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 Apprendre à gagner son repos [À qui le veut bien]

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MessageSujet: Apprendre à gagner son repos [À qui le veut bien]   Apprendre à gagner son repos [À qui le veut bien] Icon_minitimeDim 8 Juil - 20:33


Pfiou.

Sa baguette de cèdre au creux de sa main à la poigne un peu instable et pointée sur la porte fermée, le jeune homme murmura une formule qui verrouilla aussitôt la serrure. Il entendit le cliquetis du métal à l’intérieur du bois solide et vit une fine volute de lumière blanche enlacer le système de verrou. Tout était en sécurité jusqu’à demain, l’alcool pouvait dormir en paix dans sa cachette. Et lui ne risquait pas de perdre son emploi pour négligence. De toute façon, s’il y avait une chose sur cette planète que Jamie ne négligeait pas, c’était bien l’alcool. Il négligeait ses révisions, sa participation au cours, son semblant de routine d’activité physique, sa barbe parfois. Mais l’alcool et la nourriture, ça méritait toujours toute son attention. Ça et les femmes; cela dit, les femmes l’aidaient beaucoup à ne pas trop négliger son activité physique et sa barbe, hm. L’Anglais sourit et leva la tête un instant vers l’enseigne. Il se rappela lorsqu’il l’avait repeinturée, avec les autres employés, l’été dernier. Le patron n’avait pas voulu de quelques coups de baguette. Il vous faut la dévotion à la tâche des moldus, bande de mollusques!, avait-il dit. Et en voyant que personne ne se bougeait, il leur avait promis une bouteille d’alcool de leur choix chacun. Là, ça l’avait fait. Ces jeunes… avec leurs priorités aux mauvais endroits.

Mais là, la priorité de Jamie, c’était d’aller au lit. Il était quatre heures du matin et la soirée avait été haute en couleur. Il avait commencé son quart de travail à 21h30, comme à tous les vendredis, et c’était déjà bondé de gens. Sa collègue, la belle Rebecca, l’avait regardé entrer comme s’il était Merlin en personne. Quelques salutations et il était derrière le bar, prêt à rendre cette soirée mémorable pour tout le monde. Et c’est ce qui s’était produit. Ils n’avaient pas arrêté une seul seconde – ou juste le temps de prendre les quelques shots qu’on leur offrait - avaient brisé quelques verres, et Jamie avait fait son habituel spectacle de cracheur de feu trois fois durant la soirée. Trois heures arriva rapidement, les gens rentrèrent, et ils avaient la paix. Mais la belle Rebecca était crevée, et après avoir partagé encore quelques verres avec elle, il lui assura qu’il pouvait s’occuper de la fermeture seul. Elle le remercia d’un ou deux baisers et de quelques mots soufflés à l’oreille, auxquels il refusa poliment une suite – Becca était gentille, mais c’était un terrain connu, et par lui, et par d’autres – puis quitta. Et en trente minutes, les caisses étaient comptées, l’arrière du comptoir était en ordre et tout le reste du pub était propre. Une bière et deux shots plus tard, il sortait de l’établissement. Sa chambre à l’Auberge du Boobrie l’appelait plus que jamais.

Il s’y rendit donc, le pas lent, un peu instable, mais le sourire toujours accroché aux lèvres. Il faisait frais, cette nuit, assez pour qu’il ne regrette pas d’avoir choisi de mettre un pull en laine noire au lieu d’un t-shirt. L’une de ses mains fouilla la poche arrière droite de son jean délavé et en sorti son pack de cigarette. Sa clope au coin des lèvres, il continua sa courte marche jusqu’à ce qu’il arrive devant l’auberge, sa petite enseigne éclairée d’une lumière magique aux teintes orangées. Il poussa la porte lentement, sans trop faire de bruit, et adressa un sourire à l’homme qui faisait l’accueil, à moitié endormi sur le livre qu’il faisait semblant de lire. Sans que le Sinsear eu besoin de dire un mot, l’hôte lui donna la clé de sa chambre et retourna rapidement dans la contemplation des lignes formées par les lettres sur les pages. Jamie le remercia d’un murmure et, sans se faire prier, escalada les escaliers qui menaient au deuxième étage, où se trouvait sa chambre habituelle. La numéro six. Il arriva devant la porte, posa son sac sur le sol et inséra la clé dans la serrure. Il tourna… Puis rien. Le jeune homme fronça les sourcils, fixant la poignée. Qu’est-ce qui se passait? Il réessaya. Toujours rien. Et encore une fois. Jay lâcha un soupir exaspéré avant d’essayer une autre fois.

C’était quoi ce bordel?





[Libre; je laisse le choix à qui me répondra de décider si…
  • Jamie s’est attardé sur la mauvaise porte et essaye d’ouvrir la porte de quelqu’un d’autre
  • C’est la bonne porte, mais la chambre a été louée à quelqu’un d’autre
  • N’importe quelle autre option farfelue


Vous m'excuserez pour le titre pourrave, j'avais aucune idée.]
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MessageSujet: Re: Apprendre à gagner son repos [À qui le veut bien]   Apprendre à gagner son repos [À qui le veut bien] Icon_minitimeVen 24 Aoû - 6:31

