RPG Feuille de personnage Age: 22 ans Niveau: 5e année Maestria Baguette Magique: 29 cm, Bois de Saule, Voile de détraqueur
Sujet: 18 - All I can breathe is your life [Instant-RP Phil/Ara] Mar 27 Jan - 3:27
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Ça faisait environ une semaine et demie qu'Ara essayait de se remettre du soir sur la plage, endroit qu'elle évitait d'ailleurs très soigneusement. Chaque jour qu'elle se forçait à agir normalement, elle pouvait sentir cette affaire être enterrée un peu plus profondément, elle se déculpabilisait lentement, mais pouvait toujours sentir un certain tumulte au fond d'elle et elle savait pertinemment que ses nuits resteraient troubles encore un moment.
Bref, ce soir, c'était le soir où tout redeviendrait définitivement comme avant. Elle revenait au boulot, se remettrait à servir les clients, à rire de la gueule de Brian et somme toute, être la même qu'avant. Sauf qu'elle reverrait aussi Harker et ça, ça la rendait fébrile. Une cigarette au coin des lèvres, la rouquine prit une bonne bouffée et écrasant le filtre sous son pied avant d'entrer dans le bâtiment, allant ôter sa veste portant une robe classique, noire, sans vraiment de décolleté.
"Hey Russell!" lança-t-elle, joviale, essayant à tout prix de ne pas se concentrer sur les bruits de pas qu'elle entendait se rapprocher depuis la salle des employés.
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Première soirée au travail où il allait se montrer la face. La dernière semaine et demie avait été étrangement mouvementée. Par exprès. Il s'était occupé l'esprit de formules, de potions, avait occupé son corps à coup de joints. Moins de drogues dures, son corps encore malmené par les répercussions de cette fatidique soirée ne pouvait pas en prendre autant. En résultait un éclat presque sain dans ses yeux. Mais pas tout à fait. De toute façon, ça ne durerait pas longtemps. Il aimait trop ses drogues pour les laisser tomber.
L'Anglais avait pratiquement établi domicile au Bloody Ghoul suite à l'épisode de la plage. N'avait rien eu à foutre de ses cours. Et de toute façon, ses profs avaient été mis au courant. C'est donc tout naturellement que le châtain sort, nu, de la salle de bain qui se trouve au sous-sol, environ vingt minutes avant l'ouverture. Il s'avance vers son sac, en retire des vêtements, puis s'habille. Non sans serrer les dents en se penchant lorsqu'il doit enfiler son boxer puis son jean. Il retourne à la salle de bain, se coiffe rapidement, pose deux gouttes d'eau de toilette sur son cou et contre ses poignets. S'achète secondes après secondes, vérifie l'encolure de son pull gris foncé, col en V, manches retroussées. Il ne sait pas s'il pourra bien gérer la soirée avec elle.
Un soupir brise ses lèvres avant qu'il ne vienne sortir un joint de son paquet de cigarette. Le fixe à sa bouche, l'allume. Puis il se décide enfin à monter. Il gravit les escaliers, sa démarche encore un peu hésitante, puis passe à la salle des employés pour y prendre deux-trois bouteilles d'alcool, qu'il prend de son bon bras, évidemment. Il entend sa voix. Inspire un bon coup, se claque une autre bonne touche de son joint, puis passe derrière le bar en expirant la fumée grise par les narines.
"I brought some more Jack, a new bottle of the Highland Park scotch and, um... gin."
Il les place machinalement sur l'étagère et, alors qu'il fait semblant de vouloir mettre de l'ordre dans tout ça, il ose finalement regarder Waldon dans les yeux. Seulement il ne dit rien. Il ne sait pas quoi dire.
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Finalement il entre. C'est l'évitement. Ara fait semblant de s’assurer que les verres sont propres, que sa caisse est en ordre et même semblant de s'assurer que le comptoir est ok. N'importe quoi pour oublier qu'un jour elle devra assumer qu'il n'est pas là en coup de vent. Elle ne sait plus si elle doit l'haïr, l'aimer, l'ignorer ou juste oublier. Trop de choix, trop d'envies mais aussi trop de retenue.
Il finit sa phrase et elle se lance, pose son regard sur lui, subit cette drôle de chaleur dans le creux de son ventre comme si c'était un mauvais moment à passer. L'Irlandaise lui en veut un peu au fond, d'être si attachant et détestable en même temps, de l'attirer et la repousser comme un yo-yo... mais au fond, elle lui fait un peu la même chose.
"Hem.. okay, good." répond-t-elle simplement après un moment de silence étrange, Ara tente de rester nonchalante, mais c'est clairement par peur de faire durer l'inconfort qu'elle a parlé. "People always take a lot of Jack so.... good."
Elle se détourne, fait comme si de rien n'était et va s'accouder de son côté, mimant à la perfection la fille qui attend l'ouverture, alors qu'en fait elle se trouve juste vraiment très débile à parler pour rien.
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"I'm probably responsible for a fourth of the Jack that leaves this bar, so... There's that too."
L'ombre d'un sourire. La lourdeur qu'il a dans le ventre est insupportable et il veut se battre contre, lui qui normalement s'y plonge. Cette soirée les avait saccagés. Elle, lui, ce qui avait pu être entre eux. Tout est différent La violence de l'envie qu'il a pour elle est toujours présente, et cette haine animale et charnelle qui le pousse à lui vouloir autant de bien que de mal. Ça lui bouille dans le ventre et dans le torse. Mais on lui avait mis des menottes. Il n'ose plus l'exprimer, et ne sait pas comment l'exprimer d'une autre manière. C'est suffisant pour le rendre dingue.
Le châtain tire une autre longue taffe de son joint, gardant la fumée dans ses bronches pour une trentaine de secondes, puis la rejette vers le plafond dans un soupir, tête penchée vers l'arrière. Garde le silence, cligne des yeux puis revient à lui. D'un sortilège, il attire les deux caisses vers eux, l'une se glissant dans son tiroir et l'autre dans celui d'Arabella. Il commence à compter un peu distraitement, bien qu'il ne fasse pas d'erreur, puis finalement il demande:
"Are you sure you're okay to work, Waldon?"
Prenant le ton du patron qui voulait le meilleur pour son entreprise. Même si au fond, il veut s'assurer qu'elle aille bien.
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Ara se met à compter aussitôt, heureuse d'avoir finalement autre chose que ses pensées pour s'occuper. La voix d'Harker l'atteint et bien qu'il semble pro, quelque chose lui rappelle ce soir-là dans sa voix. La rouquine balaie cette idée de sa tête comme étant une simple illusion. Elle se rappelle finalement que c'était une question en terminant de compter et pose les derniers billets avant de fermer le tiroir.
"Yeah, of course..." Elle retient ce because you're here qui manque de lui échapper et dit. "I'm on the right side of the bar, it's all right."
Elle hausse les épaules et lui fait un sourire, ravalant ses émotions contradictoire. Il a bien mérité qu'elle essaie d'être sympa, au moins un soir. Elle passe finalement une main dans sa tignasse et demande :
"We ready to open?"
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L'Anglais hoche légèrement la tête lorsque la rouquine lui dit qu'elle se sent d'attaque pour la soirée. De toute façon, même si quelqu'un voudrait s'en prendre à elle, il ne le permettrait pas, c'était bien simple. Il aurait voulu lui dire qu'il est heureux de la revoir, qu'elle lui a manqué, qu'il veut s'assurer qu'elle aille bien. Mais il garde le silence. Termine de compter sa caisse, obstiné, en tirant quelques coups à son joint. Il ferme éventuellement le tiroir et attrape le filtre du bâtonnet d'herbe magique, venant l'écraser dans un cendrier qui traîne sur le comptoir.
"Another two minutes, Taylor. And keep an eye on Brian, apparently he's been acting up again. I know he doesn't pull that bullshit when I'm here, but still."
Le blond à la porte hoche la tête aux dires de son patron et garde un oeil attentif sur l'horloge. Le silence plane. C'est horrible. Harker passe sa main sur sa propre nuque puis la laisse glisser sur son cou. Son regard d'ambre vient rejoindre celui de la rouquine. L'observe en silence quelques secondes, la trouve toujours diablement belle.
"Are you still okay with your potions? Or do you need other stuff? I've been keeping busy, so I've stocked up on most things."
Peut-être que ça ne sert à rien, de tenter la conversation. Mais il peut difficilement s'en empêcher.
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Ara soupire à la mention de Brian, il faut toujours qu'il fasse une connerie, celui-là. La rouquine est tout de même contente de le revoir, de reprendre sa vie. Le monde a continué de tourner et elle suivrait le mouvement, c'est tout.
En attendant par contre, le silence lui appuie sur la nuque. Tout n'avait pas simplement reprit. Harker la regardait et alors que d'habitude c'était soit par colère, soit par provocation, elle ne pouvait cette fois pas deviner la raison. C'était déstabilisant et si elle se serait écoutée l'espace d'une seconde, elle serait venue se réfugier contre lui, parce que le monde est grand et froid et que sa chaleur l'a marquée. Et en même temps, elle veut rester loin le plus possible, que rien ne soit arrivé et qu'ils puissent encore s'haïr à pleine force.
