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 La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian

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MessageSujet: La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian   La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian Icon_minitimeDim 30 Juin - 16:52

Le trou noir, le beau, le complet, le parfait. L’absence. Les yeux mouillés, le nœud dans l'estomac, une impression de fer rouge dans la gorge, le cœur affolé, les poumons comprimés, les sueurs froides dans le dos. La crise d'angoisse. L'étranglement, l'évanouissement, la tête qui cogne contre le bureau. Le trou noir.

C'est tout ce dont je me souvenais de la dernière heure, là, étendue sur le sol à me demander si je n'allais pas cracher mes poumons. C'était le chaos total. J'avais souhaité, rêvé qu'ici, au milieu des autres cas, je m'en sortirais, remonterais la tête hors de l'eau, parviendrait à me raccrocher à quelque chose, à faire la dure, la forte, l'orgueilleuse, l'amusante, la fille qui intéresse les gens, qui sourit toujours bêtement si bien que n'importe qui la prendrait pour une fille heureuse, simple, sans problème. Transparente. J'avais trouvé ma lumière, mon pilier, celui qui me redonnerait courage, un homme pour qui tomber follement amoureuse, en faire mon soleil, un objet de fantasme, de perfection, une personne en qui croire, vers qui se tourner, à qui enfin se confier. Aindreas, mon Aindy, mon Irlandais. Mais tout ça avait été balayé bien vite, trop vite, par un démon, car il ne pouvait être que ça. Dans cette salle à musique, sous les traits de la seule personne qui me donnait l'impression de vivre enfin, qui me donnait cette raison de vivre encore et de m'accrocher. La désillusion totale. Faible, je n'étais que ça, car j'avais perdu tout espoir, j'aurai voulu me noyer, quelque part. Les hématomes sur ma peau, les stigmates, le brasier empoisonné dans mon bas-ventre. L'impression d'être touchée encore, retournée, blessée, ouverte, fendue. Tout ça était resté. Mais Ian lui, était là. Il était là ce soir là, et la chose était sortie seule, les faits, puis là encore, le trou noir. L'alcool que je ne tenais pas, mais trois verres de whisky engloutis sans chercher à voir plus loin. Ses grands bras, son sourire, ses deux beaux yeux et ses paroles réconfortantes. Touchée, au plus profond de moi-même, là, dans ce petit recoin de vérité. Il me trouvait belle, il me trouvait des qualités qui pourtant, j'en étais sûre, n'existaient pas. C'était facile de se jeter dans ses bras, de lui demander une étreinte, si apaisante. Puis un défi, une provocation. L'embrasement. Portée par ses bras si grands, jusqu'au grenier, et là, sur le vieux matelas, une passion dévorante, une folie destructrice, destructrice mais si bonne, car il savait y faire, il m'avait guérie autant qu'il avait fini de me détruire. J'en redemandais, encore et encore, car le plaisir n'était encore jamais monté aussi haut. Ian, le sauveur, celui qui t'avais fait comprendre que la vie valait encore la peine d'être vécue, que tout n'était pas perdu et que ses bras t'étaient tout ouverts. Pas son cœur, non, je n'en voulais pas, le mien venait d'être fermé à double tour, en silence, pour me rappeler toujours de cette toute première fois avec l'Irlandais, de sa douceur chaude, de sa présence entre mes cuisses, du plaisir sensible et tendre qui avait mené mon amour pour lui à un stade avancé et dangereux.

Oui, car il ne pouvait en être autrement dans ma tête. Alors c'était la quête pour la vérité. Au Sor-THE-lège, lui, là. Alors j'étais venue à lui, lui avais demandé de m'expliquer, pourquoi, lui si doux et prévenant, en était arrivé à un tel stade de violence inexpliqué que tu ne supportais pas. Mais ce n'était pas lui, ça ne pouvait être lui, il te l'avait confirmé. Et là le néant, la culpabilité, la souffrance. Car lui qui ne m'avait trahie au final, était le trahi. Par moi. Un élan d'honnêteté, pour encore me détruire davantage, comme si la douleur n'était pas assez forte. Une destruction automatique, lancée sans me demander mon avis. La vérité. Et son regard, choqué, perdu entre l’aveu d'un viol sur toi et de ta tromperie avec Ian. Et tout partait de mal en pis. Son absence me faisait du mal, faisait revenir à la surface tout le dégoût que j'éprouvais pour moi-même, la maladie, toujours là, tout le temps. Et je m'étais laissée tomber un nouveau soir sous la pluie, comme pour espérer que la pluie me noie, me lave de tout ça, me ronge jusqu'aux os, mais impossible. Car tu l'avais vu, en si bonne compagnie. Marlene. Caressant son dos, son bras, souriant toutes dents sorties. Mon cœur en morceaux avait émis des jugements hâtifs. S'était-il vengé ou m'avait-il oublié ? Marlene finalement, marchait-elle sur tes pas et y trouvait-elle du plaisir ? Là sous la pluie, Aindreas était venu me rejoindre, je n'espérais plus, mais la conversation avait tout de suite trouvé son point d'encrage, était montée en ton, car je m'étais ouverte. Je m'étais ouverte à lui, pour la première fois de ma vie, avait tenté d'expliquer le problème, de donner un sens à tout ça, de la garder près de moi. Mais tout ça ne l'avait qu'énervé, agacé. Alors là, le dernier espoir était parti en fumée, il était parti, d'un seul coup, sans exprimer plus qu'un besoin de sortir, d'aller ailleurs. De ne plus me voir. Rejetée, souillée, abandonnée, mais aussi lâche, vile, manipulatrice et sans limites. Alors j'étais restée sous cette pluie avec pour seule envie de me rendre malade à en crever, n'étais partie que lorsqu'on m'en avait intimé l'ordre. Dans ma chambre, où Zohra se trouvait si peu de fois, où aucune question n'était posée.

Le trou noir, le beau, le complet, le parfait. L’absence. Les yeux mouillés, le nœud dans l'estomac, une impression de fer rouge dans la gorge, le cœur affolé, les poumons comprimés, les sueurs froides dans le dos. La crise d'angoisse. L'étranglement, l'évanouissement, la tête qui cogne contre le bureau. Le trou noir.

Je me relevai, détaillai l'endroit où je me trouvais. Ma chambre, personne d'autre. J'étais fatiguée, éreintée, annihilée, alors je cherchai cette fameuse potion, aurait voulu tomber dans une piscine pleine de cette goutte. Mais plus rien, nulle part. Alors j'étais sortie, étais allée à l'infirmerie pour savoir si on pouvait m'en donner. Mais là-bas ils savaient. La dépendance. Et le refus. Alors j'étais repartie, m'étais renseignée pour savoir qui était assez doué en potions pour m'en donner, mais n'avais croisé personne. Alors la panique, car je n'étais absolument pas douée en potions, pas assez pour en faire moi-même. J'errais, n'importe où dans l'établissement, pour enfin revenir à ma chambre. En passant devant le miroir, j'eus presque peur. Cernée à en mourir, creusée. Puis les bras qui tremblent, les jambes ensuite, la crise de nerfs. J'allais me recroqueviller dans un coin. Les nerfs lâchaient, un par un, mon corps convulsait presque, j'étais à deux doigts d'exploser, d'abandonner. La crise de manque. Droguée. Le manque. La maladie. Et les mots d'Aindreas qui revenaient encore, que si j'avais voulu ne pas me louper, je ne serais plus ici. Mais cette fois-ci, c'était tout. Cassie serait sûrement avec Finn au final, mon Irlandais ne voudrait plus de moi, jamais, alors je n'allais manquer à personne. Je ne valais rien, ne menais rien à bien, faisais du mal aux autres autant qu'à moi-même. J'avais besoin de cette potion, j'en voulais.

Pour dormir, à jamais. Pour oublier celle que j'étais.

Pour enfin me reposer.

