Phillip Harker
RPGFeuille de personnageAge: 22 ansNiveau: 5e année MaestriaBaguette Magique: 29 cm, Bois de Saule, Voile de détraqueur
| Sujet: Anything for her lavender eyes [PV Terrence] Lun 2 Fév - 21:38 | |
| La délicieuse amertume de la coke me colle au palais, étreint ma langue, me coule dans la gorge. J’sens mon cœur qui s’emporte quelques secondes, mes poumons qui se crispent de plaisir. Presque autant que le reste de mon corps, voûté sur lui-même alors que je tiens toujours entre mes doigts le miroir qui m’aide à me martyriser les organes. Je m’y vois, yeux entrouverts alors que je profite de l’exaltation immédiate de la poudre qui me souille le sang. Puis je bascule la tête vers l’arrière dans un souffle comblé, passe machinalement mon doigt sur la glace pour y cueillir des grains de drogue qui j’emmène aussitôt contre mes gencives. C’est bon, ça picote. Je me sens tout de suite mieux. Ma peau m’appartient à nouveau. J’range mon stock dans mon sac, le frotte le nez un coup ou deux puis je sors de la cabine en n’évitant même pas les regards qu’on me jette. J’y suis habitué. Je les accepte, les assume. Tout le monde est au courant de mes pratiques, à un niveau ou un autre, et la réputation que j’en tire m’est aussi positive que nuisible. Après… Au fond, tout c’qui compte, c’est qu’on parle de moi, hm? La haine et le dégoût sont plus faciles à gérer que l’admiration, de toute façon.
Je remonte à mi-chemin la fermeture éclair de mon veston de cuir et me dirige vers la sortie de l’université. Les cours sont terminés. Pas de taf ce soir, c’est la soirée d’Aglae. Pas besoin de faire un restockage de mes produits, tout est en ordre. Je pousse la grande porte de bois avec un air un peu perplexe, un peu pensif. Rien à faire. Je pourrais passer au Bloody Ghoul mais Waldon sera là. Et si on sait que je n’ai rien à faire là, peut-être qu’on s’imaginera que je suis passé que pour la voir. Pffft, franchement. J’en secoue légèrement la tête alors que mes pieds fendent l’herbe, errant un peu sur le terrain. J’attrape mes clopes, en fixe une à mes lèvres et l’allume, expirant quelques volutes de fumée grise du coin de ma bouche. C’est pas comme si elle pouvait me manquer alors que je l’ai vu il y a trois jours. Même si je peux encore goûter le sucre de sa langue contre la mienne.« For fuck’s sake, Harker, get a hold of yourself… », me dis-je dans un soupir irrité.
Il faut que je trouve quelque chose pour me distraire, pour me calmer l’esprit un peu. Pour arrêter de penser à cette boucle rousse que j’ai attrapée de mon index quand je l’ai embrassé l’autre soir. Pour oublier la trace de ses ongles sur ma nuque et dans mon ventre. Ma cigarette se raccourcit plus rapidement qu’elle ne le devrait. Je suis nerveux. Ou stressé. La belle connerie. Je passe le parc. Je pourrais aller me réfugier dans la forêt, pour entretenir le cliché du mec qui n’a pas toute sa tête et qui se nourrit de solitude et de noirceur. Un sourire malin et amusé se perche à mes lèvres. C’est ça ouais. Y’a toujours des limites à être pathétique. Je m’arrête donc devant la forêt, juste en bordure. Me tourne pour faire face au grand terrain. Le parc et, plus loin, la plage d’un côté. L’université de l’autre. Et dans tout ça vient s’imposer le début d’un coucher de soleil. Je reste debout un instant avant de m’asseoir, venant coller mon dos au tronc d’un des arbres qui marquent la lisière des bois. Cigarette aux lèvres, je sors de mon sac une petite bouteille de whiskey – la baptise d’une gorgée solennelle – ainsi que mon carnet d’écriture et mon stylo. Pas de potions, cette fois. Écrire pour le plaisir de le faire, m’exprimer par autre chose que les toxines qui dévorent mes veines.
Mais j’ai presque peur de poser le stylo sur le papier. Peur que tout ce qui me vienne à l’esprit, c’est elle. Son visage, la courbe de ses hanches dans l’une de ses robes noires. Cet air farouche mais éperdu qui ne la quitte pas quand je la touche.(Vêtements : ICI ) |
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