"Yes. I mean, no. I mean..." Un soupir puis ses ongles qui viennent nerveusement gratter son cou. "Maybe something against... bad dreams? I'm getting tired of falling asleep at six am in the middle of the woods."
La dernière phrase est lâchée plus bas, mais aussi naturellement avant que la confusion ne la serre. Pourquoi elle lui confie ça? What the... passant une main sur son visage la rouquine espère franchement que cet instinct de confiance se calmera bientôt.
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La mâchoire de Phillip se serre violemment sitôt qu'il l'entend impliquer qu'elle fait des cauchemars. Une vague de rage et de fureur le prend par les épaules et le secoue sans merci. Lui faisant même trembler les doigts. Il voudrait le tuer une seconde fois. Lui fendre le crâne encore et encore, le vider de son sang, de ses tripes. Il voudrait la venger une autre fois. Non pas pour ce qu'il lui a fait, mais pour les souvenirs qui lui tachent la psyché. Les yeux ambrés du jeune homme se posent sur le sol alors qu'il tente de se calmer. S'agrippe au bord du comptoir, passe sa langue sur ses dents. Take a breath.
"Do you mind staying a bit after the shift? I have something just for that."
Les portes s'ouvrent. Un petit groupe s'attroupe au bar, on les salue, on prend vite fait de leurs nouvelles. Les commandes commencent et, avec la même aise qu'avant l'incident, l'Anglais navigue derrière le bar. Mais à chaque fois qu'il passe à côté de Waldon, il retient son souffle. Pour ne pas respirer son odeur qui l'enchante. C'est lorsque vient le temps d'agiter un cocktail dans un shaker qu'une douleur lancinante le prend au torse et au bras. Une plainte de douleur s'étouffe contre ses dents serrées. Il passe à deux doigts d'échapper le verre mais se rattrape juste à temps. Il sert le cocktail dans le verre, regarde la cliente s'éloigner et, pris d'une honte profonde, il lâche un "Fucking hell!" audible, son regard retrouvant le sol de gêne
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Ara fronce des sourcils en le voyant réagir ainsi et se demande une seconde si il est juste emmerdée qu'elle pense pouvoir simplement se confier à lui à cause de l'autre fois, pourtant il n'en parle pas, n'en fait pas référence et son ton ne semble même pas l'attaquer. La rousse ne comprend décidément pas trop ce qui se passe.
"Sure, no problem." répond-t-elle, la voix transparaissant un peu de sa confusion.
Les clients affluent enfin, la gardent occupée et lui changent les idées. Brian lui prend sa place habituelle, tout heureux de la revoir et déjà bien partit pour finir par chanter Wild Rover avec le même talent qu'un raton laveur qui s'est fait écraser la queue. Pourtant chaque fois qu'elle remarque Harker, elle ne peut pas empêcher la même chaleur que plus tôt de remonter et elle doit se faire violence pour la faire redescendre et détourner son attention.
Pourtant c'est impossible à faire quand elle l'entend jurer et tout de suite après avoir donné son verre à un client, Ara fait quelques pas vers Harker, sa main se posant sur son poignet dans un mouvement d'inquiétude.
"Harker, are you okay?" s'enquiert-elle, la voix tout aussi inquiète que son geste.
Aussitôt elle baisse la main, un peu gênée de son propre élan, mais semble toujours chercher son regard.
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La main de son bras gauche vient se poser, dans un réflexe, au niveau de la cicatrice encore bien rose et profonde qu'il a sous le pectoral. Même à travers le tissu de son pull, il sent une puissante chaleur en émaner. Il tente de s'apaiser de quelques profondes respirations, son regard toujours posé sur le sol. Mais ça ne fonctionne pas. La haine, la douleur, la frustration, la confusion.
Jusqu'à ce qu'elle le touche. Le brûle de sa douceur, le gruge de cette attention qu'il redoute autant qu'il désire. Il ne sait pas quoi en faire. La repousser, lui prendre la main, l'engueuler, lui chuchoter des douceurs. Le châtain passe machinalement sa langue sur ses lèvres, adresse un regard orgueilleux mais reconnaissant.
"Yeah, it's just... Shaking hurts." Il marque une pause. Piétine son égo. "Do you mind... Doing the shaken drinks? I'll take care of all the rest, it's just. I don't want the scar tissue ripping open."
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"As if I would." lâche-t-elle, à moitié exaspérée. "Don't worry about that, I'll shake."
Et elle lui fait un petit sourire. Comme si elle refuserait de l'aider alors que c'est de sa faute s’il ne peut pas le faire. Haine ou pas elle n'est pas sans principe et c'en est un que d'aider ceux qui l'aident.
Elle devient néanmoins rapidement plus distante, de peur d'avoir été trop familière, elle n'a clairement pas envie de l'énerver trop ce soir, après tout. Comme si on l'avait entendue, un homme vient demander une vodka/limonade et la rousse s'y met de suite, évitant un peu de le regarder, mais éviter aussi d'être trop froide. Il lui fait bien trop d’effets contradictoires.
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Il la remercie d'un hochement de la tête. N'ose pas lui rendre son sourire, pour une raison qu'il fait exprès d'ignorer. Mais elle peut tout de même voir qu'il est reconnaissant, malgré son éternel air farouche qu'il force à transparaître.
C'est sans plus cérémonie que le châtain se remet au travail, accompagnant Arabella en prenant les commandes et en s'occupant des bières, et des cocktails et shots qui n'ont pas besoin d'être agités. Il rentre à nouveau bien vite dans sa zone de performance, ayant presque oublié la douleur qui lui travaillait le torse et le bras un peu plus tôt.
Une conversation au bout du bar attire toutefois son attention. Un groupe d'étudiantes, avides de potions, qui discutent de la disparition d'un de leur collègue. Entre leurs gorgées de leurs cocktails, Harker distingue bien le fil de la conversation. Un espèce de misogyne impulsif qui avait perdu la tête une fois ou deux en classe. Le genre de type qui te charme et qui devient soudainement très agressif. Bon débarras, entend-t-il. Il avait l'air dangereux de toute façon, pas envie d'être seule avec lui dans une pièce, p'tet qu'il a fait une connerie et qu'il s'est fait prendre par la police magique.
L'Anglais s'en mord l'intérieur de la joue. Continue sa besogne en restant bien attentif. Mais on peut voir rayonner, dans sa démarche et dans son visage, une certaine fierté.
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Alors qu'ils se partagent le travail avec bien plus de facilité qu'elle ne se le serait imaginé, la rouquine est en train de remplir un shaker pour quelques cosmopolitan quand elle entend les filles parler d'un connard disparu. Elle n'entend pas la fin de la conversation par contre en commençant à agiter le shaker, parfaitement impassible, même si ses mains agitent plus fort, un peu moins régulièrement aussi, sa respiration se raccourcissant un peu. Combien d'autres il avait attiré, qu'est-ce qui lui serait arrivé si personne n'était venu, pourquoi il l'avait choisie elle et pas une de ses collègues? Des questions qui remontaient et la forcèrent à se mordre l'intérieur de la joue au sang, question que son apparence parfaitement calme ne disparaisse pas.
Finalement elle sert les trois verres avec un sourire qu'elle veut le moins forcé possible, sert quelques autres commandes et va finalement se verser un shot de whiskey pour elle-même. Elle en a besoin de son courage liquide, surtout à cet instant, pour continuer jusqu'a la fin de la soirée.
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Ça ne lui prend que dix secondes avant qu'il remarque l'air qu'Arabella a au visage. Un air confus, frustré, blessé. L'Anglais se mordille légèrement les lèvres puis verse deux bières à un couple - deux garçons qui, il semblerait, sortent pour la première fois en tant que couple affiché. Il fait de son mieux pour garder son air toujours étrangement accessible lorsqu'il est derrière le bar puis sert les bières aux jeunes hommes. Il prend leur paiement et le pourboire, plutôt généreux d'ailleurs, puis constate que personne n'est au bar pour l'instant.
Le châtain s'approche de la Ceart, un air sérieux dissimulant une inquiétude sincère. Il la regarde se verser un shot de whisky puis lui prend la bouteille des mains pour faire la même chose. Il trinque silencieusement avec elle, envoie les verres au lave-vaisselle puis fait un pas dans sa direction, se retrouvant assez près pour qu'il puisse lui parler plus bas. Assez près pour retrouver l'odeur de sa peau.
"Are you okay? You can take a minute to go have a smoke or a drink in the back."
Le bout de ses doigts lui effleure la peau du poignet avant de s'accrocher à sa paume.
Connerie de sentiments.
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Elle trinque avec Harker sans dire un mot et boit, laissant l'alcool la réchauffer, lui faire oublier à quel point tout est trop grand, trop sombre autour. Elle ferme les yeux, se concentrant à respirer, retrouver la chaleur d'un peu plus tôt, celle qui lui disait que tout tournait normalement, mais Harker l'interrompt de son souffle et elle rouvre les yeux, le regardant en biais.