Le trouble de la personnalité limite. Dans toute sa splendeur.
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Ian Bale
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Ian Bale
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MessageSujet: Re: La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian   La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian Icon_minitimeLun 1 Juil - 10:30

Des jours qu’il ne pouvait plus chasser l’inquiétude qui lui serrait le ventre. Des jours qu’il ne savait plus où se mettre, qu’il ne savait plus où porter son attention qui normalement était toujours bien plus que suffisante.  Les choses avaient changé dernièrement. Une lourdeur additionnelle pesait sur St-Barnaby, en plus de la peur constante d’une nouvelle menace du Lord Noir. Comme un mauvais pressentiment. Enfin, c’était bien difficile d’appliquer cette impression générale à la population étudiante entière, mais c’était tout à fait vrai pour son groupe d’amis. Ça s’était infiltré sournoisement, au fil du temps, sans que l’on s’en rende vraiment compte. Les inquiétudes, d’abord. Puis les soupçons. Et des soupçons sont nées des vérités, des mauvaises expériences. C’était comme une maladie, à présent. On sait bien qu’elle est là, on sait qu’elle est dangereuse, que si elle s’installe encore plus en nous, on risque de le regretter plus encore avec le temps. Mais le pire, c’est qu’on ne peut rien y faire. Le virus s’étend, le virus change, il s’adapte, se transforme. Il a sa propre volonté et, jusqu’à présent, rien n’indique que le virus va ralentir, se montrer plus indulgent, faire marche arrière. Et c’était presque terrifiant que de penser que le virus était peut-être là pour rester.

Pour eux, ce virus, c’était Alcide Llywelyn et Aelig Fearg.

Il l’avait senti dès le début. Qu’il valait mieux se tenir loin, que ces mecs n’annonçaient rien de bon. Il n’aurait pas su dire pourquoi, vraiment. Une sensation désagréable de malaise en les regardant, lui qui était à l’aise avec presque n’importe qui. Ils ne lui avaient pas encore donné de raison d’avoir des doutes à leur sujet qu’il savait déjà qu’il ne voulait rien avoir à faire avec eux. Le plus il pouvait les éviter, le mieux c’était. Pour lui, pour eux, pour tout le monde. Il s’était donc tenu loin, il n’avait pas eu besoin de se raisonner davantage.  Ça ne changeait pas grand-chose à sa vie de toute façon, et on n’allait certainement pas lui reprocher de ne pas être capable de cerner deux personnes seulement. Mais malheureusement – et il aurait vraiment voulu que ça ne se passe jamais – on donna raison à son malaise, à son mauvais sentiment. Un baiser forcé, c’était de trop. Et même s’il devinait facilement qu’autres choses se tramaient avec eux sans qu’il ne soit au courant, le peu qu’il en savait lui donnait déjà des raisons de vouloir aller les confronter. Ce qu’il avait fait.  Et ça non plus, il aurait eu bien du mal à l’expliquer si on le lui avait demandé. Pourquoi venir à la défense d’une fille qu’il ne connaissait presque pas? Car c’était bel et bien après le premier incident qu’ils avaient commencé à discuter. Au café, avec Cassiopée et elle. Des blagues, des sourires.

Parce qu’elle en valait bien le coup.

Et il le savait, qu’elle souffrait. Cette histoire de brutalité avec Aindreas, et comment il avait voulu lui venir en aide. Ça avait tout l’air d’une discussion amicale normale, à ses yeux, initialement. Il lui avait parlé, lui avait dit ce qu’il voyait en elle, la force et la douceur à la fois, la beauté, la valeur. Comment elle devait tenter d’être la plus importante pour elle-même, comment elle devait se mettre de l’avant et apprendre à s’aimer, parce qu’elle était tout à faire adorable, dans tous les sens du mot. Et il avait réussi à la faire sourire, il l’avait accueillie dans ses bras, il l’avait bercé, avait embrassé son front, puis sa joue, puis ses lèvres, puis sa poitrine. Il voulait qu’elle se sente désirée, parce qu’elle l’était. Il voulait qu’elle se sente à sa place avec lui, il voulait qu’elle sache qu’elle était tellement précieuse à ses yeux, et aux yeux des autres. Ça c’était passé avec un naturel étrange, considérant qu’ils ne se connaissaient pas beaucoup. Il lui avait fait l’amour au grenier, sur un petit nid bien confortable parmi le chaos des débris et de la poussière.  Il lui avait fait l’amour longuement, tendrement, passionnément. Pour lui montrer que c’est comme ça qu’une femme doit se sentir, pour lui montrer qu’elle était délicieuse à aimer, que son corps était un joyau qu’il ne fallait ni souiller, ni gaspiller.

Il savait qu’O’Brady savait. Il en avait entendu parler dans les couloirs, ou dans un murmure de fond de classe. Et il savait aussi à présent que si la relation entre l’Irlandais et sa belle amie était en danger, c’était en partie à cause de lui. Et ça, il ne pouvait tout simplement pas vivre avec.  Ça n’était pas ce qu’il avait voulu faire. À avoir voulu l’aider à la reconstruire, il avait achevé de l’anéantir. Cela faisait des jours qu’il n’avait pas vu Alecia,  cela faisait des jours qu’il ne dormait qu’à moitié, rongé par les remords. Remords qui prenaient encore plus de place dans son être à chaque heure qui passait sans qu’il ne voit le visage de la jolie blonde.

Il se tenait juste devant la porte de la chambre de dortoir d’Alecia. Hésitant, ses doigts jouant nerveusement entre eux. Était-ce la bonne chose à faire? La discussion à propos de cette histoire allait être d’autant plus animée, si on le voyait entrer dans sa chambre. Mais il était tard, et il n’avait croisé personne. Ni dans les passages secrets, ni dans les couloirs. Comme si une force divine lui donnait la chance d’aller la voir, de rassurer son esprit et peut-être de la rassurer elle. Le noiraud lâcha un petit soupir, hésitant encore. Il passa sa main contre sa nuque, y sentit son cœur battre, effleura quelques boucles foncées à l’arrière de sa tête. Il sortait de sa chambre, et il était beaucoup trop tard pour une casquette. Même s’il aurait peut-être un peu eu envie de se cacher derrière, pour la peine. Qu’est-ce que je fais? Puis il se décida. Il  retroussa les manches de sa chemise noire jusqu’à ses coudes, posa son regard azuré sur la porte et cogna doucement. Pas de réponse. Mais il savait qu’elle était là, il avait entendu des bruits dans la chambre. Peut-être était-ce Zòhra? Elle lui aurait répondu. Le Gallois se mordilla les lèvres, cogna à nouveau. Rien, encore une fois. Les doigts du géant s’aventurèrent  sur la poignée de la porte, la tourna. Elle n’était pas verrouillée. Ian hésita un bref instant mais passa finalement la porte, s’infiltrant dans la pièce et refermant attentivement la porte derrière lui.


