Sujet: We are friends now, no? [PV Moïra] Lun 1 Déc - 15:57
We are friends now, no?
J'en avais un peu marre que les gens croient que femme médecine voulait dire femme médecin, c'était tellement différent... et semblable. Je n'arrivais pas à me mettre d'accord. En tout cas, c'était à cause de cette confusion que j'étais là, comme une idiote, marchant vers l'infirmerie pour déposer certaines plantes que je faisais pousser. L'infirmière de l'école m'en avait demandé quelques unes ainsi qu'un mode d'emploi indien. Comme si j'allais lui en faire un. C'était un savoir sacré et secret et elle croyait que j'allais l'aider... Je voulais bien lui donner un coup de main de temps en temps avec les blessés léger et autres, mais de là à lui révéler mes secrets.
Ça ne l'avait pas empêcher, deux jours plus tôt de venir me voir la bouche en cœur. « Dis, Aiyanna, ne pourrais-tu pas me donner des conseils précis pour le soin par les plantes ? Tu devrais t'y connaître non ? Et si tu pouvais m'en apporter un peu... » Je ne sais pas pourquoi je n'avais pas osé dire non. J'étais peut-être trop gentille. Mais elle semblait tellement désespérée, et curieuse. Je voulais vraiment l'aider, mais j'avais conscience que je n'en avais clairement pas le droit. Je sentais déjà certains esprits, de la terre particulièrement, qui me tiraient en arrière, comme s'ils avaient peur de ce que je pourrais dire. Je leur adressais des gestes relaxants, des mots doux, mais ça ne marchait pas totalement. Après tout, c'était des esprits de la nature, je ne pouvais pas non plus les contrôler, c'était un rêve pur. La même chose que de penser pouvoir contrôler Tsag, totalement faux ! Rien qu'à voir son attitude avec Adèle... Je grimaçais rien qu'à y repenser.
Je me sentais tellement méchante d'apporter un morceau d'espoir à l'infirmière pour devoir le lui reprendre aussi sec... J'avais la bouche cousue, et je me sentais le ventre noué au fur et à mesure que je m'approchais de l'infirmerie. J'en voyais les portes. Oh, ça ne m'empêchait pas d'avoir mon habituel sourire et mon pas dynamique mais je n'étais pas à l'aise, c'était sûr. Je n'aimais pas décevoir les gens. Heureusement pour moi, lorsque je suis arrivée, elle était déjà bien occupée. Ces derniers temps avec le retour du temps un peu plus doux du printemps, beaucoup d'élèves s'enrhumaient ou se blessaient en pataugeant dans la boue due aux rosées matinales, du coup, elle ne chômait pas à ce que je voyais. J'en profitais pour me glisser doucement dans la pièce, silencieusement, je rejoignis un coin qu'elle semblait délaissé un peu, elle avait dû déjà soigner ces gens là. Je remarquais une fille simple, dans mes âges, qui avait l'air de se faire toute petite. Elle dégageait une telle aura de solitude que j'eus de la peine pour elle.
« Hey ! Salut ! Moi c'est Aiyanna, je t'ai vue toute seule dans ton coin et j'ai eu envie de te parler. Qu'est-ce que tu fais ici ? Ça va pas ? Si tu veux, je peux t'aider, j'ai quelques compétences de soin, rien de transcendant, hein, mais c'est toujours ça de pris si t'es pas trop gravement blessée. » dis-je en l'abordant avec un petit geste de la main (celle qui ne tenait pas les herbes médicinales).
J'adorais faire de nouvelles rencontre et elle avait un visage qui me disait bien, j’espérais qu'elle n'allait pas me prendre pour une folle, parfois ça arrivait que mon abordage spontané effraie. Alors que, franchement, j'étais pas si terrifiante que ça... Faudrait que je demande à mes amis, Janet, ou mieux : Adèle : plus rapide plus facile à contacter que ma meilleure amie outre-atlantique. Surtout que je devinais déjà ce qu'elle allait dire celle-là. Mon sourire s'élargit en l'imaginant me faire sa longue tirade sur mes capacités effrayantes.
« Et sinon, t'es en quelle filière à Saint Barnaby ? T'as quel âge ? Tu viens d'où ? T'inquiète pas pour mes questions, je suis juste curieuse, tu peux me les renvoyer si tu veux, ou pas répondre, mais c'est plus sympa d'apprendre à connaître les gens comme ça, non ? » enchaînai-je.
Sujet: Re: We are friends now, no? [PV Moïra] Mer 3 Déc - 15:36
" Aïe..."
Deux heures. Ou trois, ou quatre? Moïra en était profondément lasse; il lui semblait que cela faisait une éternité qu'elle poireautait dans l'infirmerie de l'école. À fixer le plafond, à tourner sur son lit, à essayer d'oublier la douleur lancinante de son nez...
