- Liam...

Alerte! «Qu'est-ce que tu fais? Allez réagit, tu ne vas pas la laisser comme ça!»

Le jeune Liam se figea lorsqu'il remarqua l'air que lui lançait sa belle amie. Ce regard de femme qui se veut neutre et fort, trahis par le reste de son visage si expressif. Il laissa son regard croiser celui d'Evelynn alors qu'il remarquait sa lèvre inférieure, tremblant doucement sous l'effet de l'émotion. Une émotion que le Sinsear n'aimait pas voir sur le visage normalement si jovial, si amicale de son amie. Il hésita, étant toujours incertain de faire un autre pas vers elle, mais Evey fit le reste du chemin, elle alla directement vers lui, enfouissant son visage dans ses mains, alors qu'elle allait prendre appui contre le torse du jeune homme.

Maintenant doublement figé, Liam ne savait plus ou mettre la tête. Il leva les bras, doucement, au-dessus de la tête d'Evey sans, pourtant, la touché... déchirer dans l'envie de déposer les mains sur la jeune femme ou simplement fuir à toutes jambes devant tant de rapprochement. «Idiot... Elle ne veut pas coucher avec toi, elle veut que tu la consoles!» D'ailleurs, ça aussi le pauvre Oldford avait bien du mal à l'assimiler. Evelynn voulait-elle vraiment de son aide? N'était-ce pas que par désespoir de cause qu'elle s'était jetée dans ses bras? S'il avait été dans une telle situation, il ne se serait certainement pas choisi lui-même pour se consoler vu les piètres expériences pour réconforter les autres... qui étaient plutôt nulles... même s'il était plein de bonne volonté, cette volonté ne le rendait pas plus volubile, ni plus adroit.

- J'ai eu si peur, Liam... Je... Je suis désolée d'être comme ça de-devant toi...

Toutes ses pensées s'arrêtèrent dans son cerveau. Ce n'était pas le moment de faire son inadapté social. Son amie, probablement la seule qui pourrait avoir dans cette université, puisqu'elle semblait la seule à porter un intérêt -aussi mince soit-il- pour sa personne, avait besoin d'aide. Elle sanglotait doucement contre son épaule et finalement après une longue inspiration et le coeur battant la chamade, Liam déposa finalement ses mains contre le dos de la jeune femme. Lui-même légèrement tremblant, les mains complètement moites. Il fût, tout de même, soulagé de constater qu'il n'avait pas de contact directe avec la peau d'Evelynn... elle ne serait donc pas trop dégoûtée et avec chance, ne s'en rendrait pas compte.

Il avait envie de se gifler mentalement. Comme si Evelynn allait, en ce moment même, réellement porté attention à l'état de ses mains! C'était totalement stupide de penser ainsi et Liam s'en rendit bien vite compte. Une barrière avait pourtant bel et bien été franchis entre lui et la jeune femme. Le pauvre jeune homme qui évitait comme la peste tout contacte, par pur malaise, se retrouvait les mains bien à plats contre le dos de son amie, sanglotante. Lentement, presque imperceptiblement, les mains du sinsear prirent lentement une certaine malléabilité dans le dos de l'américaine, bougeant doucement sur place. L le timide ouvrit la bouche une fois, puis se ravisa. Que devait-il dire exactement ? Il ne savait même pas la raison de la peine de la jeune femme et ne voulait pas paraître déplacer de lui demander... elle souhaitait peut-être simplement un peu de réconfort sans pour autant devoir parler. C'était le cas de beaucoup de jeunes femmes... enfin, c'est ce qu'il croyait.

- Ne-... ne t'excuses pas... Evey... t-tu as le droit de...de vivre des émotions...