Juchée à même le rebord de la fenêtre donnant sur une rue en contrebas. Éclairée par la seule lueur d'une bougie à la flamme syncope, projetant des ombres fantasques par à coups sur les murs de lambris, Gritte n'en demandait pas davantage pour se satisfaire de sa fin de semaine, vaquer aux occupations qu'elle seule décidait dès que l'envie l'en eut émoustillée. Cela, en compagnie de fantômes fugaces enchainés aux murs de chênes s'avérant n'être en fait que sa propre silhouette ainsi que celle de son chat, Egon, pelotonné au creux des jambes de sa maitresse, toutes deux habillées d'un drap noir. Une peinture emplie d'une tendresse insaisissable. Deux ombres chinoises aux formes rondes, comme lissées par une certaine connivence inestimable, aérienne. Ils partageaient un secret, le secret des ombres dessinées sur le mur qui n'en formaient qu'une. La fille, le chat, la chandelle fondue et la lunette astronomique qui scrutait le ciel en quête de réponses à des mystères de nature toute autre. Ainsi, une fois son dortoir aménagé, ses valises rembarrées sous son matelas pour un petit bout de temps. La saison était idéale. C'était exactement dans cette période-ci que la Terre s'insinuait parmi une ceinture d'astéroïdes et que ces derniers pénétraient l'atmosphère. S'amenuisaient au fur et à mesure de leur chute, s'enflammaient jusqu'à former ce que l'on appelait plus communément « étoiles filantes ». Et ce soir, la jeune sorcière était aux premières loges pour témoigner de la mort spectaculaire de ces amas de roches flottantes. Tant et si bien qu'elle en vint à se demander elle-même quelle fin souhaiterait elle pour son propre compte. Lui faudrait-elle briller comme le faisaient ces cailloux inertes seulement à l'heure de son salut ? Inanimés jusqu'à temps qu'ils en viennent à l'aboutissement de leur existence ? Après réflexion, Gritte rejeta cette éventualité. Les éclats vifs et ponctuels de ces corps célestes n'avaient rien de comparables aux vrais étoiles qui brillent et demeurent des siècles, non, des millénaires durant. Constantes. Ou presque.

Toisant le firmament d'un oeil soudainement déconcerté, Gritte changea son angle de vision pour se tourner vers les constellations, son esprit nonobstant l'apesanteur pour s'élever tout là haut, avec les astres. Les astéroïdes et le rat qui longeait le mur de la chambre à pas feutrés faisaient parti du même décor. Car la poussière qui se diffuse depuis un bloc de roche cosmique est la même qui nous enveloppe avec le temps, tout cela faisait parti d'un monde. Celui de cette jeune sorcière assise en tailleur sur le rebord de sa fenêtre présentement tout du moins. D'autres univers existaient. Celui de l'aubergiste notamment. Gritte s'était plut à tenter d'envisager chaque élément de cette instance-ci. Ce bonhomme aux traits tirés, à la panse large et au double menton épanoui sur sa poitrine, immobile dans l'expectative du client, la nuit, dans une quiétude pareille à celle dans laquelle la sorcière en devenir baignait, néanmoins différenciée en quelques points tels que la sonnette chargée de toute la patience de l'aubergiste. Encensée ainsi de toute la charge contingente de l'univers de ce dernier. C'était le maestro du système. L'astre central du monde du maitre hôtelier qui attend patiemment le client, avachi sur son tabouret, pesant de désœuvrement.

Cependant, ce n'était plus avec ce brave homme que l'esprit de Gritte se trouvait. Elle profitait de la chaleur bienvenue qu'émanait les braises de la cheminée. Elle et la bougie posée à ses côtés s'avéraient être les seules sources de lumière de la pièce. L'obscurité étant propice à l'observation du ciel en cette heure. Mais aussi féconde pour la méditation. Ou tout du moins jusqu'à ce qu'un son étranger ne vienne perturber le calme régnant dans la pièce. Un cliquetis qui, dans le silence regnant, parut être une détonation qui fit se dresser les oreilles d'Egon sur sa tête. Les iris vermillons du gros chat brun dardèrent subitement vers la porte. La concentration de sa maitresse se portant ailleurs, elle mit plus de temps que son animal à réaliser que l'ordre de son univers était troublé. De la même manière qu'il faudrait aux hommes sept minutes avant qu'ils ne réalisent que le soleil n'ait explosé et que la lumière ne s'éteigne définitivement, Gritte eut son petit temps de réaction. Saisie par un sentiment mêlé de crainte et de stupeur, la jeune fille passa ses eux jambes à l'intérieur de la pièce et se dressa sur ses chaussettes en laine tricotée pour se diriger à pas feutrés en direction de la porte de la chambre. Egon avait bondit de ses genoux et se trouvait maintenant sur ses talons, à l'affut. A queue fouettait l'air. Selon toute vraisemblance, le vieux matou n'était pas enchanté à l'idée de recevoir de la visite. Gritte, elle, en était plus inquiète. A priori, la personne se tenant derrière la porte avait soit tenté de crocheter la serrure – scénario probable mais peu plausible – soit détenait la clé de la porte. Clé que détenait aussi Gritte et qui, à son grand soulagement, l'avait laissée à même la serrure, d'où le désarroi de l'inconnu à l'entendre soupirer... La jeune fille avait collé son oreille contre le bois qui la séparait de cet invité incongru. Elle tritura sa mémoire et son jugement pour tenter de se sortir de cette situation et se souvint alors qu'elle n'avait pas réservé la chambre pour la nuit mais simplement pour quelques heures avant le coucher du soleil. Ayant prévu initialement d'exploiter la vue qu'offrait la fenêtre pour dessiner la vue en contrebas et remplir son carnet de croquis de quelques scènes pittoresques de la vie villageoise. Finalement, son activé s'était vite orientée dans l'observation stellaire une fois la nuit tombée. « Quelques petites minutes... Juste quelques petites minutes... » s'était elle persuadée. Sans succès. La chute d'astéroïdes l'avait littéralement ancrée à la fenêtre si bien qu'elle n'avait pas vu l'heure s'avancer. Puis, de mauvaise foi comme elle l'était... Egon s'était trouvé si bien, lové sur ses jambes... Ça aurait vraiment été cruel de le remuer. Bref, la voilà qui mesurait désormais toute l'envergure de sa négligence et elle pariait sur sa franche culpabilité pour trouver les mots devant l'hôte légitime de la chambre. De sa main libre (son homologue tenant la lunette astronomique de poche), Gritte ôta la clé de la serrure et ouvrit doucement la porte qui laissa pénétrer dans la chambre la lueur du couloir et fit se dessiner la silhouette de l'inconnu dans un pan de pénombre. A contre jour comme il se tenait, la jeune sorcière qui jetait sur lui un regard confus ne parvint pas à en distinguer de traits de manière précise. De toute manière, l'occasion ne s'offrit pas à elle de pouvoir en faire autant.