« Alecia…? C’est Ian. Désolé d’entrer comme ça, je me faisais du souci… »

Il fit quelques pas… Puis il la vit.
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MessageSujet: Re: La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian   La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian Icon_minitimeVen 5 Juil - 16:16

Les spasmes qui traversaient mes membres étaient pires que tout. Bien pires que d'éventuelles simples crampes. Mes jambes tremblaient tellement que j'avais l'impression qu'elles se décrocheraient si je tendais de bouger. J'essayais de m'accrocher au bureau pour me redresser et le simple fait de relever la tête me donna envie de vomir comme jamais. Je soufflais à rythme saccadé, la gorge serrée comme si l'on essayait de m'étrangler. Je forçais sur mes bras pour me relever mais ne fis que m'échouer une fois de plus contre le sol en lâchant un gémissement plaintif. J'avais l'impression de me faire détruire, en morceaux. Je ne saisis pas de suite le bruit d'une main contre la porte, ne saisis que bien plus tard que cette dernière était ouverte et que je n'avais pas pris le temps de la bloquer d'un sortilège. Quand bien même je l'aurai fait, il aurait été à la portée de n'importe qui de défaire ce qu'une pauvre fille comme moi avait manigancé. Je levai péniblement la tête. Un ami de Zohra peut-être, qui la cherchait ? Ou pire, mon agresseur qui revenait achever le travail ? Je tressaillis et me mordis la lèvre. Où était ma baguette ? Mais après tout à quoi me servirait ce simple morceau de bois ? Ah, j'étais vraiment désespérée pour penser à ma précieuse baguette comme à un vulgaire morceau de bois d'orme décrépi. Je saisis enfin la voix du personnage derrière la porte. C'était Ian. Non, je ne pouvais pas le laisser voir ça. Oui, CA. Car je n'étais plus qu'un morceau de chair pourri par un esprit empoisonné. Je tentai  de reprendre contenance et de lui dire de patienter, que j'arrivais, mais j'étais simplement à bout de forces. Il n'attendit pas vraiment pour ouvrir, l'air tout naturel, mais quand il me vit, je sentis une boule se former dans mon ventre comme si tout ça n'était pas déjà assez douloureux comme ça. J'avais honte et aurais préféré mourir que de lui donner un tel spectacle. Car la nuit que j'avais passé avec lui, j'étais dans un bien meilleur état et j'avais cru pouvoir faire en sorte que les choses s'arrangent, que j'avais une quelconque valeur. Mais je m'étais fourvoyée, au final je n'avais fait que trahir l'homme de ma vie, le laisser en proie à une parfaite garce, presque me brouiller avec ma meilleure amie. Mais Ian n'y était pour rien non, c'était encore une autre de mes pulsions auto-destructrice. Oui, quelle fille se jette dans les bras d'un grand brun quelques jours après avoir été abusée par ce qu'elle croit être l'amour de sa vie ? L'amour aveugle sans doute, ce sentiment qui fait que les pires crimes du monde, dans ses bras, passent pour n'être rien de grave. J'avais simplement abandonné. J'en étais réduite à me dire que peut-être, dans les bras d'une autre, il se sentirait bien mieux, plus en confiance... Oui, cette diablesse de Marlene allait peut-être me remplacer, devenir une Alecia bien meilleure que l'ancienne. La copine parfaite pour Aindreas, la meilleure amie irréprochable pour Cassie, la sorcière douée. Je me faisais simplement éclipser. Alors pourquoi rester là, dans cette faculté, ou même simplement en vie ?

Je ne vaux rien. Alors c'est à ça que se résume ma vie ? Aller de haut en bas, toujours plus bas, toujours moins haut, à creuser ma tombe à petits feux sans que je n'ai l'envie ni la force d'arrêter ? Que voulait dire tout ça ? A quoi bon vivre ? Mais bon dieu, de quoi j'avais l'air ?

Je ne sers à rien du tout.

Ce que j'allais faire aller me rester en travers de la gorge. Je voyais Ian s'approcher, mais je ne pus dire s'il était resté très calme ou si au contraire il était paniqué. Il n'était qu'un grand colosse devant moi. Je lui demandai de m'aider à me relever, juste me relever, mais déjà je sentis ses grandes mains me saisir, dans mon dos, sous ses cuisses ou mes genoux, ses grands bras m'entourer, me soulever comme si je n'étais qu'une plume, une vulgaire feuille de papier. J'aterissais dans mon lit, normalement moelleux, qui me paraissait dur comme la pierre et ma tête échouait lourdement sur l'oreiller alors que le grand brun me reposait avec douceur. Je fermai les yeux, essayai de mieux respirer, de retrouver mon calme. Plus de marche arrière possible cette fois, il avait vu l'état dans lequel j'étais et il y aurait des explications à donner. J'étais effrayée, terrorisée, mais en même temps je ne voulais pas qu'il parte. Parce que j'avais l'impression qu'il ne me restait que lui, qu'il comprendrait, qu'il me pardonnerait.

Me pardonnerait d'être en vie.

Je m'étais certainement mise à pleurer. Si quelqu'un se serait porté garant de mettre fin à mes jours, je lui aurai demandé de m'achever sur le champ.

Je lui soufflai de rester mais je n'étais pas sûre de la portée de mes paroles. Un bourdon sonnait dans mes oreilles et j'avais l'impression de ne lâcher que du vent. Je partis dans un nouveau sanglot en me sentant davantage pitoyable. Si l'on me donnait simplement un peu de Goutte du Mort-Vivant, juste un peu, pour me reposer, pour dormir, et me réveiller le plus tard possible... Mais je n'en avais plus, personne ne voulait m'en donner. Loïc en aurait peut-être, lui il m'en donnerait sans poser de question... Mais j'avais l'impression de ne pas pouvoir tenir jusque là. Non, impossible.

« Peux plus... Je... Peux plus... On m'a abandonnée... C'est ma faute... Aindy... Cassie... C'est ma faute, Ian... Je suis fatiguée... Je veux dormir... Tout le temps...S'il te plaît... »


Je tournai ma tête dans mon oreiller, peut-être pour me cacher, pour me faire taire, ou pour sombrer. Je ne savais plus. Si, je savais au moins que je n'aurai pas le courage de me fouttre en l'air toute seule sans me louper pour sûr. Alors je demandais. La pire chose que je pouvais lui demander. Une chose que toute personne saine d'esprit n'irait pas demander à l'un de ses amis. Quelque chose qu'une personne en bonne santé n'envisagerait même pas. L'horreur.

« Aide moi... Je veux mourir... »


Tue moi.
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MessageSujet: Re: La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian   La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian Icon_minitimeLun 8 Juil - 15:36

Ça n’était pas Alecia. Ça ne pouvait pas être Alecia, impossible. Il ne pouvait pas le croire, ne voulait tout simplement pas y croire non plus. Le Gallois avait déjà vu quelques personnes en état de crise. Les quelques stages qu’il avait déjà effectués au fil de ses études universitaires l’avaient confronté à des gens bien souvent dans tous leurs états. Il avait vu des larmes, des cris, des coups, la démence dans leurs prunelles. Il avait vu l’être humain à son meilleur et à son pire, il savait très bien de quoi la profondeur de la  psyché était capable. Il avait vu sa mère s’écrouler au sol, abattue par le désespoir et les sanglots lorsque le cœur de son père avait abandonné la guerre incessante et épuisante qu’il avait menée déjà trop longtemps contre le cancer. Il avait vu la femme la plus importante à ses yeux perdre l’amour de sa vie, il avait vu son cœur se briser. Et il l’avait cueillie dans ses bras, l’avait collée contre lui, sa tête contre son torse, l’avait tout doucement bercé au rythme de sa respiration comme elle l’avait fait pour lui si souvent quand il était enfant et qu’un monstre imaginaire s’était approché trop près de son lit. Et chacun de ces moments étaient inscrits dans sa mémoire monstrueuse, ressurgissaient quand bon leur semblaient, lui menaient la vie dure.

Mais les pires, c’était les quelques très rares fois où il avait lui-même céder à la débâcle. Parce qu’il n’en avait pas le droit, tout simplement. Ça n’était pas son rôle, dans la vie. Ce n’est pas lui que l’on ramasse à la petite cuillère, ce n’est pas lui que l’on console, ce n’est pas à lui que l’on dit de prendre son temps, de respirer. Et ça n’était pas arrivé souvent. Deux fois. Deux fois de trop. Deux fois où il avait flanché sous le poids de la frustration, de la détresse, et qu’il s’était laissé  vivre ce torrent de mal-être. La première fois, c’était son père qui lui avait parlé. C’était sa voix chevrotante, ses doigts trop maigres qui étaient venus le consoler. C’était ses yeux remplis plein d’eaux, ses larmes coulant sur ses joues plates et malades qui lui avaient annoncés que ça n’était qu’une question de semaines, que les médicomages avaient tout fait pour l’aider mais que la maladie s’était infiltrée trop profondément. La deuxième fois, c’était Arth qui avait été  là pour lui. Qui avait laissé sa tête se reposer sur ses cuisses, qui avait caressé ses cheveux, qui avait frotté son dos alors qu’il pleurait sans pouvoir s’arrêter sur le tissu de sa jupe. Elle n’avait rien dit, elle n’était pas douée avec les mots. Mais sa présence, elle, ne défaillait pas. Deux fois où la maladie l’avait rendu faible et désespéré.

