Guy, girl, shit ! Give me your clothes, please !

Remus venait de finir de rédiger une lettre à ses parents. Sa prochaine pleine lune approchait et comme chaque mois, sa mère devenait folle d'inquiétude, pourtant ce n'était que dans une semaine et Remus savait que Sirius allait sûrement l'accompagner. Mais ça, sa mère ne pouvait pas le savoir. Un message apparut soudainement sur le bureau de sa chambre où il était installé. Fronçant les sourcils, il ouvrit le mot, c'était une écriture qui lui semblait familière... Il était intrigué... Jusqu'à ce qu'il lise la signature. Son visage s'éclaira d'un sourire franc. Alecia, c'est vrai que ça faisait un bail qu'ils ne s'étaient pas croisés.

Il pinça un peu les lèvres en voyant dans quel lieu elle voulait le retrouver, mais se dit que ce serait une occasion de découvrir un nouvel univers -plein de junkies et de gens bourrés désagréable- en présence d'une personne sympathique et raisonnable. Après tout, ce n'était le genre d'endroits où il irait, mettons, avec Adele par exemple, parce que ce dernier et ses expérimentations alcoolisées n'étaient pas à prendre à la légère.

Il décida de changer de vêtements, pour changer un peu. Plutôt que son habituel assemblage de gris et de noir, il opta pour un pull léger vert bouteille qui cassa un peu et donna de la couleur à sa tenue. Il n'était pas non plus quelqu'un qui faisait très attention à son apparence. Il passa ses doigts dans les cheveux par automatisme tout en sortant de sa chambre, cape sur le bras. Il l'enfila en sortant et fit tout le chemin tranquillement dans la vaillante lumière du soir.

Le Bloody Ghoul se profila à l'horizon, bâtisse tout ce qu'il y avait de plus normal mais qui -Remus le savait – abritait bien des produits étranges. Il entra d'un pas hésitant et se retrouva face à un grand gaillard blond qu'il avait déjà croisé dans les couloirs de l'université. Il passa devant lui un peu mal à l'aise et se fondit dans la foule étonnante pour l'heure en regardant partout autour de lui, cherchant son amie.

Il sourit quand il la vit dans un coin à une table. Il s'approcha d'elle vivement.

« Salut ! J'avoue que j'ai hésité à venir, cet endroit ne me dit pas particulièrement mais j'avais bien envie de te voir. » Il lui sourit gentiment. « Je te préviens, je ne goûte aucun truc sortant de l'ordinaire ici. » Il grimaça. « Je préfère me méfier. » Il regarda passer un duo de filles fumant quelque chose qui ne sentait certainement pas la cigarette en plissant le nez.

« Donc, tu veux quoi ? Comme ça après on ira se poser tranquillement » Ceci étant dit, il se dirigea vers le bar où déambulait une tête rousse bien connue. Il salua Arabella et passa commande. En attendant qu'elle lui rende les verres, il regarda autour de lui. Il y avait pas mal de gens avec des têtes bizarres, mal en point ou ahuries dans la pièce. Ça le mettait mal à l'aise. Il revint rapidement avec les verres à leur table et s'assied en souriant.

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Guy, girl, whatever, my feeling are the same

Il lui sourit lorsqu'elle lui assura qu'il ne retrouverait pas de drogue dans son verre. Il n'était pas non plus naïf au point de croire qu'il risquait une telle chose... Mais l'ambiance générale ne lui plaisait pas, c'était tout. En tout cas, il n'avait pas envie de batailler et il avait pris la même chose qu'elle, après avoir lu la composition précise il s'était dit que ce n'était peut-être pas le pire de tous. Il leva son verre, lorsqu'il tapa délicatement contre celui d'Alecia, des bulles éclatèrent doucement à l'intérieur, résidus de champagne qui réapparaissaient.

