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Sujet: Tempest [PV Loïc] Jeu 5 Juin - 3:56
C’était la centième fois qu’elle se posait la même question. Cent fois qu’elle doutait, qu’elle voulait changer d’avis, qu’elle se disait que c’était stupide, de toute façon. Cent fois qu’elle avait envie de se lever de sur cette grosse pierre et de retourner au château sans regarder derrière elle. Cent fois, aussi, qu’elle pensait à lui. Qu’elle se disait qu’il méritait de savoir, qu’elle voulait qu’il sache. Peut-être. Ça, elle n’en était pas aussi certaine. Mais elle le lui devait, en quelque sorte. Elle venait tout juste de passer presque un mois en dehors du pays pour rentrer en Nouvelle-Orléans afin de poursuivre son apprentissage du vaudou. Il avait été patient, il l’avait respecté, il l’avait attendu, il l’avait accueilli à bras ouverts lors de son retour quelques jours plus tôt. Et tout était comme avant qu’elle ne parte. Sauf qu’elle, elle était différente. Pas avec lui, non. Leur relation était toujours aussi agréable, voire plus, et elle ne se voyait pas fréquenter un autre homme que Loïc Portlock. Mais elle avait changé. Elle n’avait jamais autant progressé dans sa vie que lors des dernières semaines passées chez elle. Elle n’avait jamais été aussi forte qu’elle ne l’était à ce jour.
Ça lui faisait peur.
L’Américaine avait toujours été une sorcière hors du commun. Elle apprenait facilement, avait une facilité impressionnante avec les différents sortilèges et les duels. Ses enseignants en témoignaient souvent, cela se reflétant régulièrement dans ses résultats scolaires. Mais au plus profond d’elle-même, elle savait qu’elle était passée à un autre niveau. Non, ça n’était pas une question de vantardise. C’était plus fort qu’elle, ça coulait dans ses veines. Depuis qu’elle était revenue, la magie autour d’elle était devenue si tangible. Il n’était plus rare pour Evelynn de voir les auras de puissance des gens autour d’eux, de pouvoir presque capturer les fibres d’énergie vitale du bout des doigts, de percevoir les pensées des gens avant même qu’ils ne soient dans son champ visuel. Et avec ce qu’elle avait pu accomplir à la fin de son séjour en Louisiane… c’en était presque trop. Trop de puissance pour une femme trop vulnérable. Elle était effrayée, apeurée par son potentiel qui, jusque-là, c’était amplifié exponentiellement. Elle avait besoin de partager ce fardeau avec quelqu’un d’autre et elle ne faisait confiance à personne d’autre que le Monaraith. Mais il était impossible pour elle de prévoir sa réaction. Et cela, c’était encore plus effrayant que tout le reste. Evey était bien consciente qu’elle était très importante aux yeux de l’Anglais et qu’il s’était montré infiniment tolérant avec elle au cours de leur fréquentation. Mais il n’avait probablement jamais vu quelque chose comme ce qu’elle allait lui montrer. Elle ne voulait pas l’effrayer lui aussi.
C’était donc perchée sur une pierre, en bordure de la grande clairière de la forêt, qu’Evelynn attendait Loïc, ses doigts jouant nerveusement avec la frange délicate de la grande écharpe grise qu’elle avait autour du cou. La jeune femme s’était habillée plutôt sobrement cette nuit. Un skinny jean foncé, de grandes bottes de cuir noir lui allant à la mi-cuisse – avec étonnamment peu de talon – et un chandail plutôt épais, à manches longues et au col bateau, rayé de blanc et de noir. Ses cheveux étaient attachés en une simple queue de cheval haute, sa frange retenue sur le côté de sa tête par une petite pince. Elle allait devoir bouger ce soir, les vêtements trop chauds et encombrants n’avaient pas sa place. Son regard de miel se perdit un instant vers les arbres sombres; il était environ vingt-trois heures trente, il ne tarderait pas à arriver. C’est l’heure sur laquelle ils s’étaient entendus. Elle releva les yeux vers le ciel, remarquant que la lune, bien haute, n’en était qu’à son tout premier croissant. Un mince sourire étreint ses lèvres; peut-être réagirait-il mieux comme cela.