Alecia était malade. Il le sentait jusque dans ses tripes. Même s’il étudiait la psychomagie, même s’il en mangeait, même s’il était presque tout le temps en train d’analyser les choses autour de lui, il refusait de soumettre ses amis à ce traitement. Pour lui, ça allait à l’encontre des principes de base d’une amitié solide que d’analyser les gens qui lui étaient chers sans leur consentement. Il se montrait toujours disponible, ouvert, présent, il n’hésitait jamais à dire à ceux qui comptaient à ses yeux qu’il était là s’ils avaient besoin de lui. Et si on lui demandait un avis, il se permettait de le donner. Mais jamais il n’avait osé apposer un diagnostic possible ou un jugement rapide sans que quelqu’un ne lui demande d’abord. Il n’allait certainement pas commencer avec Alecia non plus, ça, c’était certain. Mais quelque chose lui disait qu’elle gardait un secret bien lourd pour elle-même. Et son instinct de protecteur, de défenseur lui criait de tenter de trouver ce que c’était pour qu’il puisse l’aider. Il lisait une peine terrible dans les traits tirés et épuisés de la jeune femme et tout ce qu’il voulait faire, c’était la chasser. D’une caresse du bout des doigts, de quelques mots, d’une étreinte rassurante. Il avait toujours voulu lui venir en aide mais ce soir, cela lui semblait absolument nécessaire.

Le Gallois usa de toute sa volonté pour ne pas montrer à son amie la douce frayeur qui occupait ses iris. Il ne poussa pas un bruit, même si l’envie d’un soupir lui chatouillait les lèvres. Après une seconde d’hésitation, le jeune homme s’avança de quelques pas tranquilles jusqu’à arriver aux côtés de la blonde. Il se pencha vers elle, lui offrit l’ombre d’un sourire puis passa ses bras à ses épaules et sous ses cuisses pour la soulever avec aise, la collant ainsi  un peu contre lui. Il la tint solidement, resserra même légèrement son étreinte pour la coller contre lui, puis emmena la Ceart jusqu’à son lit, où il la déposa lentement, doucement. Il devait faire attention. Peut-être s’était-elle vraiment blessée, peut-être avait-elle mal à la tête. Toujours était-il que la délicatesse du géant était exemplaire. Le jeune homme s’assied à la bordure du lit, le plus calmement possible, puis laissa l’une de ses grandes mains se glisser dans la chevelure un peu en bataille de la belle. Il ne dit rien, restait silencieux, attentif, présent.  Jusqu’à ce qu’elle se remette à pleurer. Jusqu’à ce qu’elle tremble et sanglote à ses côtés, jusqu’à ce qu’une envie irrépressible de la serrer contre lui s’empare de son corps. Ses mots, ses mouvements paniqués, ce désespoir dans la gorge.

Elle voulait mourir.

Qu’est-ce qu’on répond à ça? Quels sont les mots les plus appropriés dans un tel contexte. Un heureux mélange de « T’es vraiment idiote de penser à un truc comme ça » et de « Ma pauvre chérie »,  sans doute. Mais Ian était sans mot. Il ne voulait pas entrer dans les clichés, il ne voulait pas la prendre en pitié. Car même s’il trouvait sa situation particulièrement complexe et son état infiniment triste, elle n’avait, selon elle, aucune raison de vouloir mourir. Il y avait des choses bien pires que ce qu’elle était en train de vivre.  Peut-on prétendre connaître la valeur de la vie à dix-huit ans? Peut-on dire, sans l’ombre d’un doute, que l’on prend des décisions calmes et éclairées, tout le temps? Pas du tout. C’était impossible, tant au niveau émotionnel que biologique. Ce qui l’attristait, c’était qu’elle aille si peu confiance en elle pour même dire quelque chose du genre, pour même y penser. Ça, c’était triste. Ça, c’était dommage. Parce qu’Alecia était magnifique à ses yeux, à l’extérieur comme à l’intérieur.

Il ne dit toujours rien, même si l’azur de ses prunelles exprimait une tristesse et une déception à la blonde. Lentement, le noiraud se redressa sur ses pieds et contourna le lit où il avait posé Alecia pour s’approcher de l’autre côté. Il  passa un genou sur le matelas, puis l’autre, puis s’y étendit complètement, sa tête trouvant sa place à côté de celle de son amie. Son bras enserra doucement sa taille, l’attira vers son corps alors qu’il passait un bras autour des épaules de l’Anglaise. Il l’invita silencieusement à se nicher contre lui, à se servir de ses bras comme d’un refuge, du creux de son épaule comme d’un oreiller.  Les lèvres du brun effleurèrent son front, son nez chatouilla ses cheveux puis il brisa le silence. Mais pas de mots. D’un chant. Une berceuse. Un murmure doux, bas, apaisant juste à l’oreille de la jeune femme.  


« Paid ag ofni, dim ond deilen; Gura, gura ar y ddôr. Paid ag ofni, ton fach unig ; Sua, sua ar lan y môr.* »




[La berceuse est en gallois. Les paroles se traduisent en gros par *« Do not fear the sound, it's a breeze; Brushing leaves against the door. Do not dread the murmuring seas ; Lonely waves washing the shore. » La voici chantée par Charlotte Church : Suo Gan ]
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MessageSujet: Re: La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian   La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian Icon_minitimeSam 13 Juil - 5:29

Il ne disait rien, laissait ses bras parler pour lui. Ian était si grand et moi si petite que ses grands bras formaient presque un nid dans lequel je m'étais blottie inconsciemment. J'aurai pensé qu'il m'aurait sermonné, ou pire m'aurait engueulée de me montrer aussi conne, à ne plus savoir quelle valeur donner à la vie, mais il ne fit rien de tout ça. Ian devait bien être l'un des rares, ou même le seul à savoir comment agir avec moi. Balayer mes angoisses et mes peurs, apaiser mon cœur, calmer ma respiration. Il devait avoir passé tant d'heures en cours de psychomagie que peut-être ce n'était qu'une chose normale pour lui, un cas de plus qui lui était imposé, un cas à guérir, une nouvelle pièce sur l'échiquier. Mais je me plaisais à croire qu'il y avait plus derrière, un vrai soucis, une vraie attention, car c'était ce qui me soulageait. M'imaginer que quelqu'un puisse daigner s'occuper de moi sans rien attendre en retour, sans arrières-pensées malsaines. Que quelqu'un puisse m'aimer ne serait-ce qu'un peu pour ce que j'étais là au fond, pour une fois.

Quelqu'un qui puisse apprécier une Alecia sans l'artifice d'une fausse joie.