''Je...bonsoir. Excusez-moi, je n'ai pas vu l'heure, j'aurais dû laisser la chambre.. votre chambre un peu plus tôt et... NON..!! Egon !!! Reviens ic..'' A peine eut-elle put se confondre en excuses que le chat se glissa entre ses jambes ainsi qu'entre celles du dernier venu pour filer se confondre dans les ténèbres du couloir, opiniâtre et bougon comme il était, Gritte n'en était que plus embarrassée. ''Pardonnez moi, je reviens..!'' Susurra-t-elle aussi fort que la quiétude ambiante le lui permettait pour ne pas troubler les autres pensionnaires sans doute assoupis à cette heure avancée de la nuit.

A l'aveugle mais bien décidée, Gritte se rua à la poursuite de son traitre de chat, se faufilant entre le mur et la isilhouette. Inutile d'énumérer le nombre de jurons et de malédictions qui lui passaient en tête lorsqu'elle chercha à tâtons où sa bête avait pu partir. S'enfonçant à grande enjambées dans le couloir, elle laissait ainsi cet homme. Elle esquivait peut-être un sermon, voir une dispute. Toutefois, elle espérait que cet inconnu n'y voit surtout pas d'acte manqué... de toute façon, elle avait laissé quelques uns de ses effets personnels dans la chambre. Dans le pire des cas, il n'aurait qu'à tout jeter dehors et s'en aller dormir paisiblement pendant que la gamine coursait son animal dans la purée de pois du fond du couloir dont l'éclairage était pour ainsi dire, quasi inexistant. Egon ayant en sus, le poil sombre, il ne faisait rien pour alléger sa maitresse de son embarras. Au fond, elle le méritait peut-être de se retrouver seule à se démener dans son pétrin...


[HRP : voilà, enfin de retour, je m'excuse pour le temps que tu ais eu à attendre avant de pouvoir la lire ^^" ]
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MessageSujet: Re: Apprendre à gagner son repos [À qui le veut bien]   Apprendre à gagner son repos [À qui le veut bien] Icon_minitimeMar 28 Aoû - 0:06

Il n’avait vraiment pas le temps pour ces conneries.

Jamie était normalement un jeune homme plein de patience et de bonne volonté. Combien de fois avait-il attendu presque des heures pour qu’un client trop saoul arrive à dégriser pour se sortir lui-même du bar? Combien de jeunes femmes en pleurs avait-il écouté parler tout aussi longtemps de comment leurs ex copains étaient des salauds de la pire espèce et qu’ils ne méritaient pas de vivre en hommes libres? Combien d’éclats de verre et de vomissures avait-il ramassés de sur le sol? Combien de paroles rassurantes avait-il su murmurer au bon moment aux gens qui semblaient toujours en avoir un peu plus besoin quand ils étaient bien avinés? C’était des occasions innombrables, régulières, routinières. Et il le faisait toujours avec le sourire le plus sincère et avec les meilleures intentions. Il était compréhensif, ouvert d’esprit, facile d’accès, sympathique, généreux. Certes, il se jouait parfois de cela à son propre avantage – qui ne veut pas un peu plus de pourboire lors d’une soirée particulièrement éreintante? Mais ça n’était pas que ça, bien au contraire. La plupart du temps, c’était avec une profonde sincérité qu’il venait en aide aux gens qui en avaient besoin, qu’il faisait don de lui-même et de son temps.

Mais là, cette nuit, il était à bout. La soirée avait été épuisante, et sa courte marche du pub jusqu’à l’auberge lui avait enlevé toute trace de patience ou de répartie. Il voulait se coucher, là, tout de suite. Avant que les rayons du soleil ne percent la nuit, avant que les oiseaux se mettent à chanter. Il travaillait demain, le quart infernal de 19h à 3h. Il avait besoin d’être en forme, et maintenant, un obstacle à ce repos sacré se dressait devant lui. Le châtain observa la clé, la ramenant devant ses yeux pers. C’était bel et bien la clé de la chambre 6. Il en reconnaissait vaguement la forme, et le numéro de la chambre était clairement indiqué dessus. L’Anglais leva ensuite les yeux vers la porte et constata qu’il s’acharnait bel et bien à la bonne porte. Ben alors? Son regard se fronça encore davantage alors qu’il prenait un pas vers l’arrière. Il sentait une présence de l’autre côté de la pièce. Il n’aurait pas pu en savoir plus, ça n’était pas clair, mais il y avait dans l’ombre d’un doute une autre personne qui occupait la chambre qui lui était normalement réservée. Il regarda la porte de haut en bas, lâcha un soupir puis s’apprêta à cogner à la porte…