Take out the stories They've put into your mind And brace for the glory As you stare into the sky
Spoiler:
Pardon, c’est mille court! Je voulais juste rien devancer. J’espère que ça va En passant, c'est possible que Loic sente quelque chose de mort dans les bois, sans que ce soit une odeur vraiment claire. Evey a mis un sortilège de dissimulation sur un cadavre d'animal, mais à cause de son don, Lolo le percevra peut-être un peu.
Loïc Portlock
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Il ne savait pas trop pourquoi, mais quelques chose lui disait que cette rencontre dans le fond des bois était importante, quelques choses... peut-être son instinct, lui hurlait d'être sur ses gardes, alors que sa tête, plus logique, plus calculatrice, tuait cette petite voix l'incitant à ne pas y allez.
Evelynn avait besoin de lui, elle voulait le voir, lui parler, qui savait, partager quelques chose avec lui. Elle voulait enlever une couche des millions de secrets poliment garder qu'ils avaient l'un pour l'autre et... peu importait ce qu'était ce secret, Loïc ne dirait rien, il ne jugerait pas et il serait là, autant qu'elle qui était encore là pour lui, silencieuse, derrière, sans rien dire, le supportant alors qu'il n'en demandait pas tant.
Elle avait quitté depuis un moment et s'il avait été charger d'une joie immense – dont lui-même avait été étonner de la grandeur – quelques chose avait changé. Bien, mauvais? Loïc ne le savait pas. Evey était pourtant toujours Evelynn, elle était toujours charmante et douce, elle parlait toujours de la même manière, et bouillonnait toujours de perspicacité, brillait toujours d'une intelligence hors du commun qui l'attirait de plus en plus; mais voilà, elle dégageait un petit quelques chose de nouveau que le lycanthrope ne savait identifier. Loïc espérait avoir la réponse à ce sentiment bientôt... peut-être même ce soir, merlin qu'il détestait ne pas comprendre.
Délaissant donc son chaudron dont le liquide argenté bouillonnait paresseusement – potion qu'il espérait tester tout peu - il enfila son manteau en jean usé, enfonçant ses mains dans ses poches avant de quitter l'appartement désert depuis quelques semaine.
Puis il traversa Stronoway... ce village qui était normalement si animé se présentait maintenant étrangement sous un autre jour... calme, voir mort, ce qui en donna presque des frissons à Loïc alors qu'il s’engouffrait dans le petit sentier de la forêt – lieu de rencontre avec l'américaine.
La forêt... un lieu maintenant nettement moins agréable pour l'anglais – qui même s'il n'avait jamais été particulièrement fanatique des promenades en bois se voyait maintenant complètement dégoûté des lieux si saint entourant l'université... Non, trop concentré sur sa propre vie, sur ces propres problèmes, Loïc craignait, alors qui continuait son chemin sur le sentier avec un étrange sentiment, d'avoir manqué quelque chose de pourtant évident à propos de la jeune femme... il redoutait avoir ignorer Evelynn dans un moment de besoin, un signe qu'il aurait pu manquer p«r son propre égoïsme? Qu'en savait-il.
Mais voilà que, plus qu'il s'enfonçait dans les bois, plus cette sensation de danger s'emparait de son corps, sans son accord. Malgré l'idée qu'il aille y retrouvé l'américaine, son instinct ne cessait de le crier de faire demi tours, de tourner des talons et de ne jamais revenir ou il était.
Ça sentait la mort. La pourriture et le loup – plus incontrôlable que jamais en cette nuit pourtant presque sans lune – faisait trembler ses mains d'insatisfaction.
Les yeux grands ouverts, Loïc s'arrêta un instant, fixant ses mains – interdit – avant de relever son regard, notant par la même occasion que sa belle Evelynn se trouvait devant lui, installer sur un rocher.