Elle boit ses mots, résiste à l'envie d'attraper sa main, sentir sa paume contre la sienne, être dans cette poigne qui la rassure. À la place, ses doigts bougent un peu, frôlent ceux du châtain sans jamais vraiment y toucher et au travers de ça, elle essaie de se croire en disant que son cœur ne s'est pas mis à battre plus vite.
"I'm okay..." dit-elle, rassurante. "But I'll still go and take a smoke, I think." ajoute-t-elle, son regard contredisant ses premières paroles.
Sans attendre elle part vers l'arrière, contenant chacun de ses gestes au mieux de sa capacité. Juste avant d'atteindre l'arrière, la rouquine s'arrête et dit à son boss, avec l'ombre d'un sourire. "Thanks." puis achève de changer de pièce, allant aussitôt s'allumer une cigarette.
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Il lui rend son sourire, tout simplement. Il n'a plus rien à dire ou à faire pour la rassurer ou l'aider. Pas maintenant, de toute façon. Le châtain garde le regard tourné vers la salle des employés un instant puis se fait appeler au bar par Brian. Qui lui demande pourquoi il a du mal à brasser. Something something pulled a muscle, une excuse bidon que l'ivrogne avale sa problème, avant de faire de même avec une gorgée de sa bière.
Le reste de la soirée se passe aisément. Dans une entente silencieuse entre les deux jeunes gens, bien qu'ils échangent de temps en temps des regards.
♠○ Ellipse; fin de soirée ○♠
Le shift continue. Comme attendu, Brian se met à chanter en fin de soirée et Russell doit venir le chercher en réprimant un rire, l'ivrogne le suit sans broncher après avoir acheté deux grammes de cannabis, les clients vont et viennent et la rouquine est capable de s'oublier un peu.
Puis, plus personne dans le bar, sauf elle, Harker et Russell. Dans un automatisme, elle se met à faire le ménage se servant un peu plus de sa baguette que d'habitude, peut-être un peu par hâte d'avoir une potion qui lui donnerait une nuit de sommeil suffisante.
"Next shift, remind me to put a silencing potion in Brian's drink, he sings like shit." dit-elle à l'adresse des deux hommes, n'osant pas s'adresser à un en particulier.
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Une fois les portes fermées, tout le monde se met à sa petite tâche. Russell se promène dans le bar, nettoie et replace les tables et chaises, Phil se charge de compter les caisses et Ara nettoie le bar. Ils travaillent tous en unisson bien que le silence règne, un peu lourdement. On voit que Taylor fait - beaucoup - d'effort pour ne pas faire un commentaire par rapport aux fesses exposées de la rouquine. Mais il réussit!
Lorsque ladite rouquine mentionne la possibilité de mettre une potion qui rend muet dans le verre de Brian, les deux hommes rient. Le rire de Russell est peut-être plus clair et bruyant, mais celui de l'Anglais se fait tout de même entendre. Il avait quelque chose d'attendrissant, Brian, mais c'est vrai que ses performances vocales étaient absolument atroces. Une fois ce moment léger passé, Russell s'assure d'avoir terminé sa besogne et part un peu rapidement. Peut-être avait-il l'esprit ailleurs? L'Anglais n'en fait pas de cas et continue de compter les caisses, rangeant les profits dans le coffre d'un sortilège.
"So, um..." Le châtain s'approche d'Arabella de quelques pas puis demande, bras croisés sur son torse. "Do you wanna wait for me here or do you wanna come downstairs?"
Les intentions de la question n’avaient rien de douteux. Il voulait savoir, sincèrement. Au cas où elle ne voudrait pas être seule avec lui en bas. Au cas où elle ne voulait pas être seule sans lui en haut.
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Arabella finit le ménage, allant ramasser les verres et s'occupant des choses que Phil fait d'habitude, juste question de laisser ses côtes se reposer. Lorsqu'elle termine, elle a à peine le temps de s'accouder au comptoir que Phil lui parle. Un moment, elle considère l'idée. Elle se dit qu'elle devrait être méfiante, d'aller seule avec lui dans le sous-sol, qu'elle devrait se méfier de lui autant que de n'importe quel mec dans son genre. Et pourtant elle ne peut pas. Elle ne peut pas se dire qu'en descendant elle risquerait quoi que ce soit.
"I'll come with you." dit-elle simplement en revenant derrière le bar et le regarde, un peu mal à l'aise, un peu avec l'envie de l'embrasser pour le remercier et un peu avec l'envie de l'engueuler de la rendre confuse.
Dernière édition par Phillip Harker le Mar 27 Jan - 3:29, édité 1 fois
Phillip Harker
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Messages : 134 Réputation : 64 Date de naissance : 17/06/1990 Nationalité : Anglais
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Sujet: Re: 18 - All I can breathe is your life [Instant-RP Phil/Ara] Mar 27 Jan - 3:28
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C'est ce qu'il voulait. Sans savoir pourquoi, sans se poser de questions. Quelque chose le dérangeait, l'irritait à propos de l'idée qu'elle reste seule en haut pendant qu'il était en bas. Peut-être que le sous-sol avait trop souvent été synonyme de bonnes choses. Toujours était-il qu'il ne fit que qu'hocher la tête lorsque la rouquine lui mentionna qu'elle voulait descendre. Le châtain effectua quelques vérifications puis se dirigea vers l'arrière du bar. Il y verrouilla la porte - l'histoire du mec qui voulait entrer par infraction l'avait définitivement rendu parano - puis descendit les escaliers qui menaient au sous-sol.
Le duo passa les grandes portes pour passer aux laboratoires et au salon.
"You can go sit down in the living room, I'll prepare the box.", dit-il simplement à l'intention d'Arabella, lui jetant un court coup d'oeil, avant de se diriger vers son laboratoire.
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Arabella comprend très bien pourquoi il fait ça et l'attend donc avant de descendre. Elle aime bien cet endroit, le futon porte des bons souvenirs et puis ça sert à des potionistes, bien sûr que la rousse s'y plairait. Elle se tourne vers lui quand il parle et acquiesce, allant aussitôt s'asseoir sur le sofa, jambes croisées et regrette un peu de ne pas avoir mis un jean, en fait.
Et finalement la rouquine se ronge les ongles, repense à quelque chose. Il faut qu'elle lui en parle, mais quand même... elle prend son courage à deux mains et se lève, allant à l'entrée de son labo, sans oser y entrer sans permission.
"Hem, I... so, what d'you got, for the dreams I mean?"
La rouquine n'ose pas tout de suite, évite un peu. Il va lui arracher la tête en apprenant qu'elle avait trop prit de ses potions habituelles, un peu par paranoïa, un peu pour faire taire quelques murmures.
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C'est un peu sans surprise que l'Anglais entend la voir d'Arabella résonner derrière lui alors qu'il est en train de mettre des potions dans une petite boîte de bois. Il sait qu'elle aime cet endroit depuis le jour où elle y a mis le pied et puis on peut difficilement s'attendre à autre chose de la part de la rouquine. Elle fouine trop.
Le jeune termine donc de mettre une dizaine de fioles dans la boite puis, la gardant ouverte, il se retourne et s'approche de la porte, pour en présenter le contenu à la jeune femme.
"Ten of these potions are sweet dreams potions. You drink it about 5 minutes before your bedtime and all your dreams for that night will be something positive, and will make you feel good. Whether it be based on your imagination, or the day you've had. And then I've got this one..." Il point à une fiole en particulier dont le contenu est d'un violet vif, presque électrique, alors que les autres sont pleines de potion jaune pastel opaque "... This one is a Dream Maker. You take a small piece of parchemin and on it, you write down what you'd like to dream about. You put the piece of paper in the phial, shake it. The potion dissolves the ink and then you drink it. Instead of dreaming exclusively positive dream, you'll dream about whatever you wanna dream. I figured you might want to try it."
Il referme donc la boîte et la tend à la jeune femme avant de demander, sans la lâcher des yeux:
"Anything else?"
Tell me you want me to hold you, tell me you want me to kiss you, to tell you I'll be there. Tell me you've missed me like I've missed you.
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Ara écoute attentivement, très attentivement malgré le fait qu'elle cherche à mettre en mot ce qui lui déchire déjà la gorge. Elle regarde les potions, a déjà hâte de les essayer, de finalement sombrer, bien dormir, ne plus rêver à l'horrible visage ou les mains sur son corps. Elle prend la boîte, la serre contre son ventre en la regardant, elle sent le regard du châtain sur elle mais n'arrive pas à le lui rendre. Puis enfin, un soupir, un regard vers le haut malgré sa tête encore un peu baissée, un air honteux.
"I-I might need some more antipsychotics." lâche-t-elle avec l'impression désagréable de marcher sur une mine.
Et son regard ne se décroche plus. I don't want you to hate me, or to scold me. I want you to kiss me, hug me tight.