Ses lèvres effleurèrent mon front puis mon nez et je plaçai un petit soupir, faible sous les caresses qu'il donnait à mes cheveux, le genre de soupir qui ne peut que signifier « Ca va mieux ». Pourtant quelque chose en moi me tirait toujours vers le fond pour me rappeler à quel point j'avais été stupide et comme je faisais le mal autour de moi. Une petite voix qui disait « Regarde bien celui qui est dans tes bras, c'est le Gallois, pas l'Irlandais. » Et mon cœur s'affolait de nouveau. Il y avait toujours ces parties de moi, celle qui subissait, qui marchait droit ; celle qui brisait les rêves, faisait n'importe quoi ; puis celle qui s'amusait à me punir tout le temps, qui s'éteignait quand la potion de sommeil m'écrasait contre un lit. Oui, c'était Ian dans mes bras et alors ? Le pauvre, tout ça ce n'était pas sa faute. Il ne connaissait même pas O'Brady ou à peine, pourtant j'étais sûre que s'il venait à le croiser, ça finirait avec les poings. Ou plutôt je le pensais. Je m'imaginais un Aindreas jaloux qui ne supportait pas à ce que quelqu'un ne me mette dans son lit, ou même ne l'envisage. Un Aindy qui me ferait sienne pour toujours. Mais une fois de plus tout ça n'était qu'un songe. Les deux dernières conversations que j'avais eues avec lui avaient mal tourné, je trouvais toujours un moyen de l'enfoncer, de lui rappeler de mauvais souvenirs, de le dégoûter. Oui, je devais le dégoûter, plus que toute autre fille. Et le plus amusant dans l'histoire ou presque, était de se dire que maintenant je passais pour une vraie salope aux yeux de tout le monde. La fille qui se jette dans les bras d'un autre alors que celui après qui elle passait son temps à courir était amoureux d'elle. La salope blonde qui trompe son mec. Alors que d'autres filles couchaient avec des mecs différents chaque soir au sein même de l'université, que certaines s'amusaient à briser de vrais couples. Alors qu'Aindreas ne m'avait pas dit qu'il était amoureux moi et m'avait encore moins demandé à ce qu'on soit ensemble.

Non celui qui l'a fait c'était mon agresseur. Pas mon Irlandais. L'Irlandais ne le ferait pas. Jamais.

C'était un nouveau coup de couteau en travers de la gorge. Ca allait de mal en pis, mais lorsque ma respiration se brisa pour préparer un sanglot, Ian se mit à chanter. Une sorte de berceuse dont je ne comprenais pas les paroles. Ce devait être sa langue maternelle, sans doute. Soudain je sentis une agréable chaleur balayer tout mon corps en douceur, et je me nichai davantage dans les bras du Nihm. J'attrapai sa chemise entre mes doigts comme pour l'empêcher de partir et posai mon nez à la base de son cou, tout en fermant les yeux. Au bout de quelques instants, il semblait si facile de pouvoir s'endormir naturellement. La personne qui chantait au bord de mon lit quand ça allait mal, qu'importe si j'étais petite ou grande, c'était ma grand-mère, la seule personne qui arrivait à me calmer, à l'époque. Sa mort avait peut-être été l'un des déclencheurs de ce poison qui me rongeait après tout... J'oubliais cette petite voix, oubliais le malheur qui pesait sur mes épaules telle une montagne, oubliais mes bêtises, oubliais tout. Il n'y avait que la mélodie, les bras d'un ami pour m'enlacer. Je crois même que je souriais. Pour de vrai. Je déposais un baiser dans le cou d'Ian, un baiser tout ce qu'il y a d'innocent, simplement pour le remercier à ma façon car ma voix devait être encore faible et nouée.

Là j'avais la force de tout faire. Aider Cassie à enfin trouver les bras de celui qu'elle aimait sans l'avouer, de mettre mon poing dans la figure de Fearg et de lui faire cracher les dents. D'aller voir Aindreas, l'attraper, l'embrasser pour lui dire « Maintenant tu te tais et tu m'écoutes ; Je t'aime ! ». Oui, tout cela paraissait bien facile. Peut-être que j'avais retrouvé le courage de m'opposer à ce qui n'allait pas, justement. Mais j'avais tellement peur que ce courage s'effondre une fois Ian parti. Alors je l'agrippai encore plus férocement, ses doigts dans sa nuque, comme si j'avais des serres. Tout ça pouvait être mal interprété, au premier qui passerait, relancerait de nouveau les rumeurs, comme si c'était la seule chose que les gens savaient faire ici. Et puis je m'en fichais maintenant. Si je pouvais m'abandonner dans les bras d'Ian, sans aller plus loin, parce que ça me faisait du bien, alors je le ferais. Du moins, je le faisais déjà. Je ne voulais pas en rajouter une couche, mais je ne voulais pas qu'il parte. A dire comment je réagirais plus en avant dans la soirée... Je m'étais posée une barrière. Il n'était pas question de toucher Ian, plus question de ne toucher personne à vrai dire, mais les barrières que je me fixais étaient en général bien minces. Ca c'était encore un autre aspect destructeur. Se détruire par le plaisir. Car je savais bien de quoi le Nihm était capable, il me l'avait déjà montré.

Mais non, il fallait résister davantage. Penser à Aindreas suffisait à calmer un début d'ardeur. Penser à ne pas lui faire du mal, pas encore. Mais Ian ne devait pas partir.


« Tu restes, dis... ? »


Spoiler:
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MessageSujet: Re: La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian   La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian Icon_minitimeLun 15 Juil - 14:30

Le chant passait tout juste la barrière de ses lèvres que le Gallois sentait déjà le corps tendu et tremblant d’Alecia se relaxer, s’apaiser. Chaque partie de son corps, une à une,  se relâchait doucement, de son cou à ses épaules, de son dos à ses jambes. L’Anglaise vint se fondre à lui, ses doigts s’accrochèrent à sa chemise, et il sut à ce moment-là qu’il avait pu lui offrir ce que personne n’avait pensé faire avant. Il s’était tut. Il n’avait pas dit un mot, n’avait rien reproché à personne, n’avait tenté d’être moralisateur ou n’avait même jamais pensé une seconde à la prendre en victime. Parce qu’elle n’était ni fautive, ni victime. Elle était elle, dans son entièreté et sa complexité. Elle était Alecia. La rayonnante, la souffrante, la confuse, la passionnée, l’aimante, la désespérée. Et il aurait été un bien piètre ami de ne pas le comprendre. La blonde n’avait pas besoin de ses sermons ou de paroles clichés et remâchées que l’on sort à toute occasion de fausse compassion. Elle avait besoin qu’on l’écoute, qu’on la serre, et qu’on lui fasse comprendre que peu importe les obstacles qui se dresseraient dans son chemin, on sera là. Bras ouverts, sourire aux lèvres. Qu’on essaie de comprendre mais sans forcer les choses. Qu’on la laisse, elle, s’ouvrir et s’épanouir sans s’interposer. Il voulait le lui offrir.

Et il n’y avait rien comme une berceuse pour apaiser les tourments. La voix chantante d’un être cher ou d’un ami à nos oreilles, une mélodie douce, délicate, une étreinte rassurante et enveloppante. C’était sain, naturel. Du moins, ça l’était pour le Gallois. C’était monnaie courante au sein de sa famille. Les berceuses au coucher, tout emmitouflés sous la couette, un soir d’hiver après avoir passé la journée à jouer dans la neige et à avoir bu des chocolats chauds. Inutile de dire que les enfants s’endormaient toujours bien vite. Lui sur le lit du haut, Amy-Jo sur le lit du bas, Edwyn encore bébé dans les bras de papa ou de maman. Berceuse chantée au salon après une fête de famille, tout le monde étendu sur les divans, avec un peu d’alcool dans le sang. Lui tout au fond, Amy-Jo la tête sur ses cuisses, Edwyn, toujours le bébé, recroquevillé dans le creux des genoux repliés de sa sœur, la main de celle-ci prise dans ses cheveux. Et les berceuses plus tristes. Une berceuse chantée par le père de famille, la veille de son décès, ses enfants autour du lit, sa femme à ses côtés. Un berceuse qui veut dire ; Je suis là, je serai toujours là. Dans vos cœurs et dans vos têtes. N’oubliez jamais cette berceuse.  Les berceuses, quand les mots ne suffisent plus à exprimer ce qu’on voudrait tant dire.  Quand tout ce qui importe, c’est d’être ensemble et de s’aimer.

