Depuis un bon quart d’heure, elle errait au premier étage sans croiser âme qui vive. Elle jura entre ses dents, en autrichien comme de coutume, en maudissant ces couloirs qui ne cessaient de changer de position. Inès avait déjà, en temps normal, une forte tendance à se retrouver sans savoir comment à un autre endroit que celui qu’elle cherchait, mais là, elle aurait mis sa main au feu que l’architecte de l’université avait dessiné cet étage dans le but sadique et avoué de perdre les étudiants.
Elle soupira, s’arrêta un instant de marcher et s’adossa au mur. Pourquoi diable fallait-il que le matin où son cours de psychomagie avait été annulé, elle décide de se lancer seule dans l’exploration du premier étage, à la recherche d’une salle de travaux pratiques ? Elle secoua la tête, navrée par elle-même. Bien sûr que l’entraînement régulier aux sortilèges de défense était nécessaire. Surtout si Friedrich avait besoin d’elle quand elle retournerait en Suisse, juste avant la rentrée. Mais quelle idée d’y aller en TALONS HAUTS ! Pestant de plus belle, faisant fuir les occupants des tableaux accrochés au mur, horrifiés par ses jurons, elle retira ses escarpins et les laissa tomber à terre avec fracas. La jeune femme gémit en constatant l’état de ses pieds, lança un rapide sortilège de Coussinage pour les remettre d’aplomb, et resta un moment à rêver devant sa baguette. La fine tige de bois noir était vraiment superbe. Lisse et droite, sans aspérité ou défaut d’aucune sorte, et l’énergie qui s’en dégageait était… littéralement fascinante. Elle avait presque davantage utilisé la magie en deux semaines, depuis son acquisition, que durant toutes ses années d’études au collège Anna Göldin.
Un sourire lumineux s’était épanoui sur son visage tandis que ces réflexions tourbillonnaient dans son esprit. Se baissant, elle ramassa ses chaussures et se remit en marche, de meilleure humeur. Bonne humeur qui ne tarda pas à tourner au vinaigre, cependant, après dix minutes d’errance supplémentaires. Excédée, Inès s’arrêta net, en plein milieu du couloir, et hurla sa détresse. « VERDAAAAAAAAAAAMT !!! N’y-a-t-il vraiment aucune logique dans l’architecture de cette bâtisse moisie ?! » Furieuse, les poings serrés, elle reprit son errance, à grands pas, le visage cramoisi de colère. La jeune autrichienne ne regardait même plus devant elle (à quoi bon ? De toute façon il n’y avait rien à voir, qu’une succession de % @$£ ! couloirs qui se ressemblaient tous !), courant presque… jusqu’au moment où elle eut la désagréable impression de passer sous une douche froide.
Un cri de rage franchit les lèvres pâles d’Inès. « SCHEIßE ! QUI a eu l’idée saugrenue de placer de l’eau glacée dans cet imbécile de couloir ?! » Deux yeux bleus emplis d’une fureur glaciale décollèrent du sol pour se poser sur une forme diaphane, transparente, à visage humain… Un visage féminin et fantômatique tordu par une fureur égale à celle de l’Autrichienne. « Vous, là ! A-t-on idée de rentrer dans les gens comme ça ?! Ce n’est pas d’être immatérielle et habillée avec un vieux chiffon qui vous donne le droit de me geler sur place, à ce que je sache !!! »
L’article du règlement spécifiant qu’insulter les fantômes était strictement défendu s’était mystérieusement évaporé dans l’esprit d’Inès. Elle avait pourtant étudié ce règlement avec énormément d’attention avant de s’inscrire, mais… après tout, depuis quand se souciait-elle des limites imposées ? Le spectre était là, l’avait dérangée, et allait payer pour tous les autres. La transparente jeune femme répliqua par une litanie de mots acerbes parmi lesquels on pouvait entendre « gourgandine », « irrespect », « règlement », ce qui eut le don d’énerver Inès encore plus. « Gourgandine ? Moi ?! Tu t’es vue, espèce de vieux plumeau ? Tu ressembles à une autruche décatie ! Et encore ! Heureusement que tu n’as plus de corps et plus d’odeur ! Le moisi devait empester à des kilomètres quand tu te promenais ! Concombre en lévitation, va ! » La jeune femme était écarlate de fureur. Et visiblement, son spectral homologue le lui rendait bien, les pommettes presque grises.