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Le châtain fronce les sourcils lorsqu'il remarque l'air presque piteux que lui adresse la jeune femme. Ça n'est pas bon signe. Qu'est-ce qu'elle va lui dire? Qu'elle ne veut plus travailler là parce qu'elle ne le supporte plus, qu'elle regrette d'être restée dormir avec lui le soir de l'incident? Qu'elle ne peut plus passer de temps avec lui parce que ses mains sont tachées de sang? Les bras de l'Anglais restent plus ou moins confortablement croisés sur son torse.
"What?"
Il est surpris, d'abord. Puis étonné. Et finalement la frustration prend de plus en plus de place dans son torse. Celle de son étourderie, celle de sentir qu'il doit se retenir de ne pas se fâcher, celle qu'il se dégoûte lui-même de vouloir se fâcher contre elle en premier lieu. Ces frustrations lui faisaient presque mal.
"You're supposed to be good more another week and a half! Did you... Have you been taking one every day instead of every two days?"
Il n'attend même pas sa réponse. Il s'emporte, s'énerve. Soucieux et contrarié à la fois.
"Do you know how strong this potion is? You should know better than to take - DOUBLE - the dose! Why didn't you just tell me right away, that you needed something else?"
Take a breath. But I can't. Son ton monte en flèche malgré lui.
"I don't wanna make a fucking junkie out of you! Are... Are you scared of me now too?"
Il avait été trop longtemps seul. Il avait été trop longtemps sans elle. Et la panique qui en était née lui grugeait l'âme jusqu'à la moelle. Please don't be scared of me.
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Ça commence. La frustration, puis la voix qui monte, presque la colère, mais ça n'arrive pas comme elle le pensait. Il ne fait pas seulement la traiter d'imbécile, l'insulter et lui dire d'arrêter de faire la conne. Il lui demande si il lui fait peur, il ne la traite pas comme n'importe quelle cliente et ça lui fait rater un battement, autant que la foutre en rogne.
Elle se sent idiote, elle se sent mal et elle se sent honteuse, mais ce qu'elle a fait, c'était pour se calmer et puis naturellement, se faire réprimander l'a toujours mise en colère.
"No, I'm not scared of you, dammit!" lâche-t-elle comme si c'était un aveu. "I mean, I am, the way you like to scare me sometimes, but... I'm not scared of you. I just... for fuck's sake, I'm not so dumb about antipsychotics, I wouldn't have OD'd! I just needed to numb my brains and make her shut the fuck up!"
Elle qui s'était relevé la tête la rebaisse à nouveau. Harker ne sait rien de ses hallucinations, elle ne devrait pas en parler, rien en mentionner, ils ne sont pas sensé en savoir tant l'un sur l'autre, chose contradictoire avec le fait qu'elle sait pertinemment qu'ils se connaissent par coeur.
"I just thought I... I thouht you'd be better off not seeing me during that weird fucking week, ok?"
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"That's not how antipsychotic potions work, Waldon! You should know better! If you need me to modify it or change your dosage, you fucking tell me! Have I ever screwed you over when it comes to my potions? Never. I give you discounts, I give you freebies, but don't start messing around because I swear I will not put your life in danger for something like that"
Il était toujours sévère dans son ton, confiant, rude. Mais pas déraisonnable. Il ne criait pas, ne la menaçait pas de son doigt. Et même s'il voulait perdre la tête, il n'y arriverait pas. Pas tout de suite. Le souvenir de l'incident de la plage était encore beaucoup trop frais. Il avait presque hâte de retrouver cette fureur. Qu'elle le pousse, qu'elle l'irrite, qu'elle fasse sa peste pour qu'il puisse avoir une raison de devenir fou de rage, de serrer violemment sa peau entre ses doigts.
"And why the fuck would I be better off not seeing you after I saw you almost get raped? Harker's a fucking heartless monster, hm, he doesn't give a fuck anyways. Is that it? Then why the - FUCK - would I make myself dream about killing him over and over EVERY NIGHT since it happened? Tell me!"
La voix tonnante, fébrile de frustration, frôlant le cri. Il avait trouvé une façon de s'enrager. En lui-même. Là où les pires démons naissent. Le visage crispé de cette haine douloureuse, de ce désespoir farouche et aveuglé par un sentiment qu'il était obstiné à ne pas connaître... Mais il le savait, au fond de lui. Qu'il n'aurait jamais tué pour quelqu'un d'autre qu'elle.
♠○◦○♠
Elle était sous le choc. Tout ce qu'il venait de dire, de ne pas dire et de ne pas faire, c'était tellement étrange et la rousse était pareille. Si d'habitude elle se serait faite acide, enragée, une véritable furie même, cette fois elle était juste irritée et triste à la fois. Pourquoi ça n'était pas juste comme avant? Pourquoi il y avait un avant, maintenant?
La rouquine s'accroche à sa boîte, frustrée qu'il ne comprenne pas, qu'il se fasse des idées complètement stupide de ce qu'elle pensait et en même temps émue - ce qui la prouvait surement comme étant un être tordu - de savoir qu'il rêvait de cela, de ne pas être la seule à encore en vouloir à cette ordure. Mais il faut que ça explose il faut qu'elle se défoule.
"Can you really get any dumber? I don't think that EITHER. You keep imagining what I think when really the explanation is simple : I didn't want you to see me being pathetic! I don't want you to see me when I imagine voices, murmurs and when she gets angry. Can you understand that?" La rouquine se trouve conne. Arrête de parler, ferme ta gueule. "No you can't because you keep telling yourself I see you as a monster."
La rousse commence à en avoir marre de tenir la boite, qui lui fait mal aux bras tant elle la serre. Elle marche donc jusqu'à la table, autant pour se distancer que pour essayer de se calmer, mais ça ne veut pas, il y a trop de mots qui se bousculent dans sa tête et encore quelques-uns lui échappent
"I don't think I would've missed a monster."
♠○◦○♠
Elle venait de le faire taire. Sec. Il aurait voulu protester, il aurait voulu la contredire, crier au mensonge, lui prouver qu'elle avait tort. Entretenir le feu qu'il y avait constamment entre eux. Que ce feu soit violent ou charnel, il était toujours agressif. Mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas s'imaginer comment c'était pour elle. Il ne pouvait pas se mettre à sa place. Il n'avait pas vécu la chose comme elle.
Mais il voulait tellement agir. Se révolter, se mettre à l'engueuler, la pousser contre le mur, lui foutre une claque, comme avant. Il voulait l'embrasser à pleine bouche, goûter son sang, lui mordre les lèvres, lui lécher le cou. Comme avant. Incapable. Blocage. Le châtain fit quelques pas rapides en direction d'Arabella, bouche presque entrouverte. Mais rien. Pas un son. Qu'un soupir presque douloureux avant qu'il ne se retourne. Son poing frappe violemment le mur.
"FUCK! I just can't! I can't do this, it's driving me bloody mad!" rugit-il avant de prendre sa tête entre ses mains.
Le silence. Sa respiration, lourde, chaotique.
"You're not... You can't..."
Il grogne.
"I hate that you've missed me. And I hate that I love hearing you say that. Because I HATE that I feel the same. All this is so... it's so fucked up."
♠○◦○♠
Ara en vient à se demander pourquoi ça la surprend encore que tout soit imprévisible comme ça ce soir. Elle bouille, elle voudrait le voir en colère, rire d'elle, la dénigrer sur ce qu'elle vient de dire parce que c'est ce qu'il aurait fait. Et à la place il se venge sur le mur, la fait sursauter.
Elle le regarde, l'entend son cœur se bloque et son air vient à manquer. Elle lui a manqué aussi. C'est en même temps la meilleure et la pire nouvelle. S’il n'y avait eu qu'elle pour se sentir différente, elle aurait pu espérer que les choses se replacent, mais maintenant... c'était impossible, parce que c'était concret. Et elle se fâche, elle est en colère, il est proche et elle en veut plus. Elle se répète qu'elle doit vraiment être une slut en fait, d'encore désirer son contact alors que n'importe quelle autre victime partirait en courant. Mais c'est Harker, elle n'y arriverait juste pas.
"Why the fuck do you have to feel the same!" crache-t-elle, en colère cette fois. "How the fuck can I keep hating you! I want to hate you, I fucking do, I cannot NOT hate you!" Elle attrape sa tête, puis ses propres bras, serre les dents.
"I want to kiss you, scratch you and hit you without thinking of how I felt when you saved me, for fuck's sake. I can't feel anything but hate towards you, ok?!"
Elle crie, essaie de se convaincre elle-même et en même temps elle regarde souvent vers la porte avec l'envie de partir sans demander son reste ou ses antipsychotiques. Elle veut beaucoup trop de choses et juste une à la fois.
♠○◦○♠
Oui. Nourris ma frustration, nourris mon désespoir du tien. Laisse-toi couler en moi, laisse-nous nous mélanger jusqu'à en devenir inséparables. Creuse notre tombe avec mon aide. Laisse-toi tomber dans notre perte, laisse-moi t'embrasser jusqu'à t'étouffer, laisse-moi te frapper jusqu'à m'abreuver de ton essence, laisse-moi te baiser jusqu'à t'anéantir. Laisse-moi te rendre mienne jusqu'à ce que je t'appartienne.
