Étonnante baguette que tu possèdes là Edwige ! Regarde cette oeuvre d'art de vingt-sept centimètres de long, faite dans une vigne des plus admirable et, devine quoi, en son centre se trouve un crin de licorne magnifique. Pas de doute, avec ce type de baguette, il ne t'arrivera jamais rien de fâcheux !

Tu aurais pu avoir le rôle de la jolie jeune fille digne héritière d'une grande famille de Sang-pur, mais depuis ta naissance le monde entier s'acharne sur toi. Tu à bien un père et une mère quelque part, mais le peu de souvenir que tu gardes d'eux ne sont pas très réjouissant. Ta vie, tu l'as passée chez ton oncle, la seule personne assez folle pour tenir à toi et t'éduquer comme sa propre fille. Seulement tu ne le vois pas souvent, car il part régulièrement dans des contrées étranges à la recherche de créatures dangereuses.

Rentrer dans ta tête vas être une chose assez complexe petite Edwige. Pourquoi ? Parce que contrairement aux personnes ordinaire, tu es malade. Si pour toi c'est tout à fait normal d'avoir des conversations avec toi-même, pour les autres ça ne l'est absolument pas. En général on évite les personnes comme toi et c'est d'ailleurs ce que tes parents ont eu la bonne idée de faire en te laissant entre les mains d'un oncle fou qui cherche le danger dans des pays éloignés.
Ce n'est pas de ta faute si chaque matin tu te réveilles et commence à discuter avec tes amis ! Les autres ne te comprennent pas parce qu'ils ne sont pas comme toi.

Pourtant, derrière cette barrière que forme ta maladie se trouve une petite fille adorable, un peu timide certes, mais pas méchante ! Une gentille jeune fille qui a peur de l'obscurité et qui aurait tout fait pour ne pas être sorcière si elle avait eu le choix.

Tu ne te fais pas souvent d'amis à cause de ta différence et tu as tendance à te renfermer sur toi-même, aussi, dès que quelqu'un remarque ta présence et te parle, tu te mets à bégayer sottement en priant pour ne pas avoir l'air ridicule. Et au fur et à mesure du temps, tu t'es constituée une sorte de carapace. Tu fais de ton mieux pour avoir les meilleures notes possibles, ce qui est souvent payant, quitte à travailler en permanence et ne plus avoir de vie sociale.

Et c'est là qu’apparaît le problème. Tu t'enfermes à la bibliothèque, te plonge dans un livre énorme, tout ça pour ne plus avoir de contactes avec les autres êtres humains. Chaque situation devient difficile à gérer dans ta tête si bien que tu passes malheureusement pour une folle à lier.

Toi, tu es la petite princesse aux longs cheveux ondulés. Lorsque l'on te voit arriver quelque part, immédiatement on pense "regarde cette jolie fille, tu as vu comme elle a de beaux yeux". Ah ça oui ! Pour être beaux ils sont beaux tes yeux ! Deux majestueuses pupilles violettes qui fixent les personnes qu'elles croisent avec une touche de malice. De loin, on pourrait te prendre pour une petite fée et c'est vrai que tu en à l'air avec ton apparence frêle et cassable. Une petite brindille, un joli bourgeons... Ta peau, bien que pâle comme celle d'une morte est douce et sent toujours cette odeur rassurante de pèche que tu affectionnes tant. Ta poitrine, bien que cachée sous une dizaine de couche de vêtement est toujours là et c'est l'unique chose chez toi qui prouve que tu deviens une femme. Tes mains, longues et munies d'ongles toujours bien entretenus sont celle d'une virtuose du piano. Puis, tes jambes, bien que légèrement trop longues pour ta silhouette, te donnent un air flottant. Enfin, tes petits pieds, chose que tu admires chez toi, adorable et tout mignon, sont toujours cachés sous une paire de chaussures confortables.

Cet aspect fragile que tu donnes se renforce encore plus à la vue des vêtements peu ordinnaire que tu choisis. Peu importe le temps, tu es toujours dans une robe un peu loufoque qui a tendance à laisser entrevoir tes fins mollets. Alors, bien sûr, au départ, les gens s'offusquent en te voyant, car ce genre de vêtement n'est pas de ceux que doivent porter une belle jeune fille de ton âge, mais tu te fiches bien de l'avis des autres.

Ce genre de robes sont toujours à manches courtes, si bien que tu dois toujours porter un chandail et une cape bien chaude par-dessus. La couleur, contrairement à ce que certaines personnes pourraient penser est loin d'être vulgaire, pour cause ; le noir te va à ravir et fait ressortir ton teint pâle.

Pour finir, tu n'es pas non plus du genre à te maquiller. Tu laisses ça pour les grandes personnes et les adolescentes qui n'assument pas leur visage et leur apparence, trouvant bête l'idée de vouloir changer de tête tous les matins.