seront infiniment agréables.


○◦♫◦○

Le brun prend délicatement les mains de la jeune femme, avec toute la douceur qu'il porte au plus profond de lui. Aussitôt une immense chaleur l'envahit, de la tête aux pieds, le fait se sentir si bien qu'il s'en mord la lèvre comme si c'était quelque chose qu'il ne méritait pas. Il est même si bien qu'il aimerait simplement lover sa tête aux creux des genoux de la blonde et dormir, apaisé, au moins pour une fois depuis des lustres. Il inspire, et expire, conscient de sa propre plénitude qu'il envoie, reçoit, et renvoie à nouveau, comme pour former une boucle à l'infini.

Il lâche un petit rire.

— C'est dingue... C'est même pire que ça. Je... Je sais pas. Je me demande ce qui se passe là, mais je suis tellement bien.


○◦♫◦○

La sensation des doigts d'Ethan qui se glissent contre ses mains, de ses paumes qui viennent rejoindre les siennes, lui arrache un délicat soupir d'aise. Elle sent leurs émotions se rejoindre, se mêler, s'enlacer pour ne former qu'une agréable masse de bien-être et de détente. Portée par cette sensation toujours en mouvement, la jeune femme applique un délicat massage de ses doigts contre les mains du Canadien. Trouve ses muscles, bien définis par la guitare, effleure le bout de ses doigts dont la peau est un peu plus rude, sent ses propres mains s'y fondre entièrement tant celles du brun lui semblent grandes et fortes.

"Si je peux te permettre de te sentir ainsi plus souvent, j'en serais comblée aussi", dit-elle dans un murmure, de peur de briser le moment.

Et bien que le visage de la blonde soit tourné timidement vers le sol, on peut bien distinguer le rose qu'elle a aux joues et le sourire sincère mais timide qui éclaire ses lèvres.


○◦♫◦○

Il sent une sorte de plaisir coupable l'envahir, à travers toute la quiétude qu'elle peut bien lui donner. Une sorte de culpabilité vis-à-vis d'Alexis. Enfin, ce n'est pas elle la fautive, c'est lui. Il ne sait pas quoi penser de Julija ou du sentiment si fort qu'elle lui donne d'avoir envie de la prendre dans ses bras, de la serrer contre lui pour lui et se donner l'impression d'être un homme à part entière. Au fond Alexis préfère Remus, elle aime Remus, ne s'en est jamais cachée. Ethan lui, n'est qu'une voie secondaire, l'ami, une sorte de confident mais pas trop. Il lui fait plus office de frère. Alors pourquoi devrait-il se sentir si coupable ?

— Tu penses qu'un homme pas foncièrement bon... Peut le devenir rien qu'en essayant ?


○◦♫◦○

Elle la sent presque jusqu'à son sang. Cette culpabilité soudaine et étouffante qui n'est pas la sienne. Les sourcils de la blonde se froncent doucement alors que, d'une caresse du bout de ses doigts contre la naissance du poignet d'Ethan, elle tente de le calmer. Elle n'en connaît pas la source, elle en sait si peu sur lui et toute son histoire, mais elle sait qu'elle voudrait qu'il ne ressente pas une telle chose.

"Je pense que les gens ont tous le potentiel d'être le meilleur ou le pire d'eux-même. Et qu'on peut faire le choix de lutter contre - ou se laisser aller dans - l'instinct ou la façon dont nous avons été élevés pour atteindre ce potentiel. C'est une question de conscience d'abord, puis de choix et d'effort."

Ses doigts étaient montés, lentement, doucement, vers les avant-bras d'Ethan, sans que n'en prenne vraiment conscience. Étudiant sa peau, sa forme, traçant du bout de l'ongle le tracé d'une veine saillante. Et lorsqu'elle le réalise, ses mains se figent, elle rougit puis, dans un rire timide, elle se rétracte.

"Oh, Merlin... Pardon Ethan. Je..."

Elle ne trouve plus rien à dire.


○◦♫◦○

Ethan se demande si c'est possible de mettre une telle fille dans sa poche. C'est une pensée bête et égoïste, mais particulièrement amusante pour lui. S'il l'avait connu plus tôt, Merlin sait à quoi ressemblerait sa vie actuellement. Comme elle lui parle, Ethan a envie de la croire de tout son cœur. Parce qu'il se sent en confiance, parce que sa voix lui fait beaucoup d'effet, parce que sans même le connaître elle est là pour lui, alors qu'il ne lui a rien demandé. Julija caresse ses poignets, puis remonte le long de ses bras, en en définissant tous les contours. Ethan voit soudain à ce geste quelque chose de très intime, comme quelque chose qu'il n'a jamais pris le temps de faire avant. La voyant rire, et rougir, le canadien prend vraiment conscience de toute la beauté qu'elle a à la fois à l'extérieur comme à l'intérieur.