Les deux mains de l'Anglais s'accrochaient à sa nuque, à ses cheveux. Se sentant s'écrouler sous le brasier de haine et d'envie qui brûlait en lui. Il voulait qu'elle ferme sa putain de gueule, qu'elle arrête de lui dire qu'elle voulait tant le détester. Il voulait qu'elle parte, qu'elle reste. Qu'elle crie plus fort, qu'elle se taise.
Le châtain s'approche d'elle malgré lui, guider par ses pas, par son instinct bestial, possessif et orgueilleux. Les poings serrés, le regard furieux et trempé de larmes qu'il sentait presque de plomb.
"Well fucking DO IT! Stop talking about it and just do it! Hate me! Hate me with every inch of your body, with every breath in your lungs. Hate me until it drives me mad. FUCKING HATE ME!"
Un véritable torrent. Ses doigts étaient si serrés qu'il en avait les jointures blanches. Déchiré entre l'envie de lui foutre une claque ou de lui serrer la nuque en l'embrassant, affamé comme il ne l'a jamais été avant.
♠○◦○♠
Les larmes qui se mettent à couler et des pleurs inconscients. Ça bloque, ça bute, ça crie dans sa tête. Ça veut l'haïr et l'aimer, s'avouer et s'annihiler. La contradiction en elle pourrait presque former une entité à part entière, assise au milieu de l'ouragan et des ténèbres qui prennent expansion et se font engloutir.
Sa mâchoire désormais tendue au maximum, à lui en donner mal aux dents, les cris d'Harker qui résonnent dans sa tête. Est-ce qu'elle voulait vraiment toute cette haine? C'était une question dont les deux réponses étaient valides, comme tout le reste. Elle veut qu'il se taise, oublier qu'elle a accepté de le suivre, qui, elle ne le sait plus mais elle ne veut plus suivre qui que ce soit. Déteste-moi, crache-moi à la gueule, maudit mon existence. C'est ce qu'il veut, ce qu'elle ne veut pas par esprit de contradiction et veut par peur de changer. Et ça craque, ça explose, ça se déchire.
"SHUT THE FUCK UP!" rugit Ara, en lui descendant une claque, ongles sortis, lui griffant la joue.
La rousse se fige, il vient de se manger la claque de ses beaux jours, la claque qu'elle aurait voulu donner à tellement de gens ces derniers temps, mais pas à lui ironiquement. Les yeux pleins d'eau, tremblante de rage et de mal-être viscéral. Ses mains attrape le visage d'Harker, la gauche se fait tacher de sang, et elle répète, suppliante, en colère, la voix martelée de sanglots.
"Shut up. Shut up, shut up shut up, please..." Elle s'interrompt, vient l'embrasser, prie pour ne pas se faire repousser, pour ne pas le perdre, pour ne pas sentir le vide.
♠○◦○♠
La douleur qui lui traverse la joue. Les ongles d'Arabella qui se creusent dans sa peau. Les quelques perles de sang qui dégoulinent jusqu'à atteindre le coin de ses lèvres, la courbe de sa mâchoire. Toute cette fureur absolument enivrante, qui lui monte à la tête, qui se creuse dans son ventre. La mâchoire tellement serrée qu'il en grince des dents, la respiration profonde et impatiente. C'est exactement ce qu'il lui fallait. Pour le combler. Lui et son avarice, lui et son désir démesuré. D'elle et de sa haine, d'elle et de sa fascination.
Il a tellement envie de le lui rendre. De lui faire goûter le revers de sa main, qu'elle goûte son propre sang, qu'elle s'en tache la langue avant de tacher la sienne. Il avait envie de l'entendre gémir de douleur, puis d'un plaisir tordu et coupable. Mais elle ne lui donne pas le temps de réagir. Attrape son visage, brise la distance entre eux deux. Il voit ses yeux, veut lui sécher ses larmes, s'y noyer. Ou les étendre sur son visage, qu'elle s'en étouffe.
"Do you hate me now, Waldon?", grogne-t-il entre ses dents avant qu'elle ne vienne l'embrasser.
Sa langue ne perd pas son temps à trouver la sienne, possède sa bouche avec agressivité. Mais elle aime ça, elle y répond. Leurs souffles et leurs plaintes se mélangent, suintants de salive et de désir. Il la pousse sans douceur contre le mur derrière elle, frissonne d'entendre sa tête s'y cogner, sans jamais que ses lèvres ne quittent les siennes. Il les aspire, les suçote, les lèche, les mord. L'une de ses mains se pose sur la joue de la rouquine, la caresse rudement de son pouce alors que l'autre, en contraste, vient plonger ses ongles sur le côté de son cou. La serre, la griffe, marque sa peau et son territoire. Et à son air furieux se mêle la chaleur de la faim la plus animale.
♠○◦○♠
La rouquine veut le posséder, le voir flancher, détruit. Elle avait déjà ce goût pour la violence avec lui, mais se sent désormais pire encore, à cause du tourment qu'il lui cause. Ses lèvres goûtent la destruction, l'agressivité, l'envie bestiale et elle en veut encore, s'y perdre, s'y jeter s'y noyer. La douleur sur sa tête ne fait rien d'autre que faire rugir le feu, la faire grogner contre les lèvres du châtain.
Elle ne veut pas lui répondre, elle veut qu'il se taise, qu'il lui fasse oublier les flash qu'elle a de son agresseur, qu'il lui fasse perdre le sens commun et lui rappelle qu'il n'y a pas que la souffrance sans plaisir, dans la vie. Mais la question lui frappe le crâne. Réponds, dis-lui oui, non, dis-lui que tu ne peux pas et repousse-le, dis-le que tu le hais et plaque-le contre toi. Ferme-la et encaisse. Oublies.
C'est ce qu'elle fait, elle ne lui répond pas. Elle continue de l'embrasser, passe une main à sa nuque et le presse plus contre elle. Elle veut partir et rester.
♠○◦○♠
La confusion rend le baiser d’autant plus appétissant et frénétique. Ils se sentent trembler tous les deux, douloureusement conscients des faiblesses de l’un et de l’autre. Les envies et les supplications qui se cognent et se butent sans arrêt, qui détruisent les murs entre eux à coup d’espoirs déviants et difformes. Vils et tourmentés comme ce sentiment innommable et atroce qui grandit et fleurit bien que tous les deux en soient horrifiés.
« Fuck… Bella… »
Ses mots gémissants viennent se perdre contre la peau de la rouquine. Cette envie qui le prend au ventre, comme cette fois au balcon. Lui baisser sa culotte, la pilonner contre le mur de grands coups de rein. Sans égard pour rien sauf leur plaisir qui, il le sait, ne naît maintenant plus que du mélange le plus turpide et hideux. Mais il ne peut pas. Même si l’une de ses mains s’est déjà glissée contre sa fesse. Il la revoit pleurant à chaude larmes, paniquée, terrifiée, du sang séché sur la poitrine, la robe déchirée. Il se souvient de la voir grimper dans son lit, presque couverte de la tête aux pieds. Incapable d’être seule.
« I can’t… We can’t do this. »
Il se recule dans un souffle presque douloureux. Mais son visage reste stoïque, dur, bien que ses yeux brillent toujours de désirs affreux. Il passe sa main contre sa joue ensanglantée. Recueille quelques gouttes d’hémoglobine sur son pouce. Et ses doigts qui s’accrochent à la mâchoire d’Arabella, son pouce étendant de sa souillure sur ses lèvres. Abreuve-toi du feu que j’ai dans les veines.
« Take the potions. I won’t charge you for them… Just leave while you still can. »
♠○◦○♠
La main sur sa fesse la réchauffe. Pourquoi bordel? Ça devrait la répugner, la rendre malade la faire crier et le repousser, mais non. Bien qu'une certaine peur de réflexe ait prit possession d'elle un instant, elle n'en fait rien, apprécie même d'un soupir fébrile sur ses lèvres. Ses bras entourent maintenant tous deux la nuque de Phil et son corps se presse. I want you, I want all of you, but I know what I'll see each time I close my eyes.
Ils se reculent et elle ne retient pas cette expression endolorie, ardente et elle lèche le sang sur sa lèvre comme si c'était de l'hydromel, sans poser de question, assoiffée et apeurée à la fois, le corps tordu et torturé, avec la sensation de souillure qui peine à disparaître depuis une semaine et demi. Wash away the pain, please. La rousse est silencieuse, le regarde. Il faut qu'elle parte. Il faut qu'elle s’enfuie. Elle se tourne, attrape la boîte mains tremblantes dessus, figée.
"Fuck... fuck fuck FUCK!" sa voix fait un crescendo, elle commence à paniquer. Elle veut partir et le reste ne veut pas. Elle va se retrouver dehors, complètement seule, dans Stornoway. Elle se dit qu'elle devra courir, d'ici à l'auberge. Elle n'arrive toujours pas à rester seule la nuit.
"I'll... I'll go, just give me a minute." dit-elle en attrapant la boîte, tentant de se faire à l'idée.