« Jeune femme, j’espère que vous savez à qui vous parlez ? Ma tenue ne regarde personne, pas plus que l’aspect physique que j’ai pu avoir de mon vivant ! - Si ! ça me regarde, moi ! Parce que quitte à être sauvagement douchée, j’aurais préféré l’être par une belle femme avec un minimum de classe ! Pas attifée comme un as de pique avec un poireau à la place des cheveux ! Morue transparente ! »
Inès n’en pouvait plus. Elle était atrocement frustrée de ne pas pouvoir frapper le fantôme, pour passer ses nerfs et évacuer toute cette tension. Elle était PERDUE ! Perdue dans un couloir, VERDAMMT ! Dans un couloir d’à peine deux mètres de large ! Sans sortie possible ! Un vertige la prit, nécessitant un appui contre le mur. Un regard noir empreint d’une colère froide se posa sur le fantôme. « Qu’est-ce que tu attends ?! Dégage ! Je n’ai pas besoin d’un volatile à visage de guenon dans un moment pareil ! Va congeler quelqu’un d’autre ! »
Elle suivit des yeux la spectrale créature qui s’éloignait, un profond mépris peint sur son visage diaphane, probablement en route pour aller rapporter au directeur le comportement inadmissible de l’une de ses élèves. Les doigts fins et pâles de la jeune fille se posèrent sur son front où perlaient déjà quelques gouttes de sueur. Ses chaussures commençaient doucement à glisser de son autre main, moite. Un gémissement franchit ses lèvres, mêlant la détresse à la rage. « Donnerwetter, quelle galère… »
Frappant puérilement du poing contre le mur, retenant un « ouille » suite à cette stupidité, elle s’apprêtait à repartir, lorsqu’une silhouette se profila au bout du couloir. Une grande silhouette vaguement familière. Mais pour l’heure, la familiarité ne comptait pas. Tout ce qui importait, c’était qu’elle venait de voir là quelqu’un capable de la tirer d’affaire. De la sortir de ce couloir horriblement étroit et étouffant. Abandonnant ses chaussures dans un nouveau fracas, Inès se dirigea à grands pas vers l’ombre géante, courant presque, jusqu’à buter contre le torse de son providentiel visiteur. Elle ne prit même pas la peine d’essayer de le reconnaître, lui souhaitant la bienvenue par un :
« Ne me dis pas que tu es perdu aussi, ou je vais hurler ! »
Finn St-James
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Messages : 206 Réputation : 8 Date de naissance : 23/09/1959 Nationalité : Aide-cuistot au Régal de Merlin
C’est en sortant d’un cours de sortilèges de défense où Sherrington avait été particulièrement exécrable que Finn, déambulant dans les couloirs, se dirigeant nonchalamment vers son prochaine cours, fut tiré de sa rêverie par des bruits inusité. Décidément, St. Barnaby était loin d’être de tout repos si, l’après-midi à peine entamé, fusaient déjà les insultes les plus inventives que le rouquin ait jamais entendu. Il s’approcha sans faire de bruit, curieux de découvrir l’identité de l’insulteur et de l’insulté, mais sans pour autant attirer leur attention et être mêler malgré lui à la situation. Il était certain, se disait-il tout en parcourant rapidement les longs couloirs de pierres grises, d’avoir à faire avec une histoire de cœur brisé, de trahison quelconque ou de désaccord lors d’un travail d’équipe, les sources les plus courantes de conflits au sein de l’établissement. Il resta donc quelques instants éberlué devant l’étrangeté de la situation quand, tournant l’angle que formait le corridor, se révéla à ses yeux la source de tous les éclats verbaux. Merlin l’emporte, c’était loin de ce à quoi il s’était attenu!
Il reconnu tout d’abord Inès, gesticulant, s’époumonant, rouge tomate, plus énervée qu’il ne l’avait encore jamais vue. Puis il aperçu Lunenberg. Oh-oh. Ce n’était pas bon ça, pas bon du tout… En tant qu’élève relativement studieux et assidus, il était plus que conscient du règlement qui interdisait formellement aux étudiants d’insulter un fantôme. Il savait que par le passé, certains avait fait les idiots et une véritable «guerre» entre humain et spectre avait été déclarée au grand damne de la direction, mais jamais au grand jamais il n’aurait pensé que depuis que ça c’était régler, quelqu’un se permettrait de recommencer de la sorte. Surtout pas Inès!