— On t'a déjà dit que tu étais une fille extraordinaire ?


○◦♫◦○

La chaleur qu’il dégage lui reste collée à la peau. Et alors que normalement, elle ne se gêne pas de toucher les gens, d’apprendre à les connaître de par l’image qu’elle se construit dans sa tête alors qu’ils glissent sous ses doigts, cette fois, c’est différent. L’humeur, la douceur, l’envie qu’il y prenne un certain plaisir. C’est suffisant pour la gêner, elle qui n’a pratiquement jamais ressenti une telle chose. Une envie d’en vouloir plus; elle se maudit presque de s’être arrêtée.

Le commentaire d’Ethan, lui, vient cajoler ses oreilles. Répand sa douceur tout le long de sa nuque alors qu’un court rire timide mais franchement touché sort des lèvres de la Lituanienne. L’un de ses doigts vient s’emmêler maladroitement à une mèche blonde et rebelle, près de son cou. Julija a toujours accepté les compliments des gens – rien ne sert de les nier, au fond, ça fait toujours plaisir à entendre – mais avec le Canadien, et avec le ton qu’il utilise, ça lui fait drôlement effet.

« Merci, c’est très gentil de ta part… Mais j’espère que tu sais que moi aussi, je te trouve extraordinaire. » Elle marque une pause puis reprend, plus confiante « Je sens que ça marque le début d’un… lien très fort. »

Elle ne voulait pas dire amitié. Quelque chose l’en avait empêché. P’tet que c’est ça, s’enticher de quelqu’un.


○◦♫◦○

Ethan se gratte l'arrière de la tête, au niveau de la nuque. C'est bien la première fois qu'une fille lui rend son commentaire avec autant d'honnêteté et ça le touche une fois encore, à croire que même si ce n'est pas la période, des petits cupidons ont l'air de vouloir le décoincer. Et justement, à la dernière remarque de la blonde, sur un possible lien fort les unissant, le canadien vire au rouge, sa timidité refaisant aussitôt surface, tellement qu'il est pour une fois heureux qu'elle ne puisse pas le voir dans un état pareil, quoiqu'elle puisse le sentir...

— Je, euh... Qu'est-ce que.... Je veux dire, oui, bien sûr, on peut vraiment... Enfin, voilà. Tu sais. Tu viens de le dire. ... Moi aussi j'ai envie.

Il ravale sa salive. Était-ce une tentative de drague désespérée ou le moyen de lui faire comprendre que même s'il n'avait pas compris il la suivait dans son raisonnement ? Ethan ne le sait pas lui-même, ce dont il est sûr, c'est qu'il veut rester avec elle jusqu'à des heures déraisonnables.

— Et si... On marchait un peu ?


○◦♫◦○

C'est totalement inattendu et inespéré. La seule chose qu'elle avait prévu, en descendant au parc pour l'après-midi, c'était de la lecture. Bien tranquille, avec Charles à ses côtés. L'air chaud, le soleil, le bruissement des feuilles dans le vent. Qu'on la salue de temps en temps, qu'on lui fasse la p'tite conversation, sans plus. Mais il est arrivé. Avec ses mains fortes, sa voix chaude, ses attentions. Il l'a chamboulée. Pour le mieux. Lui a fait découvrir une partie d'elle qu'elle ne veut jamais oublier.

"Oh, oui! J'ai besoin de me dégourdir les jambes.", dit-elle, enthousiaste.

Peut-être parce qu'elle se sent plus vulnérable, assise. La Lituanienne appelle son chien qui, aussitôt, court vers elle avant de s'asseoir à ses côtés. Elle passe ses doigts contre la tête du canin, calmé mais visiblement encore ravi d'avoir pu jouer aussi librement. Une fois redressée sur ses pieds, Julija passe machinalement ses mains sur les côtés de sa robe puis attache le bouvier bernois à sa laisse.

"On peut aller où tu veux, je n'ai rien de prévu pour le reste de la journée.", lâche-t-elle, attendant qu'Ethan mène la marche.


○◦♫◦○

Ethan est ravi qu'elle veuille marcher un peu, ça va lui permettre de se dégourdir un peu ainsi que de prévenir d'une éventuelle nausée due au manque. Il voit revenir Charles, le gros toutou, tandis que Lennon lui, habitué à être plus libre, continue de gambader sans être trop loin non plus, c'est drôle, mais c'est le chien qui veille sur le maître, moins l'inverse. Ainsi Ethan la voit saisir la laisse de son chien, et se gratte la nuque, l'air gêné mais plein de bonnes intentions.

