RPG Feuille de personnage Age: 19 ans Niveau: 2e année Cognita Baguette Magique: Orme ; 26cm ; Ventricule de dragon ; Souple, fidèle et légère
Sujet: Alive after all [SOLO] Mer 18 Mar - 18:17
Alive after all
Monologue
Cher Matthew, Je voudrais avant tout que tu gardes cette lettre secrète de tes parents. Si je te l'envoie aujourd'hui, quelque soit ton âge, c'est que tu as commencé à développer certaines choses et que tu t'es fais réprimander pour ça. Il ne faut pas que tu t'inquiètes parce que c'est normal, personne ne t'en veut et ce que tu es, c'est un petit garçon extraordinaire. Tu as un ange gardien et je veux que quoi qu'il arrive, tu croies en moi. Car si tu as des ennuis et que tu m'appelles, je serai là pour toi.
Alecia posa la plume d'une main tremblante comme si elle s'était mise à convulser. Ses doigts étaient comme figés, froids et rigides. Quand donnerait-elle cette lettre à son petit frère qui n'allait avoir que trois ans en Août ? Il faudrait encore des années pour qu'il grandisse et développe d'éventuels pouvoirs. Pour ses parents le rejettent comme ils avaient rejeté sa grande sœur dont il ne connaîtrait peut-être jamais l'existence. S'il n'avait aucun pouvoir dans le futur, elle ne s'immiscerait pas dans sa vie et le laisserait être le petit ange bien-aimé de ses parents, le laisserait vivre sa vie de moldu, sa vie d'enfant heureux, sa vie d'homme. Dans le cas contraire, elle le prendrait sous son aile et le protégerait de la méchanceté de leurs parents. Dans tous les cas de figure, elle aurait des regrets. Le regret de ne pas connaître son frère, ou le regret de lui arracher des parents. Ale avait toujours vu son monde comme un monde de choix difficiles, qui lui apportaient autant de malheur que de bonheur, voire pire. Bon nombre de fois, elle était restée sur la pelouse de la devanture, à regarder à travers la grande fenêtre sans que personne ne constate sa présence. Elle qui adorait les enfants, le sourire béat de son jeune frère encore bambin lui avait donné de chaudes larmes aux yeux maintes et maintes fois. Comme si son monde, pour une heure, tournait autour de cette joie innocente qu'elle regrettait ne plus avoir. Son père, chaque fois, lui paraissait plus vieux, plus meurtri, ses traits tirés et ses cheveux prématurément blancs, sans doute à cause de l'anxiété, lui laissait croire, avec espoir, qu'il avait des remords. Sa mère elle, avait bien changé. Ses cheveux étaient coupés courts, colorés d'un ton criard orangé et paraissait plus heureuse que jamais, ses habituels rictus transformés en un joli sourire qu'Alecia avait déjà vu... Dans son propre reflet dans le miroir. Jamais elle n'aurait cru dire ça, mais elle ressemblait tant à sa mère, finalement. Cette conclusion la laissa amère, presque blessée. Cet amour manquant faisait d'elle la femme qu'elle était aujourd'hui, avec ses propres blessures, son besoin constant d'attention et sa peur bleue de finir seule. Cela paraissait si infime à côté des problèmes de certains qui risquaient leur vie sans cesse, mais n'avait-elle pas le droit tout de même de s'estimer aujourd'hui encore malheureuse ? Quoique davantage perdue que malheureuse.
D'autres fois elle pensait à une époque moins reculée, l'époque où elle avait encore son irlandais au bras. Mais là aussi, où le coup de foudre lui laissait entendre qu'elle avait enfin trouvé l'homme de sa vie, un cinglé avait tout fait basculer. Ils ne se parlaient plus tant, lui avait peur de la toucher, de lui faire du mal, et l'anglaise ne l'approchait pas vraiment lors des phases de pleine lune et des jours qui l'entouraient. De longs jours, trop pour elle. Lui était du genre à se noyer dans le travail, tout le temps, même le soir, quand elle était à réclamer de la tendresse, de l'attention, à outrance, sans doute à s'en montrer exaspérante. Ils étaient malheureux tous les deux. Parfois, en allant à la piscine pour se détendre, Alecia se perdait dans le cachots à travers toutes les cellules aux chaînes solides et ensanglantées, sans doute destinées à garder ces fameux loup-garous enfermés, loin des élèves. En voyant ces longs couloirs lugubres, c'est presque si la jeune femme pouvait entendre hurler au loin, ces cris accompagnant des claquements de chaînes inexistants en dehors de son esprit. La chair de poule lui montant le long des bras jusqu'à la nuque, elle restait bloquée au milieu de l'obscurité de longues minutes avant de pouvoir bouger. L'anglaise n'avait plus de nouvelles de lui depuis des mois. Leur séparation s'était faite sur le tas, de manière évidente, sans dispute, sans colère, sans que l'un cherche à retenir l'autre comme s'ils étaient tous deux résignés, comme s'ils avaient compris que finalement, ils n'étaient pas faits l'un pour l'autre. Mais Alecia s'en voulait. Dans son esprit, cela lui laissait sans cesse entendre qu'un loup-garou ne pouvait finir avec personne. Alors que de tous, ces êtres le méritaient plus que quiconque. Ale se sentait coupable et soulagée à la fois.
Et parfois même, elle se détestait, se dégoûtait. De son physique, de son mental. De son corps qui avait tant maigri, elle qui avait toujours eu de si bonnes joues étant plus jeune. En y repensant, Harold devait avoir été si surpris ! Après les douches, Alecia se regardait dans un miroir sur pied, palpait sa peau blanche, les os de ses clavicules qui ressortaient un peu, les os de ses hanches pourtant encore si bombées. Elle ne s'était jamais trouvée jolie, pourtant le peu de commentaires sincères qu'elle avait eu lui permettait de ne pas briser le miroir. Même la haine maladive qu'elle éprouvait pour son violeur lui semblait parfois dérisoire bien que son corps la dégoûtait en partie à cause de lui parce qu'elle se sentait souillée sans rien pouvoir y faire. Une haine dérisoire, mais nécessaire, qui n'était pas approuvée par d'autres à part elle. Mais au final il demeurait introuvable ces temps-ci. Sans doute avait-il disparu dans la nature, ou alors avait-il été tué par une autre personne pleine de rancoeur. Son propre frère semblait avoir tellement changé que c'en était bizarre. Jamais elle n'aurait sa vengeance, jamais elle n'aurait gain de cause et c'était le plus douloureux dans toute l'histoire. Oui, Alecia était le genre de fille bien naïve a en avoir pris plein les dents et à avoir pensé mettre fin à ses jours pour les mauvaises raisons.
Aujourd'hui, elle s'était relevée, s'était battue pour ses principes, avait appris à se défendre de tout et de rien, avait voulu en sortir plus méfiante mais ne pouvait rien faire pour sa nature bienveillante et innée. Elle demandait juste à réussir la deuxième partie de sa vie, en tant qu'adulte et faire en sorte que ce soit la même chose pour les autres.
Et même parmi tous ces regrets, ces blessures, ces cicatrices, ces colères, ces doutes, il lui restait une chose qui lui donnait le sourire du lever au couché du soleil ; Un amour naissant et vivace.