Enfonçant ses mains dans ses poches – histoire de caché ses tremblement carrément inopportun, Loïc fit un sourire en coin à la jeune femme... sourire qui dans cette étrange atmosphère sonnait étrangement faux – malgré toute l'affection et la bonne volonté que le lycanthrope y mettait.
« Evelynn?» furent les seuls mots qui réussirent à franchir ses lèvres alors qu'une étrange inquiétude le gagnait... lui qui était pourtant sang-froid, calme et posé habituellement ne fit que lancer un regard interrogateur à l'étudiante espérant que celle-ci ait une explication miracle à l'étrange situation.
Evelynn Elwood
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Sujet: Re: Tempest [PV Loïc] Ven 4 Juil - 1:05
Quelques branches craquèrent dans les bois, leur écho se rendant aux oreilles de l’Américaine. Elle savait que c’était lui. Elle sentait sa présence rassurante, elle reconnaissait sa démarche dans les pas qu’il prenait, bien qu’elle lui semblait moins confiante que d’habitude. Sans le regarder, car il n’était toujours pas dans son champ de vision, elle savait qu’il hésitait. Et ça la terrorisait. De savoir qu’il songeait, quelque part dans son esprit, à partir, à ne pas honorer leur rendez-vous, à mettre un voile sur ce qu’elle voulait tellement lui montrer. Oh, non, elle n’avait pas osé utiliser son don de Légilimencie sur lui. Elle s’était juré de ne jamais le faire et elle n’avait même jamais été tentée de le faire. Seulement, elle le connaissait. Et même lorsqu’elle n’utilisait pas son don, elle était perspicace. Et autant son cœur s’était pincé en réalisant qu’il aurait préféré être ailleurs, autant elle était comblée de voir qu’il continuait d’avancer. Son instinct lui rugissait probablement qu’il ne devrait pas être là mais il marchait toujours. Il brisa la frontière de la clairière. Les étoiles étaient bien brillantes et malgré son maigre croissant, la lune était lumineuse. La jeune femme ne se retourna pas tout de suite. Yeux levés au ciel, elle implora une dernière fois ses déités de lui accorder le courage dont elle avait besoin.
Puis il appela son nom. La voix presque tremblante, incertaine. Il était inquiet. La jeune femme vint se mordre les lèvres avant de finalement se tourner vers Loïc, un tendre sourire aux lèvres. Compatissante et désolée à la fois. Elle descendit habilement de la pierre et, avant même de lui adresser la parole, elle vint se nicher au creux de ses bras, la tête contre son épaule et les yeux clos. Elle en avait besoin. Elle voulait sentir ses bras contre elle, savoir qu’il l’aimait. Elle sentit les doigts de l’Anglais trembler contre son dos. Les yeux d’Evelynn s’emplirent à leur tour de souci alors qu’elle reculait son visage pour pouvoir le regarder. Détailler les traits de son visage, songer un instant qu’elle était tellement chanceuse de l’avoir dans sa vie, de partager avec lui une intimité dont les autres ne pouvaient que rêver. La main délicate de la châtaine vint se poser sur la joue rugueuse du Monaraith, chutant ensuite doucement sur le côté de son cou. Evelynn se hissa lentement sur le bout de ses orteils pour embrasser tendrement les lèvres du lycan, prolongeant le baiser juste assez longtemps pour qu’une chaleur réconfortante enlace son cœur.
« Viens, je vais t’expliquer…. », dit-elle, doucement, alors que sa main vint trouver celle du blond.