— Heum... Tu veux peut-être que je te tienne la main ou te laisse mon bras ? Si tu veux... Le laisser s'amuser encore, enfin je veux dire... Si ça te gêne, je peux très bien... Rester juste là, à côté, près de toi, sans te coller bien sûr, quel idiot...


○◦♫◦○

La suggestion d'Ethan la prend d'abord de court. Elle est tellement habituée de devoir se débrouiller avec Charles, et on lui exprime si peu souvent des galanteries de ce genre. La plupart des gens la fuyaient, du temps de Durmstrang, et ce n'est qu'en arrivant à l'université qu'elle a remarqué la vraie politesse des gens. Mais encore là... On l'aide souvent, on lui évite des déplacements inutiles, mais c'est la première fois que quelqu'un hors de sa famille lui offre la main ou le bras.

La douce gêne du garçon la fait rapidement sourire alors qu'elle se penche pour enlever la laisse à Charles, qu'elle remet dans son petit sac à main en se redressant. Elle place son sac sur son épaule contraire et, un peu timidement, tend l'autre main au Canadien.

"Je préfère de loin tenir ta main plutôt que la laisse, pour être franche. Et... Et puis je pense que Charles a besoin d'un peu de répit, il travaille beaucoup."


○◦♫◦○

Ethan a l'impression d'être comme un gamin qui va à son premier rendez-vous. Bon, ce n'est pas un rendez-vous, pas vraiment, mais la sensation est tout comme. Il lui prend finalement la main, en ressortant plus rouge, mais également plus confiant, il ne se lasse pas du contact et de cette impression qu'elle lui donne d'être... Lui-même. Il entame le pas, se montrant prévenant et galant avec la jolie blonde, ne voulant pas qu'elle fasse une mauvaise chute parce qu'il n'aura pas regardé leurs pieds.

— Ca risque de faire une trotte, mais je peux t'emmener à la plage... Le sable, la mer, l'odeur de sel, tu devrais aimer... Enfin, je pense.


○◦♫◦○

"J'adore la plage... Mais la dernière fois que j'y suis allée, j'ai perdu pied sur un caillou, je ne suis pas retournée depuis." Elle marque une pause puis ajoute d'un ton taquin et - peut-on le croire - doucement charmeur " Si tu me jures que tu m'attrapes si je tombe, je suis d'accord."

Le pas de la belle est lent mais tout de même confiant. Elle se sent à l'aise et en sécurité avec lui. Seulement, elle prend son temps, appréciant chaque seconde qui passe en compagnie d'Ethan. Leurs silences ne la gêne pas, elle les laisse prendre la place qu'ils veulent.

"Tu sais, je..."

Elle hésite un instant. Pas certaine de vouloir prendre cette route, mais l'idée lui brûlait les lèvres, elle avait besoin de savoir.

"Si tu me disais que mon handicap te gêne, je comprendrai. C'est pas facile à tous les jours, de côtoyer quelqu'un d'aveugle."


○◦♫◦○

— Hein ?

Répond-il, comme à demi choqué, à demi-incrédule. Ethan est bien des choses mais pas de ce genre-là ! Il s'étonne même qu'elle lui ait posé la question alors que foncièrement ça ne le dérange pas, au contraire, il a même encore plus envie de la protéger tiens, car elle au moins, ne se fie pas aux apparences. Il se gratte la nuque.

— En quoi ça me dérangerait ? Heum... Je veux dire, tu es qui tu es. Je ne pense pas que... Ce genre de choses me repousse. Moi aussi j'ai des défauts, tu sais. Et puis, les gens devraient faire davantage attention à toi sans te prendre pour une impotente. Je ne sais pas si c'est clair...

Il sourit bêtement et lâche même un petit rire. Il n'est pas doué pour exprimer ses sentiments, ni pour s'exprimer tout court même, parfois c'est un vrai désastre.

— Si tu as si peur de tomber à la plage, je te porterai.


○◦♫◦○

Sitôt sa phrase quitte-t-elle ses lèvres qu'elle regrette déjà l'avoir prononcée. Ça ne lui servait à rien. D'abord parce que même si les gens étaient embarrassés d'être vus avec elle, ils ne lui diraient pas directement. Ensuite parce qu'elle l'aurait senti; ils étaient si proches, et leurs mains nichées l'une contre l'autre ne permettait pas le doute.

"Pardon, c'était idiot de ma part de dire ça... Je comprends tout à fait ce que tu dis, et c'est... Ça fait plaisir à entendre. J'ai horreur que les gens prennent pitié de moi, ou qu'on me plaigne, qu'on pense que je suis incapable de vivre comme n'importe quelle autre personne."

