Vendredi 27 mai 1977, vers 17h30
Température : Le Soleil brille et le temps est assez chaud. Quelques rares nuages flottent dans le ciel, mais sont dénués de trace de pluie à venir

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Dans son bureau, Alexandre posa sa plume à côté de son encrier rouge et regarda avec ennui la pile de copies se trouvant devant lui. L’homme avait passé une grande partie de son après-midi, enfermé dans son bureau, à corriger sans relâche les travaux de fin de session de ses étudiants de première à troisième années d’études. Quel ennui et ô combien triste lui semblait son travail alors qu’Alexandre constatait la piètre qualité des travaux rendus! Combien d’étudiants ne prenaient pas au sérieux leurs études et se foutaient royalement d’avoir de mauvaises notes se contentant de rendre des torchons bourrés d’erreurs et de faussetés! Le professeur soupira se disant que les notes ne seraient pas très fortes cette année-là. Il n’était professeur à St. Barnaby que depuis le mois de décembre, mais il s’était attendu à ce que le niveau de la plupart des étudiants soit meilleur que ce qu’il constatait. C’en était décourageant.

Le jeune homme secoua la tête et la renversa sur le dossier de son fauteuil de travail regardant le plafond et se perdant dans ses pensées quelques minutes, relaxant chaque muscle de son corps et tentant de trouver une solution à cette situation où il devrait rendre à ses étudiants des notes oscillant entre Désolant et Acceptable. Il aurait peut-être la chance de voir un ou deux Efforts Exceptionnels avec les quelques copies qu’il avait encore à corriger, mais il n’espérait pas d’Optimal malheureusement.

- J’espère que ce serait mieux avec les étudiants en maestria, dit-il en regardant l’autre pile de copies dont il n’avait pas encore débuté la correction.

Doucement, il se leva et, après avoir rangé les copies de ses étudiants dans les tiroirs de son bureau et verrouillé lesdits tiroirs, il se dirigea vers la sortie afin de se rendre à sa chambre. Alexandre n’aimait pas les repas presque délétères de la cafétéria et préférait de loin se rendre à Stornoway pour manger ou encore au café étudiant quand il n’avait pas le temps de sortir manger. Comme par exemple entre deux cours. Cependant, ce soir, il en avait le temps et le professeur sentait le besoin de s’éloigner de l’enceinte de l’école et de prendre du bon temps à relaxer vraiment avant de reprendre la correction. Une fois dans sa chambre, le professeur de potions enleva son pantalon et sa chemise ainsi que le reste de ses vêtements avant de passer dans la salle de bain où il s’offrit une douche avant de se raser et de peigner ses mèches acajou qu’il plaça avec soin. De retour dans la chambre, il sortit un pantalon noir, une chemise à manches courtes assortie qui laissait voir la musculature régulière de ses bras et s’habilla rapidement en sifflotant doucement. Après s’être chaussé simplement de chaussures de cuir noir, Alexandre quitta la pièce et se dirigea vers la sortie de l’établissement d’un pas léger. Sa destination : Stornoway. Plus précisément : le restaurant Au Régal de Merlin qui était sans doute un de ses restaurants préférés dans la région... Il n’en connaissait pas des masses de toute manière et c’était celui-là qu’il préférait actuellement puisqu’il n’avait pas vraiment eu l’occasion de goûter autre chose.

Après 20 minutes de marche le long du sentier qui reliait le collège et le village, l’homme se retrouva avec satisfaction devant le restaurant. Cependant, sa satisfaction fut de courte durée en voyant, dès son entrée dans l’endroit, que toutes les tables qu’il voyait semblaient occupées. Délicatement, il frôla le bras d’une serveuse qu’il avait l’habitude de voir et avec qui il avait toujours eu une bonne relation... professionnelle sans plus!

- Bonsoir madame Jordan!, dit-il simplement, croyez-vous qu’il y a encore de la place quelque part ?

La serveuse, une femme d’une trentaine d’année, regarda autour d’elle rapidement avant de reporter son attention sur son client.

- Actuellement, il me reste une table de deux places devant le foyer..., dit-elle. Malheureusement, c’est tout ce que j’ai de disponible pour le moment.

- Ça me va parfaitement Madame Jordan, répondit Alexandre en souriant.

Tandis qu’il se frayait un chemin entre les tables bondées jusqu’à la table libre, il ne put s’empêcher de se dire que l’emplacement de cette table n’était pas malheureux du tout. Contrairement à son habitude, il s’installa pour offrir son dos aux flammes plutôt que pour les regarder. Lorsqu’une serveuse vint le voir, il lui indiqua que cela ne le dérangeait absolument pas d’avoir quelqu’un qui se joigne à lui si c’était nécessaire puisque l’endroit semblait regorgé de clients ce soir-là. D’ailleurs, en disant cela à sa serveuse, Alexandre avait vu une jeune femme entrer et il voyait un groupe de jeunes étudiants qui semblaient se diriger vers le restaurant eux aussi. Alexandre posa son regard sur la carte listant les divers plats disponibles après avoir demandé qu’on lui apporte un grand verre d’eau glacée et légèrement citronnée pour débuter.