À ce moment précis il bénissait merlin qu'Evelynn ait le visage enfouit dans ses mains, car ainsi elle ne pouvait voir la teinte pivoine que le pauvre garçon abordait avec embarras. Vraiment... Pouvait-il avait l'air plus stupide en voulant consolé quelqu'un ? Il ne s'attendait qu'à voir, d'ici quelque seconde, Evelynn lever la tête et le regarder avec un dégoût sans nom. Il secoua la tête lentement avant de prendre une seconde inspiration. Il devait faire un homme de lui, cesser d'avoir peur de la réaction d'Evelynn et lui poser la question... peut-être qu'elle accepterait de lui faire confiance, de lui avouer son problème, de lui confesser ses peurs actuelles ? Tout ce qui pouvait la mettre dans un était pareille. Liam laissa sa main glisser, doucement, dans le dos de son amie, sur un espace restreint certes, mais l'effort était là.

- Tu... tu voudrais peut-être... en-...

Il s'arrêta. Non... elle lui en parlerait si elle le voulait, il n'avait pas à la mettre ainsi au pied du mur ! «Mettre au pied du mur ? Tu lui poses une question!» Et alors... peut-être allait-elle se sentir obligée de lui répondre. «Parano...» Pourtant il voulait tant l'aider. Son coeur était serré à l'idée que l'américaine rejette son offre et le laisse impuissant face à l'angoisse d'Evelynn.

Elle n’essayait même pas de le lire. En fait, elle en aurait probablement eu honte, si elle avait assisté à la scène en tant que spectatrice. Really, Evey? C’était tellement… un outrage à sa nature, que de se laisser aller ainsi dans les bras de quelqu’un qui ne la connaissait presque pas. Même devant son père ou son frère, elle se retenait de faire des crises lorsqu’un évènement fâcheux se produisait. En fait, la seule autre personne sur laquelle elle était déjà venue se presser dans l’espoir de se faire consoler, c’était Monsieur Dupart. Vincent, l’homme le plus bon, le plus doux, le plus fascinant et le plus drôle que les Lwas* mirent sur cette planète. Avec Vincent, rien n’était compliqué. Les quelques fois où elle était arrivée devant lui, en panique et en pleurs, il avait su la calmer. Il la prenait contre son épaule et lui contait à l’oreille une histoire traditionnelle haïtienne ou vaudou, en créole. Plus d’une fois, elle s’était endormie en l’écoutant, bercé par le son bas de sa voix et par la caresse de son accent, tout légèrement saccadé par l’âge. Il avait la magie dans le sang et dans la voix et s’en était toujours servi, aussi loin qu’elle pouvait se souvenir, pour le bien-être de sa communauté, de son frère et d’elle. Elle le voyait, avec ses grandes dents blanches et droites, les étoiles dans ses prunelles noires et les petits plis au coin de ses yeux, dans sa peau couleur chocolat. Il lui manquait. Dès qu’elle rentrerait, elle irait manger un bol de gumbo* avec lui.

Elle retrouvait cette même paix intérieure alors que son front un tant soit peu humide d’avoir vécu tant d’émotions reposait au creux du cou de Liam. Ses sanglots s’étaient calmés mais les larmes ne cessaient de couler le long de ses joues pleines. Ce n’est que lorsque les mains chaudes et invitantes du Néo-Zélandais se posèrent contre son dos qu’elle put même commencer à envisager de retrouver une respiration normale. La châtaine inspira profondément, sentant par la même occasion l’odeur rassurante et masculine de Liam, puis expira d’entre ses lèvres. C’était peut-être ça, qui l’emmenait à se montrer plus vulnérable devant le brun; il avait presque la même odeur que son grand-frère. Elle se sentait bien, à l’abri. Et c’était si rare. Si cela n’avait été que d’elle et des caprices de sa crise, elle serait restée indéfiniment dans les bras de Liam, à sentir les légers mouvements de ses mains dans son dos, contre le tissu de sa robe. Puis sa voix qui résonna contre ses tympans. Innocence, douceur, bonté.