♠○◦○♠
Il a tout juste le temps d’admirer son visage. Son regard confus et captivant. Sa mâchoire tremblante, ses roues rosies de honte et d’envie, une mèche rousse qui lui colle au front. Sa lèvre inférieure tachée d’un sang qui ne lui appartient pas, qu’elle goûte avec une gourmandise damnable. Il respire profondément, laisse les frissons l’ensevelir, la peau de son cou et de son torse se crispant sous la chair de poule. Jamais une femme n’a été aussi belle à ses yeux. Tourmentée, torturée, éclatante, intense, fiévreuse et passionnée. Elle avait tout pour lui plaire. Elle se grugeait une place dans son cœur frigide, l’empoisonnait de sa flamme. What the fuck is happening to me? What the fuck is happening to us?
« Wait!... Just, wait a second. »
Une grande inspiration. Et si quelque chose lui arrivait pendant qu’elle allait à l’auberge ou à l’école? Un autre agresseur? Et s’il n’était pas là pour la protéger, cette fois? Allait-elle devoir subir ce traumatisme une autre fois, à cause de lui? Be a man, Harker. Il s’appuie le dos contre le mur. Paupières closes.
« You can’t tell her to just leave, you fucking idiot. », se murmure-t-il à lui-même avant de se redresser.
Il passe ses mains dans ses cheveux, les laisse glisser contre sa nuque puis, finalement, s’adresse à Arabella. D’un pas vers elle, sans insister.
« I’ll take you where you wanna go, it’s just… safer. I can walk you to the Inn or to school. You can even sleep here, I won’t be able to get any rest tonight anyways. »
♠○◦○♠
Attendre. Elle peut bien accéder à cette demande vu qu'elle n'arrive même pas à partir, comme une grosse imbécile. Elle se déteste, tellement. De vouloir se réfugier dans les bras d'Harker avec une telle force qu'elle a la sensation d'avoir mal, de se sentir aussi bien ici, de le vouloir tout entier mais être trop marquée à la fois. Elle se déteste pour tout ça et bien plus.
Il murmure et elle le regarde, incertaine, se demandant ce qu'il vient de dire. La rousse en est presque inquiète à vrai dire, de peur de vraiment lui avoir foutu la tête en l'air, qu'il termine encore la soirée inconscient sous héroïne, comme il lui en avait parlé. Jusqu'à ce qu'il lui propose de rester ici. Enfin, il lui propose plusieurs options, mais par un égoïsme enfantin, elle ne considérait que l'option où elle ne se retrouvait pas sans sa présence. Come on Ara, don't get clingy, there's no reason, what the fuck.
"It feels good, here." avoue-t-elle, malgré cette part de son esprit qui lui disait de choisir l'auberge. "It feels safe..."
…with you. It feels safe when you look at me, like no one could ever harm me. We can be at our worst, we'll still want more. I love being with you. C'était des mots, des choses qu'elle ne lui dirait jamais, des choses qu'elle ne voulait pas qu'il sache, mais qui passaient dans sa tête alors qu'elle le regardait, l'air presque honteux d'être honnête.
♠○◦○♠
I knew it. I knew this wasn’t gonna be easy. I knew you’d want to stick around, make this harder than it already is. I knew you’d torture me until the very end. And if I had hopes of laying down during the evening, I know they’re gone. Because I can’t lay beside you. Not like before. I’ll want to hold you, kiss you, press you against me until you fall asleep. But I can’t let it happen. I’m not strong enough. You’re destroying who I am and showing me what I could be. And it makes me sick.
Son discours résonne contre ses tempes, mais il ne le laisse pas franchir ses lèvres. Il se contente d’hocher la tête à ce qu’elle dit. Il sort sa baguette de son étui et, la pointant vers le futon, il fait un lit tout propre pour la jeune femme, tassant ses propres choses contre le mur, pour ne pas l’encombrer. Il ne dit pas un mot pour l’instant, se dirige vers le lavabo de la petite cuisine pour y prendre un verre d’eau. Il le vide de quelques grandes gorgées puis, après quelques secondes de silence, il parle.
« I’ll let you get settled. I probably have a shirt and a pyjama bottom in my bag you can wear if you want. Um... Take the sweet dreams potion five minutes before bedtime. And if there’s anything, I’ll be in my lab. »
Il n’avait pas prévu devoir refaire de stock des potions antipsychotiques de la rouquine avant quelques jours encore, mais bon… Elle en avait besoin. Et il serait incapable de dormir, de toute façon. Le châtain remplit rapidement son verre, qu’il garde en main en se dirigeant vers le couloir menant au laboratoire.
♠○◦○♠
La rousse se sent déjà regretter cette décision. Elle n'arrêtera pas de penser à lui et n'ose même pas s'imaginer le lendemain matin. Au point où elle n'ose même plus regarder Phil. Elle voit le lit se préparer de lui-même, écoute l'eau couler, l'entend boire mais refuse de le regarder à nouveau, de peur de tomber dans ses yeux et l'embrasser fiévreusement, ou pire...
De le supplier de dormir avec elle. C'est une envie plus imposante que toutes les autres, lui attraper la main, tirer dessus, lui demander de rester. Elle se permet un minuscule regard l'espace d'une seconde et se détourne aussitôt. Oui, c'est définitivement son envie.
"I... Thank you." souffle-t-elle avant de le laisser partir, faute d'avoir le courage de le retenir.
Sur ces mots elle va chercher le t-shirt de Phillip, puis à la salle de bain, se changer. Elle ne se sent pas l'envie de mettre un bas de pyjama, puis sort en allant poser ses talons et sa robe près du futon. Puis elle s'assoit. Regarde vers les labos, enfouis ses mains dans son visage. Fuck.
♠○◦○♠
L’Anglais ne répond qu’à moitié au remerciement de la rouquine. Il hoche la tête, simplement. Continue son chemin sans regarder derrière lui, sans vouloir autre chose que se cacher dans son laboratoire. Oublier la présence de rousse et l’envie profonde qu’il a de simplement aller s’étendre à côté d’elle.
Il entre donc dans le laboratoire et, après avoir ouvert la lumière – cette fois, teintée de violet – il pose son verre sur sa table de travail. Il bouge avec aise entre les étagères, prenant les ingrédients dont il a besoin, puis commence à les travailler. En hache, en coupe, en écrase. Mesurant à la perfection, dans des gestes fluides, experts et semblants infiniment faciles. Il met les ingrédients dans le chaudron, les laisse diffuser leurs huiles puis ajoute un peu d’eau et de gouttes de rosées. Un peu d’essence de citron vert, l’odeur se diffuse dans la pièce. Puis il se met à brasser au meilleur de ses capacités, en faisant attention à son côté, pour mener le liquide à ébullition.
Il aurait envie de se mettre la poudre plein le nez. S’emplir les poumons de toxiques, se piquer à n’en plus avoir de veines. Mais il se noie dans son travail, s’acharne, déterminé à ne pas céder à l’envie et priant qu’elle ne rende pas cela plus difficile pour lui.
♠○◦○♠
Ara reste là, à poireauter, à hésiter et se demander si elle fait réellement bien de ne pas le rattraper. Puis elle commence à se poser mille autres questions, se faire mille idées, Et tout ça, ça ne fait que la rendre dingue. Après un moment elle se lève. La potion sweet dreams, ça va l'aider, ça.
Elle se lève, va vers la boîte, s'approche des fioles. Puis les autres potions se mettent à lui faire de l'œil. Rêver de ce qu'elle veut, voir ses envies les plus profondes. La rousse l'attrape écrit sur un papier, l'insère, secoue et enfin, boit cul-sec.
Puis direct au lit, ses yeux se ferment, elle s'endort. Et le manège commence. La plage, l'agresseur, Phil qui prend un coup de couteau, mais cette fois, c'est elle qui attrape la pierre, se jettes sur lui et lui fracasse le crâne. Elle frappe, encore et encore, crie de rage jusqu'à ce qu'elle sente ses bras la lâcher. Elle se sent satisfaite. Cette fois elle l'a eu, elle n'est pas restée plantée sur le sable à laisser Phil se tacher les mains pour elle.
Puis elle déchante. Tourne la tête vers Phil, qui la regarde, livide et dégoûté d'elle. Son cœur semble lui éclater dans la poitrine, alors qu'en réalité, elle tourne dans le lit, se débat, s'exclame sans pousser de vrai cri. Enragée, attristée, satisfaite. C'est comme ça que ça aurait dû se passer, personne ne se serait sentit obligé de l'aider, elle n'aurait jamais vu à quel point elle pouvait être bien avec Phil.