…Mais elle s’ouvrit d’elle-même. Ou plutôt, de l’intérieur. Nerveux et fatigué, Jamie sursauta malgré lui en entendant les cliquetis de la serrure et le grincement des charnières de la porte. Puis il la vit dans la chambre, l’air à la fois embarrassé, soucieux et confus. Il lui avait déjà parlé, une fois. Enfin, parler… Ils avaient échangés quelques mots via une conversation générale, mais ça comptait presque. Gritte de son prénom, si sa mémoire ne faisait pas défaut. Son nom, elle ne lui avait jamais mentionné. Todhchai, c’est vrai, il lui trouvait des airs de Walter parfois. Jolie fille, pas comme les autres. Sa beauté était particulière, il pouvait voir en quoi elle ne se faisait pas remarquer lorsqu’elle déambulait dans les rues. Mais Jamie remarquait toutes les filles de la planète, lui. Et à ses yeux, elle était jolie. Un sourire se traça au coin de ses lèvres, mais elle ne sembla pas le remarquer. Peut-être était-ce la lumière, l’éclairage, mais elle ne le reconnaissait pas du tout. Bon, c’était également vrai qu’ils ne s’étaient pas parlé tant que ça, peut-être l’avait-elle oublié. Il écouta le début de ses excuses, sans que son air mi serein mi amusé ne quitte son visage. Même s’il ne la connaissait qu’à peine, l’idée que ce soit un visage connu qui lui a piqué sa chambre le dérangeait beaucoup moins que si ça avait été un inconnu. Et comme il s’apprêtait à lui rappeler qui il était et à la rassurer, ce fût au chat de s’en mêler. Ces bestioles…

Le félin glissa habilement entre les jambes de sa maîtresse et les siennes puis se sauva dans l’épaisse pénombre, où il était beaucoup trop facile pour un chat de trouver refuge. Gritte le poussa presque littéralement et partit à la recherche d’Egon-le-minet, ce qui lui laissa le champ libre. Le jeune homme ne se fit pas prier, entrant dans la chambre confortable d’un pas. Un peu partout reposaient les choses de la demoiselle. Il ne pouvait quand même pas la jeter en dehors de la chambre, juste comme ça. Il ne pouvait pas la laisser à son propre sort. Elle était victime du malentendu elle aussi; les portes de l’université étaient fermées à cette heure. Jamie leva une main jusqu’à son visage et vint se frotter les tempes, une vague douleur lui venant à la tête. Il posa mollement son sac sur le sol puis, agrippant sa baguette, sorti à la suite de Gritte après avoir fermé la porte, sa clé bien au fond de sa poche.


« Gritte, attends! Je vais t’aider à le trouver. Après je… je dormirai sur le fauteuil qu’il y a dans la chambre, à moins que tu préfères que je demande une autre chambre à l’aubergiste. »

Le jeune homme murmura un « Lumos » et, son visage éclairé par la magie, il sourit à sa Todhchai puis commença ses recherches avec précaution.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Apprendre à gagner son repos [À qui le veut bien]   Apprendre à gagner son repos [À qui le veut bien] Icon_minitimeMer 12 Sep - 6:21

Gritte ne maudissait pas le ciel, aucune divinité et encore moins le hasard de lui avoir fait subir l'injustice des circonstances et du cahotement des évènements. Elle ne s'en voulait qu'à elle seule car aucune étoile ne l'avait illuminé ou lui avait révélé la vérité en laquelle cette journée allait aboutir si elle ne s'écoutait pas assez. Oui, depuis l'orée de ce jour, elle savait que ça allait mal finir. Elle avait tout décidé sur un coup de tête. Se jeter à l'aventure de la ville, sans réfléchir. De là, il n'y avait pas le moindre problème, le soucis s'était vraiment posé lorsqu'Egon avait manifesté le désir de suivre les pas de sa maitresse. Par effroi à l'idée de réprimer la loyauté de son chat, Gritte s'était montrée désinvolte à l'égard de la raison et avait laissé aller. Elle omit bien délibérément le fait que son chat était opportuniste, calculateur, vicieux, abusif, fielleux. Un concentré d'obséquiosité ! Elle s'en mordait la langue d'avoir été si candide en s'étant laissée nourrir de l'illusion que cette bête ait pût éprouvé une gentillesse bien sincère. Or, les personnes ne changeant déjà que difficilement, que pouvait-elle espérer d'un chat aussi borné ? C'en était déplorable. Entièrement étreinte par le remord en constatant que c'était elle qui s'était reposée sur une confiance sans fondement qui l'unissait à cet animal opiniâtre. Dans ses ténèbres qui l'appelait à tous les acharnements et toutes les agitations, elle tâtonnait frénétiquement, criblant le silence de quelques « Egon..! Psst...! » ténus et feutrés. Elle avait finit par faire abstraction de ce qui avait déclenché sa confusion. C'est seulement lorsqu'elle dardait les dessous d'un buffet de sa paume, (constatant que la seule chose s'y trouvant qui puisse être notable étaient des auréoles relativement larges, significatives du passage de termites)que le propriétaire légitime de la chambre ne revienne dans son champ. Signant sa présence en hélant à voix basse la demoiselle aux origines vikings, celle-ci ne put réprimer un sentiment de déjà-vu, plutôt de déjà-entendu (on excusera le néologisme). Par réflexe, étant la principale intéressée, Gritte voulut se tourner en direction de son interlocuteur. Cela en faisant abnégation du buffet qui la surplombait l'espace d'un instant néanmoins suffisant pour qu'elle se cogne l'arrière de la tête contre le bois rongé. Se mordant la langue de surcroit. Au moins, c'est à peine si elle ne put émettre qu'une petite plainte étouffée avant de se reculer consciencieusement pour mieux darder l'étranger et avoir ainsi le cœur net quant à son identité. Le nom vint directement se ficher sur le faciès de l'étranger dès lors qu'elle eut le loisir de le regarder en face. Les ondulations et les traits de son visage éclairés par la lueur blafarde du Lumos ne laissaient aucune place au doute, car, du peu de monde que connaissait Gritte depuis son arrivée, Jamie Fairfield avait le malheur ou la chance d'en faire partie. Et quand bien même lui avait-on dit que ses prochaines années à l'université se passeraient sur une île de l'Ecosse ravitaillée par les corbeaux, elle n'aurait jamais soupçonné que ce monde soit petit à ce point.