L'étreinte qu'elle a sur la main d'Ethan se resserre doucement.

"Mais je sais que ce n'est pas ton cas."

Elle sent le vent se lever légèrement alors qu'ils quittent le parc et, dans un réflexe, elle vient légèrement presser son épaule sur le corps du Canadien, comme cherchant sa chaleur.


○◦♫◦○

Ethan est un peu embarrassé mais il s'arrange pour ne rien laisser transparaître. Elle a dû tellement souvent entendre les gens s'apitoyer sur son sort que c'en est devenu effectivement plus qu'agaçant... Pourtant elle a bel et bien gardé toute sa douceur. A la sentir se presser contre lui comme ça, la gorge du canadien se noue, et même son estomac semble se tordre en une sensation qui lui est familière. Sa main en devient moite mais ne dessert pas de l'étreinte, au contraire, il joint ses doigts de plus belle à ceux de la blonde. Il se demande une seule chose ; "Qu'est-ce que je suis en train de faire ?". A force elle va le prendre pour un sale type qui veut profiter d'elle alors qu'il essaie juste... Oui sans doute, de sa rapprocher. C'est qu'elle a un tel effet sur lui ! Il la regarde un instant, se prend à sourire, rougit, regarde ses pieds, avant de relever le nez. Ils ont l'air d'un couple, et c'est gênant, mais à la fois... Flatteur. Bref, il est perdu.

○◦♫◦○

Et comme un peu plus tôt, lorsque le sentiment paisible que Julija avait au coeur s'est diffusé jusqu'à Ethan pour ne former qu'un tout calme et serein, il en est maintenant de même avec la confusion qu'ils partagent. Tous les deux tiraillés par l'envie de passer plus de temps l'un avec l'autre et cette impression de ne pas savoir quoi faire, de peur... De peur de quoi, au juste?

Il est vraiment temps qu'elle arrête de trop penser. Ça n'est pas comme elle. Normalement, elle se serait laissé porter par l'instinct, sans se poser de questions. Ça lui avait souvent servi dans le passé. Mais elle hésite. Retenue par des sentiments qu'elle ne connaît pas encore.

Lentement, la Lituanienne redresse son corps, ne touchant Ethan à présent que par sa main. Elle sent le sol changer sous ses pieds revenir rocailleux. Puis elle inspire un grand coup, un air enchanté lui caressant le visage alors qu'elle laisse ses oreilles se faire bercer par le bruit des vagues qui devient de plus en plus clair. Elle garde le silence un instant, attentive à la mélodie, puis finit par dire :

"Approchons-nous encore un peu. Je veux me mettre les pieds à l'eau."


○◦♫◦○

Ethan la sent s'écarter un peu et pour le coup, il se sent vraiment con. Il aurait dû passer une main contre sa taille, ou contre son épaule, quelque chose comme ça, ce que les mecs cools font à leur copine en général. Mais lui il reste là à regarder ses pieds, comme un idiot... Il se rapproche donc avec elle, ne lâchant pas sa main même pour tout l'or du monde. Ethan laisse la belle arriver jusqu'à l'eau, qui ne doit pas être des plus chaudes non plus, mais bon, ici on ne parle pas de se baigner. La voir aussi ravie de tremper ne serait-ce que les pieds le met de nouveau en confiance et il sourit.

— Tu sais dans le genre, il y a une piscine là-bas, au collège.


○◦♫◦○

La jeune femme ne se laisse qu'à demi guider par Ethan; l'appel de l'océan est si fort qu'elle pourrait presque s'y rendre toute seule, bien que ça ne soit peut-être pas sécuritaire. Lorsqu'elle arrive suffisamment près, la Lituanienne enlève ses chaussures et s'avance lentement jusqu'à sentir l'eau froide lui caresser les pieds. Elle ne peut pas s'empêcher de rire doucement, enchantée par cette sensation agréable.

"J'adore aller à la piscine! Mais ce n'est pas tout à fait la même chose comme l'océan. Je ne saurais pas l'expliquer... On dirait que je sens qu'il y a vie dans cette eau, que le sel me chatouille les orteils. "

Elle donne un petit coup de pied dans l'eau, s'éclabousse la cheville et le mollet. Un autre rire léger.

"Il faudra que tu viennes ici avec moi plus souvent, qu'est-ce que t'en dis?"

Sa main n'avait pas lâché la sienne.


○◦♫◦○

Ethan se gratte la base de la nuque, l'air gêné.

— Je comprends bien oui, puis on est en plein air, en été c'est bien mieux. Mais au moins à la piscine, tu peux nager en toute sécurité et je serai derrière pour veiller. En un sens, ça a son charme, aussi. Mais si tu veux venir ici plus souvent, je t'y emmènerai avec joie.