« Bonne idée, je ne suis vraiment pas dans mon élément ici tu sais, c'est bien pour toi que je fais l'effort. » dit-il en souriant. Il goûta le cocktail avec une petit appréhension quand même. C'était délicieux, tout les ingrédients se mariaient à merveille, ça pétillait en bouche et ça explosait de saveur. Il ouvrit des grands yeux ronds et se retint de pousser une exclamation surprise.

Il se concentra sur Alecia pour oublier un peu l'environnement un peu échauffé qui les entourait. Il grimaça quand elle aborda le sujet épineux de l'attitude actuelle de Sirius, ce n'était pas le premier écho qu'il en avait mais peut-être serait-ce le plus... clair. Il se sentait un peu gêné, autant par l'attitude de son meilleur ami que par la remarque sur leur passif en sixième année.

Il but un bon coup pour se préparer à répondre, le niveau du verre avait drastiquement baissé et il sentait comme un petit arrière goût bizarre dans sa bouche, sûrement à cause des bulles du champagne, après tout c'était la première fois qu'il en buvait... Ça lui avait d'ailleurs coûté cher, mais c'était une exception, il pouvait bien se faire plaisir parfois.

« Ouai... Bah, tu sais que si tu le frappes, il va adorer ça... Et continuer encore plus à t'embêter, n'est-ce pas ? Et bien sûr qu'il nous a parlé de toi... » … comme de toutes les filles qu'il arrivait à séduire, se retint-il de dire.

Il soupira et but une petite gorgée. Il sentait l'alcool lui monter un peu brusquement à la tête, il se rappela pourquoi il buvait rarement des alcool pétillants : ça lui montait vite au cerveau. Un peu d'air lui ferait définitivement du bien. Il finit le verre d'un coup, se disant que quitte à avoir mal, autant y aller franchement. Et Alecia choisit ce moment pour aborder LE sujet qu'il n'arrivait pas à gérer par excellence. Il rougit, espérant que la lumière tamisée de l'endroit avait caché sa réaction. Il se leva d'un bond, comme s'il s'était pris un sort farceur sur les fesses.

« Bonne idée, sortons d'ici, je n'aime vraiment pas l'endroit et quitte à parler tranquillement ensemble autant aller dans un lieu où l'on pourra s'entendre correctement. »

Il lui sourit du mieux qu'il put et força le passage pour eux deux dans la foule grouillante des clients du Bloody Ghoul. Il faisait agréablement frais dehors. Le mois de mai s'était bien installé et Remus ne mit pas la cape qu'il avait emporté, profitant de la fraîcheur printanière sur ses joues réchauffées par l'alcool et la gêne.

« Bref... Je ne remettrais jamais les pieds ici, c'est décidé, c'est pas que les cocktails soient mauvais... Mais je suis pas fait pour ce genre de bouges, c'est défini, déterminé et irrémédiable. » Il lui sourit gentiment. « Tu n'auras plus d'excuses pour essayer de m'y traîner. » Il lui tira la langue avec un air malicieux. Oh là, l'alcool avait vraiment agit vite, il devait avoir un coup de chaud pour agir comme ça... Et même s'il le savait, il ne pouvait pas s'en empêcher. Ça allait passer dans les dix minutes mais en attendant, voilà, il le sentait bien, le champagne dans ses veines. Et puis au-delà de ça, il sentait que quelque chose n'allait pas, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

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Il vit bien qu'Alecia avec eu un petit coup de blues, il eut un instant peur que ce soit à cause de sa remarque à propos de Sirius. Il grimaça pour lui-même et se retint de faire un geste déplacé envers la jeune fille. Elle voulait de toute évidence passer outre, vue le rire qu'elle se forçait à déployer. Il sourit.

« Oui, nous avons tous une vie d'étudiant, avec toutes les complications sociales que cela suppose... » Il soupira et éclata de rire. « Heureusement, on peut s'amuser parfois aussi ! » Il lui fit un clin d’œil.