Toujours à l’abri des regards, mais positionné afin d’avoir une vue impénétrable sur la scène, Finn vit la situation dégénérée, Inès s’effondra contre le mur alors que Lunenberg s’enfuyait au loin. Nom d’une bertie crochue, il fallait agir vite! Et Inès qui avait l’air de plus en plus mal, la mine ravagée par une émotion à mi-chemin entre la rage noir et l’exténuement… Il ne pouvait pas l’abandonner là, franchement! «Ta grandeur d’âme te perdra, roux sans cervelle, ne t’étais-tu pas promis de ne plus jamais venir en aide aux demoiselles en détresse?». Finn jura dans sa barbe. La petite voix dans sa tête n’avait que trop raison. Il repensa à cet épisode, avec Bétris saoule morte, où, tentant de lui venir en aide, ils étaient plutôt passés à deux doigts de la mort par sa faute… Mais Inès n’était pas saoule morte, simplement un peu énervée, voilà tout… Et c’était plus fort que lui, il ne pouvait l’abandonner là toute seule. Il fit un pas vers l’avant tranquillement, de manière à ne pas apeurer la jeune fille et l’énerver plus qu’elle ne l’était déjà.
« Ne me dis pas que tu es perdu aussi, ou je vais hurler ! »
Eh ben! Quel accueil! Dans le genre, il avait déjà vu mieux, surtout quand il venait avec les intentions les plus nobles qui soient…
«Ça va Inès? Je… je ne voudrais pas t’alerter plus qu’il ne le faut, mais tu ferais bien de décamper d’ici le plus vite possible : Lunenberg est la pire des ratoureuse et des soupe au lait, elle est sûrement déjà entrain de tout bavasser à Stark ou à Sherrington et ils vont venir te botter les fesses.»
Le roux marqua une pause pendant quelques instant, laissant à l’autrichienne le temps de reprendre son souffle et de mettre de l’ordre dans son esprit.
«Je connais un passage secret proche d’ici, qui permet de quitter le labyrinthe des couloirs… Tu veux que je te montre la route?»
Il lui tendit la main pour l’aider à se relever tant bien que mal, puis, en vrai gentleman ajouta : «Si tu veux, je peux tenir tes souliers s’il te font mal…»
Franchement, le roux, tu arrêtes de jouer les chevaliers servant? Dans quoi tes aller te foutre encore?
[hj: désolé d'avoir pris tout ce temps pour un RP si moche et rikiki... et même pas corrigé! Je mérite presque d'être scalpé... Ps: je suis ÉPOUSTOUFFLÉ par l'awesomeness de t'es insultes... tu me donne un cours pour en trouver des aussi cool *_*?]
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Sujet: Re: Maudits couloirs ! [PV Finn] Mer 17 Oct - 14:20
Finn. La grande ombre qu’elle avait vue s’approcher comme s’il s’agissait du Messie ressuscité était donc ce grand roux de Finn. Elle le regarda s’approcher, un peu hagarde, les cheveux défaits, la chemise de travers, les joues encore rouges de colère frustrée et de – oui, il fallait bien l’avouer – de panique. Perdue. Ce seul mot suffisait à faire bouillonner son sang espagnol et à annihiler toute rationalité germanique. Plus rien n’existait sinon l’angoisse, l’enfermement, l’impossibilité de se rendre ou elle voulait. Elle en aurait hurlé de rage. Ou plutôt, elle hurlait de rage. Le conditionnel n’existait pas chez Inès. Elle avait envie de hurler, elle hurlait. Point. Elle était de mauvaise humeur, elle le faisait savoir. D’où sa vive réaction à l’arrivée de Finn, qui, à en juger par le temps d’arrêt qu’il avait marqué, avait dû le surprendre. Sans se formaliser, elle l’écouta prendre la parole, tentant de retrouver un rythme cardiaque normal.
«Ça va Inès? Je… je ne voudrais pas t’alerter plus qu’il ne le faut, mais tu ferais bien de décamper d’ici le plus vite possible : Lunenberg est la pire des ratoureuse et des soupe au lait, elle est sûrement déjà en train de tout bavasser à Stark ou à Sherrington et ils vont venir te botter les fesses.»
Elle leva les yeux au ciel. Le règlement. Mais qu’avait-elle à fiche du règlement dans un moment pareil, Donnerwetter !