En tout cas la voir heureuse comme ça lui réchauffe davantage le cœur. Elle veut l'aider, il veut en faire autant pour la blonde, par envie, par altruisme... Par tout un tas d'autres choses. Le canadien ne reste pas bien loin, pour veiller sur elle, les mains dans les poches. L'air de la mer lui fait du bien, mais il sait qu'une fois le soir venu, perdu tout seul dans sa chambre, il va passer une très mauvaise nuit.

— Qu'est-ce que tu fais... Demain, après les cours ?


○◦♫◦○

Le souci qu'Ethan démontrait pour elle est tout à fait attendrissant. Le rose lui monte aux joues sans qu'elle puisse y faire quoique ce soit. Elle sait que les gens ont tendance à s'en faire naturellement pour elle, mais jamais de cette façon. Elle se sent couvée, protégée, et même si a quelque chose de déconcertant, c'est tout à fait agréable.

La blonde laisse le bout de son orteil traîner dans l'eau encore un moment avant qu'elle ne s'éloigne, pieds nus sur les pierres plates. Elle tend la main vers Ethan, trouve son bras et s'y accroche doucement, un sourire toujours fixé aux lèvres

"Je ne sais pas... Tu as quelque chose à suggérer?"


○◦♫◦○

Ethan saisit le bras de Julija avec une infinie douceur, la laissant s'appuyer contre lui, passant cette fois une main contre sa taille, le bras dans son dos. Il réfléchit un peu et se dit que de la laisser pénétrer dans l'un de ses sanctuaires serait une preuve de confiance.

— Hmm... J'aime beaucoup la salle de musique tu sais... J'y passe beaucoup de temps, alors si d'aventure tu voudrais jouer avec moi... Tu sais où me trouver. On m'a dit que tu jouais du violoncelle. Ça devrait bien s'accorder avec ma guitare je pense.

Il caresse furtivement sa hanche, rougit à son tour et préfère rester plus gentleman que de tenter ce genre de rapprochement.

— Tu veux retourner dans l'eau ?


○◦♫◦○

Julija a tout juste le temps de renfiler ses chaussures qu'elle sent la main du jeune homme se presser à sa taille. Et bien que ça lui coupe le souffle un peu, elle se laisse entièrement faire. De toute façon, elle n'a pas vraiment envie d'être ailleurs. Son visage se baisse toutefois d'une timidité apparente, son visage affichant un doux sourire et des joues biens roses.

"Je suis certaine qu'on fera quelque chose de magnifique, avec le violoncelle et la guitare... J'irais à la salle de musique dès que les cours sont finis, ça me brûle déjà les doigts!"

Doigts qu'elle vient passer doucement contre la clavicule du jeune homme, sa paume se pressant légèrement sur son torse. De si près, son odeur s'ensevelit. Il sent l'épice des hommes, la fumée magique. Elle pourrait s’y perdre.

"Non, ça va.", répond-t-elle, le ton léger mais teinté de fébrilité.

Puis elle lève son visage. L'un de ses doigts s'égare contre le cou d'Ethan, pour sentir où il se trouve, puis elle vient poser sur la joue du jeune homme un baiser presque éthéré.

"Merci.", se contente-t-elle de chuchoter près de son oreille


○◦♫◦○

Ethan se sent bien là, à la tenir dans ses bras, mais il est tout de même surpris quand elle se rapproche encore et vient effleurer ses clavicules. Un fin frisson lui parcoure les épaules et le torse qui lui font presque se mordre l'intérieur de la joue. Il reste calme mais ne cache pas une certaine envie de plus. Il voudrait l'embrasser.

Julija se rapproche encore et, voyant son nez se relever vers le sien, il est tenté de tourner la tête pour lui voler un baiser. Mais il reste de marbre, figé par sa timidité qu'il voudrait tant surpasser. La Lituanienne embrasse la joue du brun et il sent le sang lui monter aux tempes. Alors qu'elle le remercie, sa main glisse dans le haut du dos de la blonde, contre ses omoplates.

— Julija, je ne veux rien t'imposer tu sais. Mais... J'ai vraiment... Je voudrais bien... T'embrasser


○◦♫◦○

Son petit coeur bat à tout rompre. De ses propres sentiments, de cette envie retenue qu'elle sent émaner d'Ethan, de leur proximité qui lui est étrangère autant qu'elle est agréable. Elle n'a jamais été aussi près d'un homme, dans cette humeur. Elle ne s'était jamais sentie pressée contre quelqu'un, son corps répondant autant aux mains du brun qu'à son tronc solide.