Il continua à marcher en prenant une grande inspiration d'air frais. Il sentait que quelque chose clochait. Les bulles foutaient la zone dans son estomac mais il ne comprenait pas comment il pouvait si mal réagir au champagne, après tout ce n'était pas la première fois qu'il en buvait. Quelque chose n'allait pas, et il le percevait. Il secoua la tête pour éclaircir ses idées, c'en était une mauvaise, d'idée, il se mit à tanguer un peu. A côté de lui, il voyait bien qu'Alecia n'allait pas beaucoup mieux. A tel point qu'elle s'enfuit dans les buissons bordant la route.

Remus resta là à l'attendre, s'efforçant de ne pas écouter du côté de son amie, au cas où elle vomirait. Par principe. Mais tout ce qu'il entendit fut un hurlement qui l'ébranla, il marcha, mal à l'aise jusqu'à elle et il se figea ahuri en la voyant. Elle, ou lui ? Le timbre de voix était semblable, juste un tantinet plus grave, mais le corps était... euh... pas normal. Enfin pas celui qu'il s'attendait à voir.

Il n'arrivait pas à bouger, ça lui semblait trop irréel.

« Tu... tu es... que... Alecia ? » souffla-t-il après la tirade que la personne en face de lui venait de lui tirer. Ses yeux admettaient que ce n'était pas Alecia, mais son nez lui assurait que c'était son amie. Il ne comprenait pas. Il était tellement à l'ouest qu'il mit bien deux minutes à comprendre qu'il n'y avait pas que le timbre de voix de sa camarade qui avait changé. Il porta la main à sa gorge, les yeux écarquillés.

« Tu.. ne me dis pas que... Par Merlin ! C'est quoi ce bordel !? » s'exclama-t-il. Il se palpa le torse, ses main rebondirent sur quelque chose de moelleux, et qui ne devrait pas être là. Il se sentit pâlir puis rougir jusqu'à la pointe de ses cheveux, qui lui tombaient sur les épaules désormais. « Mais... mais... mais... » Il commençais sérieusement à paniquer. « Qu'est-ce qui se passe !!! Par les culottes de Morgane ! Tu... Tu es... un homme... Et moi... » Sa voix se bloqua. Il n'arrivait plus à réfléchir, il se sentait complètement dépassé, pris au piège par il ne savait quelle blague ridicule.

Il prit brusquement une grande inspiration. « Okay, calmons nous, il y a forcément une explication. » Il réfléchit trente seconde. « Tu as des … hum... attribut masculins et moi féminin, on a échangés nos genres... » Bravo, il avait réussi à tirer une conclusion logique.

« Pas de panique. » dit-il avant de réaliser qu'elle venait de lui dire de ne pas le lui dire. « Mais tu vois, je suis pas contre te filer mon pantalon, le problème étant que même en fille je suis plutôt grand et je me vois mal entrer dans ta robe... Et me balader en caleçon... Bah voilà, c'est pas une solution. » Il se souvint qu'il tenait sa cape. Il la lui tendit. « Euh... Tiens, c'est toujours ça de pris, non ? » Il déglutit et pris conscience qu'il nageait dans ses habits. Il ressera sa ceinture par automatisme et fixa son torse d'où pointait ces protubérances qu'il avait réussi à oublier deux minutes. Il rougit de nouveau et releva le nez, mal à l'aise par le poids qu'il sentait devant lui, sur son propre corps. Il bafouilla deux trois mots sans queue ni tête puis il s'exclama, n'y pouvant plus :

« Je t'explique comment gérer notre ''truc'' et tu m'expliques comment je fais pour marcher avec ces trucs qui rebondissent devant moi okay, essayons de rester calme ! » Il bénit pour une fois son expérience au sein de son groupe d'ami et de leurs expériences parfois traumatisantes et bizarres. Il lui donna quelques conseils succincts. Il fallait vraiment qu'il soit désespéré pour en arriver à cette extrémité...

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