D'extérieur, ledit chapiteau ne payait pas vraiment de mine, mais lorsque l'on y pénétrait, l'on découvrait un vaste hall, bien plus grand que l'extérieur ne le laissait penser. A la place du sol dur et caillouteux du parc, une grande étendue de marbre pâle s'étendait sous vos pieds. A chaque coin du hall, un grand sapin couvert de neige éternelle, de décorations de cristal et de guirlandes argentées se tenait, majestueux. Une immense cheminée d'albâtre dans lequel crépitait un feu paisible semblait veiller sur les lieux, surmontée d'une couronne de branches de sapin, ample à la mesure de l'endroit, que les seelies avaient ornés des plus belles branches de gui des environs, d'hellébores et de poinsettias blancs.
Afin de favoriser la convivialité, une seule table en U avait été dressée, mais suffisamment grande pour accueillir la totalité des étudiants de l'université. Ici encore, la décoration était prestigieuse, mais sans doute moins que le festin à base de dinde aux marrons, de pommes de terres, de saucisses et de bacon, de haricots et de sauce gravy. Ces délicieux mets cohabitaient sur la table aux côtés de succulents gâteaux de toutes sortes, de pudding, mince pies, et bien sûr, de vin, de jus de citrouille et des fameux crackers de Noël -on n'est jamais trop vieux pour des crackers.
Douillet avec ses sofas moelleux couverts de duvets de fourrure claire et ses multiples coussins de velours ivoire, son vaste et épais tapis à vous donner envie de vous lover dessus, et son atmosphère intimiste, éclairée uniquement par la cheminée, plus modeste que celle du hall, les guirlandes lumineuses des sapins et les chandelles qui flottaient au dessus de vos têtes. La radio magique diffusait dans cette pièce de la musique de chambre, et les brownies apparaissaient et disparaissaient régulièrement, apportant à volonté chocogrenouilles, sucres d'orge, dragées surprise, fruits secs, clémentines et autres douceurs, accompagnées de délicieuses boissons chaudes, d'hydromel ou de bièraubeurre, selon les préférences.