Elle se sentait presque mal, à vrai dire. Lui et elle, ils étaient complètement différents. Liam, c’était le calme, c’était l’incertitude, la crainte constante de mal faire, le manque d’estime personnelle. C’était l’ourson en peluche avec un défaut de fabrication qui ne s’aime pas, mais que les autres voudraient bien câliner aussi. Défaut qu’elle ne connaissait toujours pas, mais qu’elle apprendrait un jour ou l’autre, elle en était certaine. En revanche, Evelynn, c’était le calcul, c’était la manipulation, la curiosité maladive, la malice, l’avarice d’information et de secrets, le voyeurisme de l’âme, le caprice, la déception, l’adaptation à chaque situation pour en retirer le meilleur. C’était la peluche en apparence parfaite, mais dont les yeux suivent les mouvements de quiconque la touchait. Mais pourtant, le brun prenait un peu plus de risques, lorsqu’il était avec elle. Et l’Américaine se permettait de se montrer sous son vrai jour lorsqu’elle était près de lui. Ils s’influençaient pour le mieux. Était-ce ça, l’amitié?

La voix de Liam se fit à nouveau entendre au creux de ses oreilles. Si elle voulait peut-être en… En quoi? Il ne termina pas sa phrase, mais cela n’étonna pas la demoiselle. Evey ne s’en formalisa cependant pas, elle savait ce qu’il avait voulu dire. Cette fois, cela avait été plus fort qu’elle. Le combat intérieur de Liam résonnait entre ses tempes. Sans quitter la chaleur de l’étreinte du Néo-Zélandais, la jeune femme enleva ses mains de devant son visage et posa le côté de sa tête sur son épaule. Ses bras ballants vinrent entourer légèrement la taille du garçon, par souci de confort. Sans le regarder, elle commença son explication, la voix encore tremblante d’émotion.

« J’ai… J’ai une drôle de phobie, à vrai dire, tu vas peut-être en rire un peu. J’ai un peur bleue de… de vomir, d’être malade. Et hier, j’ai mangé des crevettes qui n’étaient plus fraîches. Ce matin, j’avais des nausées et là je... je ne pouvais plus retenir l’inévitable. »

La belle frissonna rien qu’en y pensant, se pressant un peu plus contre Liam sans s’en rendre compte. Larmes rebelles s’échappant du coin de ses yeux en s’imaginant la sensation dans son œsophage et sa gorge. Elle étouffa un sanglot d’une morsure à la lèvre du bas et souffla :

« C’est absurde mais… C’est plus fort que moi. »

Et elle ne voulait toujours pas quitter les bras de son ami.



[*Lwas: Divinités de la religion vaudou
*Gumbo: Plat traditionnel de Louisiane. C'est un genre de ragoût au bouillon épais et goûteux, avec des fruits de mer, de la viande, des légumes, puis généralement servi sur du riz]

La voix, toujours brisé par l'émotion, d'Evelynn raisonna doucement dans la salle de bain alors qu'elle était toujours contre le Néo-Zélandais. Liam en avait des frissons, le coeur serré alors que l'impuissance le gagnait. Que pouvait-il faire exactement, comment soulager l'américaine de sa peine alors que lui-même n'osait poser une question complètement, n'osait lui demander ce qui lui arrivait. Le plus simple pour lui aurait certainement été de tapoter le dos d'Evey, de lire dire : «Voyons, c'est fini» puis de simplement tourner les talons et quitter le plus rapidement possible la situation d'inconfort dans laquelle il s'était mis les pieds. À ce stade-ci, il était bien trop tard pour simplement penser à cette possibilité, plus aucun doute que la jeune femme avait besoin de lui... enfin, c'est ce qu'il osait croire, avec une certaine gêne.

Ce fut lorsqu'il prit conscience de ce que l'américaine lui racontait qu'il fronça doucement les sourcils. Se sentait-elle réellement aussi mal... parce qu'elle avait été malade ? Après tout, qui était-il pour juger ce que vivait la jeune femme. Il devait l'avouer, la révélation d'Evelynn l'avait pris au dépourvu. Que répondre à ça ? Comment la faire oublier ce moment désagréable pour la faire passer à autre chose ? Elle ne pourrait tout de même pas passer toute sa journée dans les toilettes, seule, à pleurer, car elle avait régurgité les crevettes de la veille... En même temps, le sinsear n'osait plus ouvrir la bouche. Comment la remettre sur le droit chemin de la bonne humeur sans l'offenser ? Car il ne voulait pas qu'elle croit qu'il se moquait d'elle. Chacun avait ces peurs et il respectait ça, il était lui-même très loin du modèle à suivre. «Tu parles...»