♠○◦○♠
Le temps passe sans qu’il ne le réalise. Son attention fixée sur son chaudron, combattant la douleur sourde qui lui traverse le côté droit par pure détermination. Et par force de caractère, aussi, mais on ferait mieux d’appeler ça de l’orgueil. La potion prend forme sous ses coups de cuillère, s’épaissit, prend des couleurs. Il se penche un instant, va repêcher des feuilles bien écrasées sur le dessus du liquide, les jette. Et après avoir fait un dernier tour de chaudron, il pose la grande cuillère de bois sur son socle puis ferme de chaudron de son couvercle. L’Anglais s’éloigne, prend une bonne gorgée d’eau, s’appuyant sur le mur. Et aussi vite il avait réussi à entrer dans sa bulle quand il s’est mis au travail, aussi vite il veut sortir de là et aller faire une sieste avec la rouquine pendant que sa potion bouillonne. Mais il ne se le permet pas. Ça ne serait pas raisonnable. Pas qu’il était un homme spécialement raisonnable, mais bon…
Il l’entend se plaindre. Une plainte un peu sourde et subtile, mais tout de même claire. Sourcils froncés, l’Anglais regarde l’heure; elle devrait être en train de dormir. Peut-être qu’elle réagit mal à sa potion? Cette idée éveille en lui un élan de panique alors qu’il sort sans se poser plus de question. Elle est bel et bien au lit. Mais elle bouge, se tortille, visiblement hantée par quelque chose que son corps refuse. Le châtain s’approche d’un pas rapide et s’assied sur le bord du lit. Il regarde d’abord son visage et n’aime pas ce qu’il y voit. Mais qu’est-ce qu’elle a fait? Elle de ne devrait pas faire de cauchemar. Il étire le bras vers la boîte de bois qu’il lui a donné plus tôt, l’ouvre, et comprend aussitôt ce qui se passe alors qu’il lâche un soupir coupable. Il n’aurait pas dû lui donner de celles-là. I should have known she would dream of that night, I should have known she’d be as twisted as I am. That’s why I can’t keep my eyes off her.
« Waldon, wake up. You’re having a bad dream. Listen to my voice, wake up. », dit-il doucement alors que l’une de ses mains glisse doucement contre sa joue puis ses cheveux.
De l’autre, il vient attraper une fiole de la sweet dreams, prêt à la lui donner lorsqu’elle se réveillera.
♠○◦○♠
Dans ses songes, elle ne peut pas se détourner du regard de l'Anglais, elle peut sentir tout son être souffrir de son expression, de ses paroles qui sonnent étrangement vague. Puis quelque chose de doux. Sa voix, sa main. Pourtant il est encore loin d'elle, sur la plage, en train d'essayer de se relever pour l'abandonner. Mais il lui parle, contre l'oreille, caresse son visage, what the...
Comme une cassure, son rêve s'interrompt, laissant place à une brève noirceur avant qu'elle ne se réveille, sa main venant s'accrocher à celle dans ses cheveux. Essoufflée, la rousse regarde autour d'elle et remarque l'Anglais près d'elle, un sentiment de soulagement l'envahissant. T'es là, t'es encore là. La question reste, pourquoi est-ce qu'il est venu la réveiller comme ça? L'air encore confuse, elle demande, le ton un peu endormi.
"Huh? What happened?"
♠○◦○♠
Il veille sur elle comme il n’a jamais veillé sur qui que ce soit. Il lui parle, la rassure de quelques murmures que tout ira bien, qu’il est là, qu’il ne partira pas tant qu’elle ne va pas mieux. Et sa main qui continue de caresser doucement son visage. Il peut encore voir de son propre sang sur les lèvres de la rouquine. S’en attise autant qu’il s’en veut.
Finalement, elle se réveille. Confuse, perdue, sa main sur le sienne. Malgré son air sévère et soucieux, il arrive à lui adresser un petit sourire.
« You were whining and moving around in your sleep. I heard you from the lab. », dit-il, le ton calme
Il débouche la fiole de l’autre potion de son pouce puis la tend à Arabella. Lui caresse la tempe du revers des doigts.
« Take this, instead. »
And I’ll lay down with you. I’ll rub your back, kiss your cheeks, tell you it’ll all be okay. I’ll wait until you fall asleep against my chest and pray to God that we never leave this place, this moment.
♠○◦○♠
La voix du châtain la rassure, la calme, elle aurait envie de lui raconter son rêve, de s'excuser d'avoir pris cette putain de potion, lui expliquer qu'elle en avait juste marre qu'à chaque nuit, cet enfoiré réussisse à l'avoir, qu'elle avait besoin d'arrêter de se sentir vulnérable. Mais comme c'est toujours le cas avec lui, elle ne dit rien, elle se contente de soupirer.
"Sorry..."
Ok, ça c'est plus inhabituel, mais en même temps, elle l'a bien cherché, ce coup sur son ego. Et puis quand il est si doux avec elle, la rouquine n'arrive pas à résister, elle s'adoucit aussi, retrouve un peu de cet aspect de bête domptée et veut plus que tout se lover dans ses bras, lui rendre l'attention qu'il lui donne... Pas étonnant qu'elle puisse se transformer en énorme chat, en fait.
"Oh, huh, yeah of course." balbutie la rousse en prenant la fiole, avant de l'avaler cul-sec, comme l'autre.
Puis c'est le silence, ce genre de silence qu'elle a peur d'apprécier, ce genre de silence où sa main vient attraper celle de Phil, de peur que le prochain bruit soit celui de son départ. Et un certain malaise, aussi. On n’est pas censés être là, ce n'est pas censé être si calme et paisible avec toi. Pourtant elle ne stoppe rien, laisse les choses aller, peut-être parce qu'elle n'est pas stupide, elle sait que c'est trop tard pour ça.
"Phil, I don't wanna be alone, please."
Sa faiblesse lui remonte à la gorge comme de la bile, mais c'est comme si ça faisait des siècles qu'elle voulait le dire et elle est trop épuisée pour vouloir se débattre encore contre ça. Une autre nuit, ce n'est pas si grave non? Juste un autre moment à être porté par sa respiration, son odeur. C'est pas comme si il n'avaient pas déjà les deux pieds dedans, de toute façon.
♠○◦○♠
L’Anglais reprend la fiole vide entre ses doigts et vient la poser, avec celle que la rouquine avait vidée un peu plus tôt, sur la table au bout du futon. Avec toutes les substances oniriques qui lui flottent dans les veines, elle dormira sans doute longtemps. L’idée de simplement se lever et de retourner au laboratoire lui traverse l’esprit. Il peut le sentir jusque dans ses os qu’elle va lui demander quelque chose. Il le voit dans ses yeux, dans son regard pris de malaise, dans la façon que sa lèvre inférieure se pose, un peu enfantine, entre ses dents. Le silence n’est jamais qu’un silence, entre eux. Il porte les angoisses et les vérités. Les mots qui manquent à être murmurés.
Mais elle, elle ose. Elle avoue ce que les deux pensaient depuis le début de cette soirée. Et il la déteste pour ça. Il voudrait se relever, lui crier de se taire, qu’elle n’a pas le droit de briser le tabou. Il voudrait être suffisamment insensible pour lui dire de foutre le camp. Il voudrait tellement n’en avoir rien à foutre. C’est tellement plus facile. C’est tellement plus facile de tourner le dos et d’oublier sans jamais en avoir été touché. Mais il semblerait qu’avec la rouquine, cette option s’est expiré il y a bien longtemps. Depuis qu’il a commencé à avoir peur de ses propres désirs. Il reste. Sa main toujours contre sa peau, son visage stoïque et songeur, mais pas distant. Il se mordille l’intérieur de la joue. Il hésite encore.
« …Give me a second. »
Il se lève, s’éloigne. Se donne une dernière chance de changer d’avis alors que de son corps passe la porte. Mais son cœur est plus obstiné encore que sa tête. Il baisse donc l’intensité du feu sous le chaudron. Lance un sortilège qui ne réveillera que lui dans deux heures trente.
Il revient. Retrouve tout de suite les yeux de la rouquine alors que, debout à côté du lit, il enlève son pull. Exposant les cicatrices d’un rose vif sur son torse et son bras. Enlève son pantalon. Il veut que sa peau touche à la sienne, il veut sa chaleur. Et toujours sans un mot, il se glisser sous les couvertures, passe ses bras autour du corps d’Arabella dans le même mouvement fluide. Alors qu’il s’étend, son étreinte se resserre, serrant la rouquine contre lui. Un câlin. Un vrai câlin doux, chaud, rassurant. I’m sorry I even thought of leaving. I’m sorry we’ve gone through this. I’m sorry this is happening to us.
Puis un baiser sur sa tempe.
« I’m sorry… », murmuré.
♠○◦○♠
"Okay."
Elle le regarde partir, s'attend bien à peut-être ne pas le voir revenir, mais elle reste assise, pensive, avec de l'espoir comme de la lassitude au fond du cœur. Elle est certaine qu'il va rester dans son labo, l'ignorer parce qu'elle n'a pas à espérer avoir droit à plus d'une nuit. Ara serre des dents. Ça n'a pas à lui faire quelque chose, ça n'a pas à la rendre triste. Pourtant ça le fait.
Sauf que cette tristesse meurt aussitôt, complètement oubliée et si elle se sent mal, c'est d'être si heureuse de le voir revenir, de l'observer attentivement se déshabiller alors que son ventre s'échauffe un peu malgré tout et si tout d'abord elle essaie de ne pas trop s'approcher quand il vient dans le lit, elle cesse de se retenir lorsqu'il la serre contre lui.
