Hannah Winston était consciente que la nuit allait bientôt tomber. Que bientôt, elle se retrouverait seule, dans le noir, avec pour seul arme sa baguette magique et le nimbus 1977 qu'elle tenait dans sa main gauche. Mais c'était déjà pas mal l'air de rien, parce qu'un coup de manche bien placé entre les deux yeux ça peut faire mal. La jolie blonde n'avait pas hésité une seule seconde une fois le souper terminé. Elle s'était précipité jusqu'au dortoir des filles pour chercher son balai magique, cadeau de son père pour son entrée à St Barnaby. S'il y avait bien un objet qui lui tenait à coeur, c'était celui-ci. Le vol était tout pour elle, ou en tout cas beaucoup. Cette sensation de liberté, le vent qui lui ébouriffait les cheveux. Elle aimait sentir ses longs cheveux blonds et ondulés flotter derrière elle. La brise glaciale de l'hiver ne faisait que rendre les choses plus agréable. Même si ce sport fabuleux avait le don de lui faire attraper de bonnes angines, elle ne pouvait se résoudre à l'abandonner, même en hiver. La jeune fille marcha d'un pas léger, sa silhouette gracile se mouvant avec élégance dans l'obscurité qui arrivait à grands pas. Le soleil se couchait au loin, derrière les montagnes noires et les plaines couvertes de givre, la forêt dont les arbres enneigés reflétaient le temps froid d'ici, en Écosse. Une douce lumière orangée illuminait encore le sentier que la Winston suivait depuis quelque temps, et qui lui montrait le chemin à emprunter pour se rendre au terrain de quidditch.
Le quidditch ... s'avait été sa vie. La jolie blonde avait été capitaine de quidditch de l'équipe exclusivement féminine de Beaubâton. Elle avait occupé quelques années le poste de poursuiveuse et avait participé à de nombreux tournois intercollèges. Et c'était ce qui lui avait le plus manqué à son départ de l'école française, la gloire, la victoire, la popularité aussi, que lui procurait ce jeu. Mais plus que tout, le jeu lui-même. Sur terre, elle restait la fillette richarde et arrogante que tous voulaient voir en elle, mais dans les airs, elle pouvait être qui elle voulait, aussi bien une excentrique casse-cou qui entreprenait des figures compliquées, qu'une hystérique qui riait aux éclats toutes les cinq minutes tout en filant à la vitesse de l'éclair sur le terrain. Le jeune f ille serra son balai, peut-être pour se rassurer de l'obscurité qui l'enveloppait peu à peu, ou bien parce qu'elle avait froid, malgré son manteau en peau de Dragon tout particulièrement chaud. La jolie blonde entra sur le terrain sans passer par les vestiaires. Ils ne seraient certainement pas ouvert à cette heure si. Et puis, elle aimait voler comme elle le souhaitait. Elle avait déjà gagné des matchs en jean et pull over. C'était d'ailleurs les matchs qu'elle avait préférés jouer. Parce qu'elle ne faisait jamais rien comme tout le monde, qu'elle faisait bien trop attention à son apparence, à se détacher des autres et qu'elle n'aimait pas l'idée d'être absolument comme les autres. Ne pouvant pas garder ses nombreux bracelets qui la différenciaient d'habitude des autres lorsqu'elle portait l'uniforme, elle s'habillait à la manière moldue pour jouer, lorsque l'arbitre était trop fatigué pour l'en dissuader.
La blonde observa un moment le magnifique terrain qui s'offrait à elle. Les anneaux ou le souffle passaient, les gradins hauts perchés afin que les spectateurs puissent voir le match impeccablement. Puis, n'y tenant plus, elle grimpa sur son nimbus 1997, et tapant du pied le sol glacé, s'éleva dans les airs avec une vitesse étonnante. Avec un parfait équilibre, elle monta en chandelle, afin de s'élevait le plus haut possible dans le ciel. La jolie blonde sourit. Un sourire sincère, rayonnant, qu'elle n'avait que lorsqu'elle montait sur son balai. Cheveux dans le vent, sourire aux lèvres, Hannah filait à la vitesse de l'éclair, parcourant le terrain de Quidditch de moitié pour descendre en piqué, s'arrêter à quelques mètres du sol pour finalement foncer vers la lune et se stoper lorsque la vitesse et le froid lui donnèrent mal au crâne. La blonde éclata de rire. Un rire clair, mélodieu. Quelle sensation merveilleuse ! C'était ça le bonheur, aucun doute. La nuit était tombé à présent. Une nuit sans lune ou les étoiles sont les seules sources de lumière. Tout semblait dormir autour d'elle, calme. Si elle ne s'était pas senti si bien, si supérieure ainsi perché, Hannah aurait eu peur. Mais lorsqu'elle était sur son nimbus 1977, elle n'avait jamais peur.