Que faisait-il ici ? En cette heure ? Ces questions lui brûlaient les lèvres. Sauf que cela ne la concernait pas et, ne voulant pas paraître intrusive, Gritte laissa sa curiosité inassouvie. A cet instant précis, cette dernière ne se remémorait pas le fait que son camarade ait aussi un emploi en parallèle à ses cours. Son esprit n'était focalisé qu'après la trace d'Egon et sur le moyen d'achever au plus vite cette situation bouffonne dans laquelle elle s'était embourbée. Puis, non pas que l'aide que venait lui apporter Jamie ne lui était désagréable, cependant, le fait qu'il ait à payer de ses heures de sommeil pour porter secours à celle qui lui avait retiré l'oreiller de sous le menton ne faisait, somme toute, que renchérir l'embarras dans lequel elle se sentait oppressée. Néanmoins, ce n'était sûrement pas le moment adéquat pour se confondre en excuses et bredouiller inutilement. Son seul moyen de repentir était limpide : Trouver Egon. Ainsi, elle ne s'attarda pas sur son bobo ni dans un débat trop longuet. C'était délicat de la part de Jamie que de sacrifier ses cervicales pour que Gritte puisse se lover dans les doux édredons en plume d'oie qui se trouvaient encore intact en dépit du fait qu'elle ait occupé la chambre tout ce temps. Non, dormir dans cette chambre s'agglomérerait à toutes les redevances qu'avait déjà cette gamine au front noué par les soucis (malgré son âge peu avancé). A son tour, elle s'empara de sa baguette en vue d'imiter son homologue et d'éclairer leur recherches. Elle se maudissait de ne pas avoir vu ce réflexe et de s'être laissée précipiter à la poursuite d'Egon sans réfléchir. Sans ça, il n'y aurait eu aucune chance pour que cette chasse au fugitif puisse aboutir à quelque chose de probant. Une fois les deux Lumos conjoints pour améliorer la vision des deux explorateurs, la jeune scandinave parvint à trouver les yeux de Jamie une fois debout.


''Ça n'est pas de refus... enfin, pour ce qui est du coup main tout du moins. Pour le reste, non, c'est aimable à toi, cependant, je pense que mon délai de séjour dans cette chambre est déjà expiré depuis un bon moment. Je n'étais pas censée rester cette nuit...'' Conclut-elle en pointant sa baguette vers le couloir enveloppé dans un silence et une obscurité impénétrable que Gritte tentait de percer.

Les angles des meubles apparaissaient sous quelques éclats faiblement réfléchis par leur bois terne, non verni depuis des lustres, tremblant, comme les paupières d'un être de nuit surprit par la vive lumière du jour. De ce couloir émanait quelque chose de farouche que Gritte appréhendait. Et, pour ne pas songer à sa peine, elle tentait d'entretenir le dialogue après s'être détournée de Jamie pour déglutir secrètement.


''Bon... plus vite on le trouvera, plus vite tu pourras te couvrir dans les draps... enfin, si ce cache-cache s'éternise de trop, ne te sens pas obliger de m'assister toute la nuit... J'ai l'habitude de ce genre de jeux avec cet animal.'' Chuchota-t-elle avant de faire quelques pas feutrés sur le plancher, hasardant sa baguette aux endroits susceptibles d'abriter le fugitif.

Quand bien même ne le montrait-elle pas, Gritte se voyait rassurée et confiante accompagnée dans cette exploration. Ce fut à peine si elle trembla lorsqu'elle eut à éclairer une chaise pour avancer dans les recherches. En temps normal, la crainte que lui inspirait l'obscurité pouvait s'avérer suffisamment puissante pour la laisser, elle, incapable de toute action. Enfin, la dernière fois qu'elle avait été paralysée de la sorte remontait à son enfance. Certes, sa peur n'avait pas disparue. Personne ne peu prétendre se débarrasser de ses affres aussi facilement. Seulement, on apprend à mieux vivre avec. Tel était le cas de Gritte. Cela dit, sa capacité à rationaliser ses émotions ne fut pas aussi prompte lorsque, après s'être à nouveau baissée au devant d'un bibliothèque, elle plongea sa baguette en dessous pour y jeter un œil tout en plongeant sa main de conserve pour y sonder l'éventuelle présence d'Egon. Un coup de griffe suivit l'éclat rouge que réverbéra les pupilles de la bête sous le champ du Lumos. C'est à cette instant que la jeune sorcière laissa s'échapper un cri effrayé auquel le chat répondit d'un feulement courroucé avant de se précipiter hors de sa cachette pour tenter d'en gagner une autre.