Oui, de son nez! Elle n'avait toujours aucune idée de ce qui s'était réellement passée. La journée avait commencé tranquillement, agréablement semblables aux autres. Elle se rendait à un de ses cours, frôlant le mur et fixant le plancher devant elle pour éviter de croiser le regard des autres. Il faisait même relativement beau dehors (donc il faisait froid, il y avait de la brume et on ne voyait pas un rayon de soleil, mais il ne pleuvait pas!). Puis elle avait passé une porte et la catastrophe était arrivée.
Elle n'avait pas vraiment eu le temps de passer la porte en fait. Elle avait tendu la main vers le loquet pour l'ouvrir, puis la porte s'était violemment ouvert: sur elle. Elle avait été sans ménagement projeté contre le mur, son nez recevant en premier le battant de bois avec un craquement sonore. Puis la douleur l'avait envahie et, les larmes inondant ses yeux, elle s'était plaqué les mains contre son nez avec un gémissement plaintif. À demi aveuglée par la douleur et les larmes, elle avait vu le coupable continuer tranquillement son chemin comme si rien n'était. Un géant aux cheveux châtains avec d'épaisses lunettes; l'avait-il seulement remarqué?
C'était mieux ainsi, avait-elle songé après coup. Ça lui avait prit presqu'une demi-heure rejoindre l'infirmerie, puisqu'elle avait fait une tonne de détour pour éviter d'être vue. Le temps qu'elle arrive, son nez avait doublé de grosseur, lui faisait un mal de chien et son cardigan était inondé de sang (elle avait finit par étancher le flot sanguin avec un petit sortilège, mais c'était le summum de ses capacités de guérison). Un aide-infirmer, un garçon bruns et doux qui l'avait accueillit avec compassion, l'avait placé de force dans un lit, lui avait replacé le nez avec un sortilège presqu'indolore, et l'avait obligé à rester couché pour le reste de la journée. Elle n'avait pas vraiment eu le choix et elle patientait, seule dans son petit coin. On l'avait placé à part des autres malades, surement de peur qu'ils l'infectent par quelconque rhume. Heureusement, Moïra, grâce à sa vigoureuse enfance dans les Highlands, avait une santé de fer; sauf pour les nez cassés apparemment.
Elle somnolait donc à moitié, ce qui lui fit faire un sursaut de la vie lorsque l'Amérindienne s'adressa à elle. En fait, elle ne l'avait même pas vu, presque endormie à force de somnoler. Elle eut l'impression de se faire assaillir par un grand chien multicolore et beaucoup trop joyeux. Elle resta la bouche béate de surprise sous l'inondation de questions.
Elle avait l'air franchement exotique, cette fille en plus. Elle était habillé de couleurs très exotiques et même (Ciel!), elle avait des tatouages et les oreilles percées! Quelle poisse lui était-donc tombé dessus pour attirer aussi rapidement son attention?
Moïra ouvrit la bouche mais rien ne sortie. Ses grand yeux sombres écarquillés, elle se rendit soudainement compte qu'elle la fixait très impoliment depuis son arrivée. Elle baissa rapidement le regard, rougissant légèrement, reprenant son air de biche traquée (si on oubliait l'énorme bandage odorant plaqué sur son nez). Elle n'avait pas bien le choix, elle devait bien répondre quelque chose à cette avalanche vocale!
"Euhm... Moïra? Intégration?"fit-elle avec hésitation, sa petite voix rendu nasillarde par le pansement.
Ce n'était pas la réponse du siècle, mais elle était encore très déconfite de cette nouvelle situation. Se rappelant qu'une de ses centaines (oui oui!) de questions avait rapport à sa présence ici, elle pointa son nez d'un air piteux.
Aiyanna Chenahana
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Messages : 78 Réputation : 20 Date de naissance : 10/12/1960 Aspiration : Devenir une spécialiste en magies anciennes
Sujet: Re: We are friends now, no? [PV Moïra] Ven 9 Jan - 7:31
We are friends now, no?
Bon, je l'avais fait sursauter. Quelle idiote je faisais, là voilà complètement ahurie en train de me regarder. J'eus presque l'impression de sortir d'une autre dimension vu le regard qu'elle me lançai. La pauvre. J'aurais dû rester dans un coin bien visible à attendre que l'infirmière me tombe dessus avec ses question agaçantes.
Elle sembla vouloir me répondre mais écarquilla les yeux et baissa la tête légèrement. Je haussai un sourcil intrigué. J'avais raison, cette fille me paraissait bien solitaire. J'avais de la peine pour elle. Avec son attitude et son regard, j'avais l'impression d'être un prédateur comme un loup, ou un coyote face à sa proie... Mettons, un lapin. Je pinçai les lèvres et attendis. Elle allait bien finir par me répondre... Non ?