L’affection qu’Ian portait à Alecia était indéniable, et il n’aurait même jamais pensé à dire le contraire, ou à lui faire ressentir autre chose. Ça n’était pas un amour d’amoureux, même qu’il était déjà arrivé au Gallois de douter que cela puisse lui arriver un jour. Certes, il avait eu des copines, des histoires de quelques mois qui se finissaient toujours de la même façon. Je t’aime bien, mais je pense que tu peux trouver quelqu’un qui t’offrira l’amour inconditionnel dont tu as besoin. Et puis il aimait trop les femmes pour se restreindre à une seule.  Le noiraud, c’était plutôt l’ami par excellence. Le type disponible, ouvert, gentil, compréhensif, qui ne poussait pas les choses mais qui cédait volontiers aux envies des demoiselles si celles-ci se faisaient sentir.     Alecia était l’une des jeunes femmes qu’il avait aimé de tout son cœur durant quelques heures. Il s’était centré sur elle, ses besoins, ses envies, ses caprices. Il les avait comblés et plus encore. Il l’avait embrassé, lui avait fait l’amour, et même si ces passions étaient passées, et même  si ça n’était plus physique et qu’il n’avait pas l’intention de recommencer – parce que c’était trop risqué, et pour elle, et pour lui -  l’affection, elle, perdurait et se renforcissait. Il ne voulait que son bien. Il voulait qu’elle soit heureuse, il voulait la voir sourire, il voulait qu’elle aille confiance en elle et qu’elle se laisse avoir confiance en les autres, sans devenir nécessairement insouciante. Il voulait qu’elle apprenne à s’aimer. Il voulait qu’elle croit en sa propre valeur, comme lui croyait en elle.

Le chant se tut, leur étreinte toujours bien serrée. Les doigts d’Alecia lui serraient toujours la nuque alors qu’il s’était voûté contre elle, comme s’il avait voulu lui servir de bouclier. Il lui tenait doucement la taille d’un bras, l’autre leur soutenant toujours la tête. Il était confortable comme ça. Dans ce silence et cette proximité. Et il la sentait plus détendue.  Les yeux de la belle blonde vrillèrent les siens, puis elle lui demanda de rester, la voix presque suppliante, mais pas désemparée comme elle l’avait été plus tôt.  Un sourire se calqua sur les lèvres d’Ian avant qu’il ne hoche la tête. Il posa un baiser sur le front d’Alecia, puis un autre sur sa joue.


« Si tu as besoin que je reste, je resterai. », souffla-t-il, ses lèvres effleurant toujours la peau de la Ceart.

Il n’ajouta rien. Si elle voulait lui parler, elle savait qu’elle pouvait le faire. Si elle voulait qu’il chante, elle pouvait le lui demander. Si elle voulait qu’ils se taisent, il ne dirait pas un mot. C’est donc tout à fait silencieux que le jeune homme ferma les yeux, ses doigts caressant les mèches blondes de son amie. Attendant la suite, en profitant du présent.
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MessageSujet: Re: La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian   La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian Icon_minitimeVen 26 Juil - 9:03

C'était si calme tout à coup, dans cette petite chambre vide sans halètements morbides, sans pleurs, sans petits cris paniqués. Il n'y avait qu'Ian, moi dans ses grands bras de géant au cœur tendre. Il agissait comme l'homme que j'aurais toujours voulu avoir à mes côtés, doux, compréhensif, protecteur ; comme le frère que je n'avais jamais eu devant pour ma prévenir du danger ou m'indiquer comment me comporter avec les autres ou moi-même. Peut-être qu'au final, l'homme de la vie d'une femme n'est pas un amoureux comblé de passion mais une figure fraternelle qui nous apprend à marcher droit. Quelqu'un qui quelque soient nos erreurs, sera toujours là.

Je restai silencieuse sous les baisers du noiraud, baisers innocents et emplis de tendresse, apaisants, qui cachaient mes idées noires. Il restait, il était là, ne partirait pas et à cette réponse mon cœur se fit plus léger encore. Je resserrai ma prise sur lui, soupirai un « merci » puis un autre encore alors que mon nez se nichait entre sa gorge et son épaule comme pour m'y cacher, à l’abri de tous les vices du monde. C'était difficile de ne pas y penser, à toute l'attention qu'il m'avait porté et qu'il me portait encore alors qu'il y avait sûrement des choses plus graves qui se déroulaient hors de cette chambre. Aindreas avait raison après tout, je n'étais qu'une égoïste qui ne voyait pas plus loin que le bout de son nez, pourtant j'essayais et je voulais bien faire, il suffisait simplement qu'on m'apprenne comment pour que les autres ne m'envoient pas bouler à chaque fois que je les approchais. Je serrai davantage la chemise d'Ian entre mes doigts. C'était peut-être le bon moment pour parler un peu et s'ouvrir à quelqu'un. Car avant d'en parler à Cassie qui était bien loin d'avoir à subir ce qui m'arrivait, il fallait déjà voir comment Ian réagirait.

« Tu sais... » soufflai-je tout bas. « Ça dure depuis un moment tout ça... Dans ma famille je ne pouvais compter que sur ma grand-mère, mes parents... étaient de vrais tordus finis. Quand elle est morte, j'avais plus personne à qui me confier, enfin si, il y avait Cassie, mais Cassie a toujours été parfaite, jolie, populaire, et je pensais que rester dans son ombre était la meilleure façon de lui garder son bonheur. J'étais perdue, et au final, mes parents m'ont foutue dehors avec à peine de quoi tenir jusqu'à la fin de ma scolarité à Poudlard. Puis y'a eu un garçon qui m'a traînée dans la boue, j'ai jamais trop osé en parler... Ça empirait à chaque fois... Et j'ai commencé à penser à certaines choses... A prendre certaines choses, un peu trop. Y'a comme une petite voix dans ma tête qui me disait que c'était mieux de rester dans mon coin, qu'il valait mieux se détruire que de détruire les autres... Alors je suis allée au Pays de Galles... mais... »


Je me coupai, la respiration lente. Ma première tentative, où j'avais échoué, en prenant un peu trop de goutte du mort-vivant, comme si cela aurait pu me tuer.

« Ça leur a pas plu là-bas, j'ai eu le droit à plusieurs visites de psychomages mais j'étais trop instable, ils voulaient pas avoir d'étudiante morte dans leur campus tu comprends ? Alors je me suis dit, va là où Cassie est allée, peut-être que ça s'arrangera, que ça ira mieux... Je devais lui expliquer mais en arrivant ici, en la voyant encore épanouie, loin de sa folle de mère, j'ai rien dis... Puis il y a eu Aindy... »


Je me mordais la lèvre, repenser à la première rencontre, les premiers mots échangés, nos rougeurs respectives, le premier baiser, sa main contre ma taille, la première fois, sa peau contre la mienne, le tour de garde sur le toit où ça avait été comme une évidence, que je l'aimais. Puis la bascule, les jumeaux cinglés, l'abus, la perte de confiance... La suite, on la connaissait bien assez.

« Je pensais que c'était fini, que cette petite voix qui me rend dingue était partie mais non, elle a juste remplacé la présence d'Aindreas... Je peux pas vivre sans lui, mais il peut pas s'imaginer à quel point c'est vrai, je fais juste erreur sur erreur et je n'arrive même plus à lui parler... Il se dit sûrement que je suis folle et que de toute façon, une fille suicidaire vaut pas grand chose... Il devrait se trouver une meilleure copine... Enfin, on a jamais été... ensemble... A quoi bon rester avec la nouvelle salope de l'école quand des filles saines et de bonnes familles pullulent ici ? S'il était amoureux... J'ai fait la pire erreur de ma vie en le perdant.... Parce que je ne sais même pas comment le récupérer, comment me faire pardonner, je me dis que c'est impossible, qu'il ne voudra plus jamais de moi... Je mérite peut-être d'être punie. »


Je relevai la tête vers lui, sans sourire, j'avais pitié de moi-même.