[HRP : Ton post était nikel, vraiment, pas de soucis, en revanche, je m'excuse encore pour le retard et aussi si je ne te laisse pas assez de champ d'action, je peux toujours éditer.]
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MessageSujet: Re: Apprendre à gagner son repos [À qui le veut bien]   Apprendre à gagner son repos [À qui le veut bien] Icon_minitimeDim 16 Sep - 22:27

Si on lui avait demandé comment il s’était imaginé terminer sa soirée de travail, l’option où il aide une intruse dans sa chambre à trouver son chat dans le couloir sombre de l’Auberge, il n’y aurait jamais pensé. D’abord, très franchement, parce qu’elle n’était pas des plus alléchantes. Il aurait s’imaginer au moins dix autres scénarios plus plaisant. Trouver vingt gallions sur son chemin du retour, croiser un ami avec une bouteille à la main, se faire dire que sa chambre est gratuite pour la nuit, ouvrir la porte de ladite chambre et y trouver deux plantureuses jeunes femmes en nuisettes trop légères qui ne seraient là que pour répondre à ses désirs les plus fous. Ce genre de trucs, quoi. Ensuite, parce que les chances qu’une erreur du genre se produisent étaient très minces. L’Auberge n’était pas très grande, il avait un contrat avec l’université qui lui garantissait cette chambre, les jeudis, vendredis et samedis, à partir de trois heures du matin. Et c’était tout, pas de discussion. Mais quand les circonstances font que l’aubergiste est inattentif et fatigué ce soir-là, et quand l’occupante temporaire de la pièce perd elle-même le fil du temps, eh bien, il faut faire avec. Ça n’était pas un drame, l’Anglais s’en remettrait bien vite. Seulement, il devait maintenant résoudre des problèmes.

Comme trouver un endroit où Gritte pouvait poser sa tête après avoir trouvé sa saleté de bête poilue. Oui oui, une saleté de bête poilue, c’est tout ce qu’Egon méritait comme surnom à ce moment-là. Ça ne se fait pas, foutre la honte à sa maîtresse comme ça et empêcher les gens de dormir. Bref, voilà, Jamie n’allait certainement pas laisser la Scandinave à son sort. Il avait peut-être laissé ses propres choses dans la chambre, mais il ne sortirait pas celles de la jeune femme tant qu’ils ne trouvaient pas une solution convenable. Il y tenait. Parce que pour le châtain, une femme, ça se respecte, et on en prend soin. Un peu vieux jeu, peut-être, mais il avait certainement les meilleures intentions du monde. Et ce soir, cela se traduisait par le fait qu’il allait s’assurer que Gritte soit bien confortable avant que lui ne puisse fermer l’œil. Parce que si ce n’était pas le cas, il ne trouverait sans doute pas le sommeil. Vraiment, fallait pas chercher à comprendre. L’Anglais était – pour l’instant – incapable de s’attacher à une femme, ses relations intimes se limitaient à des coups d’un soir, ou quelques filles plus régulières. Et même s’il butinait à gauche et à droite, chacune des filles qui croisaient son chemin était traitée comme une reine, le temps qu’il passait avec elle. C’était ça le problème, en fait. Il aimait trop toutes les filles, il n’arrivait pas à s’imaginer n’en aimer qu’une seule. Pas pour l’instant. Enfin, nous nous égarons. Toujours était-il que Gritte trouverait un oreiller confortable sur lequel reposer sa tête, Jamie allait s’en charger, pas de discussion.

Et celle-là, à peine venait-elle de faire un Lumos pour l’accompagner, se permettait de le contredire. Elle n’était pas supposée passer la nuit, ça il l’avait compris. Mais il n’allait quand même pas la laisser dormir dans le couloir, ça, non! Ç’aurait été indigne, tout simplement. Il ne lui répondit pas tout de suite, cependant. Elle était visiblement tracassée par quelque chose. Son chat, sans doute, mais autre chose aussi. Une légère nervosité se dessinait sur les traits de son visage. C’était lui qui la rendait mal à l’aise? Il ne l’espérait pas. À la suite de la blonde, le jeune homme agitait calmement sa baguette dont le bout était illuminé d’un côté et de l’autre du corridor, fouillant les petits racoins mal éclairés. Il n’était pas expert en matière d’animaux. Il avait son Boobrie, Attila, mais celui-ci était plutôt facile d’entretien, puisqu’il passait bien la moitié de son temps dans un grand enclos avec les autres Boobries apprivoisés de l’Île. Elle parla une nouvelle fois. Ne pas l’aider jusqu’au bout? Eh ben ça alors, c’est à croire qu’elle le faisait exprès. Cette fois, le jeune homme ne se gêna pas.


« Oh mais franchement, comme si… Non, vraiment, il n’est pas question que je te laisse te débrouiller, et il n’est pas non plus question que tu cherches ton ch… »

Ce putain de chat. Cette saleté de bête poilue. Le cri de Gritte retentit contre les murs du couloir et ce fût le signal. Une, deux, sa baguette était dégainée, prête à fait ce qu’il lui ordonnerait. À peine vit-il la silhouette du féline se faufiler hors de sa cachette que le jeune homme scanda un Mobilicorpus bien clair. Les éclats de lumière jaunâtre enlacèrent la bête et, lentement, la soulevèrent de terre. Sceptique, le chat se tut, regardant nerveusement autour de lui alors que ses pattes se mouvaient toujours dans l’espoir d’avancer. Mais il n’en était rien. Un sourire satisfait aux lèvres, Jamie faisait léviter ce petit corps agile qui poussa un miaulement incertain. Le jeune homme fit calmement léviter le chat jusqu’à sa maîtresse, mais il ne rompit pas le sortilège tout de suite; la Todhchai saurait sans doute mieux que lui lorsque le minet serait suffisamment calme pour qu’elle puisse le prendre sans qu’il ne se sauve. La même mine victorieuse au visage, Jamie regardant Gritte dans les yeux et dit :

« Voilà pour le chat. Je ne te laisse cependant pas partir sans avoir une solution viable. À cette heure-ci, tu ne peux pas entrer dans le château. Comme j’dis, ou tu me laisses t’offrir mon lit et que je dors sur le divan dans la chambre, ou tu me laisses t’en payer une autre, s’il y en a une de disponible. Les demoiselles, ça ne reste pas toute seule dehors au beau milieu de la nuit. »
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MessageSujet: Re: Apprendre à gagner son repos [À qui le veut bien]   Apprendre à gagner son repos [À qui le veut bien] Icon_minitimeVen 21 Sep - 9:51