Et sans dire un mot de plus, elle se dirigea à nouveau vers le rocher où elle était précédemment assise, y posant ses fesses et indiquant à Loic de faire la même chose. Ils n’avaient pas besoin de s’attarder sur les angoisses qui habitaient le jeune homme. Ils savaient tous les deux qu’elles étaient là et tout ce qu’elle voulait faire, c’était les calmer, les faire disparaître. Sa main se posa sur le genou du jeune homme puis, après avoir pris une grande respiration, elle se mit à lui parler :
« Je sais que tu t’attends à avoir une réponse tout de suite, maintenant. Mais je pense que les mots ne suffiraient pas à te faire comprendre ce que… Ce que je suis capable de faire. En fait, peut-être même que tu ne me croirais pas si je ne faisais que te l’expliquer. Je veux te le montrer. Et tu auras peut-être envie de partir, et tu seras peut-être fâché, je n’en sais rien. Franchement, je m’attends au pire, même si je le redoute… »
La voix de la jeune femme se serra soudainement alors qu’elle tentait de retenir des pleurs. Elle avait tellement peur de le perdre, ça allait la rendre malade. Evelynn leva sa main libre vers son visage et essuya doucement une larme aventureuse avant de reprendre, cette fois en regardant Loïc dans les yeux, reprenant en main ses émotions.
« Mais je veux que tu me promettes que tu ne partiras pas. Que tu resteras ici jusqu’à la fin. Je… J’en ai vraiment besoin.
Elle ne le suppliait pas, ça n’était pas son genre. Mais dans ses yeux brillait une lueur d’espoir presque aussi vive que les étoiles.
Loïc Portlock
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Sa douce Evelynn vint se blottir dans ses bras alors qu'il continuait d'attendre, sans trop comprendre ce qu'elle espérait lui apprendre ce soir. Des milliard de questions traversaient son esprit, alors que sa bouche restait muette aux tentatives de son cerveau de formuler le moindre mot. Perplexe face à sa propre incapacité à réagir, il se contenta de serrer l’américaine dans ses bras, ses mains trahissant stupidement son état d'esprit anxieux... ce n'était pourtant pas son genre, mais quelque chose clochait, il le savait, il le sentait et il tentait désespérément de rester calme, de ne pas réagir au quart de tour, de laisser le temps à Evelynn de lui expliquer la raison de sa présence et voir même l'origine de son trouble grandissant.
La main chaude et douce de la Ceart vint se poser contre sa joue rugueuse, lui arrachant malgré lui un sourire en coin, leurs regards ancrés l'un dans l'autre, leurs souffles se croisant avant que finalement leurs lèvres ne se rejoignent dans un baisé tendre, court, emplissant le lycanthrope, durant quelques secondes, d'un sentiment de confiance qui s'effaça lentement alors que la jeune femme se retirait pour lui prendre la main. Merlin, depuis quand était-il devenu si faible? Il avait envie de crier, de dire que c'était la faute à cette stupide malédiction, mais cet étrange instinct vibrant en lui le ramena à l'ordre... non, évidement qu'il en était question, mais en cet instant précis, son cœur battant la chamade, ses mains moites, tout ça n'était dû qu'à une seule chose : Evelynn. Cette américaine ne cessant de le chambouler, lui fort, fiable et impassible Loïc.
La voix calme d'Evelynn s'éleva dans le silence lourd les entourant, sa voix, trahissant étrangement l'état d'esprit dans lequel elle devait probablement se sentir... du moins, trahissant l'état d'esprit dans lequel Loïc se sentait alors qu'elle faisait durer le supplice depuis bien trop longtemps pour son bien-être.
L'américaine vint prendre doucement la main de l'anglais, l’enjoignant à la suivre un peu plus loin dans la forêt au niveau du rocher sur lequel elle avait été perché quelques minutes plus tôt. Pourtant la seule chose sur laquelle le cerveau du Monaraith ne pouvait se concentrer était l'étrange silence régnant dans la forêt depuis qu'il y avait mis les pieds. Cette forêt normalement si bruyante, animé de vie, de crie, de hululement, maintenant étrangement morte, chargé de peur et d'inquiétude... une inquiétude qu'il partageait avec eux, que se passait-il donc?
