Phillip Harker
RPGFeuille de personnageAge: 22 ansNiveau: 5e année MaestriaBaguette Magique: 29 cm, Bois de Saule, Voile de détraqueur
| Sujet: 12 - Thorns [Insta-RP Phil/Ara] Dim 18 Jan - 20:05 | |
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Il n'y avait jamais personne la nuit. Et pourtant, les serres avaient tant à offrir une fois le soleil couché. Des fleurs qui scintillaient, bioluminescentes, des feuilles qui doublaient en taille, des racines qui s'exposaient.
Il y était depuis déjà une bonne demi-heure. Le sac qu'il avait accroché au bras était déjà à moitié plein. Et un éternel sourire subtil était peint sur ses lèvres. Il était à sa place, peut-être autant que devant un chaudron, et il s'y plaisait. Entouré des fruits de la nature. Seul. Joint aux lèvres. Ce soir-là, il était habillé d'un simple jean et d'un t-shirt, recouvert d'une veste beige et bleu foncé.
Il cueillait des herbes basses, accroupi et un couteau à la main, chantonnant tout bas un air quelconque.
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Arabella a décidé ce soir de venir chercher quelques racines et pétales qui doivent être récoltés la nuit pour un résultat optimal, pour tester une nouvelle idée de potion qu'elle a eue récemment.
Devant la serre elle éteint sa clope en l'écrasant du bout du pied, puis entre, sursautant en voyant une silhouette. Sa main se porte instinctivement vers sa baguette, particulièrement méfiante.
"Who the fuck are you?" demande-t-elle, sèche.
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Une étrange nausée le pris au ventre lorsqu'il entendit la voix d'Arabella derrière lui. Exaspéré qu'elle agisse comme une petite conne paranoïaque et possessive, fâché qu'on lui arrache son silence et de devoir potentiellement partager son espace, exalté - bien qu'il l'assume difficilement - de pouvoir la revoir... Alors que le souvenir de sa peau frémissante et trempée lui étreint la langue.
"Just kill me already and we'll be done with it.", lâcha-t-il, froid, en expirant une bouffée de fumée gris clair.
Il ne se retourna même pas, se redressant afin d'être debout et marchant droit devant lui pour aller cueillir quelques fleurs qui scintillaient d'un bleu fascinant sous les rayons lunaires.
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Harker. Bien entendu, cet imbécile. Comme un mauvais souvenir, son corps semble bien se rappeler des sensations de cet autre soir, ce qui ne fait qu'attiser cette hargne qu'elle a pour lui. D'un geste précis, elle range sa baguette et lui répond, clairement de mauvaise humeur maintenant.
"Don't tempt me."
Sans un mot de plus, Ara sort une petite serpe qui était accrochée à sa ceinture et cherche les racines en question. D'un vert luisant, elles ondulent, partagées entre la terre et l'air frais. La rouquine procède donc à s'en couper quelques-unes.
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Un court rire malsain passe les lèvres du jeune homme lorsque la remarque d'Arabella lui résonne aux tympans. Il secoue la tête, visiblement exaspéré et pas d'humeur à endurer sa présence. L'Anglais pose les fleurs par-dessus le délicat matelas de feuilles qui tapisse le fond de son sac puis se tourne pour faire face à la rouquine, même si elle est un peu plus loin.
"Go right ahead. I don't think you realize how much I don't give a fuck."
Son regard cherche le sien, le trouve. Il la fixe, une claire amertume au fond des yeux alors qu'il tire une bonne bouffée de son joint.
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Arabella termine de couper ces quelques racines et s'apprête à passer à la prochaine plante quand Harker parle à nouveau. Elle qui tente de juste finir au plus vite, il devait la chercher, hein? Il va la trouver ça c'est sûr. Leurs regards se croisent, puis elle soupire à nouveau, bien exaspérée.
"Look, you're clearly craving for attention right now, so go try to get mommy and daddy's and get off of my back."
La rouquine se déplace et prend entre ses doigts le pétale d'une fleur blanche-jaune, qui semblait former une spirale vu du dessus.
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"What?"
L'air de Phillip change soudainement, sitôt qu'Arabella termine de parler. L'air à fois exaspéré et défiant du jeune homme passe à la haine pure et simple. Son panier tombe sur le sol alors que ses deux poings sont venus fermement se refermer, ses sourcils froncés et sa mâchoire serrée.
Et il essaie vraiment de se retenir, le temps de quelques secondes. De se dire qu'elle ne sait rien de toute cette histoire, qu'elle ne le fait sans doute pas exprès. Mais il n'y arrive pas. Grugé par l'envie animale de la faire taire le plus violemment possible.
Il laisse son couteau trouver le sol avant de s'avancer vers elle à grands pas. Il lui prend les poignets sans douceur, lui fait lâcher ce qu'elle avait en main d'une pression solide puis la pousse fermement jusqu'à un arbre sur lequel il la pousse.
"What the fuck did you say? I thought I heard you talk about something that you have no fucking right to talk about. Again. Didn't that last beating give you a lesson or are you still getting wet off getting slapped around?"
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Arabella ne s'attendait pas à pincer une telle corde sensible. Sa serpe tombe au sol dans un clinquement résonnant, son dos frappant le tronc de l'arbre lui arrachant une sensation de douleur camouflée. À force, la peur est doucement en train de se teinter d'une habitude et Arabella quoique prise de court, ne se laisse pas décontenancer, mais le regard qu'il lui fait lui recommande de ne pas abuser non plus.
"Doesn't it get tiring to be a mental landmine field? It's not my fault if talking about parents makes you all tingly and sad. It's not like it's written on your damn face!"