Le front de la blonde trouve la joue du Canadien. Se laisser bercer par sa voix et par ses mots qui lui arrachent un sourire sincère mais tellement timide et tendre à la fois. Ses dents s'accrochent doucement à sa lèvre inférieure, s'imaginant celles de son ami contre les siennes. C'était presque irréel. Mais la peau d'Ethan sous ses doigts ne mentait pas.

"On ne m'a jamais embrassé avant, tu sais...", chuchote-t-elle, embarrassée. "Mais, je... Je veux bien t'offrir mon premier baiser."


○◦♫◦○

Ethan ne se sent plus coupable de rien, plus soumis à aucune émotion étrangère et se sent même davantage confiant encore. Ah, il aimerait tout lui donner dans le creux de sa main pour qu'elle puisse sentir et voir à travers ses doigts la beauté du monde. Elle avoue n'avoir jamais embrassé personne, ce n'est pas le cas d'Ethan, même s'il n'a pas fait certaines choses dont il se sent, aujourd'hui encore, parfaitement incapable. Finalement, elle accepte. Il se demande s'il n'est pas en train de rêver, ou quelque chose comme ça, si son manque lui joue des tours, lui fait entendre des choses qui n'ont pas lieu d'être.

Finalement, il prend le menton de Julija entre ses doigts, son autre bras glissant au creux de ses reins pour la garder contre lui, puis il s'approche et pose les lèvres contre les siennes, longuement, doucement un premier temps jusqu'à ce qu'il donne un peu plus de passion au baiser.


○◦♫◦○

De le sentir resserrer ainsi son étreinte contre elle est suffisant pour qu'elle lâche un faible soupir d'appréhension. C'est toujours épeurant. Elle a peur, un peu. De tout faire foirer, de faire quelque chose de mal, de ne pas savoir comment s'y prendre. Et s'il voudrait qu'elle soit plus expérimentée. Si ça ne l'intéressait pas, de devoir lui tenir la main constamment, elle qui ne connait presque rien à la vie?

Ses yeux se ferment lorsqu’Ethan lui attrape le menton. C'est ce qui lui vient le plus naturellement. Et ses lèvres qui s'entrouvrent, fébriles, nerveuses et impatientes à la fois. Un faible soupir les franchit lorsqu'il élimine complètement la distance entre eux deux, lui volant son souffle d'un baiser empli de tendresse. Et elle y répond avec une facilité qui la surprend. Bien que ses gestes soient légèrement maladroits, elle se laisse porter par le plaisir que le baiser lui procure, le rendant bien au garçon contre lequel elle se presse. Ses doigts se serrant tout légèrement à sa peau.

Une bouffée de chaleur lui descend de la tête à la poitrine et, dans un réflexe qu'elle le reconnaît pas, elle aspire doucement la lèvre inférieure du Canadien et la mordille... avant de s'en dégager, presque apeurée par cette caresse plus rude.

"Je suis désolée, je..." souffle-t-elle, son nez toujours appuyé près de celui du Nihm.


○◦♫◦○

Ethan vient entourer la taille de Julija avec l'un de ses grands bras. Déjà le touché de ses doigts contre les siens était extraordinaire, mais la saveur de ses lèvres quant à elles étaient sans pareille. Ca l'envahit tout entier, ça lui fait tourner la tête, lui chauffe les tempes, lui donne comme un coup de fièvre. C'est même un frisson qui lui pique la nuque quand elle mordille sa lèvre inférieure, si bien que s'il n'était pas aussi gentleman, il aurait pu s'attarder sur d'autres formes de la blonde. Le baiser achevé dans la hâte, les yeux mi-clos, Ethan soupire d'aise, lentement et pose son regard de miel sur elle.

— Pourquoi tu t'excuses ? C'est moi qui devrais... Je... Je veux dire... J'ai eu les mains baladeuses. Désolé. Pas que... Pas que je sois pas attiré par toi, vraiment, c'est tout le contraire, je veux juste pas te donner l'impression que je suis là que pour ça.

Il embrasse tendrement son front, se permettant une caresse contre la joue de la Lituanienne.

— Tu es vraiment à part, ne perds pas ça.


○◦♫◦○

La réalité lui montait à la tête. Ça lui était arrivé, à celle. Celle que l’on prend en pitié mais qu’on ne serre jamais dans ses bras. Ce garçon adorable, qu’elle apprenait tout juste à connaître, généreux et patient venait de l’embrasser. Sur ses lèvres perdurait la sensation de celles d’Ethan, tant qu’elle vint les serrer doucement entre ses dents. Le goûter une autre fois sans avoir l’air trop gourmande.