« C'est absurde mais... C'est plus fort que moi. »

Ça, il pouvait le comprendre, très bien même. Beaucoup de choses, de sentiments qu'il vivait étaient tous complètement absurdes et incontrôlables. Il savait aussi qu'il n'y avait plus grand-chose à faire rendu là. Se changer les idées et repousser le problème, le plus loin possible, était la seule solution. Une solution de pleutre, oui, mais elle avait le mérite d'être efficace. Liam prit une profonde inspiration, tournant quelque chose comme quinze fois ce qu'il allait dire à la jeune femme, sans avoir l'air d'un idiot, alors qu'il savait qu'il en aurait tout de même l'air. Il agrippa les bras d'Evelynn et l'éloigna lentement de lui, doucement, pour mettre, les joues en feu, le regard incertain, sa main sous le menton de la ceart. Il baissa le regard vers elle, tentant de capter son regard doré, regard qu'il aurait certainement bien du mal à soutenir... mais il se souvenait, un jour, ce que sa soeur lui avait dit. Un contact physique approprié, une main doucement en mouvement, parler tout bas et regarder dans les yeux. C'était une proximité a laquelle le Sinsear n'était pas habitué, mais sa soeur lui avait juré que c'était la meilleure manière de consoler... ou du moins, de la consoler elle. À cette époque, il avait déjà eu de la difficulté à soutenir le regard de sa propre soeur, qu'en allait-il être de celui d'Evey?

Il serra les lèvres, la mâchoire serrée et le regard fuyant, avant de finalement tenter de capter celui de la jeune femme. Il prit une profonde inspiration, son coeur battant la chamade... et si elle le prenait mal? Et si... il ne disait pas la bonne chose...? «Tu te tais avec tes «Et si» et tu fais quelque chose, oui?»

« Evelynn... c'est terminé maintenant... tu vois, tout est passé...non?»

Il lui serra doucement, lentement, le bras et l'entraîna, à pas de tortue, près de la grande fenêtre de la salle. Juste avant les cabinets. L'air frais, le soleil... il ne pouvait, pour le moment, rien faire de plus. Il aurait bien aimé lui offrir de prendre place, mais une fois de plus il hésita. Il hésitait sur tout, de toute manière... même sur l'idée de garder l'une de ses mains, posé innocemment entre les deux scapulas de l'étudiante. Oui, il savait que c'était elle qui était venue chercher la proximité du réconfort, il était simplement inquiet, pour changer. Peut-être n'en voulait-elle plus? «T'es lassant mec.»

Toujours rongé par l'envie de venir secourir la jeune femme en détresse, Liam tendit le bras pour ouvrir la fenêtre des toilettes. Il restait toujours près d'Evelynn et se mouvait lentement autour d'elle pour ouvrir l'autre fenêtre. Satisfait, il regarda sa main, toujours entre ses deux omoplates. Rouge comme jamais, les mots sortirent de sa bouche sans qu'il n'ait le temps de les retenir :

«Tu-... tu veux que je te raconte une histoire?»

Oh... qu'il aurait aimé se frapper le front contre le mur! Non mais quelle proposition nulle, qui voudrait se faire raconter une histoire, sûrement ennuyante à mourir, pour tenter d'oublier ces problèmes?

Franchement, s'il avait su qu'un malaise plus grand aurait pu l'habiter, il ne l'aurait pas cru. Il se serait sûrement mis à rire à grand éclat. Complètement inconcevable, c'était humainement impossible d'être plus mal à l'aise qu'il ne l'était en ce moment... et pourtant, et pourtant. S'il avait fait un pari quelconque contre une personne X (ou Y hein) il aurait perdu à plate couture le peu d'argent qu'il avait. C'était totalement irrationnel comme mode de fonctionnement. Être inconfortable lorsque nous avions un contacte physique avec une personne, aussi mince soit-il, ne devait, en cas normal, pas mettre aussi peu à l'aise! Mais Liam, même s'il était, en bien d'autres circonstances, très posé et rationnel, perdait tous ces moyens. C'était bien au-delà de son pouvoir mental... il ne pouvait tout simplement pas... ou du moins, pas aussi tôt dans une conversation, pas aussi tôt dans une relation d'amitié. Cela prendrait certainement quelques mois, voir, quelques années, avant qu'il puisse penser y avoir des rapprochements physiques, aussi petits soient-ils.