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Le mot suffit pour le rendre dingue. Dingue de hargne, de haine et de ressentiment. Il n'attend pas qu'Arabella termine sa phrase avant de la gifler, plus fort encore qu'il ne l'avait fait avant. Le dessus de ses doigts se retrouve taché de sang mais cela ne l'arrête pas, une seconde claque suivant rapidement la première,
"Shut your fucking mouth, you dirty cunt! Shut up for once in your goddamn life!", cria-t-il sans retenue, l'air semblant trembler autour de lui.
Haletant profondément, le châtain fixa son regard sur le sang qui coulait des lèvres de la Ceart. Aucun remord. Mais aucune envie charnelle sous-jacente. Juste la haine.
"You know nothing."
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Arabella sent ses yeux se remplir d'eau sous la douleur de ces deux claques, sa bouche s'emplissant d'un goût ferreux. À quelque part elle se sent mal, mais elle sait pertinemment ne pas l'avoir tant cherché. Et à ce moment elle se fâche. Contre cette culpabilité, contre Harker qui semble se servir de son corps comme un défouloir. Elle propulse son genou pour lui en donner un bon coup dans l'intérieur de la cuisse - dans les balls, ce serait un K.O. trop facile - et se dégage de son emprise.
"You know nothing. You think you can go around and beat me up whenever I say something that displeases you, but there's 50% percent chance I'll say one of those MANY things. ALL THE TIME!"
Elle s'approche et lui descend un coup de poing sur la gueule. Se sentir utilisée est toujours un excellent carburant pour la rendre folle de rage. Et ce soir surtout, elle le déteste au plus profond de son être.
"I don't have to endure your tantrum because your parents make you sad. Stop thinking you've got all the fucking rights."
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Le premier coup le surprend plus qu'il ne le blesse vraiment. Il se dégage par réflexe de protection mais ses yeux ne quittent jamais les siens. Et autant leurs regards ont pu être consumés par le désir dans le passé, autant cette nuit rien n'y passe qu'une confrontation gorgée d'agression.
Il s'apprêtait à répondre à sa première tirade, mais elle l'interrompt d'un coup de poing dont la force lui est surprenante. Le jeune homme geint tout bas alors qu'une douleur vive lui traverse la joue et la mâchoire, le faisant taire pour une dizaine de secondes.
Il se redresse une fois la douleur passée, une fois le silence installé autour deux, entre les légers halètements de leurs respirations. Il se rapproche d'elle sans hésiter, ses longs doigts lui enlaçant fermement les poignets, la tenant à nouveau contre l'arbre. Mais le ton qu'il prend est différent, cette fois. Il ne crie pas. Il souffle, il siffle, il crache.
"Maybe eventually you'll learn to just shut the fuck up when you need to. And realize there are times where talking just makes everything worse, you're especially good at that. And honestly, you can insult me all you want. But don't - ever - think you have the right to talk about my past. Especially about the people I'm obligated to designate as my parents.”
Il reste penché au-dessus d'elle un instant encore. La méprise entièrement, de tout son être. Du bout de ses cheveux roux qui sentent le ciel, à ses poignets où il sent battre son coeur. Et à travers la rage qui brille dans ses yeux, il l'implore. De se taire, pour une fois.
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La jeune femme le fixe un instant, avec l'envie de lui cracher sa haine. Mais le regard qu'il lui adresse l'en empêche. Elle a toujours été consciente de sa chance d'avoir une famille si heureuse, elle a aussi toujours été très compatissante pour les situations familiales des autres. Il est détestable quand il attire sa compassion. Ara se force à se défaire de son emprise et le repousse, crachant le sang lui s'est accumulé dans sa bouche aux pieds du châtain.
"If you'd just stop being an ass, I'd stop talking to you. It'd be much more simple." dit-elle, froide, sa colère sous-jacente, ne souhaitant qu'une chose, ramasser les pétales dont elle a besoin et se barrer.
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Le soupir qui s'échappe subtilement d'entre ses lèvres est teint d'un sentiment qu'il ne ressent pas souvent; il est reconnaissant. Reconnaissant qu'elle aille voulu lâcher le sujet, pour la première fois, sans doute, depuis qu'ils se connaissent. Il se mordille l'intérieur de la joue, la laisse s'échapper sans grande résistance. Passe ses mains dans ses cheveux, sur sa nuque. Supprimant d'ongles sur sa peau une envie de pleurer qui lui fait franchement peur. Yeux fermés, tête baissée.
"Nothing is ever that simple. Not between you and I, anyways.", dit-il le ton toujours "on edge".
Mais il ne veut pas s'éterniser. Prend son couteau, son sac et sans regarder derrière lui, il s'éloigne. Souhaitant plus que jamais retrouver son héroïne, effacer d'une seringue les souvenirs d'une enfance brisée.
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Elle ne répond pas à Phillip. Parce qu'il a raison. Et cette envie de pleurer pour bien plus que la douleur dans ses joues. Stupidité. Une fois qu'il est sorti, elle met un bon coup d'pied dans un pot qui passe par là et se brise. La rouquine, rageuse, termine d'arracher les quelques pétales, peut-être un peu trop sèchement avant de partir. Pleurer c'est une chose qu'elle déteste, et qu'elle ne fait pas vraiment, surtout pas pour Harker. Pourtant c'est ce mélange de culpabilité, d'empathie, de haine et de tellement trop de choses au final qui semble vouloir la faire craquer.
Elle se rend à l'orée de la forêt et cache le sac. Ce soir encore, elle ne retournera pas à sa chambre. Les gens vont commencer à s'inquiéter, mais rien à foutre, encore un soir. Encore une petite nuit pour courir, pour vivre dans une autre peau que la sienne. Juste une. |
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