Elle ne sent pas le sourire qui se forme sur ses lèvres, ni son regard qui a ce soudain éclat de bien-être qui revient. Ou plutôt, elle refuse de le sentir. Si on lui pose des questions, ce sera arrivé contre son gré. Elle le serre aussi en retour, s'y accroche, un peu trop à son goût même. Mais elle est bien. Ça fait une semaine et demie qu'elle se sent mal, vide, écorchée. Dire que c'est avec celui qui lui a le plus souvent écorché la peau ici qui est celui qui comble le vide.
Peut-être dans un état second dû à la fatigue, ou bien juste un élan irréfléchi, la rousse relève la tête et l'embrasse, douce, tendre, l'antithèse de leurs baisers de plus tôt, l'une de ses mains venant s'accrocher à son cou sans le brusquer. Wait for tomorrow to regret, to be sorry. We'll have plenty of time to hate each other when the sun will rise. For now...
"Don't." souffle-t-elle contre ses lèvres, le coeur battant un peu plus vite.
♠○◦○♠
Il peut compter sur une main les fois où on l’a serré ainsi. D’une étreinte qui, si pleine de tendresse, n’en était pas non plus charnelle ou sensuelle. Il ne se sent vivre que pour sa peau contre la sienne, pour la paix intérieure que ce contact presque chaste lui offre. Il retrouve l’enfant avide d’amour et d’attention qui sommeille profondément en lui. Donne à ce garçon la chance d’avoir, par le biais de la belle rouquine, ce que lui n’a presque jamais eu. Ses yeux s’embrument à cette idée mais il la chasse d’un autre baiser posé sur la joue de la Ceart. Leurs cœurs battent à l’unisson, leurs respirations calmées et harmonieuses.
Le châtain rend le baiser à l’Irlandaise avec la même douceur qu’elle lui donne. Traduit de ses lèvres toute l’affection malhabile et brisée dont il est capable. Il perd de sa possessivité dangereuse, de sa rudesse typique pour les remplacer par un souci sincère du bien-être de la rousse.
« You’re gonna get sleepy real soon. I hope these dreams are gonna be better. », murmure-t-il toujours contre sa peau.
Il l’embrasse une nouvelle fois, sa main trouvant la courbe de sa mâchoire alors que les doigts de l’autre viennent s’accrocher à la sienne. I know this won’t last. I’ll have to get up. And each time I leave this bed, at least three times during the night, I’ll think about everything that’s happening. And I’ll hate myself for it. And I won’t hate you in the morning, but I’ll try my best to believe it. Because I can’t possibly be falling for you. I can’t. I won’t. I don’t deserve it.
♠○◦○♠
"I'm pretty sure they will." rétorque-t-elle d'une voix entendue dotée d'une touche de timidité.
Ses jambes se mêlent à celle de Phillip et elle se place contre lui, venant cacher un bâillement contre son bras, sans jamais se détacher de lui. Elle est trop bien, il ne fait plus froid, elle n'a plus la sensation que quelque chose va s'insinuer dans son dos et lui faire du mal. C'est le premier silence qu'elle aime ce soir, celui où elle a abandonné l'idée de se poser des questions et où le sommeil vient finalement la caresser des doigts que l'attirer violemment.
Elle trouve tout de même la force de l'embrasser une troisième fois, pour être certaine de s'endormir avec la mémoire vive de ses lèvres sur les siennes. I'll swear I'll regret, I'll pray the warmth was fake, but I can feel it, it's getting to me too and it scares me. But I want it, even if I don't at the same time. I just wanna sleep well, in your arms and forget what I'm supposed to feel. I don't want to feel the fall.
♠○Ellipse; le lendemain matin○♠
La nuit s’était écoulée comme il l’avait prévu. Il avait dû se lever trois fois durant la nuit, pour aller brasser la potion et y ajouter des ingrédients. Mais il revenait toujours s’étendre aux côtés d’Arabella par la suite, la serrant contre lui, lui embrassant la nuque. Un peu parce qu’elle protestait dès qu’il se levait. Un peu parce qu’elle soupirait d’aise lorsqu’il se pressait à elle. Un peu parce qu’il en avait envie. Et au matin, il ne la détestait pas assez. Il avait bien dû passer dix minutes, étendu sur son flanc aux côtés de la jeune femme. La regardant dormir, détaillant ses traits relaxés, lui caressant la tête et le dos. Il fallait qu’il fasse quelque chose.
Il s’est donc levé, effectuant sa routine matinale dans le plus profond des silences. S’habilla, préparant une carafe de café, s’en servant un avant de s’approcher de la table. Il attrapa un bout de papier qui traînait puis y écrit quelques mots.
« Good morning Waldon, There’s coffee in the pot. Take your time, make yourself at home (but don’t touch my stuff). I’m in the lab, but I might be napping. If I don’t answer, make sure you lock the door when you leave.
I put a month’s worth of your meds in your wooden box.
P. Harker »
L’Anglais révisa sa note puis se leva, se dirigeant aussitôt vers son laboratoire. Verrouilla la porte derrière lui. Se punit d’une morsure à l’intérieur de la joue. Il n’avait rien à faire dans ce laboratoire. Les stocks étaient pleins, son carnet d’expériences était à jour. Il y avait bien plus beau, dans ces étagères. Les doigts presque tremblants d’appréhension, le châtain s’approcha de l’une d’entre elles, promenant son regard nerveux sur les étiquettes. Tout était là. Invitant, prêt à être utilisé après une semaine et demie de chômage. Il n’hésita plus que quelques secondes avant de prendre le kit dans ses mains. D’un sortilège, il mit de l’eau dans le chaudron, alluma un petit feu en dessous. Juste pour dire qu’on entendait des bruits de bouillons à l’extérieur.
Sit the fuck down, you pathetic piece of shit. Hold back your shame and your tears, be a fucking man. Melt that rock in the spoon, smell it. Squeeze it all up in the syringe. Wrap that plastic tube around your upper arm. Swear under your breath when you can’t find a good vein. Bring the tube down on your arm. Feel your pulse in you wrist. Pierce through your thinning skin. Stop whining, you little bitch. Feel it burn as you press, feel the drug fill you up. Sigh as you take it out, lick that drop of blood and heroin off of your wrist. Come to me, my handsome boy. Let me hold you as you slowly fall on your side, let me whisper in your ear as I deafen you. Let me make you feel good. Let me make you want to die.
♠○◦○♠
La nuit avait été paisible, parfois ses rêves devenaient un peu plus froids, mais finissaient toujours par récupérer cette ambiance délicieuse. Ça n'a pas dû arriver plus de deux ou trois fois. C'est d'ailleurs ce froid qui finit par la réveiller et après s'être étirée, elle remarque que Phil n'est plus à ses côtés et si elle s'attendait à ce que leur lendemain matin se joue sur la distance, elle ne put pas retenir ce pincement et cet air un peu sombre.
Cette sensation est confirmée par la note qu'elle trouve sur la table, mais qui lui laisse un arrière-goût bizarre de mélancolie chaleureuse, qui éveille aussitôt sa confusion. Dans un soupir las et en passant sa main dans sa tignasse, elle murmure :
"Hmpf... sooner than expected."
Il lui dit de prendre son temps, mais elle ne veut pas. Elle ne veut pas rester ici, ressasser la veille et se faire replonger la tête dans ce bassin d'émotions. Ainsi, elle ne touche pas à la cafetière et va directement s'habiller. Elle monte, le temps d'aller chercher sa veste et redescend avant de sortir sa bourse et sortir des gallions.
Une fois à la table elle retourne le papier et écrit en réponse.
«Good morning Harker, These are for the antipsychotics. I'm still a paying costumer after all. Oh and don't worry, no more home-dosing, would be annoying to come every two weeks.
Waldon »
C'était froid, amer. Trop pour être ce qu'elle voulait vraiment dire, mais elle ne change rien, c'est ok ainsi. Cette chaleur qu'elle aimait encore il y a une heure, elle la fuit maintenant, y met fin à grand coup de glacier comportemental. Pourtant en prenant les potions, les faisant léviter près d'elle d'un wingardium leviosa, la rouquine s'arrête et va vers le labo. Elle veut le voir, une dernière fois, franchement si il répond elle ne sait pas ce qu'elle fera, mais elle veut juste... le voir, aussi terrifiante l'idée soit-elle.
Arrivée devant la porte elle cogne. Patiente, n'entend que de l'eau qui bouille. Cogne à nouveau et cette fois, pose son front sur la porte dans un soupir, exaspérée de son propre comportement. I don't need to see that idiot. He certainly didn't to see me, did he? Get the fuck out, you dumbass of a witch. Elle soupire à nouveau et dit seulement, d'une voix qui sort un peu trop fort à son goût - elle qui souhaitait murmurer c'est raté.
"I'm sorry. For everything."
Elle tourne les talons et part, monte les escaliers, verrouille derrière elle, sort dans la brume matinale et laisse l'humidité lui attaquer la peau en partant, le visage impassible et le pas leste. Don't lose your time, get back to your life now, stop being weak and stupid.
18 - All I can breathe is your life [Instant-RP Phil/Ara]