« Et toi... ? Tu penses que je suis folle ? Tu sais les fous chez les moldus, les gens qui entendent des voix... On les enferme derrière des barreaux ou dans des pièces blanches et vides, on leur fait la morale et on les bourre de médocs', on leur parle comme à des gosses en manque d'affection. Je suis en manque d'affection, en manque d'amour... J'ai besoin d'épaules sur lesquelles me reposer. Je suis faible et mon Irlandais me l'a assez dit, que je devrais arrêter de m'apitoyer sur mon sort, que si je suis encore là c'est que je veux vivre et que le suicide c'est pour les lâches. Moi... Je veux juste trouver quelqu'un pour marcher à ses côtés... Et je voulais tellement que ce soit lui... »
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MessageSujet: Re: La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian   La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian Icon_minitimeSam 27 Juil - 23:13

Les bras bien serrés autour de la taille d’Alecia, son cœur battant tout près du sien, ses lèvres effleurant délicatement la peau fine et délicate, le Gallois savait qu’il n’était peut-être pas à sa place. C’était une étreinte intime qu’ils partageaient là, une étreinte qui aurait très bien pu rappeler celle d’un couple d’amoureux.  Et ils l’avaient été. Durant ces quelques heures où la poussière et les débris avaient été les témoins de leurs baisers et de leurs ébats, il l’avait aimé.  Et quelque chose lui disait qu’elle aussi s’était abandonnée à lui. Mais ces heures de tendresse et de fusion étaient passées. Ce qu’il en restait était tout aussi beau. Un lien inégalé, que seuls les instants de passion avaient pu tisser. Sans eux, rien de tout cela ne serait arrivé. Ni un cœur brisé. Ni une amitié sincère. Pas qu’Ian était heureux de voir la blonde dans un tel état de détresse. Au contraire, il aurait tout fait pour chasser la misère qui hantait l’âme de son amie. Mais maintenant qu’elle faisait partie de sa vie, il voulait qu’elle y reste.

Il ne s’attendait à rien de la part de son amie. Peu importe ce qu’elle décidait de faire. Quelle reste silencieuse, qu’elle pleure, qu’elle se presse contre lui ou même qu’elle parle. Il serait là pour elle. Tout ce qu’il cherchait à faire, c’était d’être disponible. Pour ne pas qu’elle se sente seule, pour qu’elle sache qu’elle n’avait pas à avoir peur de la tempête quand il était là pour la couver. C’est donc toujours dans le même silence apaisant que le noiraud continuait de caresser la tête et la nuque de la Ceart. Ses doigts entre ses mèches, sa paume massant sa peau chaude. Pas question de combler le silence de blabla inutile et de distractions. Tout était naturel, entre eux. C’était fluide, simple.  Et c’est dans cette humeur que les mots de la jeune femme vinrent fendre le silence. Sa voix s’était adoucie, son ton s’était calmé malgré les sanglots qui faisaient encore frémir sa gorge. Le Nihm ne dit rien, fixant simplement son regard azuré dans le sien, son pouce effleurant à présent le trait défini de sa joue. Il n’allait pas l’interrompre. Il n’allait pas dire un mot. C’était à son tour de parler, de déverser sur lui tout ce qu’elle avait sur le cœur. Il était prêt.

La douleur humaine prenait plusieurs formes. Parfois elle était évidente, acide, cinglante, bruyante comme des cris de rage, violente comme un coup de pied envoyé en plein ventre. Mais la pire, c’était la silencieuse. L’insidieuse, celle qui se faufile, qui s’insère sans que l’on s’en rende vraiment compte. Celle qi gruge, lentement mais sûrement, jusqu’à l’os, jusqu’à la moelle. Celle qui irrite et qui agace jusqu’à rendre complètement fou. C’était celle-là qui s’était emparée sans merci de la jeune Anglaise et qui lui rendait la vie dure, un peu plus à chaque jour. Et plus elle parlait, plus il sentait que son mal-être était profond et cruel et que cela prendrait bien plus que des mots doux pour l’aider à s’en sortir.  Il sentait l’émotion, il la sentait presque supplier, alors qu’elle lui expliquait sa situation. Comme si elle lui demandait de l’aider, de venir à sa rescousse, de la sauver de cet enfer qui devenait, bien malheureusement, une chose quotidienne. C’était quelque chose que de vivre avec un fardeau qui nous est imposé. Mais quand ce poids ne vient de personne d’autre que de nous, de nos propres chimères, et que l’on peine à s’en débarrasser, c’est pire encore. C’est écraser la seule personne sur qui on peut toujours vraiment compter.

Le monologue d’Alecia pris fin sur une note qu’il trouva sincèrement bien sombre. C’était à lui de parler, maintenant.  Émettre son opinion dans des cas comme ceux-là, ça n’était jamais facile. Il voulait qu’elle comprenne, il voulait qu’elle le sente sincère et il voulait surtout qu’elle ne prenne pas offense à ses mots. Parce que tout ce qu’il voulait pour elle, c’était son bien.  


« Non, t’es pas folle.  Mais je pense que tu as besoin d’aide parce que tu n’es peut-être pas tout à fait apte à assumer tes sentiments. Surtout, je pense que le plus beau cadeau que tu pourrais te faire, c’est d’apprendre à t’aimer toi-même. Car ce n’est qu’en voyant ta propre valeur que tu seras capable d’aimer les autres adéquatement. Il faut que tu réalises que tu es un trésor, une perle, et que la seule personne qui sera toujours là pour toi et qui, hors de tout doute, ne te laissera jamais tomber, c’est toi. Mais pour ça, il faut que tu te donnes une chance, il faut que tu te laisses croire  à tout ce que tu as à offrir. Je comprends que tu l’aimes, je comprends que tu veux bâtir une vie avec lui. Un jour, j’aimerais trouver quelqu’un, aussi. Mais il faut que tu te mettes de l’avant et que tu vois que la priorité, c’est toi, pas les autres. Ta vie, c’est la tienne. Les gens que tu choisis pour t’entourer sont là pour la rendre plus facile, mais ils ne la contrôlent pas. Ta vie, elle est entre tes mains. Rien qu’à toi. »

Il lui sourit, doucement, le ton doux de sa voix s’éteignant en même temps.

Crois-moi, j’t’en prie.
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MessageSujet: Re: La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian   La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian Icon_minitimeSam 3 Aoû - 11:29

C'est dans ces instants que l'on prend sans doute conscience de la violence qui nous meurtri, qui nous fait mourir à petits feux. De l'importance de la confiance en soi ou de la présence de nos amis, quand proches il n'y a plus. Monologue pour monologue j'écoutai la voix du brun, ses mots, doux, chaleureux, rassurants qui me donnaient du baume au cœur, car il n'y avait que ça, cet homme, si précieux, si prévenant, armé de patience devant une jeune femme comme moi qui partait en vrille à tous vas. Il avait su trouver les gestes, puis les mots, sans que cela ne s'arrête et à ce contact mon cœur battait plus vite et plus fort, me faisant me sentir pleinement vivante, pas juste comme un corps desséché qui attend de pourrir au soleil. Si un effort était fait, puis d'autres, peut-être que c'est tout le navire qui referait surface. Je voulais me donner cette chance, cette chance infime, pour recoller les morceaux, avec Cassie et lui dire combien j'étais désolée de l'avoir jugée pour son erreur, que si elle était tombée dans les bras de Fearg, peut-être y avait-il une bonne raison, pas forcément une mauvaise, que n'étant sûre de rien je ne pouvais me mettre en travers de son chemin tout en gardant un œil sur elle pour la protéger. Avec Aindreas, pour être honnête avec lui, mettre enfin les choses à plat et ne pas jouer sur la faiblesse pour qu'il ne me prenne plus en pitié, lui dire que malgré ce que j'avais pu faire ou penser, mes sentiments n'allaient qu'à lui et qu'à lui seul, que si je commettais encore quelques bêtises, il ne devait pas se dire que c'est contre lui car au contraire il était toute ma vie. Me faire pardonner d'Ian pour me montrer ainsi à lui et ne pas être plus forte face à mon attirance pour lui, à des désirs qui trahissent le besoin de sentir la peau d'un homme contre la mienne. Qui aurait pu m'en vouloir sans raisons après tout ? Ian restait Ian, les filles tombaient à raison comme des mouches devant lui qui, seul, représentait le chevalier de toutes les filles de cette école. Comme une sorte de fantasme mort-né dont on sait que tôt ou tard on devra s'en séparer, à regrets pour beaucoup. Ces filles qui ne tombent pas dans les filets de l'amour ont parfois bien de la chance, car elles échappent à des situations bien compliquées. Si ma vie m'appartenait autant, je n'y réfléchirais pas à deux fois et cesserait de lutter pour ne pas aggraver les choses, même si dans ce cas, personne ne saurait jamais, puisque personne ne verrait.