Il né répondit pas, laissant les paroles de Gritte en suspend, bientôt vite cernée par la solitude, la noirceur puis cet éclat rouge qui n'avait plus rien de familier. Nul doute que son inconscient était parvenu à déformer sa perception. En temps normal, ces globes vermillons avaient le don de la mettre en confiance. Surtout depuis ces quelques dernières semaines où ils représentaient tout bonnement l'une des seules paire d'yeux non méconnues qu'elle puisse croiser dans le château. Pourtant, avec la nuit tombée dans ce village inexploré, toutes les lois qui régissaient son petit monde à elle s'étaient vu renversées et c'était la seule voix et présence d'un garçon qu'elle connaissait à peine qui faisait office d'ancre dans cet mer houleuse dépourvue de tout autre repère. Enfin sortit le cri de cette tempête. La noirceur de l'envers du meuble que la sorcière en devenir scrutait avait tant absorbé son attention qu'elle engloutit aussi l'ébauche de réconfort que commençait à énoncer Jamie. Toutefois, le fauteur de troubles; Egon le maudit, se retrouva bientôt à une distance du sol dont il n'était pas usager. Mais c'est seulement en faisant planer le chat de telle sorte que tout -ou presque- put rentrer dans l'ordre. Gritte, quoique qu'encore abasourdie et toute frissonnante, parvint à redevenir progressivement maitre d'elle-même. Du moins suffisamment pour contenir le flageolement hasardeux de ses genoux et se lever pour aller cueillir Egon du haut de son promontoire d'éther. Dès lors que celui-ci eut été prit par le sort, le mutisme s'empara de lui de conserve. Comme coi devant le phénomène qu'il ne pouvait lui-même expliquer. Gritte ne comprit pas pourquoi il ne se débattit pas dans l'air et resta ainsi en attente que le sortilège cesse. Seule sa queue à la fourrure abondante fouettait anxieusement l'air. Non pas en signe de courroux, mais seulement pour manifester son incompréhension devant une action qui lui apparaissait logiquement impossible. Et pourtant, dans l'esprit de Gritte, il était le seul responsable de tout cette confusion dans les phénomènes conventionnels. C'était lui, l'auteur de ce nouvel ordre. Pourtant, il s'était fait prendre au dépourvu. La scandinave tendit ses bras avant de les enrouler précautionneusement autour de sa bête afin de ne pas la heurter ni le leurrer du moindre espoir d'échappatoire. Les grosses touffes de fourrures qui se plaquaient à son pull et tous les souvenirs qui s'attachaient à ce geste suggérèrent à la jeune femme que l'auteur de cette inversion dans le déroulement des routines ne pouvait être autre qu'elle. Enfin, elle ne laissa rien paraître de l'intensité de ses réflexions sur son visage. Elle se contenta d'esquisser un sourire au garçon qui s'était montré si prompt à réagir quand elle n'avait rien pu faire sauf hurler. Croisant son regard opalin par inadvertance, elle sentit se propager en son fort intérieur le même sentiment d'ivresse que procure la victoire. Bien que la peur laissait quelques traces incontestables sur son visage, Jamie avait le mérite d'avoir la joie contagieuse. Il y avait des personnes, de ce genre, dont les sentiments immanent d'eux-mêmes et qui, quelque soit la raison qui les mettent dans un tel état le partagent avec leurs homologues. Ici il s'agissait d'une douce infection. Cependant, Gritte songeait à quel point il devait être difficile de se trouver à côté de cette personne lorsque celle-ci éprouvait quelques émois mélancoliques tout aussi collants et insondables. Le désarroi ressenti de ne pas savoir de quelle manière aider cette personne en qui l'on fonde sa confiance doit édifier une telle sensation d'impuissance que l'on doit vite se sentir incroyablement seul, dans ces instants. La frêle norvégienne ne s'attacha pas trop à cette idée, néanmoins. Elle ne pouvait se permettre d'avancer de telles réflexions alors qu'elle connaissait si peu ce sorcier salvateur. Ce dernier la devança, prenant la parole alors qu'elle s'apprêtait à le remercier mille fois. Il lui fournit une information qu'elle fut bien dépitée d'apprendre. Ca allait de soi, certes, en y songeant, mais Gritte n'y avait pas songé, justement. Les grilles de l'école fermaient pour la nuit. La jeune sorcière en fut désabusée vis à vis de sa propre étourderie et elle ne put s'empêcher de le manifester.

''Attends... l'école ferme...?'' Immédiatement, son esprit lui renvoya brutalement toute l'idiotie contenue dans ces paroles estomaquées, elle se rebiffa en réfléchissant un instant. Egon émit un miaulement rauque, fatigué d'avoir les pattes reposant dans le vide. Pressée, Gritte fut contrainte de capituler : ''Alors... si ça ne t'embête pas je prolongerai mon séjour dans ta chambre, dans le cas contraire, j'irais prendre une chambre moi-même. Ce serait le monde à l'envers si tu devais dépenser de ton argent pour avoir été dérangé en pleine nuit par une gamine délurée et son monstre de chat. On se contentera bien u canapé, d'ailleurs.''

