RPG Feuille de personnage Age: 19 Niveau: 1e année Cognita Baguette Magique: Noyer noir, cheveu de vélane
Sujet: Shopping et fête à la grenouille Mer 19 Juin - 7:18
Spoiler:
Soundtrack :
Franchement, elles étaient un peu nulles, les boutiques de Stornoway.
A part des épiceries, des boutiques d'ingrédients pour potions, d'accessoires de Quidditch, une animalerie, quelques antiquaires, libraires et boutiques de vêtements ringards, il y avait de quoi périr d'un ennui mortel, si on recherchait un peu plus que le strict minimum.
Où étaient donc les vitrines de vêtements de luxe qui faisaient briller ses yeux de mille étoiles ? Où étaient les magasins à plusieurs étages remplis de chaussures et de sacs à main présentés sur des coussins, ou sous des cloches de verre comme des œuvres d'art ? Ces parfumeries, ces bijouteries où l'on vous traitait comme une princesse aussitôt que vous y posiez votre premier pas délicat ? Les fleuristes aux parfums embaumants qui vous transportaient dans un monde féérique lorsque vous vous laissiez aller à humer leurs couronnes de roses ? Pas même une pâtisserie française à l'horizon, avec ses viennoiseries, ses macarons de toutes les couleurs, ses odeurs de pâte chaude, et ses cafés gourmands.
Non, décidément, Stornoway n'était rien d'autre que ça : un village de ploucs, de ringards.
Comment quelqu'un de se raffiné qu'elle pourrait-elle s'y épanouir sans risquer d'être contaminée par la médiocrité qui l'entoure ?
Et pour couronner le tout, il pleuvait.
Des torrents. Une averse diluvienne, qui vous obligeait à bondir comme un cabri en faisant des grands pas précipités, si vous ne vouliez pas que l'eau vous rentre dans les chaussures. Les quelques villageois qui passaient par là, soit par obligation, soit parce que la météo du Nord des îles Britanniques n'avait rien d'extraordinaire pour eux, filaient rapidement, couverts d'une capuche, d'un parapluie, ou même d'un sort d'imperméabilité.
Marlene, quant à elle, avait opté pour un exemplaire de la Gazette du Sorcier, qu'elle tenait comme une dérisoire protection au dessus de sa tête, alors qu'elle courait dans les rues de Stornoway, jusqu'à ce qu'elle trouve enfin refuge sous le porche de la boutique d'ingrédients magiques.
Vêtue d'un manteau long blanc, d'un chapeau tambourin et de bottines de la même couleur, on voyait dépasser le bas de sa robe jaune pâle à poids blancs.
Aussitôt au sec, elle sortit d'une de ses poches un mouchoir en tissu, qu'elle utilisa pour retirer les petites perles de boue qui s'étaient agglomérées sur ses bottines, puis, d'un air dégoûté, jeta celui-ci au loin.
Elle se recoiffa rapidement dans le reflet de la vitrine, puis entra.
Une douce chaleur régnait dans la boutique de potion magique, d'autant plus appréciable que le temps à l'extérieur était d'une tristesse à mourir. L'endroit était confiné, les rayons étroits et chargés de toutes sortes d'ingrédients, de nécessaires à potion, et de chaudrons de toute formes et toutes tailles. Un mélange contradictoire de parfums venait lui chatouiller les narines.
Elle savait exactement ce qu'il lui fallait. Et il ne fallait pas perdre de temps, auquel cas elle deviendrait vite suspecte.
Marlene profita de la présence d'une femme obèse, qui représentait alors une aubaine, pour se glisser derrière elle. D'un mouvement sûr et rapide, elle attrapa une pleine poignée polygonum, qu'elle enfouit furtivement dans l'une de ses poches. Discrètement, le cœur palpitant, elle changea de rayon, en prenant bien garde à ne pas être visible depuis le comptoir. Elle attrapa dans un pot qui dégageait une volute de fumée froide, une rate de corbeau encore fraîche. Elle attrapa un second mouchoir en tissus dans son autre poche, emballa son larcin, et le glissa au fin fond de la poche de son manteau.
Elle continua sa petite comédie, se composant une expression naturelle, avant de s'approcher du comptoir.
"Bonjour madame, je vais vous prendre 150g de racines d'asphodèle, s'il vous plaît. Et ça, aussi," ajouta-t-elle en désignant un petit sachet préparation d'un mélange d'herbes de l'Equateur. "Et il me faudra un petit sac."
Quelques minutes après, elle avait payé son dû (enfin, une partie en tout cas) et, alors qu'elle sortait pour se retrouver sous le porche de la boutique, son petit sac au bras, elle faillit entrer en collision avec une personne qui était plantée là, sur son passage, et qu'elle n'avait pas vue venir.