« Ai-je l’air d’aller bien, Finn ? Je me suis perdue. Je déteste être perdue. Et le cornichon sur pattes n’a rien fait pour arranger la situation. Qu’elle aille pleurer dans les jupes des directeurs, je m’en moque. Elle l’a cherché. »
Inès haussa les épaules, parfaitement désabusée. L’altercation avec Lunenberg avait déjà quitté son esprit, n’y ayant d’ailleurs jamais occupé de place réelle. Elle n’avait fait, comme d’habitude, qu’exprimer ce qu’elle était, ce qu’elle voulait, et ce qu’elle refusait. Or, elle défendait à quiconque de la bousculer. C’était parfaitement inadmissible, surtout quand elle était perdue. Un des mots prononcés par Finn se fraya cependant un chemin dans son cerveau surchauffé par la panique.
« Décamper d’ici »
Elle ne s’était donc pas trompée. Finn était bien l’homme de la situation, capable de la tirer de là. Un mince sourire adressé au garçon le récompensa de cette bonne parole.
«Je connais un passage secret proche d’ici, qui permet de quitter le labyrinthe des couloirs… Tu veux que je te montre la route?»
Le sourire s’élargit.
« Je ne demande que ça. Je pourrais, bien sûr, librement décider de faire la sieste par terre, sur le sol dur et poussiéreux d’un étroit couloir perdu au fin fond d’un bâtiment vétuste, mais il se trouve que mon libre arbitre a choisi la solution que tu proposes, Finn. »
Le sourire s’était fait taquin, accompagnant le retour de l’ironie qui caractérisait la jeune femme. Apercevant une main tendue, elle la saisit sans autre forme de procès, s’y accrocha fermement et se retrouva debout sur ses pieds nus. Pourtant, Inès ne lâchait pas la main de Finn, la serrant même un peu. Beaucoup. De toutes ses forces, en fait. Hors de question de laisser échapper une chance de retrouver l’extérieur, de retrouver un espace libre. Cette mésaventure aurait suffi à la vacciner pour longtemps des endroits confinés, si toutefois elle en avait eu besoin malgré la phobie qu’elle avait toujours eue de ce genre d’endroit.
Toujours accrochée au bras du grand roux, lui ayant fourré dans les mains ses chaussures à talons avant même qu’il ait pu finir la phrase où il lui proposait ce délicat service, la Sinsear marchait à petits pas, pour ne pas blesser ses pieds nus, et parce qu’elle devait, de toute façon, s’en remettre à Finn sur la direction à suivre.
Elle se serrait contre le jeune homme, comme pour l’empêcher de s’échapper. Elle serrait fort, certes, elle avait des ongles, potentiellement blessants, mais après tout, elle était au bras d’un géant roux. Il devait être assez robuste pour supporter ça. Et s’il ne l’était pas, il ne manquerait pas de le lui dire… Et après tout, s’il ne le disait pas, c’était son problème. Ces idées s’agitaient peut-être au fond de l’inconscient d’Inès, mais n’avaient jamais effleuré son esprit. L’esprit en question, lui, considérait seulement que c’était aux autres de réagir au comportement de l’Autrichienne, et non à elle de s’adapter.
« Que fais-tu par ici, si tu n’es pas perdu ? Tu connais bien cet étage ? Tu as cours ici ? Les couloirs changent de place, non ? L’architecte de cette école devait être un vrai tordu… »
Les questions fusaient tandis qu’ils avançaient à travers les couloirs. Elle avait envie de parler, et, par-dessus tout, besoin de parler. Besoin d’inonder Finn de paroles pour extérioriser sa panique.
Il y a avait tout de même quelque chose d’étrange. Ecoutant d’une oreille distraite les réponses de Finn, elle posait ses yeux bleus autour d’elle, sur les murs, les tableaux… Et le petit vieillard qui semblait la trouver de son goût, avec son chat, au coin du feu, lui avait bien fait cinq clins d’œil depuis qu’ils avaient commencé à marcher. Elle semblait lui plaire davantage chaque fois qu’elle passait devant lui… et cela devait bien faire une demi-douzaine de fois, maintenant. Six passages devant le même tableau. Au même endroit, sans doute possible. Inès tira sur le bras de Finn pour l’arrêter, lui fit faire volte-face et le fixa dans les yeux.
« Il me semblait t’avoir entendu dire que ton passage secret était tout proche, non ? Pourtant, nous marchons depuis dix minutes. Au bas mot.»
Un éclat s’allumait dans les prunelles bleues. L’explication avait intérêt à être convaincante. Et à arriver rapidement.