Sur ces mots, elle fit un léger bond surplace pour empêcher l'intéressé de dégouliner de ses bras encombrés d'une baguette de surcroit. Il faut dire, Egon appartenait à une espèce de chat relativement robustes. Puis, dans cette famille, l'individu ne comptait pas parmi les plus chétifs, c'est rien de le dire. Elle l'aurait voulu, Gritte s'en serait servi de boa, mais cela allait un peu à l'encontre de l'image qu'elle avait des chats. Bref, toujours était-il que sa gêne n'allait pas en déclinant au fil de cette nuit. Cela devait pouvoir se lire sur ses traits tendus. La générosité de son ainé, à cet instant, ne pouvait mieux se matérialiser qu'avec le chat qu'il venait de lui remettre dans les bras. Immense, à ne pas savoir en faire ni où donner de la tête tellement celle-ci vous submergeait et que vous n'aviez qu'à vous y soumettre. En dépit que cette prévenance soit quelques peu encombrante, il fallait admettre que c'était tout de même d'un réconfort sans pareil venant de quelqu'un comme Jamie.
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MessageSujet: Re: Apprendre à gagner son repos [À qui le veut bien]   Apprendre à gagner son repos [À qui le veut bien] Icon_minitimeDim 23 Sep - 18:50

Ce fût non sans un œil méfiant que l’Anglais laissa la propriétaire du félin fugitif enrouler ses bras autour de lui afin de le prendre contre elle. Il s’était sauvé une fois, il pourrait bien vouloir faire de même une nouvelle fois. Le jeune homme ne doutait aucunement des capacités de la maîtresse à apaiser sa bête, mais les animaux sont imprévisibles, presque autant que les humains. Egon avait l’air bien sage, comme ça, son corps pas tout à fait svelte se fondant contre les bras et le buste de Gritte, mais en réalité, il pouvait décider, comme bon lui disait, de filer à nouveau. Au fond, cet animal poilu était un habile stratège, capricieux, intelligent. Et si la volonté de monsieur le chat dictait qu’il allait les faire courir encore un moment, eh bien, monsieur le chat ferait les choses ainsi. La rumeur populaire voulant que les chats voyaient leur entourage comme étant de simple esclaves, de simples pions bons à les amuser et à les nourrir était sans doute vraie. Le regard pers du Sinsear croisa celui du chat un instant. Il le soutint, presque provocateur, puis le détourna pour reporter son attention sur le blonde. Egon avait gagné cette ronde, lové contre Gritte et fier de son coup. Mais s’il recommençait, Jamie serait moins généreux. Lévitation, et hop, il serait enfermé dans la chambre. Mieux encore, dans un placard! Mais ça, il n’était pas certain que la scandinave l’apprécierais.

Mais il lui semblait que le calme se réinstallait. Le chat ne donnait plus d’indice qu’il voudrait se sauver et le ton des voix des deux jeunes gens redescendait progressivement pour ne redevenir que chuchotements, une fois l’excitation du moment passé. Là, il était temps de régler le problème. Il le lui avait exposé et elle avait réagi presque immédiatement. Eh ouais, l’école fermait la nuit, couvre-feu oblige. Couvre-feu d’autant plus renforcé par les attaques des Mangemorts en Grande-Bretagne. Jamie s’y était fait tranquillement, ça ne l’empêchait pas de travailler et cela concordait à son rythme de vie, en quelque sorte. Mais visiblement, quelqu’un avait oublié d’en informer Gritte et elle était littéralement incrédule. Le chat fit part, à son tour, de son mécontentement d’un miaulement contrarié et la demoiselle fût obligée de se rendre à l’évidence; elle ne pouvait pas tout simplement partir. Elle devait donner raison à l’Anglais. Celui-ci la regardait toujours dans les yeux alors qu’elle lui expliquait ce qu’elle voulait faire. Le châtain hocha la tête, illumina une nouvelle fois le couloir d’un faible Lumos puis fit quelques pas en direction de sa chambre.


« Va pour le partage de chambre, dans ce cas. Et y’a pas de souci, prends le lit. J’ai l’habitude des canapés et, étonnamment, ceux de l’Auberge ne sont pas complètement inconfortables. »

Une fois arrivé devant la porte, l’Anglais sorti la clé de celle-ci, la tourna dans le verrou et hop, miracle! La porte s’ouvrit. Un sourire satisfait naquit sur les lèvres du jeune homme alors qu’il entrait dans la pièce toujours éclairée de chandelles, après avoir laissé la jeune femme qui l’accompagnait entrer d’abord. C’était bien sa chambre, ouais. La déco l’empêchait de l’oublier. La tapisserie fleurie, le tapis rose au pied du lit, le bois travaillé en forme de fleurs et d’oiseaux, c’était tout à fait charmant. Sans doute décoré par l’arrière-grand-mère de l’aubergiste, ou quelque chose de semblable. Mais la pièce sentait bon l’air chaleureux et elle était confortable, plutôt spacieuse. Le Sinsear regarda brièvement autour, laissant ses yeux vagabonder sur les trucs qui occupaient déjà la chambre. Visiblement, la jeune femme était venue fouiller la voûte étoilée. Jamie n’énonça aucun commentaire et, le plus naturellement possible, ramassa ses propres choses qu’il avait laissées là un peu plus tôt et les posa sur le divan, plutôt large et douillet, qui reposait contre un mur. Et hop, c’était établi, c’est lui qui dormirait là cette nuit. Pas de discussion. Il regarda la scandinave dans les yeux, un petit air fier flottant sur son visage, puis s’affaira à défaire son sac. Son bas de pyjama, ses vêtements pour demain, sa brosse à dent, tout y était. Des quelques pas rapides, l’Anglais alla déposer ses choses à la salle de bain – compagnie oblige, il n’allait pas se changer devant elle – et revint, tout sourire, prenant place dans le divan en laissant un soupir de satisfaction s’échapper de ses lèvres. Il s’étira, pas tout à fait gracieusement, puis posa les yeux sur Gritte :

« Ta soirée s’est bien déroulée, à part de cette petite mésaventure? Tu faisais de l’observation, c’est ça? »
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