« Si tout ça n'était pas aussi compliqué, j'aurai tant aimé que tu m'embrasses et me serre dans tes bras encore une fois. »


Mais ce n'était tout bonnement pas possible, lui comme moi le savions très bien. C'était ma raison et ma culpabilité face à mes désirs et à un besoin. Car si mon corps quémandait le sien et que ses paroles me rendaient d'autant plus confiance, je ne pouvais décemment pas franchir la limite une seconde fois. Mais les filles qui peuvent coucher à droite et à gauche sont-elles plus enviables dans ce cas ? Je n'en savais rien et ne préférais pas devenir comme elles. Si juste cette fois on m'avait donné la chance de faire ce que je voulais sans en subir les conséquences, la liste d'actions aurait été fort longue. J'avais été jusque là une étoile mourante, finalement accueillie par un ciel au cœur trop grand qui encore aujourd'hui voulait bien faire et écarter les nuages de mon sillage pour que je brille de nouveau et de plus belle. La métaphore, aussi magnifique soit-elle, n'était plus très loin de la vérité en fin de compte. J'attendais juste, à travers ce ciel, que mon astre me revienne. Et je n'avais plus les mots pour lui répondre, ne savait quoi faire, car tout semblait s'être évanoui pour me laisser apaisée, calme, comme si tout cela suffisait à faire taire ma frustration. J'avais hâte que le sommeil me guette, pour m'éviter d'avoir à le demander lui, contre moi, plus fort, plus intimement, et de n'avoir peur que mon ombre ne se jette sur moi pour me punir. Même si tout cela semblait bien lointain, la douleur, la culpabilité, car il était temps d'assumer mes actes. L'honnêteté, à savoir dire à Aindreas que je ne regrettais pas d'avoir partagé le lit d'Ian, allait sûrement me coûter cher, mais je ne tenais pas à être une énième menteuse.

Je rendis son sourire à Ian, qui était si proche, trop pour que mon cœur ne batte normalement, pour que ma peau ne frissonne sous ses caresses. Tout ça était bien naturel, entre envie, reconnaissance et surtout confiance. Car je savais qu'entre tous, Ian ne me décevrait jamais, dans chacun de ses actes il respirait la sécurité. Serait alors d'autant plus trahir sa confiance que de lui dire qu'encore maintenant il continuait à me faire un effet étrange et exaltant ? Qu'il était le seul à avoir compris, à avoir tout compris et à avoir su réagir ? Un bouton, puis un autre au col de sa chemise noire pour y engouffrer mes doigts sans plus d'insistance, juste pour saisir sa chaleur et la sentir se répartir au bout de mes doigts jusque dans mon poignet. Pour que d'heureux souvenirs refassent surface, pour y goûter une fois encore, en pensées, en frissons. Je déposai un baiser au coin de ses grandes lèvres, entre innocence et avidité pour enfin me reposer contre son épaule. J'allais mieux, beaucoup mieux, sans que la chose ne s'explique vraiment.

Parfois il suffisait d'un rien pour sortir la tête de l'eau.


« Merci. »
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Ian Bale
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Ian Bale
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MessageSujet: Re: La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian   La maladie, le manque, la crise, le sauveur. | PV Ian Icon_minitimeLun 19 Aoû - 1:08

Le silence était revenu s’imposer entre eux. Présent, puissant, indéniable. Mais cette fois, contrairement à un peu plus tôt, ce calme était absolument pur et paisible. Il était à la fois plein de sérénité et d’apaisement et complètement vide d’arrière-pensée et de malice. Ils étaient ensemble, muets et complètement satisfaits de la présence l’un de l’autre. Même si initialement c’était parce qu’elle recherchait du réconfort que le grand noiraud était allé la rejoindre à sa chambre – ou du moins parce qu’il l’avait senti – lui aussi était venu cueillir quelque chose à cette étreinte douce. Il était venu chercher la stabilité d’un esprit concentré, d’une psyché calmée. Il était venu se frotter à cette caresse sans mot qui enveloppait son corps et qui, pour l’espace d’un instant, posait son baume chaleureux sur son corps et son âme. Bien sûr qu’il préférait voir un sourire orner les lèvres rosées de la blonde, mais il n’aurait pas échangé cet instant, ce moment, pour rien au monde. Cette seconde, cette minute, cette heure était parfait. Parfaite dans ses défauts et ses tortures.

Les paroles de l’Anglaise, bien qu’infiniment délicates, résonnèrent sans merci contre ses tympans et sa tête. Amertume de remords passés main loin d’être oubliés. Ses lèvres avaient été délicieuses, son corps ondulant, incontrôlable, sous les caresses précises et presque cruelles de ses doigts, de sa langue. Ses lèvres enlacées fiévreusement aux siennes. Il ne voulait jamais l’oublier, ne pourrait jamais l’oublier. Mais surtout plus encore que cette envie pulsionnelle qui possédait son bas-ventre, qui enflammait chaque fibre de son corps, il voulait qu’Alecia soit heureuse. Il voulait l’entendre rire, la voir sourire, percevoir au creux de ses prunelles cette lueur de joie et de bien-être. Et ça, il savait qu’il ne pouvait pas lui offrir. Temporairement, peut-être, et certainement amicalement, mais la Ceart était surtout avide d’amour. Et bien qu’il se savait capable de lui donner cette impression l’espace de quelques heures, ça ne serait que passager. Le vrai amour, avec un grand A, ça restait quelque chose de terriblement obscur pour le jeune homme. Un territoire inconnu et effrayant. Il ne s’y était jamais aventuré et franchement, pour l’instant, il n’en avait pas envie. Parce que quelque chose lui disait qu’il n’était pas prêt à assumer ce qu’il y trouverait.    Le regard d’azur du Gallois se plongea dans celui de son amie, le bout de ses grands doigts caressant la courbe délicate mais définie de sa mâchoire.


 « Je sais. Et crois-moi, j’aurais voulu te l’offrir. »

Pas de mais, pas de morale. Elle le savait mieux encore que lui. L’heure était au repos, ils étaient tous les deux complètement épuisés. Le calme après la tempête. Un souffle frais et profond. Tout avait été dit et redit. Maintenant, il était temps de se taire, de se retrouver, soi et l’autre. La blonde glissa ses doigts contre les boutons de la chemise du Nihm, en fit sauter deux, l’électrisant de son toucher, de ses ongles.  Ian se mordit l’intérieur de la joue, retenue oblige. Car autant il était incroyablement facile pour le Gallois de céder à ses envies charnelles lorsqu’il était en charmante compagnie, autant y résister était difficile. Parce que ça ne lui arrivait presque jamais. Au moins il avait suffisamment de respect et d’affection pour Alecia pour ne pas insister. Ça n’était pas sa place, un point c’est tout. Le silence persista, vint s’étendre jusqu’à ses membres. Puis d’une voix douce et calme, il confirma celui-ci alors que ses yeux peinaient à rester ouverts.

 « Je dors avec toi cette nuit, si tu veux… Et je t’avoue que l’idée m’enchante pas mal aussi. »

Il attendit tout juste l’accord de son amie pour se glisser sous les draps, encore tout habillé. Valait mieux ne pas tenter le diable plus que ça n’était déjà le cas. Il regarda la demoiselle dans les yeux et, d’un clin d’œil, il l’invita à venir le rejoindre. Une promesse silencieuse d’être sage. De la serrer, mais pas trop fort. De l’embrasser, mais seulement sur la joue, dans le cou. De l’aimer, comme un ami saurait le faire.
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