[HJ : Navrée pour ce MONSTRUEUX retard (deux mois ?! O_O), et ce RP, heu… pas très abouti. En espérant qu’il te plaira un peu tout de même !]
Finn St-James
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Sujet: Re: Maudits couloirs ! [PV Finn] Mer 21 Nov - 14:13
Le grand roux était perplexe. Plus que perplexe, même : confus et légèrement dépassé par les évènements. Inès l’avait abordé avec une telle force, une telle assurance, prenant aussitôt la tête de leur binôme, qu’il était resté complètement abasourdi. N’était-ce pas lui qui était supposé la sortir du pétrin? De toute évidence, cependant, la Sinsear était régnante. Il n’y avait rien de bien méchant dans son attitude, mais elle lui avait servi d’emblée la carte de l’ironie avec laquelle Finley avait toujours eut beaucoup de difficultés, son côté naïf le forçant à prendre naturellement les paroles des autres au premier degré. Elle lui avait ensuite fourré ses escarpins dans les mains avant même qu’il n’ait le temps de terminer son offre... Il s’en était emparé, un peu surpris et l’avait écouté se répandre en un flot intarissable de questions, s’empilant les unes sur les autres en une litanie qui semblait ne plus vouloir finir. Elle s’était d’ailleurs pendue à son bras avec une vigueur quasi-violente, allant jusqu’à le faire grimacer légèrement. Le roux était donc dans tous ses états, tentant de garder contenance et fierté face à la Sinsear, son orgueil lui dictant avec rigueur qu’il ne devait montrer à quel point elle l’intimidait. Il n’avait jamais été très à l’aise avec des gens aussi extravertie et certain d’eux-mêmes du genre d’Inès.
Il tenta donc vaillamment de lui tenir tête, répondant du mieux qu’il pouvait aux questions hétéroclites qu’elle lui posait (il n’était pas perdu, non, il avait simplement cours dans le coin et avait entendu du bruit… il connaissait bien car il aimait bien venir errer dans le coin quand il faisait de l’insomnie, ce qui arrivait plus souvent qu’autrement, surtout ces temps-ci, et puis…) , jusqu’à ce qu’il prenne soudainement conscience que, trop concentré à essayer de faire bonne impression et de ne pas bégayer devant sa compagne, il avait complètement oublié de regarder où il s’en allait et qu’il n’avait absolument pas la moindre petite idée de où ils pouvaient bien être rendu dans cette foutue école. Il dégluti avec difficulté, se retenant tant bien que mal de laisser transparaître la grimace qui ne demandait pas mieux que de naître sur son visage et cria mentalement un «putain de merde d’hypogriffe à deux têtes» qui retenti dans les moindres recoins de son esprit. Non, mais sincèrement, le roux, est-ce possible d’être plus pathétique que toi en ce moment? Prendre son courage à deux mains, se proposer en chevalier sauveur et puis, au moment où la demoiselle en détresse compte le plus sur vous, échouer lamentablement. Il était frustré et déçu de lui-même et ce, à un de ces point…! Bon, bon. Finn souffla un peu, ce n’était pas la fin du monde après tout, il y avait toujours moyen de garder la tête haute et, mieux encore, de régler son problème sans même qu’Inès n’ait le temps de s’en apercevoir, toute occupée qu’elle était à discuter pour de déstresser.