Une inquiétude qui ne cessait de grandir alors qu'il regardait sa belle déposer sa main sur son genou et prendre la parole. Une inquiétude grandissante au fil de ces mots et qui ne cessait de se concrétiser alors que ces paroles faisaient lentement leur chemin dans l'esprit du lycanthrope. Que pourrait-il ne pas comprendre? Et pourtant... pourtant, le ton de la voix d'Evey ne laissait place à aucune discutions, il pouvait sentir le besoin vibrant qu'elle ressentait, il pouvait sentir que s'il ne restait pas, il le regretterait étrangement autant que s'il acceptait de l'écouter.
Mais leurs regards ancrés l'un dans l'autre, les yeux brillants de celle qui lui était cher fixant les siens, achevèrent de le convaincre alors qu'il hocha la tête en signe d’approbation; sa bouche ne souhaitant toujours pas s'exprimer de peur de trahir l'état instable dans lequel il se trouvait.
Que Merlin les protèges...
Evelynn Elwood
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Sujet: Re: Tempest [PV Loïc] Ven 8 Aoû - 22:05
C’est tout ce dont elle avait besoin. Elle sentait l’âme même du bel Anglais trembler de nervosité et d’appréhension et, à vrai dire, elle le comprenait tout à fait. Même qu’elle ne comprenait pas vraiment pourquoi il était encore assis sur cette pierre. Peut-être parce que lui ne savait pas ce qui allait se dérouler devant ses yeux. Elle seule portait ce lourd fardeau et pour s’en libérer, elle devait prendre le risque de le montrer à quelqu’un. Même si cela voulait dire risquer la seule relation qui lui apportait joie, tendresse et confort. Même si cela voulait dire perdre l’homme qu’elle avait appris à aimer en silence. Un sourire sincère et reconnaissant pris place sur les lèvres de l’Américaine. Elle resta près de Loïc encore quelques secondes, laissant son esprit absorber tout le bien-être qu’il lui faisait ressentir, puis elle se leva, non sans manquer de poser sur la joue du Lycan un tendre baiser. La châtaine s’éloigna, calmement, lentement, ses doigts quittant finalement ceux du jeune homme, puis elle lui fit dos pour faire face à la forêt noire. Pour faire face à son destin, même, puisque ce moment allait sans aucun doute sceller qui elle allait devenir. Et une grande partie de cela reposait entre les mains chaleureuses et rugueuses de son amant.
La forêt n’était que ténèbres mais elle en passa la frontière d’un pas à présent déterminé. Elle ne pouvait plus faire marche arrière, alors elle fonçait. Parce que c’est tout ce qui lui restait. Le regard d’ambre de la jeune femme s’habitua rapidement à son entourage sombre et elle distingua en peu de temps la silhouette de ce qu’elle avait trouvé là la nuit dernière. Elle soupira finement, murmurant en créole une brève prière, puis se pencha pour agripper entre ses bras le tronc de l’animal. L’odeur âcre de la mort s’était déjà emparé du cadavre même si cela faisait, elle l’estimait, tout juste un peu plus de vingt-quatre heures qu’il avait été tué. C’était la première fois qu’elle était témoin des derniers souffles d’un animal. Une marche dans la forêt, rien de plus. Puis une plainte agonisante qui l’avait mené au même endroit, la veille. Un jeune daim, pas encore arrivé à maturité, mordu à plusieurs endroits. Il était couché sur son flanc, la respiration difficile, vidé de son sang. Mais il l’avait regardé dans les yeux, l’avait imploré, presque. Il s’éteignit peu après. Et cette pulsion au creux de son ventre qui lui disait de le ramener. Et cette peur de ce dont elle était capable. C’est là qu’elle avait décidé qu’elle se servirait de cette opportunité pour se libérer de ce poids qui lui pesait dessus depuis des mois. Parce qu’en fait, ça ne pouvait pas être simplement un hasard. C’était un signe.