« Non, ne… Ne t’excuse pas non plus. Je comprends. Je le sens. Tout autant que toi. »

Un sourire timide et attendri à la fois vint s’accrocher aux lèvres de la blonde lorsqu’elle senti les lèvres du Canadien sur son front. Celui-ci vint se nicher contre le creux du cou du brun alors qu’elle se pressait contre lui.  Attentive à ce corps qui l’entourait. Les battements de son cœur, sa respiration, l’odeur de sa peau et de ses vêtements… Elle aurait voulu rester là des heures.

« J’ai bien fait de sortir pour faire de la lecture… Pas vrai? » murmure-t-elle dans un rire gêné.


○◦♫◦○

Ethan se rend compte d'à quel point ses propres envies sont délicates à contrôler par rapport aux sentiments des autres. Cette fille qu'il connait à peine, mais beaucoup mieux, il la voudrait toute entière rien qu'à lui, pouvoir s'endormir près d'elle, veiller sur elle, tant de choses à la fois qui lui embrouillent finalement l'esprit. Il la sent se nicher contre lui, sourit de plus belle. Ethan rougit cependant, quand elle lui dit qu'elle sent bien son envie, effectivement, le rappel de l'empathie. Le voilà tout gêné.

— Tu... Tu-tu-tu la sens... HEUM, je veux dire, non, rien, oublie, je, c'était pas ce que je voulais dire. (#Boulet)

Il se mord la lèvre, honteux, et rebondit aussitôt sur la deuxième phrase pour ne pas pousser sa gêne. Il se gratte l'arrière de la nuque.

— J'ai bien fait de vouloir prendre l'air, alors. Heum... Tu voudrais... Rentrer ou ? C'est que le vent va commencer à se lever.


○◦♫◦○

Tu la sens? Mais qu’est-ce que… Est-ce qu’il… Pourtant elle… Juste l’idée que cette possibilité lui aille traverser l’esprit est suffisante pour lui rendre les joues presque pourpres. Non mais c’était pratiquement impossible qu’elle fasse de l’effet à qui que ce soit. Elle ne connaissait rien à rien. Elle n’était pas l’innocence incarnée, son corps l’avait quelques fois appelé à détendre son imaginaire parfois tenté, mais c’était bien la première fois qu’on lui disait quelque chose qui pouvait être ainsi interprété. Avec le bras d’Ethan à sa taille, leurs corps pressés l’un contre l’autre… La jeune femme lâcha un rire léger alors que, dans un geste doux, elle vint poser un baiser sur le cou du brun.

Lorsqu’il lui dit que le vent commence à se lever, elle hoche presque douloureusement la tête en se redressant, brisant leur étreinte mais trouvant vite la main du garçon de la sienne. Elle ne voulait pas qu’ils se séparent, mais peut-être que le devoir l’appelait ailleurs.

« Si tu me promets qu’on se revoit demain, je veux bien te laisser partir pour cette fois. », dit-elle calmement, bien que son ton révèle une légère déception.

Elle se met donc en marche, guidée par Ethan. Le sol change de texture. Des galets aux pierres, des pierres à l’herbe. Les deux chiens s’attroupent près d’eux, encore joueurs mais heureux de revoir leurs maîtres.


○◦♫◦○

Ethan se gratte la nuque, un tic de gêne qu'il n'avait pas fait depuis un moment déjà, c'est un geste très spontané venant de sa part, très personnel. Il est pourtant soulagé qu'elle n'ait vu là rien de plus, enfin, qu'une phrase mal formulée, même si vu comme ça... Non, mieux vaut ne pas y penser. Il pose les doigts de nouveau sous le menton de la jolie blonde et lui vole un nouveau baiser tendre.

— Je te promets que je viendrai te chercher demain et qu'on jouera quelques morceaux ensemble, ma douce.

Il serre la main de Julija dans la sienne et la ramène plus loin dans les terres où leurs chiens les rejoignent. Il la garde tout près de lui, comme pour profiter encore des minutes qui les lient.

— C'est gênant à dire mais... Tu vas tellement me manquer jusqu'à demain... Haha.


○◦♫◦○

Elle prend son temps. Profite de la chaleur de la main d’Ethan contre la sienne, de la sensation de ses lèvres sur les siennes, sur sa peau. Et peu à peu, dans sa tête, elle essaie de se bâtir une image de lui, en se basant sur le peu qu’elle connait de son corps. Elle détaille son cou, sa mâchoire, la courbe de son menton, la forme de ses lèvres. Le bout de son nez qui a effleuré le sien. Elle songe un instant lui demander de la laisser lui toucher le visage, mais se ravise. La prochaine fois. Là, tout de suite, elle n’oserait pas.