Aujourd'hui il avait enfreint ses propres règles qu'il suivait inexorablement pour rester dans sa zone de confort, lorsqu'il avait vu l'ampleur de la situation, il n'avait pas su rester de marbre. Il n'était pas de ces personnes insensibles simplement parce qu'il fuyait la proximité des gens. Il voulait aider, aider tout le monde s'il le pouvait de toutes les manières possibles, aidé à s'en rendre mal à l'aise s'il le fallait. Il n'allait tout de même pas vivre toute son existence rebuté du contacte? Enfin, il ne se le souhaitait pas et ne le souhaitait d'ailleurs à personne. Evelynn était donc pour la jeune cracmol une «occasion» en or... enfin, elle était bien plus qu'une occasion, elle était une personne, charmante et vraisemblablement très portée sur les contactes. De plus il adorait sa personnalité et sa simple présence, ces moments de folies avec elles ou lave, bateau de pirate et tempête sont venus se mêler à la réalité, comme s'il n'était que des gamins. Liam avait vécu ce genre d'expérience, avant, lorsqu'il était jeune, avec son frère et sa soeur, mais maintenant, beaucoup plus âgé, ça lui avait semblé presque stupide de le faire... stupide jusqu'à ce qu'il remarque que l'Américaine avait prit place, elle aussi, dans son petit jeu. Peut-être qu'un jour, finalement, entre eux... Liam n'en ressentirait plus aucun malaise ? Mais il était bien loin de ce moment-là.

Soudainement, le faisant revenir sur terre, le forçant à sortir de sa cogitation pénible sur sa pathétique existence, Evelynn bougea devant lui, se retirant du havre de chaleur que procurait le jeune homme. Instinctivement il n'avait envie que d'une seule et unique chose, soupirer, se remettre à respirer librement et se passer de l'eau sur le visage. Finalement il voulait bien plus qu'une chose, mais rien n'incluait pour le moment la présence d'Evey et cela la peinait. Il ne fit donc rien lorsqu'elle se décolla, heureux, mine de rien, de découvrir qu'elle semblait tout de même mieux qu'il ne l'avait trouvé un peu plus tôt.

« Désolée Liam. Je... Je ne veux pas te rendre mal à l'aise, c'est juste venu comme ça, comme une impulsion. Je sais que ce n'est pas tout le monde qui est à l'aise avec le contact physique, j'aurais dû... te demander. Pardon. »

Le feu monta, sans trop de surprise aux joues de Liam, honteux. Non, il ne voulait pas qu'elle croit ça, il ne voulait pas tant de traitement de faveur, il ne voulait pas qu'on lui porte trop d'attention. Il secoua donc vivement la tête, les yeux brillants de tristesse alors que les mains de l'Américaine je joignais aux siennes. Un autre contacte. Pourtant, cette-fois si, il n'eut aucune réaction extrême, il enserra simplement doucement ses mains contre celle d'Evelynn, fixant leurs doigts, coller les un contre les autres. Ce n'était rien, c'était si peu, il pouvait le faire, il pouvait se sentir confortable, il en était capable, il le savait. Mais elle se devança, retirant ses mains avant qu'il n'eut le temps de s'en prendre compte. Prenant une grande respiration, il chercha le regard de l'américaine et lui sourit doucement, hésitant :

«N... ne fait pas attention à moi j-je suis pas... Enfin, ce n'est pas que je ne t'apprécie pas... ni que je n'aime pas... enfin le contacte mais... je- c'est-à-dire que...»

L'étudiant se permit finalement un long et profond soupire d'exaspération, merlin qu'il lui était difficile de ne pas s'autocritiquer après avoir dit de telles phrases, sans aucun sens.

«Si je pouvais aussi finir par dire une phrase complète!» s'exclama-t'il.