Avec toute la délicatesse dont elle était capable, murmurant toujours cette douce prière en l’honneur de0 l’animal mort, elle le traîna lentement hors de la forêt jusqu’à la clairière. Sans lourdeur, tenant la tête du cadavre dans une main, elle le posa à même le sol assez loin de Loïc mais tout de même devant lui pour qu’il puisse bien voir ce qui allait se produire. Elle ne voulait même pas s’imaginer ce qu’il pensait à cet instant même. Evelynn se redressa, sortit de sa poche un contenant de gros sel ainsi qu’une dague de cérémonie, puis elle se mit à parler. Des mots de créole, de français et d’anglais roulaient habilement hors de sa bouche; elle les avait longtemps pratiqués. Prière, imploration sombre aux Lwas Vaudous de lui permettre de rendre la vie à ce défunt. Et sans arrêter sa tirade qui parfois prenait des airs de chants, elle traçait des symboles et des cercles autour de l’animal. La nature s’agitait, le vent se levait, infiniment doucement mais glacial et mordant, un hululement paniqué jaillit de la forêt et on aurait presque pu sentir la terre trembler de l’énergie qui émanait à cet instant même de la jeune Elwood. L’air ondulait près d’elle, comme si chaque fibre de son corps était devenue magnétique. Une fois le contenant vidé de son sel et les symboles tracés autour de l’animal, l’Américaine s’en approcha, dague tendue dans la main, sa prière de plus en plus vive et bruyante alors que tout autour d’elle s’éveillait avec véhémence. Et bien qu’elle n’avait presque rien fait physiquement jusqu’à maintenant, quelques gouttes de sueur perlaient sur son front. Elle y mettait toute son énergie. La jeune femme enjamba l’animal pour être debout au-dessus de lui puis se pencha alors que la lame de sa dague creusa l’épiderme du dos de son avant-bras. Une longue plaie, profonde mais pas dangereuse. Sa voix ne vacilla pas un instant, gagnant même en intensité. Elle y était presque.
Le liquide vermeil qui coulait contre sa peau dégoutta jusqu’à la bouche entrouverte du cadavre, comme une pluie épaisse et sirupeuse. Les filaments d’hémoglobines naviguèrent jusqu’à sa langue inanimée. Puis le silence tomba. Complètement. Pas un son, sauf pour la respiration erratique de la jeune femme qui se laissa tomber sur ses genoux, son regard presque paniqué fixé sur le cervidé. On aurait dit que le temps s’était arrêté. Mais la torpeur de l’instant se vit fracassée par un profond souffle rauque, et un second. Le tronc déchiqueté de l’animal s’élevait et s’abaissait au rythme d’une respiration divine. Sa lourde tête se redressa puis, une à une, ses pattes trouvèrent refuge contre le sol. Il était debout. Il vivait, malgré les plaies marquées dans sa chair. Les yeux vitreux de l’animal se posèrent sur Evelynn puis, en signe de soumission, il inclina sa tête vers elle. Les doigts d’une de ses mains se posèrent quelques secondes sur le front du daim et c’est seulement lorsque celui-ci s’éloigna, profitant de l’usage retrouvé de ses jambes pour marcher, que la châtaine fondit en larmes chaudes, son visage s’enfouissant dans ses paumes.
De peur, de panique, d’angoisse, de joie, de soulagement, d’épuisement. Parce qu’elle savait bien que tout cela n’était que le début.
Loïc Portlock
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Elle s'éloigna lentement et il su que tout n'était qu'une question de temps avant qu'il ne sache, avant que tout ne change, en mieux ou en mal. Merlin, dire qu'il ne savait seulement même pas pourquoi ils devaient passer à travers cette étrange étape. Le fait est qu'il aurait étrangement préféré faire l'autruche – pour une fois dans sa vie – et ignorer les problèmes, vivre presque heureux avec l'une des femmes qu'il respectait le plus au monde, mais non.
L'appréhension ; l'appréhension d'une scène qu'il redoutait sans pour autant en connaître la cause.
Son corps entier était tendu, arqué, près à prendre la fuite ; alors que ses pieds, eux, bien encrés dans le sol n'étaient que béton. Peu importe ce que l'américaine avait à lui montrer, il devait être plus fort que son instinct, lui rugissant de fuir, de tourner le dos à Evelynn et de disparaître à jamais de cette école sans un regarde en arrière.