« Tu vas me manquer aussi… » Elle marque une pause d’un rire timide « Je ne sais pas si je vais être capable de me concentrer sur quoique ce soit d’autre ce soir. »

Autour d’elle, elle commence à entendre le bruit de voix d’étudiants, ils sont probablement de retour au parc ou près de l’université. Elle s’arrête. Se tourne pour faire face à Ethan, une de ses mains trouvant le creux de son cou qu’elle caresse du bout des doigts.

« Tu… Tu me donnes mon bisou d’au revoir ici, ou tu veux m’accompagner jusqu’à la bibliothèque? »


○◦♫◦○

Le canadien sent soudain monter en lui une certaine tristesse. Il est toujours triste de voir Alexis partir quand ils ont le temps de parler tous les deux, mais là c'est à un autre niveau encore. Certainement parce qu'il sent le rapprochement entre lui et la Lituanienne, et qu'il n'a vraiment pas envie de perdre ça. Mais il ne peut pas toujours rester collé à elle non plus au risque de l'étouffer. Plus ils avancent, plus il sent l'agitation des élèves. Il s'imagine ce fameux ballon à renvoyer.

— Je vais devoir faire mon service de fin de journée à l'infirmerie... Je peux t'accompagner jusqu'à là-bas oui.

Il lui sourit, et l'entraîne donc jusqu'à l'intérieur, remontant le hall et tout le rez-de-chaussée jusqu'au point où ils doivent se quitter. C'est difficile de la laisser d'ailleurs.

— Bon... Haha. Je n’ai pas envie de partir mais j'y suis obligé... Alors, heum... Profite bien de ta soirée ma douce.

Il pose les mains contre ses joues, se rapproche encore, et lui vole un baiser tout ce qu'il y a de passionné, plus libéré que le premier qu'ils ont échangé à la plage. Il la garde longtemps contre elle, pour partager au mieux tout ce qu'elle lui fait ressentir.


○◦♫◦○

Elle redoute le temps qui passe. Un vide lourd lui emplit le ventre au fur et à mesure que ses pas résonnent dans le couloir, suivis de ceux de Charles qui sait qu’on aura bientôt besoin de ses services. Elle voudrait rester avec lui toute la soirée, toute la nuit. Étendue dans son lit avec lui, à l’embrasser et le découvrir de ses doigts. Elle devra s’armer de patience.

Les sons autour d’eux résonnent encore mieux; ils doivent être proches des escaliers. Et comme prévu, Ethan s’arrête, se place devant elle. Les traits du visage de la Lituanienne sont doux, elle sourit, mais la vague tristesse qui s’y trouve est bien marquée. Nul besoin d’être empathe pour savoir qu’un manque se creuse déjà en elle.

Elle ne lui répond pas tout de suite, se laissant d’abord emporter dans le baiser qui lui fait serrer le ventre - et les doigts contre la nuque du Canadien. Cette chaleur se diffuse en elle, la fait frissonner de plaisir et d’une envie inassouvie de l’avoir plus près d’elle encore.  De s’en séparer lui tire un soupir brisé des lèvres.

« J’espère que tu penseras à moi autant que je penserai à toi, širdelė * »

Dans un sourire triste, elle vient raccrocher la laisser de Charles à son harnais puis, lentement, se met en marche vers la bibliothèque. Et malgré la douce peine qui lui serre la poitrine, une idée la fait sourire, presque adolescente; et si elle était en train de devenir la copine de ce garçon qui faisait tant battre son cœur? Non, définitivement, elle n’allait pas pouvoir se concentrer à sa lecture.


(* sweetheart, darling en lituanien)

○◦♫◦○

Ethan profite du baiser jusqu'à ce qu'il soit rompu, ce qui lui fait se mordiller la joue intérieure. Il voudrait tellement dormir avec elle, caresser ses cheveux, sa peau, la découvrir, poser la tête contre son sein, contre son coeur, l'entendre battre et le faire s'emporter à tout rompre. Il ressent sa propre envie et c'est difficile pour lui de ne pas lui attraper le bras et de l'attirer quelque part, n'importe où, pourvu qu'ils soient seuls. Il se mord la lèvre, retient tout ça du mieux qu'elle peut.

— Absolument, toute la nuit, toute la journée.

Il lui sourit, même si elle ne peut le voir, il est certain qu'elle peut sentir qu'il veut lui envoyer le meilleur de lui-même. Il se demande comment il en est arrivé là, où ils vont aller, mais ce qui est sûr, c'est qu'il ressent déjà quelque chose de très fort pour elle. C'est peut-être ça, le coup de foudre. Au final, après son service, dans la nuit, il n'aura même pas besoin d'herbe magique pour passer une bonne nuit.
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Prends-moi la main, ne me laisse pas aller [Instant-RP Julija/Ethan]

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