Liam se passa une main sur le visage pou cacher son malaise, vraiment il était extrêmement doué pour se faire passer pour un imbécile! Maintenant il comprenait pourquoi ses parents ne requéraient jamais sa présence dans les soirées mondaines, ils avaient honte de lui, autant, sinon plus, qu'il n'avait honte de lui-même. Il poussa du regard ces dernières phrases, ne voulant pas continuer à s'empêtrer dans ces paroles, dans ces explications sans queue ni tête qui ne devait, de toute manière, avoir aucun sens pour la ceart. Il avait l'impression qu'il tendait des perches à la jeune femme, non pas pour l'aider, mais pour le rendre encore plus mal à l'aise. En fait, il se mettait littéralement lui-même dans de telles situations.

Mais bon, le malheur des un, faisant le bonheur des autres, Liam se racla la gorge :

«Tu... tu préfères quel genre d'histoire? Celles d'horreurs... d-de fantastiques... ou d-de c'est v-vieille empli d'-d'une moral, d-d'une co-code d'honneur.»

Oui parce que bon, sans guide, le pauvre Liam allait certainement raconter une de ces pathétiques histoires qui lui viennent en tête en premier, du genre l'histoire du crayon et de l'efface au fond d'un tiroir sombre... dont en fait, l'histoire n'existait pas puisque le tout consistait à raconter qu'un jour le tiroir s'ouvrit et quelqu'un quitta avec le crayon, laissant l'efface seule. Franchement on avait connu mieux comme histoire à raconter pour remonter le moral.

Le jeune homme attendait le plus calmement qu'il en était capable la réaction d'Evelynn. La regardant rouler ces beaux yeux au plafond d'une manière adorable, si Liam avait pu se pencher sur la question, il se serait certainement mis à réfléchir sur la ceart en face de lui... mais puisque ce n'était ni le moment et surtout bien loin d'être son genre, il se contenta d'attendre, cherchant ce qu'il pourrait raconter à la place de l'histoire du crayon et de l'efface  «Ouais parce que entre toi et moi, tu n'offres pas de raconter une histoire si tu es incapable d'en inventer une!» Oh mais là n'était pas la question! Il avait simplement voulu rassurer ce qu'il considérait comme l'une de ces seules amies en moment de crise... malgré qu'il ait encore certain doute à lui accorder ce titre... et si elle ne le voyait pas ainsi? «J'en connais beaucoup qui ne te voyais pas ainsi. Tu bégaies constamment, rougit et fuit l'autre moitié du temps, vraiment ça donne le goût!» Liam retient tout juste un soupire, laissé. Il aurait bien répliqué vertement, et mentalement, à sa petite voix de se taire, mais deux choses l'en empêchaient : Premièrement, pour lui, sa petite voix était bien loin d'avoir tord... comment répliquer à quelqu'un qui a raison? Puis enfin, Evelynn était venue tirer sur la manche de sa chemise, coupant net ces réflexions dût à la surprise. «Quoi tu avais oublié qu'elle était là peut-être?» Oh... ça allait faire...

« Tu penses que tu pourrais me raconter une histoire effrayante en me raccompagnant jusqu’à mon dortoir? Tout cela m’a fatiguée. »

Elle lui fit un sourire et commença à reculer alors qu'elle parlait, ne laissant qu'une mince possibilité de choix au jeune sinsear.

«Je... enfin, oui si c'est ce que tu veux...»

Il l'a suivit donc, réfléchissant à ce qu'il allait pouvoir raconter. Parce que bon, il avait offert une histoire et elle lui demandait une histoire d'horreur! Il ne connaissait pas beaucoup de fille qui auraient demander ce genre de récit! Prit au dépourvu, il resta donc silencieux un bon moment, lançant un regard d'excuse à la jeune femme, espérant qu'elle ne prenne pas mal son silence... c'est qu'il voulait vraiment l'histoire parfaite... avec un peu de chance, il la trouverait avant qu'ils n'atteignent les dortoirs... «C'est beau rêver...»


(HJ: Pardon si c'est court, je ne voyais pas trop quoi dire sans devoir avoir une autre réponse et bon, comme ils sont suposés être dans les couloirs maintenant, le sujet n'est plus au bon endroit! XD)