Visiblement il ne voulait rien savoir de ce lourd secret que l'américaine portait en elle, mais la promesse muette de toujours être la pour elle le retenait. Homme de parole il resterait, cette simple phrase était d'autant plus importante que jamais, maintenant qu'il n'était plus totalement l'homme qui rêvait être… plus totalement homme tout court.
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Son regard était posé sur le corps d'Evelynn, suivant ses moindres gestes, ses moindres pas, les moindres mouvements de ses lèvres. Ce qui se déroulait devant ses yeux était envoutant, rebutant, incroyable… Les yeux plissés, il regardait la douce ceart s'activer au dessus du daim.
Il ne savait que trop bien ce qui allait suivre. Il ne savait pas comment il pouvait savoir, mais la simple conviction de connaître la suite des évènements ne le réconfortait guère.
Le vent s'était levé, agitant les cheveux de la ceart dans tous les sens, sous le regard perçant de Loïc – qui n'avait toujours pas bougé. Elle avait levé une dague au dessus du corps de la biche, alors qu'un haut le coeur prenait au lycanthrope. Il avait besoin de voir, de confirmer ses doutes, de savoir tout ce qu'il ne connaissait pas de la jeune femme, mais l'envie pressante à ce moment là de fermer les yeux, était grande. Sa mâchoire se serrait convulsivement, ses dents grinçant sous la pression de celle-ci.
Hypnotisé, le cerveau de Loïc n'analysait plus rien de ce qui se déroulait sous ses yeux. Il remarqua à peine le sang couler, du bras d'Evelynn – mais le sentis très bien alors que la chair de poule faisait dresser les poils de chaque parcelle de son épiderme. Sous ses yeux, le daim mort se releva et s'en fut trop pour lui, alors que ses yeux s'emplissait étrangement de larme, lui brouillant la vue.Evelynn tomba à genou, pleurant, et Loïc ne bougea pas. Droit comme un «i» à quelques mètre de la, son corps ne répondait plus. Il tremblait sous l'émotion qu'il contenait du mieux qu'il le pouvait. Son regard était fixé vers le point noir de la forêt, là ou le daim avait continuer son chemin. Certes, il avait toujours été pleinement conscient que ce genre de pratique existait, mais diable pourquoi la femme qu'il chérissait de sa vie avait-elle sentie le besoin d'en avoir le pouvoir ?
Surtout, où cela la plaçait-elle ? Une arme idéale aux yeux du lord noir… - après tout, l'avait-elle fait pour lui ? Son vrai maître ?Ne pas sauter aux conclusions hâtives était une épreuve tout aussi éprouvante que d'apprendre la vérité sur les pratiques peu orthodoxe d'Evelynn.
Les yeux fermé, les points serrés, il ouvrit finalement le bouche, alors que la scène se déroulait une seconde fois sous ses paupières fermées, la voix qui raisonna dans la forêt était étrange, vide et à la fois charger d'une émotion palpable :
« Pourquoi. Est-ce si important à tes yeux d'avoir un pouvoir qui te tuera ? »
Car c'est bien ce qu'il croyait. Personne ne pouvait vivre sainement tout en ayant le pouvoir de faire basculer l'équilibre précaire de la vie et de la mort. Tenait-elle si peu à l'existence qu'elle menait pour la détruire avec des pouvoirs que personne n'était capable de contrôler sans devenir fou ? Pourquoi, merlin pourquoi ; c'était la seule question qui revenait constamment dans son esprit.
Evelynn Elwood
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Sujet: Re: Tempest [PV Loïc] Sam 10 Jan - 18:19
Puis le silence laissa place à l’angoisse.