Première chose à faire, voir où ils en étaient. Il lança un regard aux alentours et constata que rien ne lui permettait de déduire s’il se trouvait dans l’aile nord ou sud du château, se dirigeaient-ils vers les salles de classes ou bien vers les anciens locaux abandonnés? Les murs de pierres étaient gris, il n’y avait aucune fenêtre, mais beaucoup de poussière. Comme partout dans le reste de l’université, quoi. Tout ça était charmant… Mis à par le tableau d’un vieil ivrogne occupé à boire au coin du feu, son chat sur les genoux et qui louchait de manière enamourée sur Inès, il n’y avait rien de bien particulier dans le coin. Génial. Mais quel bon endroit pour être perdu quand la seule personne à qui il aurait pu demander son chemin (deuxième chose à faire) était un vieux pervers alcoolique…
Voyant que ses première et deuxième choses à faire pour tenter de se sortir du pétrin s’étaient avérée des impasses, il fit la seule et unique chose à laquelle il pu penser : continuer de marcher tout droit devant lui. Bah, après tout, ce n’était pas du temps perdu, il finirait bien par déboucher sur un lieu qui lui rappellerait vaguement quelque chose et à ce moment là, il pourrait se repérer et puis, hop! Fin des soucis, le tour était joué, on était sauvé! Il avait habituellement (c'est-à-dire quand il n’était pas complètement déstabilisé par une autrichienne à la force tête) un sens de l’orientation pas mal du tout. Il finirait bien par trouver… Il méditait patiemment sur cette conclusion tout en écoutant et répondant distraitement à Inès, tentant de se rassurer lui-même plus qu’autre chose, quand il du se rendre à l’évidence. Ils déambulaient, et ce pour une bonne quatrième fois, devant le portrait du vieux poivrot libidineux. Misère! Cette fois-ci, Finn poussa un soupir totalement audible. Jetant un regard à la dérobée vers la jeune fille qui l’accompagnait, il s’avoua vaincu. Il n’y avait vraiment plus la moindre chance qu’Inès ne remarque pas qu’ils étaient encore plus perdus qu’avant…
« Il me semblait t’avoir entendu dire que ton passage secret était tout proche, non ? Pourtant, nous marchons depuis dix minutes. Au bas mot.»
« Quinze minutes, en fait…» Finn avait regardé sa montre pour vérifier à quel point il était dans le pétrin et la réponse s’était échappée de ses lèvres malgré lui. Voilà qui n’allait pas arranger la situation, grand roux stupide! Vite, trouver une excuse, une histoire, un jeu d’esprit, n’importe quoi pour garder la face tout en expliquant à la jolie jeune fille qui l’accompagnait pourquoi est-ce qu’ils tournaient en rond depuis précisément quinze minutes.
«J’ai euh… oublié de vraiment regarder où j’-»
Finn se tut subitement et ouvrit de grands yeux. Stop, on arrête. REWIND. Ce n’était pas du tout la tactique prévue. On avait dit « trouver une excuse», pas «dire la stupide vérité»…
«En fait, comme tu l’as dit toi-même, les couloirs changent de place tout seuls, ici. Je n’ai pas du faire suffisamment attention en cherchant le euh… passage secret et puis… ben maintenant tout à changé, c’est mélanger, et je n’arrive plus vraiment à trouver ce fichu passage…»
Bon. Ce n’était toujours pas vraiment ça, mais c’était tout de même plus concluant que la première tentative. Inès devrait se contenter de ça, malheureusement. Il s’excusa mentalement auprès d’elle, n’osant fixer son regard ailleurs que sur les pieds nus de l’autrichienne, redoutant sa réaction. Vite, vite, réfléchir à toute vitesse et trouver une alternative, une solution, car il sentait sans la voir la jeune fille bouillir littéralement sur place et son instinct lui hurlait de trouver quelque chose s’il tenait à la vie. Bien entendu, il dit la première chose qui lui vint en tête, ce qui, vraisemblablement, n’était pas la chose la plus brillante :
«Euh… on pourrait peut-être demander notre chemin à ce vieux pervers de tableau, s’il n’est pas trop saoul pour nous répondre? Continuant sur sa lancée, toute idiote qu’elle puisse être, il se tourna vers ledit tableau et lui adressa la parole d’un air circonspect : Excusez-moi…? EXCUSEZ-MOI! Euh... on est un peu… hum... perdu… pensez-vous pouvoir nous indiquez où nous nous trouvons, ou même le chemin vers le Grand Hall si possible, je-»
Finn s’arrêta soudainement, complètement figé sur place par le regard le plus dédaigneux et méchant qu’on lui eut servi. Ce vieux shnock devait avoir l’alcool qui lui montait à la tête, mais c’était comme si Finn venait de lui voler toutes ses bouteilles. Sentant le malaise grandir à pas de géant dans son ventre, le roux n’eut d’autre choix que de s’avouer vaincue et de s’en remettre à la brunette.
«Euh… tu veux essayer, toi? Il n’a pas l’air de trop m’aimer…»
Citation :
Okay, je poste ce rp en directe de mon cours de Philo, il t'est donc doublement dédier Je suis conscience que c'est long, c'est en retard et c'est pas du tout à la hauteur de ce que tu m'as pondu, m'en veux pas. Je dois te tirer mon chapeau pour ton précédent post. J'ai TELLEMENT ris en le lisant, c'était tout simplement délicieux. J'adore Inès et son caractère! <3