Une petite voix s'éleva. Je lui souris doucement. Mon excitation première à une nouvelle rencontre s'était apaisée avec sa réaction. Je devais m'adapter à elle, pas l'inverse, si je voulais apprendre à la connaître.
« Donc tu es en première année Moïra ! Je suis en cognita deuxième année Monaraith, je savais déjà ce que je voulais faire donc pas besoin de faire d'intégration... Mais juste pour le plaisir de varier les matières, j'ai hésité au début. C'est intéressant ? Tu commences à savoir vers quoi t'orienter ? » demandai-je tranquillement.
Elle semblait tellement, perdue et seule. Je n'avais jamais croisé quelqu'un comme elle jusqu'à maintenant. Même le garçon de Litriù, celui qui évitait le regard de quasiment tout le monde, il était moins triste et seul dans son attitude qu'elle. Et puis, franchement, je ne souhaite à personne de se casser le nez comme elle. Ce devait être extrêmement douloureux, même avec un traitement magique.
« Ouille ! Comment tu t'es fait ça ? Faux pas y être allé de main morte pour se casser le nez comme ça ! Dis-moi qui t'as fait ça pour que j'aille lui casser le nez en retour... » dis-je en plaisantant. « Comme ça, il, ou elle, comprendra ta douleur. » Je tirai la langue, pince sans rire. « Plus sérieusement, je devrais pouvoir te préparer une petite tisane apaisante si tu veux. » Je regardai les herbes dans mes mains, j'avais tout ce qu'il me fallait et même plus. Je commençais à les étaler sur la table de chevet qui trônait près de son lit et à en tirer quelques feuilles et tiges. Même si elle refusait, ce serait fait pour d'autres, j'aurais plus qu'à les rassembler avec une ficelle et à les donner à l'infirmière ou ses assistants, ce serait une bonne chose de faite.
Mille fois, non, cent mille fois pardon!! Je n'ai aucune excuse sinon le débile "je n'ai pas vu le temps passer" et "je savais pas quoi répondre" et les deux s'additionnant... UN MOIS!! Sorry, désolé, perdone,... Bref, j'espère que ça va te plaire quand même... ^^
Moïra MacGregor
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Messages : 17 Réputation : 14 Date de naissance : 03/01/1961 Nationalité : Écossaise
Sujet: Re: We are friends now, no? [PV Moïra] Ven 6 Mar - 14:33
Moïra continua de la fixer de ses grands yeux de biche. Les mains jointes sur son ventre, elle suivait les mouvements de son interlocutrice avec intérêt, à moitié étourdie par le flux de paroles. Elle triturait sans y penser un bout de la couverture lâchement jeté sur ses jambes (alors qu’elle n’avait absolument pas froid), geste témoignant une certaine nervosité. Nervosité qu’elle tentait tant bien que mal de cacher, autant par politesse que par crainte de représailles sociales.
La jeune fille se demandait vaguement ce qui lui valait l’attention d’Aiyanna. Elle avait l’air d’être le genre de personne occupée, surement avec un grand cercle d’amis, voire d’admirateurs : elle clachait parmi les murs sobres et froids de St-Barnaby.
- Je ne sais pas trop, dit-elle timidement en baissant les yeux sur ses doigts croisés dans son anglais parfait (du genre à ne jamais dire « j’sais pas » mais bien « je ne sais pas »). Rien ne… m’attire particulièrement.
Autre manière de dire qu’elle ne voulait s’intéresser à rien, se dit-elle d’un air sombre. Être douée, être passionné, c’était se faire remarquer par des professeurs appréciateurs ou des élèves envieux. C’était donc éventuellement s’attirer des ennuis ou pire, qu’on se rappelle de son nom et que quelqu’un sache qu’elle était ici. Non, ses intérêts ne devaient jamais paraitre.
Perdue dans ses pensées, elle tressaillit lorsqu’Aiyanna entama un deuxième petit monologue, toujours aussi enthousiaste qu’au début. Elle fronça les sourcils en se remémorant son douloureux incident, puis laissa sortir un petit rire poli.
- Je ne sais pas… Quelqu’un a ouvert la porte sur moi. Il euh… ne m’a même pas vu alors… Je ne pensais pas que c’était aussi douloureux se casser le nez!
Moïra serra sa couverture comme appuyer ses propos, puis observa avec intérêt la jeune femme commencer à sélectionner des herbes. Alors qu’elle murmurait de vagues paroles d’opposition (« Non euh… », « Je vais ben! », « Vous n’êtes pas obligé… »), une longue tige poilue terminé par une grappe de fleurs mauves, qui avait été mise de côté.
- Oh! C’est de la verbena, non? C’est anti-inflammatoire…laissa-t-elle échapper. Elle prononçait « verbena » avec un accent rude et campagnard. Se rendant compte de sa bourde, murmura un vague « Euh… il parait » avant de se renfoncer dans son lit, tentant sans grande efficacité d'avoir l'air désintéressée.