Les pas de la bête réanimée s’éloignaient lentement, régulièrement, froissant quelques feuilles à son passage, brisant quelques branches sous sa morte lourdeur. Il ne restait plus qu’eux deux dans cette clairière. Eux et leurs non-dits, leurs questions, leurs peurs. Eux et la distance qui s’était formée. Se mesurant par souffles d’air flottant entre leurs corps, par interrogations paniquées entre leurs têtes. Et ça se creusait, s’approfondissait, d’une telle façon qu’Evelynn ne s’était jamais senti aussi seule. Recroquevillée contre elle-même, noyant ses paumes de larmes chaudes. Perdue. Perdue contre l’herbe humide qui s’étendait sous elle. Perdue dans l’immensité de sa magie qui l’accablait et la dépassait, qu’elle ne contrôlait qu’à peine. Perdue dans cette peur que l’homme qu’elle aimait plus qu’elle ne l’aurait jamais imaginé allait la laisser avec ses chimères. Le temps de s’imaginer des scénarios était passé; il était temps de récolter les conséquences de la confiance qu’elle avait mise en lui. L’amertume qu’elle avait au fond de sa gorge le regrettait déjà mais, au fond, elle avait espoir.
La voix de Loïc fendit l’air jusqu’à ses oreilles. Lui caressa les tympans, lui griffa l’âme. On lui avait rempli le ventre de plomb. Elle en avait mal au cœur, mal à la gorge. Tout en elle était si serré et tendu. Pesant, tuant. Si elle avait pu le faire, elle se serait fondue à l’herbe et la tête, se serait laissé ensevelir par la nature qu’elle avait osé violer de ses pouvoirs. Elle aurait laissé la terre rude et humide lui emplir le nez, elle aurait fermé les yeux. Que la mort reprenne ce qu’elle lui avait arraché. Mais pour la première fois en quelques mois, ses doigts étaient à leur aise. La tension qui lui avait attaqué la nuque et les épaules était disparue. Ce surplus de force magique s’était déversé dans le sacrilège qu’elle avait commis. Cette avarice incontrôlable était assouvie. Elle détestait cette réalisation, autant qu’elle la soulageait : elle avait besoin d’un exutoire à toute cette puissance qui la possédait. Mais elle ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’il y avait une autre façon de faire que celle-ci.
Non sans peine et hésitation, la jeune femme redressa la tête, essuyant délicatement le dessous de ses yeux du bout de ses doigts. Gêné, son regard vint malgré tout rencontrer celui du blond. Elle voulait tout autant fuir que se jeter dans ses bras. Mais elle restait là, assise à même le sol. Main posée sur sa plaie, fermement, pour arrêter le saignement. Et pour se cacher, un peu.
« Parce que je n’ai pas su m’arrêter au bon moment. Parce que j’ai déjà été avide de savoir et insouciante. Parce que j’ai déjà été fascinée. Et parce que j’ai compris que ma fascination était malsaine seulement une fois que c’était trop tard. »
Quelques larmes se mirent à perler contre les joues de l’Américaine. Des larmes silencieuses, gorgées de regrets.
« Je n’en veux pas, de toute cette puissance, Loïc! Je n’en veux pas de ce besoin régulier et… Viscéral, de libérer mon énergie. Elle me sort presque du bout des doigts et je ne sais pas ce qui peut se produire si je laisse les choses aller sans défouler cette magie. Elle est tellement… tellement plus vigoureuse que ce que je m’étais imaginée.
La jeune femme posa ses deux mains sur la terre derrière elle pour se redresser. Essuyant un peu maladroitement ses pantalons et ses paumes, l’une d’elle entre tachée de sang. Elle osa s’approcher. Lentement, de quelques pas à la fois. Elle pouvait voir le doute sortir des pores de l’Anglais. Elle se retrouva éventuellement devant lui. Son regard toujours fixé dans le sien. Le miel de ses iris traduisait toute son inquiétude, toute sa supplication mais surtout, tout son amour pour lui.
« Je n’en veux pas. Je m’effraie. Et je veux tout faire pour trouver une façon de modérer cette force qui m’habite. »
Puis elle réalisa qu’ils n’avaient jamais été aussi semblables qu’à cet instant-là.